Forum Heroes' Chronicles


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MessagePublié: Dim 05 Oct, 2008 17:15 
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Le sage des monts brumeux (1)

« Argl.... Comment Balgrim a t-il put permettre qu'un froid pareil entoure ces montagnes ? »

Voilà deux semaines que Danthorïn marche, seul, sa canne à la main et son manteau rouge serré toujours plus fort contre lui, en direction du nord.
Les Monts Brumeux se dressent à présent devant lui, et pour les observer il lui avait déjà fallut grimper plusieurs collines, échapper aux morsures des marmottes, gravir des cols glaciaux poursuivi par une meute de loup, jusque dans la sombre forêt qui s'étendait au pied des monts.
Et là même où il pensait se reposer il avait fallut que la glace se brise sous ses pied pour qu'il se retrouve prêt d'un feu, frigorifié, et déjà heureux d'avoir survécus... Jusque là.

Les Monts Brumeux font partis des dernières montagnes connues au nord, elles bordent les cartes naines les plus précises que Danthorïn avait pu trouver à la bibliothèque NAINeS et ce alors même que ces monts sont riches en minerais.
Le fait que nuls nains n'ait réalisé cartes plus lointaines, et donc cherché des minerais au delà de cette régions où ils étaient déjà nombreux, prouvait bien la difficulté du climat présent.
Lorsque Danthorïn avait parlé de ce voyage Martoc lui avait offert une écharpe, Kesh des médicaments, Vorondil, de passage, une tournée pour fêter son voyage. Tournée que Danthorïn avait finalement dû payer, puisque celui qui avait invité avait malencontreusement oublié sa bourse dans sa sixième veste de voyage... Et Kiloubye s'était mis avec Cosmocoq pour lui crier dessus au sujet de priorités à la guerre au sud et autres. Mais notre nain n'avait que ces monts en tête et ne voulais pas repousser ce voyage.

Son père, il le savait maintenant depuis peu, était donc originaire d'une colonie dans ces terres gelées. De cette colonie nulles traces n'apparaissaient dans les registres nains. Les noms de ceux qui en faisaient partis, cités dans le manuscrit d'Elthraïn, étaient simplement déclarés comme « ayant quitté les terres naines pour ne plus y revenir ».
Danthorïn connaissant désormais l'existence, passée peut-être, d'une famille de sang, ne pouvait se résoudre à abandonner l'espoir d'en savoir plus et s'était décidé à entreprendre le plus long et périlleux voyage qu'il ait connu jusque là. Balgrim se passerait bien de ses services quelques semaines.

Il était donc partis un matin, le soleil brillait même si la chaleur n'était pas au rendez vous. Un bon signe, avait-il jugé, après une semaine de pluies diluviennes.
Son jeune Fire-Griffin fut ravis de le voir le rejoindre, depuis deux semaines il n'avait pas bougé de l'écurie et, comme son maître, il ne tenait pas en place.

Le voyage fut d'abord assez agréable, Danthorïn fit successivement halte dans les palais des Dark Dwarf, pour visiter Wyrd qu'il n'avait plus vus depuis fort longtemps, puis au palais LAGON où il put se reposer une nuit.
Enfin, il arriva aux frontières du Lorndor qu'il franchis avec un regard en arrière, il reviendrais vite chez les siens...

La suite fut une galère de tous les instants, plus il avançait vers le nord et plus le froid se faisait sentir.
Dans les plaines gelées il croisa un énorme monstre blanc qui portait un jeune humain aux yeux bridés, suivis par un autre humain plus âgés portant une houppette et, lui même, suivis d'un petit animal blanc comme neige de quatre pattes.
Laissant ces fous entre eux il ne s'arrêta pas une minute.

Nous avons parlé de l'horreur de la montée de la colline suivante avec sa horde e marmotte, les loup ne se montrèrent pas plus enclins à laisser Danthorïn se reposer.
Une évidence sautait aux yeux dans tous les cas : cela faisait des décennies que nuls n'avaient plus traversé ces terres redevenues sauvages, et nul chemin n'apparaissait à ses yeux.

Les grottes furent plus aisées à traverser, à quelques chauves-souris et un troll chauve souriant prêt... Au moins à l'intérieur de celles-ci il put se réchauffer, bien qu'ayant faillit s'étouffer lorsqu'il eu l'idée d'y allumer un feu.

Enfin, comme nous avions commencé, Danthorïn atteint tant bien que mal les Monts Brumeux. L'entrée des excavations naines, menées par son grand père, ne fut pas aussi malaisée à découvrir qu'il l'avait pensé en revanche. De la fumée sortait encore de ce qu'il prit pour une grotte et qui s'avéra être l'entrée.
Cette fumée, il le comprit bien vite, était due à un puits creusé au centre de la pièce centrale qui, de toute évidence, devait déboucher sur une chambre magmatique. La présence de cette ouverture en ce lieu avait surement motivé le choix du site d'installation car aucuns nains n'aurait sus creuser cela, il ne pouvait s'agir que d'une œuvre naturelle.

La salle n'était pas moins triste, complètement déserte de vie, du moins naine à en juger par des traces d'excréments animaux, les habitations creusées dans la roches semblaient avoir été abandonnées il y a bien un siècle déjà.
Reprenant en main le manuscrit de son père, Danthorïn relut le passage où il était brièvement décrit la façon dont la colonie avait été coupée de ravitaillement et d'aide du royaume. Sans doutes les ouvriers avaient du rester attacher à ces lieux un temps, mais il n'y avaient pas finit leur vie. Seuls des outils brisés et quelques petits objets sans grande importance restaient en désordres dans certains coins de la salle ou des pièces. La carte présente dans le manuscrit lui permit de trouver l'entrée du puits de recherche de minerais, barricadé de fer Danthorïn choisit de ne pas en forcer l'accès.
Au lieu de cela il chercha la demeure de ses ancêtre et finit par trouver le renfoncement correspondant à la description qui avait été laissé.

Un repose torche contenait encore du petit bois, il pu donc en éclairer l'intérieur.
La pièce était sombre, sans décorations mais on pouvait, à l'érosion des murs, deviner qu'il n'en avait pas toujours été ainsi.
Le nain passa quelques heures dans ce qui fut la maison de ses grand parents. Il y trouva quelques pièces d'armures rouillées, de vieux tapis et vieilles tapisseries rongées par des insectes dans un coffre de chêne très bien conservé. Quelques pièces de décoration, dont deux magnifique chandeliers en bronze, auxquels il ne faudrait guère qu'un petit vernissage pour les mettre à nouveau en valeur.
Ces deux dernières pièces dans son sac de voyage, plutôt vide après ces semaines de voyage, il s'apprêtait à sortir lorsqu'il remarqua, au coin de la porte, une inscription runique. Cette inscription, il l'aurait juré, n'était pas là lorsqu'il était entré dans la pièce. Et pourtant elle apparaissait maintenant nettement dans la roche de la cavité, couleur bronze sur le brun du roc.

Danthorïn n'avait jamais été un spécialiste des runes, préférant étudier le langage universel dans son étude de la magie que le langage des nains uniquement. Il n'eut néanmoins pas grand mal à déchiffrer les quelques lignes qui parlaient vaguement de « l'héritage du sage du pic Daimonïn ».

Le pic Daimonïn, il s'en souvenait, était un nom donné par les nains à l'un des pics des Monts brumeux, et un coup d'œil sur sa carte lui permis de rapidement le situer, sa base étant à environ une journée de marche des cavernes d'excavation. Il choisit donc de passer la nuit à l'abri de la vieille demeure avant de faire route vers le fameux pic.

Il sortit de son sac le dernier morceau de ce pain elfique qu'il avait... Emprunté chez les Elfes LAGON, ainsi qu'une des marmottes qui lui avait attrapé, mordus, pour son plus grand malheur, les fesses la veille.
Un petit feu à l'entrée du domaine et il eu un bon petit dîné en attendant la suite des péripéties qui l'attendaient encore...


Extraits de « voyages divers autour du Lorndor » de Grandral, gnome du nord unijambiste


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MessagePublié: Sam 11 Oct, 2008 0:38 
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Le sage des monts brumeux (2); L'épreuve du pic Daimonïn

Le lendemain matin, à l'aube glaciale de ces monts, Danthorïn était prêt à reprendre sa route. Avec un dernier regard en arrière, sur la maison de ses grands-parents, il s'élança au dehors, en direction du pic Daimonïn... Il s'élança si bien, qu'il fit les cents mètres suivant sur le dos avant d'être arrêté par un gros rocher plus bas.

La tempête de neige qui avait grondé toute la nuit s'était calmée, mais la couche de cristaux blancs au sol s'en faisait ressentir d'autant et un elfe, s'il était passé par là, eut probablement apprécié le spectacle de notre nain, luttant pour progresser alors que la neige le couvrait jusqu'à' la poitrine.
Certes Danthorïn était loin d'être un nain imposant, mais il avait tout de même trop de ventre pour tenir à la surface de ces terres gelées...
De ce fait, au lieu d'un jour c'est un jour et demi qu'il lui fallut afin d'atteindre le bas du pic, et il était désormais contrains de limiter ses repas au stricte nécessaire, au vus de la légèreté de son sac... Qui était bien léger à présent en dépit des deux chandeliers de bronze.
Il passa la nuit à l'abri du vent, caché devant un pan de roche, puis c'est peu après le zénith qu'il arrivait à destination.

Une bonne surprise attendait toutefois notre nain, car dès l'arrivée au niveau du pic il vit une légère crevasse. S'y engageant, il s'avéra qu'elle donnait sur une source chaude ! Il en était conscient depuis à la découverte du puits magmatique, dans l'excavation minière, mais désormais la nature volcanique de cette zone lui était une vraie bénédiction.
Bien que non friand de bains, cette fois il ne lui fallut pas dix minutes pour poser son attirail et plonger à l'eau. Il profita d'ailleurs de ce petit moment de repos pour tresser sa barbe, et c'est après seulement trois heures de tressage, un record de vitesse, qu'il repris son chemin.

