Forum Heroes' Chronicles

Titoc

Titoc rassembla ses dernières affaires et les mis dans sa besace. Son baluchon était terminé, il avait mis du temps à chercher ce qui lui fallait dans son fourbis, mais il était, en définitive, fin prêt. Un mot sur sa table de chevet pour ceux (ou celle) qui le chercheraient, les rideaux tirés, la pièce soigneusement nettoyée, des instructions pour ceux qui le remplaceraient.
Il ne reçut le message de Molière qu’au dernier moment, alors qu’il s’apprêtait à quitter sa chambre. Le pigeon voyageur, épuisé, se posa sur la rambarde et l’aubergiste lut le message.

Ainsi donc il est bien partit, se dit le Gnome… Où ? Le royaume de l’IRL…

Il resta un moment plongé dans ses pensées, se remémorant des bribes de son passé. On lui avait raconté de nombreux contes sur le royaume caché de Lih-eire’el, mais c’étaient des histoires pour enfants… Un monde où les gnomes n’étaient pas présents… Un monde où une seule race avait dominée les autres.
Un monde étrange a vrai dire…

Lih-eire’el avait le pouvoir de fasciner les jeunes Gnomes, surtout à cause des légendes concernant son degré de technologie. On racontait que des machines se déplaçaient toutes seules, que la population avait bricolé (et c’est ce mot, « bricoler », qui retenait toujours l’attention des enfants) toutes sortes d’invention. La technologie, attirante et dangereuse, elle avait toujours fasciné les Gnomes.

Le folklore de ses grands-parents avait probablement inventé ce royaume de toute pièce, pour motiver les jeunes à se lancer dans ce qui était presque une religion chez les Gnomes : Le bricolage. Comment un Gnome sensé tel que Molière avait pu croire à la réalité de ces histoires ?

L’aubergiste se sourit a lui-même, la réponse était toute trouvé, il l’avait dit lui-même : Un Gnome sensé n’y aurait jamais cru… Mais Molière était bien différent. Pourtant brillant, son esprit torturé avait une logique que lui seule comprenait. Pour quelle obscure raison était il partit ? Le jeune Gnome n’en avait pas la moindre idée, mais tout comme son ami, il était bien décidé a voir du pays.

Quoiqu’il en soit Titoc ne pouvait se permettre de laisser Molière partir seul avec Jah. Le Gnome savait qu’a eux deux ils étaient capable du pire…comme du meilleur. Titoc avait donc pris la décision de les rejoindre dans leurs quête, si futile qu’elle soit. Et la lettre qu’il avait reçu n’allait pas l’en empêcher, au contraire. Si son ami avait besoin d’aide, il irait l’aider et en tant que premier admirateur de Jah, il lui était normal de suivre son gourou. Le Gnome gloussa, après tout avec ce raisonnement, tout a fait gnomesque, il était même de son devoir de partir…

Et c’est ainsi qu’un soir, une petite silhouette claqua la porte arrière de l’auberge, et s’enfonça seul, son baluchon sur l’épaule, dans l’obscurité tombante. Pas un client de l’auberge ne remarqua se disparition, le vent soufflait au dehors et nulle âme qui vive ne songeait a mettre le bout du nez a l’extérieur. Seul un petit être bravait la tempête, à la recherche d’un lieu chimérique, mais aussi d’un ami…

Titoc

Titoc était partit droit au nord, il avait dépassé le royaume gnome et s’approchait des frontières septentrionales de Lordnor. Il savait que Molière ne se serait jamais arrêté en Lordnor, mais il avait marché aussi loin que ses petites jambes pouvaient le porter.
Et puis la bourrasque hivernale ne l’avait pas épargné, il était transi et trempé jusqu’aux os. La tempête lui avait néanmoins évité de faire de mauvaises rencontres.
Le gnome décida de faire une pause en voyant une des rares habitations depuis son départ. L’enseigne qui claquait a chaque rafale de vent ne laissait aucun doute, son instinct (ou sa bonne étoile) l’avait guidé jusqu'à une auberge.
Il poussa la porte et pris une chambre. Là il s’installa sur le guéridon et sortit son carnet de voyage.

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1er jour.

