4 Apprentissage
A cet effet je me inclinais vers lui, l’odeur enivrante était celle du sang, ma langue effleura sa peau blessée. L’homme trembla mais il était déjà trop tard… la provocation avait était faite. Les yeux prismatiques teintés de rouge le dévisagèrent, la frayeur découlait de lui. Sa peau craqua sous mes canines aiguisées, j’attirais son fluide vital en moi… Encore mieux que le verre but à l’auberge, je me délectais de ma première victime... Quelque chose effleura alors mon épaule gauche, mon regard descendit soudainement… Une main. « Je t’ai enfin retrouvé… Lâche le nous nous en allons ! » L’écartant violemment, je désirais finir ma victime… Un soupçon de vie émanait encore de son corps chétif. Je me mis à souffler tel un chat, sur le nouvel être encore debout, bien qu’il paraissait familier. Mécontente de son ordre… Celui-ci me répondit par un autre grondement encore plus puissant que le mien. Je fis la moue, ce vampire venait de me réprimander sévèrement, d’un ton plus qu’ autoritaire… Je ne pus répondre comme si j’en avais l’interdiction.
« Écoute ton père jeune imprudente… Ma petite Zatyria, je vais t’apprendre une chose très importante. Déjà je remarque ta première victime. J’en suis impressionné, tu t’es débrouillée seule. Mais une chose est ! Tu ne dois pas leur ôter leur dernier souffle de vie qui leur reste… Tu l’as suffisamment blessée mortellement si t continue tu en serais mourante aussi… »
Béa devant lui… Grand, mince, élancé et cadavérique, j’étais comme lui. J’avais donc un nom, j’appartenais à une famille. Mon esprit bourdonnait, je recherchais le moindre souvenir mais aucun ne venait à la surface. Pourtant par mon cœur, d’après mon ressentis, je le croyais c’était bien mon père… Avec tendresse, je sentis ses bras s’étendre autour de moi, m’y abandonnant et lâchant ma victime… Je fermais lentement mes paupières, il me ramena en courant, le vent glissait sur mes joues et faisant virevolté mes cheveux si longs. Je venais enfin de trouver mon besoin vital, le sang, mais aussi sa limite… Mon apprentissage avait commencé. Le blondinet était loin désormais, à la merci d’animaux sauvage…dévorant surement sa dépouille.
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