A sa surprise, il trouva plus loin un petit sentier, qui montait en serpentant autours du pic. Il y avait même une marque, runique, dans la roche, qui le nommait : « le chemin de la pierre du feu » se tenait devant lui.


« Si je tenait le nainbecile qui a donné nom pareil à un pic gelé... Oups... »

Repensant à un vieux collègue de l'inquisition, il eu un court regret avant de reprendre sa route.
Il ne lui fallut qu'une petite heure de plus pour arriver devant l'entrée d'une grotte, l'entrée était si bien formée, d'un cercle presque parfait, qu'il eut juré, de loin, que des nains l'avaient taillé. Pourtant, une fois devant, il remarqua qu'aucun artisan ne pouvait avoir taillé la roche avec un telle perfection, et même les artisans nains des légendes qu'il avait pu lire lui semblaient incapable de la merveille qui se tenait devant lui. En effet, ce n'était pas seulement l'entrée mais toute la grotte qui était ainsi taillée, une pièce colossale, sans blocs de pierres mais bien ouverte dans le roc, une salle illuminée d'une dizaine de torches, qui semblaient brûler ici sans consumer le bois.
La salle était circulaire, grande d'une cinquantaine de pieds de diamètre et haute de vingt. Elle n'avait, en outre, pas de décorations mais un puits fait de marbre se trouvait en son centre. Comme il s'y attendait Danthorïn vit en ce puits un nouveau débouché sur la couche magmatique.
De la salle sortait, à l'opposé de l'entrée, un petit couloir capable d'accueillir des humains de taille moyenne mais, de toute évidence, fait pour des visiteurs nains.

Bien que plus impatient que jamais de connaître le fin mot de ces mystères, Danthorïn qui voyait la nuit tomber au dehors prit plutôt la décision de prendre du repos dans cette salle avant de continuer l'exploration.

Le lendemain matin, notre nain entrait dans le couloir. Celui-ci s'avéra plus long qu'il ne l'avait escompté, tantôt à droite, tantôt à gauche, en haut, en bas... En aucun cas il n'allait tout droit et même le sens de l'orientation du nain, pourtant aiguisé dans les galeries, fut bientôt incapable de dire seulement s'il progressait vers la cime du pic ou vers ses profondeurs. Toujours est-il qu'il atteint une nouvelle salle. Combien de temps avait-il pris, ça, il n'aurait sut le dire, sans le soleil aucun moyen de voir l'écoulement du temps, et ce ne sont pas les torches magiques, qui se trouvaient tous le long de son parcours, qui allait l'éclairer sur ce point.

Cette salle était en tous points semblable à celle de l'entrée, tous sauf deux. Le premier était une ouverture dans le plafond de la nef, sans doute une aération conclus Danthorïn. L'autre était qu'au lieu d'un puits, cette ouverture laissait un rayon de lumière tomber sur une grande dalle de marbre.

En approchant, notre nain remarqua qu'il était gravé de runes naines anciennes. Peu habitué aux anciennes écritures, il prit son vieux livre des runes qu'il avait heureusement presque toujours sur lui... A se demander pourquoi il emmenait partout en voyage ce vieux livre qui pesait plus qu'une brique de marbre... Toujours est-il qu'après quelques minutes la traduction était faites.


« Celui qui, du sage, les lumières veux entendre, trois épreuves surmonter il devra. De sagesse un homme doit faire la preuve, s'il veux le savoir. De force un homme doit faire la preuve, si de ce savoir profiter il veux. De courage un homme doit faire la preuve, si ce savoir il a le mérite. »

Ces paroles, au moins, n'étaient pas énigmatiques comme le reste des lieux. Si Danthorïn voulait continuer à avancer il devrait passer trois épreuves. Et ce n'est pas cela qui le ferait reculer. Sans la moindre hésitation il reprit sa route, dans le couloir qui s'ouvrait à l'autre bout de la salle.

Cette fois il ne fit pas plus de cinq cents pieds avant d'atteindre une nouvelle salle. Celle-ci en tous points semblables à la précédentes exceptés un point cette fois : elle n'avait nulle porte de sortie à l'opposé de la parois.

Danthorïn approcha donc de la nouvelle dalle de marbre, baignée de la lumière due à l'ouverture au plafond. Quelle ne fut pas sa surprise de trouver, sur la dalle, une naine semblant évanouie.
N'écoutant que ses instinct, il proféra immédiatement les sorts de soins qu'il avait tant utilisé dans sa jeunesse, et il ne fallut que quelques minutes pour que la naine revienne à elle.

Après lui avoir donné à boire de l'eau de source, notre nain la questionna. Elle s'appelait Filïn, jeune naine d'une tribu vivant aux pieds des monts brumeux, du côté est, alors que Danthorïn était venus du sud. Chez les nains de la tribu de la naine, cette grotte était célèbre comme la salle de l'épreuve, et chaque année, pour honorer Balgrim, une jeune pucelle naine était envoyée dans la grotte pour s'offrir aux dieux qui, s'ils l'en jugeaient digne, lui donneraient la sagesse et elle pourrait, dès lors, rentrer chez les siens et les guider.
Bien évidement, si une naine revenait sans avoir vus les dieux elle était jugée hérétique et mise à mort, et bien sûr nulle n'était jamais revenue de ces grottes victorieuse.

Partie une semaine plus tôt, Filïn avait atteint cette salle et n'avait sus la franchir. Elle s'était résolue à y mourir jusqu'à l'arrivée de Danthorïn...
Filïn était une fort jolie naine, d'une cinquantaine d'année elle avait les cheveux blonds, chose rare chez les nains, et une fort jolie barbe naissante. Assez svelte pour une naine, chose explicable aussi par cette semaine passée sans grande alimentation, elle avait néanmoins une poitrine abondante et des rondeurs très agréables au regard. Ses yeux étaient d'un bleu lumineux.

A son interrogation, Filïn répondit à Danthorïn que non, elle ignorait tout des runes anciennes. Naturellement, ainsi instruites comment les siennes auraient elles put s'en sortir ? Le prêtre de Balgrim se promit dès lors de rendre visite au peuple de Filïn, dès qu'il aurait fini son exploration mais, en dépit des supplication de a jeune naine, refusa de faire demi-tour chez les siens en l'emportant avec lui. Il était bien trop intrigué par ces lieux désormais.

Après quelques minutes, il avait déchiffré les écritures sur la nouvelle dalle de marbre.


« De sagesse un homme doit faire la preuve, s'il veux le savoir. Présent dans un pièce, ce que doit trouver l'homme et semble tout à lui, mais si cette homme entrouvre la porte, ce qu'il cherche s'évanouit. Quel est l'objet de sa recherche ? »

Une énigme, compris le vieux nain. Devant la traduction, Filïn lui proposa un duel : si elle trouvait la réponse en première ils rentraient tous deux dans le royaume nain du sud, si il trouvait, ils continuaient tout deux l'exploration.
Bien que rien ne l'oblige à accepter, le prêtre fit un signe de tête affirmatif non sans commencer déjà à réfléchir à l'énigme. Après tout s'il ne trouvait pas plus vite l'énigme que cette gamine, c'est que Balgrim ne voulait pas qu'il aille au bout. Et puis sauver cette enfant de ce destin cruel faisait partis de sa charge de prêtre de Balgrim après tout.

Plusieurs heures passèrent, bien que Danthorïn eut vite deviné que, pour donner la réponse, il fallait simplement la donner à haute voix en langue naine du nord. Langue que parlait par bonheur Filïn. La réponse ne s'offrait pas à eux. Ils essayèrent bien des réponses matérielles telles que « l'air », ou immatérielles telles que « l'obscurité »... Sans succès.

Une nuit s'écoula et, au réveil, Danthorïn connaissait la réponse. Après avoir dit le mot à répéter à Filïn, désespérée en l'entendant, elle s'en alla auprès de la dalle de marbre dire en nain du nord : « L'intérieur ».
Un grondement se fit entendre au fond de la pièce, le sol trembla un instant et puis plus rien... Rien si ce n'est une porte qui s'ouvrait désormais de l'autre côté. Porte qui s'ouvrait elle même sur un nouveau couloir, semblable au précédent, illuminé de torches éternelles.

Danthorïn prit la main de Filïn qui se laissa, bien malgré elle, guider à sa suite dans la galerie.

Le chemin, cette fois, se fit plus long. Ils marchèrent probablement une journée durant, toujours est-il que, finalement, Filïn se plaint qu'elle ne pouvait plus marcher et supplia le prêtre de s'arrêter pour passer une nuit de repos.
La couloir n'était pas la grande salle, afin de passer une nuit, mais il était tout de même suffisamment large et spacieux pour s'y installer. Les provisions restantes, surtout le pain elfique, de Danthorïn leur fit un repas satisfaisant et il se couchèrent.

Danthorïn était couché depuis quelques minutes, et il discutait tranquillement avec Filïn, couchés l'un à côté de l'autre dans leurs couvertures respectives. Jamais Danthorïn n'avait été si bien aux côtés d'une naine, ni si proche. Bien qu'elle ne partage pas son intrépidité, elle était intelligente et lui donnait des réflexions profondes dans tous les thèmes qu'ils abordaient. Danthorïn, quel que soit la fin de cette exploration, était désormais décidé à la mener avec lui chez les siens.
Si elle ne serait nullement une guerrière, sans doute ferait-elle une bonne soigneuse et, qui sait, une héritière pour son son savoir lorsque le jour se ferait nuit sur sa vie ?

Mais, alors qu'il la regardait émerveillé, de leur conversation, elle mena sa main timidement jusqu'à la couverture du prêtre avant de la soulever. Celui-ci, sans trop comprendre d'abord, ne réagit pas tout de suite et, lorsqu'elle défaisait ses vêtements, bien que voulant d'abord la repousser, il finit par se laisser aller...