Aucune trace de Molière, cela aurait été étonnant de le retrouver dès le premier jour, mais d’habitude l'intrépide Gnome se fait remarquer là où il passe. J’ai assez marché pour aujourd’hui et je suspends donc mes recherches pour ce soir. J’ai trouvé une auberge assez sympathique, elle est dirigée par un rustre de gobelin, mais la nourriture y est passable.
Fatigué, je n’écrirais rien d’autre ce soir. Je tenterais de parler de Molière dans la salle commune, mais si je ne doute pas que la réputation de Jah soit parvenue jusqu’ici, je ne pense pas que quiconque aurait pu le reconnaître.
Une pensée émue pour ma Butterfly qui me manque déjà, mais je ne pouvais prendre le risque de la faire faire venir avec moi au vu de son état actuel. Puisse-t-elle me pardonner….

Titoc referma son carnet et le rangea dans sa besace. Il quitta sa chambre en la fermant à double tour et descendit les marches menant à la grande salle.

Titoc

Lorsque le Gnome atteignit la salle commune, il fut pris de nostalgie en repensant a sa propre auberge. Ici régnait une atmosphère calme. A vrai dire c’est même cette placidité que Titoc avait toujours souhaité dans son auberge, mais en contemplant les personnes attablés, il songea que c’était la joyeuse agitation de l’auberge du rêveur qui lui donnait son charme.

Le Gnome passa une partie de sa soirée à passer de tables en tables, cherchant des renseignements sur un certain « Molière. Personne ne l’avait vu et Titoc n’eut pas une seule piste ce soir-là. Seule sa bourse se trouva considérablement allégée par cette enquête.

Ce ne fut que le lendemain, en quittant l’auberge que le Gnome eu droit à un indice. Il avait son baluchon sur le dos et était résolu à repartir lorsqu’une voie enfantine attira son attention. C’était un jeune humain, qui ne devait pas avoir plus de 6ans. Sa mère était à ses cotés et tentait de le calmer.

_Maman, maman ! Regarde ! En voilà un autre ! Tu vois, je l’ai pas inventé, ils existent vraiment !
_Chut ! Calme toi, ce n’est pas un farfadet, c’est un Gnome. Et parle moins, fort ils sont susceptibles et ont de grandes oreilles sensibles. Méfie toi, sinon ce sont tes oreilles qu’il viendra tirer.
_Mais M’man…
_Tais toi je t’ai dit.

Titoc avait effectivement l’oreille sensible et la réplique du gamin ne lui avait pas échappée. Il fit demi-tour et s’avança vers les deux humains. L’enfant était visiblement enchanté de cet attention que lui portait le Gnome, mais ce n’était pas au goût de sa mère qui devait se mordre la langue de sa dernière réflexion.
Apres une brève courbette et en enlevant son couvre-chef, Titoc s’adressa à eux.

_Excusez mon interruption, mais je suis à la recherche d’un ami et si j’en crois ce cher bambin ici présent, je ne suis pas le premier Gnome que vous croisez ?
_Si ! En fait non… pour être exact j’avais déjà rencontré d’autre… représentants de votre espèce, mais c’est la première fois qu’Arthur vois un Gnome, il n’avait jamais quitté notre village.
_Mais pourtant, repris Titoc, si j’en crois ce qu’il a dit…
_Ho vous savez, l’interrompit l’humaine, il a une imagination débordante
_Mais M’man !
_Mais j’aime entendre des histoires moi, répliqua le Gnome, vas-y mon petit, raconte moi tout.

Les yeux du jeune garçon brillèrent lorsque son « farfadet » lui adresse la parole et c’est d’une voie finalement timide qu’il répondit.

_Et bien je ne me rappelle plus où c’était, mais j’ai déjà vu quelqu’un comme vous… Il était sur sa mule. Je pense qu’il jouait a un jeu amusant parce qu’il n’arrêtait pas de parler tout seul en prenant toute sorte de voix bizarres et il changeait à chaque fois de ton.
J’aurais bien voulu lui parler, mais ma maman m’a dit de pas parler aux inconnus. Mais je vous connais vous maintenant, ça compte pas, hein ?

Titoc lui sourit, remercia la femme et surtout l’enfant. Et après avoir demandé quelques informations sur l’itinéraire précédant des voyageurs, il s’en fut au nord la mine réjouit.

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Deuxième jour.