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MessagePublié: Sam 11 Oct, 2008 0:38 
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Le lendemain matin, il s'éveilla avec Filïn au creux de ses bras. Sa peau blanche et sa chevelure blonde illuminait les lieux, ou n'était-ce que sa vision qui était troublée par ce qui s'était passé ?
Un prêtre de Balgrim avait droit au mariage, et mariages nains avec des écarts d'âges plus grand encore s'étaient vus au court des années, en particulier dans les familles royales, mais tout de même... N'avait-il pas eu tord de laisser ainsi les choses se passer ? Quoi qu'il en soit, ce qui était fait était fait, et il n'y avait plus lieu de le regretter.

Bien évidement dès son réveil, en douceur et après un baisé, Filïn n'eut plus la parole que dans un but : retourner en arrière. Quitter les grottes, rejoindre la patrie de Danthorïn, se marier et élever leurs enfants.
Bien que ces proposition le touche, lui qui n'avait jamais pensé à autre chose qu'à la guerre sa vie durant. Danthorïn avait toujours été un nain inflexible. Sa décision avait été prise plusieurs jours auparavant... Il irait au bout ou ne reviendrait plus.

Il reprirent donc leur route, dans un silence gêné Filïn probablement déçue de n'avoir eut plus d'influence, et Danthorïn peu fière de son attitude envers elle. Et une heure ou deux plus tard, seulement, ils atteignirent la nouvelle salle.

La nouvelle salle était de taille semblable aux précédentes, mais elle avait tout de même une autre apparence. En effet, elle n'était pas au cœur du pic mais belle et bien ouverte, sur un tier de son contour, aux vents des montagnes et sur une abîme infernale. C'était au moins une certitude désormais, ils avaient belle et bien progressé vers le sommet.

Laissant Filïn à l'entrée de la salle, la voyant trembler, probablement, de froid, Danthorïn lui donna un nouveau baisé, qu'elle lui rendit, et il se dirigea vers le centre de la pièce. La nouvelle dalle de marbre se trouvait là, mais elle n'était pas du blanc immaculé des deux précédentes, au lieu de cela elle avait une étrange couleur écarlate sur la plus grande partie de sa surface.
Prenant machinalement son livre des runes en main, Danthorïn s'empressa de traduire à haute voix.

« De force un homme doit faire la preuve, si de ce savoir profiter il veux. Quand nulle puissances et nulle failles, son bras ne saura tolérer, le guerrier sa force aura prouvé. »

Cette fois il fut perplexe, l'épreuve de force. Ce ne pouvait être simplement une nouvelle énigme, mais rien ne lui donnait lieu de croire en une épreuve cachée quelque part dans la salle, aussi vide que la précédente et, comme la précédente, sans seconde porte. Il faisait le tour de la salle du regard, impuissant, quand il finit par remarquer l'absence de Filïn, là où il l'avait laissé à l'entrée de la salle... Et ce fut le moment ou jamais car ses réflexes le firent tout juste de baisser qu'une lame passait au dessus de lui.
Il évita la lame mais son bâton, lui, fut envoyé voler aux bords du précipices et il se retrouvait à genoux.

Face à lui, éberlué, il regardait Filïn qui se dressait royalement. Non... Ce ne pouvait être la Filïn qu'il avait eu dans ses bras... Ses yeux bleus viraient progressivement au rouge tandis qu'elle semblait s'allonger... Puis ses jambes semblèrent fusionner alors que ses cheveux blonds, ses beaux cheveux blonds, s'animaient comme mue soudainement de vie.

Lorsque Danthorïn se relevait enfin, la méduse avait complètement achevé sa transformation et lui jetait un cris venimeux., un cris tel un serpent, avant d'envoyer sa queue voler vers lui.

La créature était grande de sept pieds de haut, soit deux têtes de plus que Danthorïn, son corps de nuances de verts était complètement couvert d'écaille. Mais c'est sa tête qui captiverait le regard, plus rien à voir avec le visage de Filïn le visage de la méduse n'en restant pas moins celui d'une femme magnifique... Une femme magnifique à chevelure de serpents s'agitant dans tous les sens et aux yeux rouges... Ces yeux...

Danthorïn connaissait assez les méduses, ayant lut de nombreux écrits à leur sujet, et savait que s'il croisait son regard il se retrouverait immanquablement pétrifié. Aussi remit-il à plus tard les questions sur son amour, ainsi que toutes autres question qui le submergeaient, pour se lancer pleinement au combat.

Pour le mener il n'avait d'autre choix que de se concentrer sur le buste de la créature, ne devant regarder plus haut. En théorie cela pouvait être facile, sa tête arrivant juste à son buste, mais en pratique cela relevait d'une épreuve de force et presque toutes se boules de feu étaient esquivés sans mal. En sus, s'il voyait venir les attaques de la queue il ne pouvait prévoir celles de la têtes et de ses serpents, et recevait à chaque échanges des nuées de morsures, heureusement, non venimeuses.

A force d'être contraint de reculer, il se retrouva finalement acculé, dos au vide de la falaise. La méduse poussa alors un nouveau cris strident, probablement un cris de triomphe, avant de lancer une nouvelle fois sa queux vers le prêtre. Danthorïn para l'attaque mais se retrouva à nouveau face contre terre, tout semblait finit.
C'est à ce moment qu'il le vit, son bâton, la hampe dépassant du tas de neige qui 'accumulait à sa droite. Sans prendre la peine de se relever il se jeta à la force de ses bras vers lui, évitant de justesse une attaque ayant put être décisive pour de son adversaire, et il saisit son éternel compagnon. D'un coup sec et rapide, dans le dos, il contraint le reptile à s'affaisser au sol sous le coup de la surprise. Bien conscient qu'une telle occasion ne se reproduirait plus, il rassembla ses dernière forces et invoqua une langue de feu droit vers le cœur, si tant est qu'elle en eut un, de la créature.
Ce fut là le dernier effort qu'il pouvait se permettre et, à bout de force, il s'effondra sur le dos sans connaissances.

De la lumière, une si belle lumière, le soleil ? Non... Autre chose... Danthorïn s'efforça d'ouvrir les yeux. Au cœur de toute cette blancheur elle était là, Filïn. Elle le regardait avec un sourire débordant de joie, et pourtant des yeux si tristes.


« - Suis-je mort ? Est-ce donc le paradis que voilà ? Si tel est le cas, si je peut être avec toi c'est plus que je ne mérite...
- Non, lui répondit-elle, ce n'est pas le paradis mais bien le dur monde réel. Tu vit et vivra encore longtemps mon aimé. »


Le prêtre sentit alors un regains de force et pris un peu plus conscience, il était au centre de la pièce où avait eu lieu le combat. C'était comme s'il n'avait jamais eu lieu, et il aurait pu y croire sans toutes ces coupures et morsures qu'il voyait sur ses bras. Il regarda alors enfin Filïn, Filïn qui le tennait dans ses bras, Filïn qu'il avait crus perdre à jamais, et il vit.

C'était bien elle, il n'y avait pas à en douter, ses vêtements avaient disparus, déchirés lors de la transformation, mais elle était là telle qu'il l'avait prise une nuit plus tôt. Pareille... Au détail prêt de la plaie béante au centre de ses seins. La langue de feu avait vaincu la méduse à tout jamais, mais elle n'avait pas épargné son hôte.
Filïn qui s'effondrait, Danthorïn se redressait pour se préparer à lancer ses sorts de soins, mais elle l'arrêta immédiatement d'une main plus ferme qu'il ne l'aurait crus capable.


« Non c'est terminé, parvint-elle à exprimer, tu ne peut plus rien pour moi. Écoute donc plutôt. Keuf, kof... J'ai... Je suis... Je suis habitée par cette créature depuis des années probablement. Tout, tout était vrai dans mes dires mais je ne savais pas qu'il dataient de bien des années auparavant. Je ne savais pas ce qui sommeillait en moi, la méduse m'a vaincue autrefois et a prit possession de moi, afin de tromper les futurs visiteurs.
Elle a toutefois sous-estimé mon âme qui m'a poussé, une nuit, à reprendre brièvement le contrôle de mon corps et à sortir de la salle de l'épreuve de force... Kof Keuf...
Hors de cette salle, son emprise sur moi a disparus, en même temps que mes souvenirs de tout ce qui m'était arrivé et, après m'être trainée jusqu'à la salle précédente, je me suis effondrée sur la dalle. C'est là que tu m'a trouvé, probablement qu'il s'est écoulé des années mais la créature en moi évitait les sévices du temps sur mon corps.
Une ombre me poussait ensuite à ne pas avancer, je le sentait mais ne pouvait le comprendre... Je suis si désolée de t'avoir attaquée toi que je... Je suis heureuse d'avoir put te connaître... D'avoir put connaître au moins un nain à... »


Ce furent là ses dernières paroles. Tilïn expira tranquillement, le sourire toujours sur ses lèvres, dans les bras d'un Danthorïn effondré, auquel les larmes venaient au yeux, lui à l'âme pourtant si dure. Si, plutôt que de s'obstiner à avancer, il avait fait le choix de revenir en arrière qui sais, peut-être aurait-elle put vivre une vie normale ? Peut-être auraient-ils eut ensemble une vie normale ?

Plutôt que de jeter, comme cela semblait logique, le corps de son aimée du haut de la falaise ainsi que l'aurait voulus le peuple nain du nord, dont la devise était des plus claire : « Venus de la neige, retournons à la neige »; Danthorïn choisis plutôt de lui réaliser un cercueil de glace pour pouvoir revenir l'observer, lorsque le temps serait venu pour lui.
Ne maîtrisant pas les arcanes glaciaux de l'eau, il la plaça au centre de l'ouverture vers le dehors et se mis à faire fondre les stalactite qui s'y trouvaient sur le corps, encore chaud, de Filïn.

La journée passa, un long moment fut nécessaire pour donner une dernière demeure descente à Filïn, et le reste du temps à prier toutes les prières qu'il connaissait pour que son dieu, Balgrim, prenne soin de son âme désormais.

Finalement, il prêta enfin attention à la seconde porte qui se trouvait désormais derrière la plaque de marbre, et il l'emprunta. Combien de temps marcha t-il dans ces couloirs, il ne le sus jamais lui même, toujours est-t-il qu'il arriva finalement dans une nouvelle salle.

Celle-ci était comme les premières, avec son ouverture au dessus et la plaque en dessous. Sans porte. Seule la couleur de la lueur, rougeâtre, qui tombait de l'ouverture tranchait avec les salles précédentes.
Il ne perdit pas de temps et se mit à déchiffrer les écrits de la plaque.

« De courage un homme doit faire la preuve, si ce savoir il a le mérite. Présent dans un pièce, ce que doit trouver l'homme et semble tout à lui, mais si cette homme entrouvre la porte, ce qu'il cherche s'évanouit. Écoute ces mots et cherche donc l'objet de tes pensées. »

L'énigme de la première salle ? Quelle était le sens de tout ceci ? Le prêtre n'eut guère le temps de ces questions puisque, à peine avait-il levé les yeux qu'il remarquait autre chose.

Un objet était maintenant posé sur un socle, derrière la plaque. Une coupe d'une bleu froid, une grande coupe de deux mains de diamètres faite de mithril pur se trouvait devant lui.
Il approcha alors et il compris. La coupe, si belle à première vue, était remplie de serpents, de serpents zébrés de couleurs rouges, verts et jaunes, cette espèce, il le savait, faisait partis des serpents de légendes anciennes.
Ces animaux anciens étaient réputés pour avoir un poison seul capable de donner la mort à un demi-dieu, le poison suprême, le danger suprême.

Et lui, ce qui lui était demandé, c'était tout simplement de suivre l'énigme et de chercher « à l'intérieur », à l'intérieur d'une coupe mortel, d'une dernière coupe ?

Que lui est-il alors passé par la tête ? Le chagrin de la pertes de Filïn était-il là, ou était-ce au contraire son courage lors de ses deniers instants, qui insufflèrent à Danthorïn cette volonté ? Peut-être même le prêtre a t-il agit de sang froid.
Toujours est-il que, sans attendre, il leva le bras et jeta sa main au fond de la coupe, au milieu des serpents, à la recherche de ce qui se trouvait à l'intérieur et qu'il ignorait. Trouverait-il un objet ? Trouverait-il simplement le repos éternel ?

C'est surement à cette dernière option qu'il pensait en sentant les dents des serpents qui attaquaient sa chair, avec un plaisir de fauves affamés. Mais il avançait toujours son bras et touchait enfin le fond. Le fond n'était pas plat, il était étrange... Danthorïn était pris de nausée mais il touchait cet objet, il ne pouvait le prendre mais... Il pouvait le tirer...
Ses dernières forces lui permirent de tirer le levier vers le plafond de la pièce, et la lueur rouge qui le baignait devint subitement blanche.

Danthorïn, prêtre de Balgrim, s'effondrait sur le sol de roche.


Extraits de « voyages divers autour du Lorndor » de Grandral, gnome du nord unijambiste


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MessagePublié: Sam 25 Oct, 2008 16:56 
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Le sage des monts brumeux (3); Retour aux sources

Une lumière... Mal aux yeux... Blanc, tout est blanc...

L'œil unique de Danthorïn s'ouvrit lentement, de façon hésitante, sur cette lumière qui agressait sa rétine. Il sentait un sol dur, mais étrangement tiède, sous son corps. Il était couché sur le dos.
Petit à petit il reprit pleinement conscience, pour pouvoir observer le lieux où il se trouvait. Une salle de taille légèrement moindre que les grottes dont il avait souvenir, mais toute aussi impressionnante. Elle n'était pas faite de roches mais, en apparence, de glace... Et pourtant au touché les parois comme le sol étaient tièdes comme l'eau coulante d'un ruisseau.

Que s'est-il passé ? Filïn, les épreuves, l'ultime test... Les serpents. Le prêtre jeta instinctivement un regard sur ses poignets, offertes en pâture aux serpents divins. Les morsures y apparaissaient nettement, mais comme des cicatrises d'une vieille lute, comme si elle lui avaient été faites il y a des mois.
Un doigt, deux doigts, trois doigts... Ses membres répondaient parfaitement... Un passage de sa main sur les extrémités de sa barbe tressée lui indiqua que, en fait, il ne s'était nullement écoulé de mois ni même, probablement, de jours depuis sa chute.
Alors que diable Balgrim lui avait donc encore réservé ?

D'un regard circulaire, il remarqua une petite ouverture, tout juste de sa taille, en un emplacement de la salle arrondie. Lui, il était au centre. Assis sur ce qui semblait devoir être la plaque de cette nouvelle salle et qui était, bien entendu, dans la même matière que le reste des lieux.
Il se leva toutefois, sans chercher d'avantage à éclaircir les mystères qui lui trottaient dans la tête, et se dirigea vers l'ouverture. Il était convaincu que ces mystères se résoudraient bien en avançant.

Au dehors un chemin, de glace, continuait à serpenter vers le haut au beau milieu du vide séparant deux parois rocheuses. Pas le moment de se prendre de vertiges, Danthorïn força ses jambes à avancer sur ce sentier de fortune et il progressa au milieu de cristaux de glaces reflétant le soleil de mille reflets scintillants.
Quelques pas plus tard il arrivait à destination. Un pan de roche gelé se trouvait devant lui, parfaitement plat. Cette fois à l'air libre mais une surface circulaire, de taille semblable aux précédentes, s'étendait devant lui avec en son centre un trône de glace. Un trône sur lequel se balançait tranquillement, le sourire au lèvres, un nain à l'âge indéchiffrable.

Il était de taille naine classique, trapus mais pas trop, des cheveux courts et finement taillés pour une barbe, parfaitement tressée, roulant au sol sur deux fois sa propre hauteur. Ses habits étaient de couleurs blanches glaciales mêlées de gris marbre et de brun roche. Une ceinture pleine de runes que Danthorïn se trouvait incapable de déchiffrer lui ornait la taille, et enserrait sa tunique.
De sa bouche volaient tranquillement des cercles d'une fumée, d'une blancheur et d'une pureté géométrique parfaite, lâchées par une pipe semblant taillée finement dans un bloc de glace.
La sage attendait tranquillement que le prêtre approche de lui, avant de prendre la parole.


- Alors te voilà réveillé jeune nain. Prend place.

Il fit un geste vague de la main et de la glace recouvrant le sol s'éleva à quelques pieds de lui une sorte de tabouret de glace. Danthorïn approcha et s'assit sur ce support singulier, sans mot dire. Attendant la voix de celui qu'il était venu voir qui reprit.

- Tu as traversé des épreuves que nul n'avait plus traversé depuis plusieurs siècles. Tu as enduré les souffrances les plus importantes que pouvait subir âme et corps. Tu as prouvé que tu était digne de connaître une vérité que nul ouvrage ne pourrait révéler.
Bien, la réponse à une question te sera révélée. Les dieux te permettront d'en connaître la réponse quelle qu'elle soit mais attention, sache que l'avenir est en mouvement pertpétuel. Même les dieux ne sauraient donner une vision certaine de ce qui sera. Le mal peut toujours être évité, le bien ne saura pas toujours être atteint, et ce même si il semblait devoir être vainqueur.


Les possibilités face à ce choix étaient énormes, et pourtant si petites. Connaître le vainqueur le plus probable du conflit horde-alliance. Connaître avec assurance qui a causé le début de cette guerre millénaire. Connaitre enfin des secrets divins. Tout s'ouvrait à lui, mais une seule de ces questions trouverait réponse.
Danthorïn était conscient de la valeur de ce qui lui était proposé, pour autant il savait aussi qu'il s'exposait au pire en se montrant assoiffé d'une connaissance qui le dépasserait. Les paroles du sage finirent de le conforter dans son choix.


- Je ne souhaite rien de plus que de connaître le destin pour lequel je suis venus en ces terres.

A ces mots, il eu juré voir le sage sourire derrière son abondante barbe, et sa voix lui fit immédiatement réponse plus forte et profonde qu'auparavant.

- Héritier de la lumière et fils des ténèbres. Les dieux ont besoin d'émissaires pour entretenir la lutte éternelle. Des épreuves sont choisies, et imposées, dans le seul but de faire de leur création l'instrument de leur volonté. Ta destiné tu la connais. Dans la lumière et dans les ténèbres tu a marché, et dans les ténèbres tu as trouvé ta nature. Les dieux en ont décidé ainsi. Le destin de l'enfant de la lumière et des ténèbres est de trahir la première pour permettre le salut de la seconde, car telle est la volonté divine.
Si un dieu a tenté de s'opposer aux choix funestes de ses semblables, seul il ne peut en décider.


Et voilà, en quelques mots tout était plus simple. Les dieux du Lorndor lui avaient accordé cette vie auprès le la lumière, bien que sortit des ténèbres, dans l'unique but de réaliser une boucle funeste.
La noirceur qui restait éternellement dans son âme devait ressortir vainqueur, lors des épreuves de sa vie, et après avoir combattu le chaos il devait l'embrasser.

C'était l'éternel jeu des dieux. Laisser des êtres faibles se débattre contre un destin qui se devait de les rattraper. Danthorïn avait combattu l'obscurité toute sa vie, il devait finir sa vie en la servant, en dirigeant les forces sombres contre une lumière qu'il avait appris à maîtriser.
Balgrim pouvait bien être un dieu bon, un dieu refusant les jeux cruels de ses semblables et ayant tenté, d'une vaine manière, d'écarter un peu des ténèbres de son âme, la lumière d'un clerc ne pouvait que retarder la chute inévitable d'un être terrestre.

Soit, il était seul face à son destin. Au moins maintenant il savait et pourrait s'arranger pour ne pas tomber inutilement, s'arranger pour devenir un seigneur parmi les ombres...

Non, c'était trop facile...


Soit, la lutte peut sembler vaine mais je refuse. Les dieux ne joueront pas éternellement avec les être vivants. Ils ne peuvent pas nous considérer comme de leur jouets, comme des pantins destinés à les distraire, et ce même s'ils nous ont donné nos existences.
Je suis ici par leur volonté, mais cela ne m'oblige pas à l'accomplir. Si je doit renier ce qui m'animait jusque là, et bien soit. Mais je me refuse à accomplir un destin de si funeste nature.