Ma quête s’annonce bien, j’ai déjà des informations ! Une charmante famille m’a renseigné sur celui que je recherche. Renseigné est un bien grand mot puisque que le rejeton ne se souvenait ni d’où ni de quand il l’a aperçu. L’amusant petit l’a même confondu avec un farfadet. Mais sa mère m’a courtoisement décrit leur itinéraire des dernières semaines et j’ai maintenant une piste.
Dès demain je partirais en direction des landes. Même s’ils ne l’ont pas vu la bas, je suis sûr que Molière y est passé. Apres je ne sais pas s’il aura choisit de partir en direction des montagnes où de suivre le fleuve. Peut être même que cet ahuri aura oser s’enfoncer seul dans la foret.
Quoiqu’il en soit, je sais qu’il est passé prêt de l’arbre où j’ai planté mon campement. Lui aussi doit avoir bivouaqué ici, a en croire les quelques bouteilles vides (que je reconnaît provenir de ma cave) qu’il a laissé mourir ici.

J’ai aussi maintenant la certitude qu’il est partit avec sa mule. Cela est une fâcheuse nouvelle puisque je mettrais plus de temps à le rattraper. Mais demain est un autre jour. Pour le moment je vais dormir en priant Jah qu’aucun farfadet ne vienne troubler mon sommeil.

Titoc

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Voilà déjà bien longtemps que je n’ai pas repris la plume. Je commence à désespérer. Voilà plus d’une semaine que j’erre dans ce désert et toujours aucune trace de Molière. En écrivant ces lignes, je songe à l’éventuel voyageur trouvant ce manuscrit. Je le prie de le ramener a L’auberge du rêveur. Peut être Butterfly m’y attendrai-t-elle toujours ?

Mon amour, si un jour tu venais a lire ces lignes, sache que jamais je n’ai songé à t’abandonner. J’ai seulement fait passer le devoir et l’amitié avant le reste. Naïf que je suis, je pensais rattraper l’imprudent en quelques jours. Nous serions bien vite rentrés et j’aurais même organisé une fête pour cette fin heureuse.

Malheureusement l’intrépide Gnome était plus déterminé que je ne le pensais. Peut être que lui aussi a péri dans ce désert. Voilà deux jours que j’ai épuisé ma dernière ration, et j’ai vidé ma gourde ce matin même. Si la chaleur n’est pas un obstacle dans ce désert glacé, les nuits sont un enfer. Seul la pensée de ma douce elfette me permet de tenir bon. A part quelques rongeurs que mes doigts gelés n’ont même pas réussi a chasser, je n’ai pas vu âme qui vive. Tenir cette plume que je sens à peine est un véritable tour de force, mais c’est peut être la dernière fois que j’ouvre ce manuscrit. Depuis quelques temps je dors le jour et marche la nuit, pour supporter des froides températures. Mais demain matin je ne m’arrêterai pas. Je n’ai plus de vivres et il me faut maintenant tenter de rejoindre la civilisation, quelle qu’elle soit.

J’ai fait le mauvais choix en partant si loin au Nord, mais je n’ai plus le temps de faire marche arrière. Je vais donc marcher vers l’ouest, aussi loin que mes pas pourront me mener.
En voyant cette étendue gelée, je ne peux m’empêcher d’avoir une pensé amère pour Imdeo. Heureusement que ce trublion aventurier est resté à l’auberge, je ne sais quelle serait sa réaction en voyant ces terres mortes, où pas une pâquerette ne pousse ni ne poussera jamais.

* Le petit Gnome, seul silhouette sombre dans l’étendue blanche, rangea consciencieusement son nécessaire dans sa besace et se remit en route. Jamais le Gnome n’avait connu pareille situation, mais jamais il n’avait été aussi déterminé ! *

Titoc

Le soleil était sur le point de se coucher une fois de plus sur le désert glacé que parcourait notre vaillant petit Gnome. Il avait marché toute la nuit précédente et toute la journée. Par trois fois, ses jambes n’avaient plus pu le porter et il s’était affalé dans la neige. Il aurait aimé fermer les yeux et se laisser emporter par la douce obscurité qui s’emparait peu a peu de lui. Mais il avait tenu bon. Il savait qu’il était vain de croire que s’il abandonnait une gentille troupe de nomades viendrait a son secours.
Le souvenir de Butterfly l’avait maintenu en vie et c’était la seul force de son amour pour elle qui l’avait fait se relever. Titoc en était même venu a oublié pourquoi il était ici. Il n’avait plus qu’une seule idée en tête : survivre. Survivre coûte que coûte.

Le Gnome savait pertinemment qu’une nuit de plus sans manger dans cette contrée désolé aurait sa peau. Heureusement il avait repéré, peu avant le coucher du soleil, une colonne de fumée lui indiquant la trace d’un campement. Il s’était hâté, puisant dans ses dernières forces.