Je suis Danthorïn, fils d'Elthraïn, mon père a laissé le chaos abattre son âme pure, mais il ne le savait pas tapis derrière lui. J'ai donc une arme qu'il n'avait pas. Je ne ferait pas la même erreur. Même s'il faut pour cela que j'abandonne une partie de moi.


Le prêtre leva le regard, comme un défi, vers le sage qui lui se contenta de hocher la tête. Sans faire de commentaires à ce discours qui, aux yeux de tout religieux, aurait parut complètement ridicule. Défier les intentions divines, lui, un simple mortel.
Le Sage du Pic Daimonïn releva la tête et laissa voir ses yeux, des yeux qui parurent étrangement familiers à Danthorïn qui, néanmoins, était bien convaincus de ne jamais les avoir vus auparavant... Et il n'arrivait d'ailleurs plus à se concentrer, le sol tournait sous lui... Pas encore, pas encore s'évanouir...


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MessagePublié: Sam 25 Oct, 2008 16:56 
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Encore de la lumière, tout aussi vive. Ça ne s'arrêtera donc jamais ? Danthorïn ouvrit, tant bien que mal, les yeux, s'attendant à observer une nouvelle fois ces étranges glaces mais, au lieu de cela, c'est un soleil radieux éclairant les plaines du Lorndor qui se trouvait face à lui.
Il était de retour sur les hauteurs d'une colline qui plongeait vers la frontière, presque chez lui.
Instinctivement ses yeux se tournèrent vers l'arrière, les monts brumeux étaient tout juste discernables au loin.

Ses bras... Les traces des serpents. Son ventre... La large entaille causée par la méduse. Oui cela s'était bien passé, les épreuves avaient eu lieu, la rencontre ne pouvait donc avoir été imaginaire.
Il ne tenait plus qu'à lui, à présent, se se tenir à ces paroles folles qu'il avait osé prononcer.
Il devait défier un destin. Il devait défier l'obscurité qui sommeillait en lui et qui jamais ne le quitterais. Il devait défier des dieux. Comment ? Cela restait à trouver.

Son premier problème était de trouver son chemin. Le Lorndor se dressait devant lui, c'était là que le guidaient ses pas, mais là aussi que les dieux voulaient le voir s'en retourner.
Non, il s'était promis de mettre fin à un culte immonde lors de son aventure. S'il devait se racheter une conduite c'est par là qu'il devait commencer.

Danthorïn prit donc une nouvelle fois la direction du nord, celle des bordures des monts brumeux, celle du village de Filïn.

Trois jours furent nécessaire à ce nouveau voyage, et ses provisions n'existaient plus. Il lui fallut donc se nourrir de ce qu'il trouvait sur sa route et, par chance, de quelques vivres qu'il put acheter à un commerçant itinérant. Bien que ce dernier fut à ses yeux un vrai voleur en raison de ses prix, il n'en trouva pas moins un plaisir au dessus de tout en trempant enfin ses lèvres dans une bonne chopine de bière naine.

Un marcassin blessé qu'il acheva gentiment, quelques poissons grillés qu'il prit du feu d'un campement désert, où il n'attendit pas de voir à quoi ressemblaient les propriétaires sans doutes à la recherche de bois sec, finirent de remplir ses repas.

Et à l'aube du quatrième jour, enfin, il arriva en vus d'un petit village. Celui-ci était composé principalement de chaumières et entouré d'une palissade de chêne. Pas vraiment des constructions naines mais il n'était pas rare, il le savait, que des nains se laissent aller à vivre dans de pareilles conditions, dans les régions perdues.

Après s'être présenté comme un voyageur du sud, un jeune nain plutôt maigrichon, à moustaches blondes et casque ailée, lui indiqua la direction de la hutte de son chef avant de s'en aller vers les forêts avoisinantes en compagnie d'un autre, pour le moins enrobé.

Le chef, un nain classique brun de cheveux, barbes et yeux et plutôt bien en forme, l'accueillit comme un hôte. Il lui donna le couvert et écouta tous ses récits, avec une attention toute particulière concernant ses aventures dans les pics Daimonïn qui, en sus, rameutèrent de plus en plus de nains, jeunes et vieux, qui vinrent écouter ses paroles.
L'après-midi passa ainsi en récits d'aventures, explications diverses, nouvel oral pour les nouveaux venus, et descriptions diverses des us et coutumes nains du Lorndor.

Si Danthorïn ne s'était pas attendus à ce qu'on le croit facilement concernant le pic, les croyance comme celle du sacrifice nain étant fort encrée dans pareille peuplade, il eut la bonne surprise de recevoir un soutien en la personne d'une naine. Cette naine qui devait avoir quelques années de moins que lui se nommait Bilbïn et n'était rien d'autre que la nièce de Filïn, partie quelques cent-quarante années auparavant.
Filïn s'étendait à l'époque fort bien avec sa jeune nièce, c'est pourquoi Bilbïn prit, dès l'instant où Danthorïn prononça son nom, le partie du prêtre contre les vieilles coutumes du clan, alors même que cela pouvait lui couter la vie de parler ainsi.

Bilbïn ressemblait beaucoup par le caractère à celle qu'avait été Filïn, en apparence beaucoup moins, étant aussi rousse que Filïn avait été blonde, et d'un tiers de pied plus grande. Sa barbe était également moins fournie, ses cheveux plus long porté jusqu'au bas de son dos. Sa corpulence, enfin, était semblable avec une poitrine un peu moins généreuse.

Dans les jours qui suivirent, Danthorïn devint l'hôte, sans qu'elle lui laisse le choix, de Bilbïn, et servit de soigneur alors que le clan avait quelques cas d'une fièvre. Fièvre bénigne qu'il connaissait bien dans le sud, mais que dont les guérisseur du nord ignoraient tout.
Il passa également plusieurs jours en compagnie des prêtres à discuter théologie. Les prêtre du village, village nommé en réalité Thornbalgard, vénéraient majoritairement Glambarin, déesse naine principalement associée l'alcool, dois-je encore le dire ? Le village avait d'ailleurs plus de brasseurs que de combattants.

Bilbïn avait eu un époux par le passé, Danthorïn l'avait sus par le chef du village, mais ce dernier avait été terrassé, une décennie auparavant, des suites de blessures infligées par un ours lors d'une chasse en montagne. Cependant le prêtre se rendit vite compte qu'il vallait mieux ne pas aborder le sujet en compagnie de Bilbïn.
Depuis elle vivait seule dans une modeste demeure légèrement à l'écart de la place du village et, avec le prêtre en sa compagnie, cette demeure devint vite un centre d'attractivité.
Les prêtre rendaient visite à Danthorïn pour parler le matin, les guérisseurs apprendre la médecine du sud en début d'après midi, les enfants lui sautaient dessus, le soir à la taverne, pour qu'il leur raconte des histoires naines ou leur face des feu d'artifice. Pour la première fois, ses talents de mage de feu servaient à autre chose qu'à la guerre.

Entre ces visites, Danthorïn passait le plus clair de son temps en compagnie de Bilbïn, il l'aidait à réparer les vices de sa demeure ou se promenait avec elle pour guide dans les plaines et forêts environnantes. Les nains de ce clan étaient les nains les plus en accord avec la nature qu'il n'ait jamais vus.

Danthorïn, pour la première fois de sa vie, se sentait en paix avec lui même. Il savait néanmoins qu'il ne pouvait rester vivre en ce lieu, il ne pouvait oublier et abandonner ses amis et ses origines. Il ne pouvait cesser de combattre le chaos et la horde. Mais il avait trouvé une voie à suivre pour lutter contre le chaos qui le caractérisait lui même.
Il avait prit la décision de ne jamais diriger. S'il devenait un jour chef de quelque petit clan que ce soit, alors le chaos le rattraperait à coup sûr. Il ne pouvait pas non plus continuer à lutter aveuglément. Dans le feu du combat seule la flamme ardente le caractérisait, et de la défense à la destruction il n'y à qu'un pas avec le feu.
Il lui fallait désormais retrouver un équilibre avec lui même et l'extérieur.

Trois semaines s'étaient écoulées lorsqu'il annonça son départ de Thornbalgard. Les nains du clan lui firent des adieu en formes d'au revoir, et lui donnèrent plus de vivres qu'il n'en fallait pour le retour. Au point que Danthorïn s'écroula d'abord sous le poids de la charge.
Danthorïn ne laissa pas que des amis derrière lui, il laissa également son manteau rouge et son cache œil. Son œil aveugle était désormais sa marque, Balgrim avait été le seul dieu à lui faire confiance pour défier un destin, et il le montrerait. Son manteau avait, lui, trop souvent été tâché de sang, aussi bien ami qu'ennemi, et il devait à présent sauvegarder la culture et la vie. Sa lutte devrait suivre celle de la vie des siens, la vie demande parfois la mort mais cela devait rester la solution ultime.

Danthorïn quittait la demeure Bilbïn, et il est dit qu'il y repasserait souvent avant sa fin, néanmoins peu d'écrit nous le confirment ni ne peuvent donner les liens exacts qui unirent le prêtre et la naine. On sais juste que Bilbïn, en dépit de son charme, disparu sans contracter de nouveau mariage.

Danthorïn, lui, serviteur de Balgrim, porterait désormais un nouveau nom, celui du pèlerin borgne.


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Extraits de « histoire naine » de Grandral, gnome du nord unijambiste


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MessagePublié: Ven 21 Nov, 2008 22:01 
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La vie en Lorndor

Une terre isolée. Un hurlement, un cri poussé par une femme traverse la nuit et éveille le renard, endormi à côté du poulailler. Un silence puis de nouveau du bruit, il viens de la maison non loin, mais cette fois ce n'est plus la femme mais des pleurs, des pleurs d'enfant, un enfant.

Le jour se lève, le Lorndor s'éveille sur un nouveau jour brumeux et Danthorïn ouvre les yeux sur un ciel étoilé. Il a fait un drôle de rêve cette nuit, mais n'a pas le temps de se le remémorer qu'il lui a échappé, ce n'est pas important.

Lorsqu'il était revenus en Lorndor, l'accueil fut joyeux et excuse toute trouvée pour une nouvelle beuverie au palais des NAINS. Beuverie qui finit, tout naturellement, par une bagarre générale. Nombre de jeunes nains passèrent quelques nuits dans les chambres du nain-pital cette fois encore, suite à une tentative peu réussie de Evadakedavra lorsqu'il voulut calmer les choses.

Le prêtre de retour avait visité son jeune disciple, Glokar, qui travaillait toujours hardiment en tant qu'assistant des nainfirmiers. Il était aujourd'hui si doué avec ses rouleaux de pansements, que Danthorïn se demanda combien de temps il faudrait encore pour que ses propres compétences en la matière soit dépassées !
Ensuite une visite fut nécessaire au haut conseil, pour apprendre les dernières nouvelles et escarmouches. Les siens avaient, semble t-il, combattus vaillamment trolls puis taurens sur leurs propres terres avec de nombreux allianceux à leurs côtés. Bien évidement personne n'avait jugé bon de lui ramener une corne de Tauren ou tout autre souvenir.

Mais depuis trois jours il accompagnait un petit groupe vers le nord. Des orcs avaient été remarqués aux abords du royaume et les dirigeants voulaient en savoir plus. Un peu d'activité, et un moyen de se rendre utile après ces voyages, Danthorïn n'hésita donc pas une seconde à s'enrôler dans l'aventure.
La compagnie naine avait prit la route au petit matin, Kiloubye et Martoc étaient du voyage l'un pour bouger un peu, l'autre pour veiller au bien être de l'équipée. Le manque de personnel se faisait flagrant dans les services nainspitaliers, mais le haut conseil se refusait toujours à débloquer des fonds pour en recruter des nouveaux, du coup Martoc, seul maître nainfirmier restant au palais, se retrouvait à travailler pour trois nains.

Ils se dirigèrent tout d'abord vers le palais des mithriliens, le chemin le reliant au palais NAINS étant assez fréquenté et agréable. Les services publics nains veillaient à ce que la route soit bien entretenue, du moins jusqu'au mois dernier lorsque le royaume l'avait vendus à des investisseur gnomes. Mais cette nouvelle transaction ne remontant qu'à un mois, l'état du chemin restait exemplaire.
Lorsque le soleil atteint son zénith, ou lorsqu'il sembla qu'il soit le cas compte tenue des nuages le cachant, la petite trouve s'arrêta au sommet d'une petite colline entourée de dolmens. Ils échangèrent le pain et la bière avec une autre, un groupe multiraciale de neuf membres comptant quatre semi-hommes et donc suffisamment de provisions pour qu'ils puissent en profiter.
Le repas terminé la compagnie naine reprit la route et ils arrivèrent chez leurs vieux camarades alors que la nuit commençait à tomber. Elle tombait assez tôt à l'approche de l'hiver, il n'était pas si tard.

Ils furent alors mis au courant, l'annonce de la venue d'orcs avait été apportée par l'un des leurs deux jours auparavant, et ils avaient immédiatement dépêchés des griffons postaux vers certains alliés en même temps qu'une troupe personnelle pour les disperser. Les orcs avaient depuis choisit de se tenir un peu plus en retrait et ne s'étaient guère signalés depuis.

C'est donc le cœur léger que notre troupe accepta de passer la nuit chez leurs alliés, au prix de deux nouveaux compte dans la banque DHM parmi les plus jeunes recrues de l'équipée NAINeS. Une nouvelle beuverie le soir, la bière B;B put couler à flot, Danthorïn lui même se laissa tenter par la dernière expérience des brasseur et ne fut pas déçus... Jusqu'à ce qu'on lui révèle qu'il y avait de l'eau dans les composants premier de cet essai et qu'il recrache tout pour le moins estomaqué.

Le lendemain ils reprirent la route vers l'est, dirigés fièrement par Kiloubye, avec juste trois membres de moins, retenus aux lits de la nainfirmerie D.H.M.
Il repérèrent les orcs après une demi-journée de vol de griffon et s'installèrent avec les quelques membres de l'ALLIANCE qu'il repérèrent non loin d'eux.

Deux jours d'escarmouches plus tard le camp de l'alliance ressemblait plus à un camp de vacances, le nombre de nains jouant son rôle via le nombre de tonneaux. Les orcs eux avaient finit par s'en aller, vexés d'être si peu pris au sérieux.
Notre prêtre, lui, avait bien envie de se défouler un peu plus que sur ce mauvais joueur de Mercurio. Il jouait avec lui aux échecs depuis la veille, et l'elfe ne cessait de lui faire des coups tordus comme de déplacer ses pions en diagonale ou sa reine dans toutes les directions. Tout le monde sait que la reine naine ne sais pas bouger de plus de deux cases en diagonale et les pions tout droit ! Bref, en ayant assez de ces débats infructueux il partit bien décidé à trouver un nouveau défi pour sa magie, qu'il n'avait somme toute guère employé depuis son voyage dans les glaces du nord.
Il choisit le nord comme direction et il ne fallut pas plus d'une heure pour tomber sur une hideuse araignée.

Elle faisait bien trois pieds de haut et un peu plus de large, avec ses pattes velues et poilues, ses crochets venimeux labouraient le corps d'un pauvre petit lapin qui s'était empêtré dans ses toiles. De fait, sa proie à disposition, elle avait négligé toute forme de prudence pour sortir de sa tanière et manger au soleil, alors que la végétation alentour ne pouvait en rien la cacher... Ni cacher le nain qui arrivait d'ailleurs.

Danthorïn, cherchant un défi digne de lui, se dit d'abord qu'il allait foncer droit sur elle et l'affronter au corps à corps. Après une réflexion de la durée d'un battement d'aile de son Fire-Griffin, il jugea que finalement peut-être valait-il mieux la charger avec son vaillant compagnons et lui asséner ses sorts les plus puissants.

La seconde option l'ayant emporté sur l'héroïsme primaire, Danthorïn jeta sa monture sur le flanc de la créature... Ce qui n'était pas très évident dans le cas d'une araignée et l'envoya vite valdingué au sol, tandis que Fire-Griffin reprenait son envol, sans doutes pour béqueter un serpent vus par là...

Un peu sonné, le prêtre n'eut pas le temps de se remettre que la créature était sur lui, une boule de feu pour la ralentir un peu et elle le chargeait.
Les deux adversaires se retrouvaient face à face, s'en suivis un déluge de coups, coups qui coutèrent la vie à :
Trois lièvres, deux brûlés au trente deuxième degré par une langue de feu et un embroché par la patte arrière gauche de l'araignée lorsque celle-ci esquiva la langue de feu en question. L'histoire ne dit pas ce que devinrent les lièvres orphelins.
Un renard qui passait par là et ne demandait rien, mais ressemblait plus à une purée rouge après que l'araignée se soit effondrée dessus.
Une perdrix qui voletait tranquillement mais ne vit pas venir la flèche de feu.
Un écureuil, éternel ennemi de Danthorïn, qui laissa une dent dans le derrière du nain.
Cinq rats des champs, une souris et deux taupes, ainsi que rien de moins que dix huit vers de terres et beaucoup d'organismes plus petits, mais nous nous éloignons du sujet.

Toujours est-il qu'à terme... Danthorïn était à court de force et l'araignée, elle, se tenait toujours debout. « Quelle bonne idée j'ai encore eu » se disait surement le prêtre lorsque Kiloubye tomba sur l'araignée, hache en avant. Il s'avéra plus tard qu'en fait il était tombé de son griffon en voulant lui faire prendre un virage serré, toujours est-il que la chute combinée au poids de la hache mis fin à la vie de l'arachnéide.
Martoc ne tarda pas à arriver pour finir de soigner Danthorïn, ainsi que la bosse que s'était fait Kiloubye en tombant. Non sans sermonner ses deux camarades, les prévenir qu'ils auraient droit à une visite médicale chez Kesh à leur retour et que, s'ils ne faisaient pas plus attention d'ici là, ils auraient même droit à une piqûre !

Une bonne semaine passa encore avant que le camp ne soit levé. Longtemps la troupe s'amusa avec les orcs aux frontières des peaux vertes, et aux cartes et autres jeux inventés par l'alliance, entre eux, mais finalement les amis se séparèrent et retournèrent à leurs occupations.

Depuis, en tous cas, Danthorïn n'approcha plus de la plus petite araignée qu'il puisse éviter.

Extrait des mémoires de Martoc, Maître Nainfirmier des NAINS


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MessagePublié: Sam 22 Nov, 2008 2:48 
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Au revoir

« Dit maman, où qu'il est papa ? » Triste phrase que celle ci, plus triste encore lorsque la posent les orphelins qui, de part le monde, recherchent leurs parents. Sa mère n'aura pas de réponse à lui fournir, mais le monde continue de tourner. Qui sais, un jour, peut-être trouvera t-il plus qu'une réponse ?

« Incantatum Bras ! » Quelques étincelles saluèrent l'incantation du dieu du feu, et puis plus rien. Elles tombèrent sur le sol humide de la chambrée de Danthorïn.

Voilà trois jours que Danthorïn se trouvait logé et nourri au sein de la forteresse Impériale. Les paladins et eux étaient installés, désormais, au sud des terres elfiques... Enfin les paladin y avaient été installés... Toujours est-il que la horde s'était regroupée aux bas de leur murs pour les chasser de ces lieux et, tant qu'à faire, se faire un peu de gigots d'elfes.
Danthorïn, comme tant d'autres, avait naturellement rejoint la bataille, rejoint le groupement de l'Alliance pour défendre les leurs. Il combattait et ses flammes éclairaient son camp, encourageait les plus faibles et aidait les plus forts, ses flammes avaient, finalement, toujours fait sa fierté.