Lorsqu’il arriva en vue du campement, il ne sut que penser. Son esprit fatiguée délirait il ou le spectacle qui s’étendait devant ses yeux était-il réel ?
Une vingtaine de tentes étaient plantées dans la neige. Des silhouettes, chaudement emmitouflées de fourrures, à tel point qu’on ne pouvait deviner ni le sexe ni la race de ces personnes, circulaient dans le campement. Un enclot était dressé à l’autre bout du camp. Quelques créatures y paîtraient nonchalamment, sans se soucier du vent glacial. Sur le coup, le Gnome oublia la morsure du froid. Il était abasourdi par la contemplation de ces êtres à six pattes dont le pelage, d’un gris presque bleu, semblait offrir une protection intégrale aux ravages de l’hiver.

Mais le Gnome était épuisé et sentit qu’il lui fallait se nourrir. Il hésita un instant à aller demander asile à cette troupe, mais sa méfiance naturelle reprit vite le dessus. Il n’avait aucune idée des intentions de ces individus et ne voulait pas prendre de risques.

Titoc descendit le monticule sur lequel il s’était perché pour observer le camp et s’approcha discrètement. Aussi vite que ses membres fatigués lui permirent, il se glissa sous la toile de la dernière tente du camp. Aussitôt une douce tiédeur lui enivra les sens. Mais l’imprudent petit Gnome ne put en profiter longtemps car il se sentit attrapé par le col et s’éleva dans les airs. Ce en fut trop et, épuisé par sa quête, il perdit connaissance.

Jamais Titoc ne sut quel traitement il avait subit ce jour là, mais lorsqu’il reprit connaissance, son esprit était plus lucide que jamais. Il se sentait même reposé bien que son estomac continuait à crier famine.
Ce ne fut que lorsqu’il voulu se redresser que le jeune Gnome réalisa qu’il était fermement ligoté. Ainsi il n’était pas encore tiré d’affaire…

Titoc

Trois jours durant le Gnome demeura ligoté au poteau central d’une tente. Il ne voyait jamais personne. Tout ce qu’il savait c’est que lorsqu’il s’endormait il se réveillait avec de quoi se nourrir. Il avait bien essayé de feindre le sommeil pour voir ses mystérieux geôliers, mais jamais ils n’avaient parus lors de ses pseudo-sommeils.
La nourriture, loin d’être abondante lui permettait tout de même de reprendre des forces peu a peu.

Ce ne fut qu’au quatrième jour après sa capture qu’un groupe hétéroclite vint le rencontrer. Il était composé de deux créatures imposantes, probablement des trolls ou des orcs ainsi que de deux autres plus petites, des elfes ou des humains.

Le Gnome fut étonné de voir ces races ainsi cohabiter. A part dans son auberge il n’avait jamais vu différentes races s’entendre de la sorte. Le plus grand d’entre eux pris la parole :

Ash kalen tel kar. Té bnunen raf järh. Fy xzylu del pofin !

Le Gnome resta interloqué devant cette intervention. Il n’avait pas compris un traître mot des paroles de la créature devant lui. Voyant l’expression hébétée de Titoc, le plus grand des deux humanoïdes se tourna vers celui qui venait de prendre la parole et lui murmura quelques mots a l’oreille.
Les regards du Gnome et de la créature se croisèrent et Titoc eut l’occasion d’observer, pendant un bref instant, son visage. Il avait des traits tout a fait elfiques, mais sa peau était bien plus sombre. Ses yeux n’avait pas la profondeur de ceux de sa race, mais on pouvait y voir la malignité des gobelins.

Personne ne dit un mot de plus et les quatre intervenants se retirèrent sans un regard pour le Gnome affalé a terre.

Il resta l’après midi ainsi et ce ne fut que le soir qu’il eu droit a une visite. Cette fois ci une seule personne vint. Elle était plus grande que lui, mais n’avait pas la taille d’un humain adulte. Titoc se dit qu’il devait probablement avoir affaire a un adolescent humain.

Néanmoins il changea d’avis lorsqu’il l’observa de prêt. Il avait sans conteste des traits elfiques et était d’une grande beauté. Ses yeux avait toute la compréhension de ceux de la race ancestral, mais était dépourvus de la sagesse habituelle qu’on pouvait y lire chez les premiers nés. Il avait un regard vif et intelligent.
La contemplation de cet être réveilla en Titoc une étrange sensation, mais c’est lorsque l’inconnu pris la parole que le Gnome fut encore plus étonné. Celui ci ne s’exprimait non pas en langage commun, mais dans un Gnomique des plus parfait.