Aussi loin qu'il se souvienne, le prêtre de Balgrim Danthorïn avait toujours eu le feu comme ami. Il était toujours là, prêt de lui. Ses parents pouvaient partir, lui restait. Lorsqu'il se retrouva perdu sur les routes, les flammes le guidèrent sur la voie de la survie, puis de la vie. Les flammes finirent pas lui permettre d'aider ses amis aussi bien que des sorts de soins. Le feu répondait toujours à son appel.

Mais voilà, cette période était révolue. Le feu, les flammes et la chaleur, il ne les sentait plus que dans l'âtre de la cheminé, et non en lui. Même des invocations orales, les bases apprise par les étudiants en magie, même ces invocations ne lui permettaient plus de former une flamme acceptable.
Pis que l'absence de l'esprit du feu, c'était sa mana qui le gênait : elle semblait s'évaporer lorsqu'il cherchait à l'utiliser. Ce matin là il avait tenté de lancer un soin mineur sur un guerrier elfe, blessé et au sol. Un soin demandant une énergie mentale des plus réduites, mais le sort n'avait pas voulu venir et il avait du rejoindre sa tour au plus vite, dans l'espoir que l'on ne le verrait dans un tel état de faiblesse. Que penseraient les jeunes combattants du clans s'ils voyaient l'un de leurs héros ainsi affaibli ? Sans doutes leur motivation en prendrait un coup...

Danthorïn avait passé le reste de la journée à consulter les bibliothèques, heureusement riches, des impériaux. Convaincu d'abord d'être atteint par un mal touchant les sources de magie, il avait finit la journée perdu dans des livres de cultes. Certains mages légendaires avaient selon les écrits anciens, pour avoir osé défier les dieux, vus leurs pouvoir supérieurs leur être retirés.
Ces derniers avaient finis comme le commun des mortels, généralement de façon pour le moins minable, mendiants sur les grands chemin.

A n'en pas douter, le nain connaissait le mal qui le touchait, le mal des dieux, le mal divin. Il avait de lui même proféré des paroles impies, des paroles hérétiques sinon blasphématoires. Il avait dit qu'il défierait le choix des dieux. Il avait réussi. Voilà quelques années qu'il était revenu du nord, des neiges des pics Daimonïn où il avait vus le sage, plusieurs années qu'il luttait sans céder ni à l'appel du chaos ni à devenir un simple et anonyme soigneur, il avait abandonné le destin qui aurait du le prendre.
Alors, quoi de plus normal que dès lors, voyant leur œuvre échouer, les dieux aient décidé de lui retirer les pouvoirs qui étaient censés apporter une force aux ténèbres ?

En étudiant les mémoires de l'un de ces fameux mages du passé, privé de ses pouvoirs, l'un des seuls qui ait encore laissé des écrits après sa chute, Danthorïn découvrit les conditions de ce qui l'attendait.
En lui retirant ses pouvoirs « magiques », les dieux lui rendaient la nature même de sa race, la nature originelle : ils faisaient de lui un vrai nain. Il perdait tout usage de la magie, devenant moins puissant en la matière que les guerrier du Lorndor eux même, qui possèdent tous de la mana en eux, même si en moindre quantité. En contre partie, le mage recouvre peut à peut la force physique dont il était dénué de part l'afflux de force mentale en lui, il deviens plus solide et apte à survivre mais sans doutes 'était-ce qu'une vilenie de la part des dieux ?
Pourquoi ? Mais c'est évident, en renforçant le corps du supplicié les dieux lui permettaient aussi de survivre quand, en le laissant simplement sans son énergie magique, ils le condamnaient simplement à mort. La survie, sans la force qui avait permis de vivre jusqu'à cet instant, voilà la plus terrible des punitions.

Le prêtre de Balgrim passait une nuit agitée ce soir là, évidement.
Le lendemain il s'embarquait incognitos dans un chariot tracté par des bovins, non Taurens, à destination du nord. Danthorïn était au plus bas de sa force, sa mana semblait avoir complètement disparu et ses muscles, même s'il ressentait bien, déjà, quelques changements, restaient ceux qui l'avaient toujours porté jusque là.

A la vitesse du convois de marchands il fallut bien quatre jours pour qu'il regagne les terres naines, soit deux de plus qu'à dos de griffon. Mais il n'aurait pas supporté un voyage sur Fire-Griffin dans son état, d'autant que sans sa mana de flamme il n'était pas sûr de pouvoir encore monter son griffon à crinière enflammée. Fire-Griffin le suivait, bien évidement. Il le voyait souvent dans le ciel, lorsqu'il se risquait à un regard du dessous du tas de pailles où il se cachait en journée.
Pour se nourrir il lui fallut évidement sortir de nuit de sa cachette et voler quelques vivres, mais pour apaiser sa conscience il se promis bien de dédommager les marchands une fois chez lui. Il ne le fit jamais, néanmoins, puisque ces derniers se détournèrent de la route du royaume nain pour aller chez les gnomes, et qu'il dû sauter au plus vite au bas du convois.

La bonne surprise fut que, pendant ces quatre jours, ses jambes avaient déjà prit des forces et qu'il pouvait désormais marcher à l'aide, juste, de son bâton. Il rejoint donc vite le royaume nain puis le palais des NAINS, à son arrivée les gardes le crurent, à son aspect, blessé de guerre et le firent immédiatement conduire dans ses appartement. Rien n'aurait pu mieux lui convenir.
Ses camarades n'étaient pas encore rentrés, soit la guerre continuait dans le sud, soit elle venait de se finir. Aucun griffon postaux n'avait donné de nouvelles ces derniers jours, du moins à ce sujet, mais cela aussi, cela l'arrangeais.

Danthorïn savait déjà ce qu'il allait faire. Il avait besoin de force et c'est pourquoi il se donnait quelques jours pour reprendre des forces. De fait trois jours passèrent et ses amis n'étaient toujours pas de retour. Des nouvelles étaient néanmoins arrivées, le matin même, pour annoncer la fuite de l'ennemi et le retour, dans les deux jours, des héros. Héros surpris d'apprendre, d'ailleurs, que Danthorïn se trouvait alors au palais, mais Danthorïn se refusa à envoyer une réponse pour leur en expliquer les raisons et, au contraire, hâta ses préparatifs.

Le soir même, ses bagages étaient prêts. Le strict nécessaire pour la survie : quelques capes de voyage et braies de rechanges, quelques bougies, un coutelas, une hachette fraichement forgée et pour le reste de la place dans le sac il amassa des vivres en quantité, dans le dos des cuisiniers... Sans doutes la tâche la plus ardue. Il y ajouta aussi la fiole d'Hypocras que lui avait jadis donné Amonli, bien qu'il doutes de jamais l'ouvrir, et la médaille de l'amitié qu'il avait de Helmut. Son frère d'arme possédait sa jumelle, là où il se trouvait en Lorndor à cette heure.
Danthorïn laissait son bâton dans sa chambre, bâton dont il n'avait plus besoin pour se déplacer maintenant. Il choisit aussi de partir avec une maille de bronze sans armoiries, plutôt que sa vieille maille légère de mage, frappée aux armoiries NAINeS.

Mais avant tout départ, il avait encore une tâche à accomplir. Le prêtre se dirigea vers le sous-sol, vers une porte usée. Cette porte donnait sur la chapelle de Balgrim, que Logibics avait laissé verrouillée à son vieux départ et dont Danthorïn avait été l'un des rares visiteurs depuis. Elle était ouverte, entrouverte en fait, et cela n'étonna pas le prêtre. Il avait, depuis quelques temps appris à maitriser l'un de ses liens avec Balgrim. Il s'agissait du secret de son son œil aveugle qui lui permettait en fait d'observer tous les nains qui priait Balgrim partout où, en Lorndor, se trouvait une des anciennes statues sacrée du dieu.
Si seulement cinq statues avaient évité, au court des ans, les mises à sacs des lieux de cultes, il y avait l'une d'elles dans cette petite chapelle. C'était Logibics qui l'y avait placé, Balgrim lui même sait comment compte tenus de poids de la dite statue. Et Danthorïn avait, quelques jours avant le départ pour la guerre, put voir un spectacle étonnant. Ce n'était rien de moins que son disciple, Glokar, qui avait pénétré dans la chapelle et s'était agenouillé devant la statue sacrée. Glokar qui avait ouvert son cœur à Balgrim comme peu de nains le faisaient encore, en ce jour du Lorndor où les peuples se détournent des religions sacrées et s'inventent de nouveaux dieux.

Le prêtre approcha de la statue et déposa la cape rouge de Balgrim aux pieds de la statue. Un manuscrit apparu alors tandis que la cape disparaissait, un vieux manuscrit plein de poussière qu'il ouvrit tranquillement, nullement gêné par son apparition du néant.
A sa dernière page se trouvait, au milieu de runes indéchiffrables, une signature. La sienne, écrite il y avait de cela plusieurs années maintenant, le lien de prêtre sacré. Tranquillement, Danthorïn saisie une plume, sortie de sa poche tout comme l'encrier où il la trempa. Et il rédigea, de son écriture fine et précise.
Quelques instants plus tard une lourde douleur lui prit le visage, son œil gauche semblait le brûler comme mille feu et il s'écroula. Quelques heures s'écoulèrent et c'est au seuil du nouveau jour que Danthorïn reprit conscience. Il était éveillé mais le prêtre, lui, était perdu à jamais. Son œil gauche était toujours vide mais avait reprit sa couleur brune, sa barbe complètement blanche la veille avait retrouvé quelques reflets roux. Quelques reflets seulement, l'âge avait fait son œuvre depuis qu'il avait reçus le fameux coup de foudre. Balgrim lui avait tout de même rendus sa liberté.

Lorsque Danthorïn porta un dernier regard sur le manuscrit divin, avant de la refermer pour qu'il disparaisse à nouveau, il regarda avec une certaine tendresse le nom qu'il avait écrit lui même « Glokar » apparaissait nettement au milieu du nouveau paragraphe, juste après le nom de « Danthorïn ».