Ils parlèrent jusque tard dans la soirée. Titoc s’était retrouvé dans un camp de réfugiés. Ici se trouvaient tous les exclus des huit royaumes. D’après le demi-Gnome, qui se nommait Genpse, certains venaient même d’endroit non cartographiés dans la grande bibliothèque de Lordnor.

La vie du Gnome était ici en danger, les étrangers étaient très mal vu. Tout un chacun ici avait été rejeté par le reste du monde, s’ouvrir aux autres leur était impossible.
En dépit du danger Titoc était fasciné par Genpse. Sa mère, une Gnome, était morte en le mettant au monde et il n’avait jamais connu son père, probablement un elfe. Peut être que ce dernier n’avait d’ailleurs jamais été au courant de l’existence de Genpse. Quoiqu’il en soit le demi-Gnome n’avait jamais eu de famille. Il errait de village en village, rejeté comme un mendiant, jusqu'à ce que cette troupe l’accueille.

Pendant les jours qui suivirent, Genpse fut la seule personne que rencontra Titoc. Il se lièrent vite d’amitié. L’aubergiste lui parla de sa fiancée, de son auberge, de ses rêves et de ses désillusion.
Le demi-gnome était enthousiasmé par la vigueur et les projets du jeune Gnome. Titoc, lui, écoutait avec attention les histoires de contrés lointaines, d’aventuriers qui étaient partis pour ne pas revenir. Genpse aussi connaissait la légende de Lih-eire’el. Mais lui aussi croyait que ce n’était pas pure invention. Ils en débattirent de longues heures. Néanmoins Titoc resta emprisonné pendant tous leurs entretien et jamais ils n’échangeaient un mot a ce sujet. Le Gnome savait bien que sa vie était en danger, mais que Genpse n’y pouvait rien.

Le dernier soir, le demi-gnome vint le voir plein d’amertume. Il ne dit pas un mot a ce sujet, mais Titoc pouvait le lire dans son regard. Leur conversation était, ce soir là, dénué de tout intérêt, comme si Genpse évitait certains sujets.
Puis, alors que Titoc allait s’en prendre au demi-gnome pour lui demander ce qui n’allait pas, il entendit un craquement derrière lui.
Le Gnome n’eut pas le temps de se retourner. Il sentit une choc à l’arrière de la tête. Ses oreilles bourdonnèrent puis tout fut trouble. Il eut a peine le temps de sentir la douleur et s’affala juste devant le demi-gnome qui détourna les yeux. Puis plus rien, l’obscurité envahit la tente, les sons devinrent flous, lointains et Titoc perdit pied avec la réalité.

Titoc

Citer:

Jour inconnu.

Je reprends la plume sans avoir aucune idée de l’endroit où je suis, ni de la durée pendant laquelle je suis resté inconscient.
La seule chose que je sais, c’est que Genpse a été bon avec moi. Je me suis réveillé ce matin, seul. Tous mes effets personnels m’ont été restitués, ma gourde est pleine et mon sac de provisions regorge de nourriture en tout genre.
Mais la chose qui m’a le plus étonné est l’étrange médaillon que je porte autour du cou. Je crois reconnaître des runes elfiques, mais je ne suis sûr de rien. On y voit deux arbres dont les racines sont entremêlées.
D’après ce dont je me souviens de mes longues discussions avec Genpse, ce médaillon a peut être appartenu la mère de Genspe, dernier souvenir que son père lui a laissé.

Je ne sais que faire. Le demi-Gnome s’est définitivement détaché de son passé, mais il m’a confié, a moi un inconnu, le seul lien qui l’unissait à son père.

Molière doit maintenant être loin. Néanmoins me voilà investit d’une nouvelle quête, retrouver le père de mon ami le demi-Gnome. Je lui dois beaucoup.

Mais ma quête m’a épuisé et j’aimerai rentrer, retrouver Butterfly, Imdeo et tous les autre. J’espère que Zoncko a bien pris soin de mon auberge, mais je n’ai pas de soucis a me faire de ce coté là. Peut être devrais-je rentrer et organiser une expédition mieux organisée pour retrouver Molière.
De lourdes responsabilités pèsent sur moi et je suis tenaillé par le doute. Demain à l’aube je reprendrai ma route, vers le septentrion ou vers les terres de Lordnor, je ne sais pas encore. Quoiqu’il en soit, un long voyage m’attend…

Forum Heroes' Chronicles

Chroniques d'un Gnome itinérant

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