« Balgrim te connais mon jeune ami, Balgrim t'a marqué à présent et il ne reste plus qu'à toi de faire la route qui te mènera à lui. Un jour tu trouvera le chemin et sera, pour de bon, mon héritier. Puisse tu guider notre peuple sur la voie de Balgrim comme je me suis efforcé de le faire, pendant les quelques années où j'aurais porté sa marque. »

C'est sur ces quelques mots que le nain leva un dernier regard sur la statue du dieu guerrier, avant de se retourner vers les couloirs déserts du palais NAINS.

Il reprit le chemin de sa chambrée, encore un peu étourdi mais sa volonté de fer rétablie. Quelques minutes plus tard c'est son lourd sac sur le dos qu'il rejoignait l'écurie. Fire-Griffin leva son bec à la vue de son maître, celui-ci lui caressa ailes et crâne là où il savait que le griffon l'appréciait. Il ne retira pas même sa main lors que le feu de celui-ci le brûlait.


« Il est venu le temps des adieux, plus fidèle de mes compagnons. Nous ne devons plus nous revoir dans cette vie, j'en ais peur, mais je te promet de te monter à nouveau si Balgrim veux bien que nous nous retrouvions par delà la mort. »

Quelques larmes larme finissait de s'écouler le long de sa barbe lorsqu'il sortit de l'écurie, et son ami poussa un cri comme seuls les griffons peuvent en pousser, l'un de ces cris que les mots ne sauraient décrire. L'un de ces cris qui touchent directement au cœur.

Puis Danthorïn ne se retourna plus que pour faire face à toute la bâtisse des NAINS. Elle se tenait face à lui, entièrement offerte à sa vue de la colline où il se trouvait, en chemin vers le royaume nain.


« Bobo le Boss, Boubou, Bogardo, Borador, Bouletdu78, Boulette, Burlok, Cosmocoq, Dica, Dwork, Evadakedavra, Ficelle, Galraugh, Ginko, Glokar, Helmut, Hettar, Isatis, Kartanain, Kazad, Kesh la Grande, Kharuna, Kiloubye, Logibics, Malvoort, Marneus, Martoc, Master, Morgrim, Mulosore, Ninrok, Olriik, Raybak, Redmago, Ribère, Sandmaster, SuperMeul, Terreur, Tetedefer, Titi, Trosken, Vivi92strr, Vilemain, Vorondil, Yoalva et Yuri, vous et tous les autres NAINS qui sont ou ont été ma famille, je vous remercie pour le temps que j'ai passé avec vous. Énumérer tous les autres amis que j'ai dispersé à travers le Lorndor serait trop long, les visiter plus encore et je n'en aurait pas le cœur. Pas plus que je n'ai celui d'attendre votre retour pour vous voir une dernière fois. Mieux vaux que vous gardiez en mémoire le mage incandescent que je fut, le prêtre et l'acharné.
Je ne saurait non plus faire de discours, dont le vent serait seul témoin, j'ai aimé festoyer en votre compagnie. Apprécié tout autant le combat, la victoire comme la défaite à vos côtés m'étaient agréables. Peu importe où vous vous trouvez aujourd'hui et où vous serez demain, vous êtes mes amis et mes frères. Adieu. »

Danthorïn


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MessagePublié: Sam 22 Nov, 2008 2:49 
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Cycle Second
Parlansia

Personnages

Maison Perlander Griffon enflammé sur fond gris
- Erwin Perlander, Roi actuel du sud et vainqueur de la guerre de dix ans
- Wilfrid Perlander, frère cadet de Erwin Perlander et seigneur du fief familial, Parmalie, depuis le couronnement de son Roi de frère. Banneret et conseiller de Erwin Perlander.
- Lydia Perlander (née Parwell), première épouse de Sire Erwin Perlander et mère de sa fille ainée. Morte pendant la guerre de dix ans.
- Julia Perlander (née Hightower), seconde épouse de Sire erwin Perlander et mère de ses cinq autres enfants. Morte en donnant naissance à son dernier fils Rickard
- Rickard Perlander, dernier né de Erwin Perlander et promis à la garde Royale
- Kardock Perlander, fils ainé de Erwin Perlander et héritier du trône du sud

Maison Hightower Donjon jaune sur fond rouge
- Ronald Hightower, Seigneur de Haute-Marée et banneret du roi du sud Erwin Perlander. Mourant dans son fief
- Randwell Hightower, fils ainé de Ronald Hightower et promis à sa succession. Mort lors d'un accident de joute peu après la guerre de dix ans
- Selmy Hightower, fils cadet de Ronald Hightower et membre du saint ordre des Mestre. Mort de maladie trois années avant le début du récit
- Julia Hightower (Perlander), fille de Ronald Hightower

Maison Parvell Hallebarde et épée croisées sur fond bleu et or
- Randyll Parvell, seigneur de Fort-Condor et banneret de Erwin Perlander
- Lydia Parvell (Perlander), soeur de Randyll Parvell

Maison Donor Aspic beige sur fond bleu pailleté d'or
- Finlan Donor, ancien seigneur de Largenham mort peu après la guerre de dix ans
- Herman Donor, seigneur de Largenham et banneret de Erwin Perlander
- Yvus Donor, fils ainé de Herman Donor et héritier de Largenham

Maison Roosheart Faucon sur un poing, fond vert
- Richard Roosheart, Seigneur de Solothan et Banneret de Erwin Perlander

Maison Garrack Ours blanc sur fond noir
- Hyvon Garrack, Roi actuel du nord et vainqueur de la bataille sauvage
- Lancel Garrack, fils ainé de Hyvon Garrack et héritier du nord
- Elaïde Garrack, fille cadette de Hyvon Garrack

Maison Ferwick Hache noire plantée dans un morceau de roc, sur fond vert et jaune
- Jol Ferwick, seigneur de Port-Parbot et banneret de Hyvon Garrack

Maison Kardhon Couette à plumage blanc, sur fond rouge et jaune
- Ralf Kardhon, seigneur de Grisgivre et banneret de Hyvon Garrack

Guilde des assassins Représenté par une tête de mort sur fond noir
- Lleyane, elfe noire, femme d'une rare beauté mais tueuse et espionne reconnue

La Garde Grise Reconnus à leurs capes grises, les membres ne possèdent nul blason
- Hurdan Velt, chef actuel de la garde
- Grand Jon, solide guerrier, second de Hurdan Velt
- La lame gelée, ou Evangelina dans le village de Douceneige. Jeune femme qui sert de second commandant à Hurdan Velt au sein de son unité

Peuple nain de Parlansia
La percée Griffon d'or sur fond bleu foncé
- Firmïn VI, Seigneur de la percée
- Tharbïn I casque de bronze, créateur de la percée

Inconnus de Parlansia
- Danthorïn, nain, héros de l'alliance en Lorndor ayant perdus ses pouvoirs magiques et à la recherche d'un nouveau but à donner à sa vie
- Jolundarg, guerrier nain originaire du village de Thornbalgard au nord du Lorndor, ancien mercenaire
- Vivian Snow, jeune garçon, et bâtard de père inconnu, ayant des pouvoirs magiques de feu



Chapitre 1 : Nouvel horizon

Un petit frisson couru le long du corps du nain, Danthorïn. Le nain à barbe et chevelure blanche, gênée juste de quelques reflets roux, se tient juste aux abords d'une de ces falaises qui bornent la région de Lornsoth, au sud.

Lornsoth est une région de taille modeste et pauvre de richesses que ce soit sur le plan culturel , minier, ou même sur la qualité de son sol cultivable. La région est en effet principalement désertique et couvre une large bande du sud du Lorndor, véritable continent bien plus connu et attirant d'avantage les voyageurs.

L'intérêt de la présence du nain en ces lieux n'est donc probablement pas de venir y vivre. Non c'est tout simplement le même que les quelques rares voyageurs qu'il avait pu côtoyer tout au long du chemin, et avec lesquels il partageait le pain depuis quelques jours, il s'ait du port de Port-Esperanz.
Ce port, qui porte bien son nom aux yeux de notre nain, est en fait la seule vraie ville de Lornsoth. Il compte prêt de trois milles âmes en comptant les pêcheurs qui, bien entendus, passent tout de même le plus clair de leur temps en mer. Mais ces marins sont allègrement remplacés, pour ce chiffre de population, par les voyageurs de passage.

La richesse du port tient à la pêche, connue comme " miraculeuse " à ses alentours, et au fait que sa position le place en étape presque obligée pour tous voyages depuis le grand continent de Lunargorn, à l'est, à celui de Parlansia, à l'est (ou dans le sens opposé). Qui dit voyageurs dit bien entendus riches, et qui dit riches dit dépenses et gains.

Le commerce fait bon train à Port-Esperanz, et si vous ne pouvez vous permettre les hautes boutiques de la Rue Royale, vous trouverez surement votre bonheur dans les commerces obscurs, et non contrôlés par les autorités, des bas entrepôts. A condition bien sûr de ne pas craindre les voleurs et les charlatans.
Vous trouvez des esclaves de premières qualité, si c'est là ce que vous cherchez, du côté du grand théâtre Saint Bhégran, auquel on accède de la place du Grand Temple de R'Mah, le dieu marin, que vous ne sauriez le rater.

Pour les touristes en quête de culture, la plus grande parties des anciens palais du Roi de Lornsoth sont ouverts à la visite. Le royaume étant devenus démocratique suite à la mort du dernier Roi, Bhara'han VI sans héritiers, il y à quelques cent-quarante deux ans maintenant, et à la volonté du souverain de donner le pouvoir au peuple. Le peuple choisit depuis le dirigeant de la ville par vote, ouvert aux mâles majeurs, l'âge de majorité dépendant des races, résidants de la cité portuaire depuis dix ans au moins.

Du haut de sa falaise, Danthorïn observait l'océan azur qu'il voyait pour la première fois de sa vie. Port-Esperanz se tenait devant, resplendissante dans sa couleur or. Il avait rêvé de la voir dès le premier jour où il en avait entendus parler, c'était de part son maître Trosken, il y avait de cela plus d'un siècle, et la voilà qu'il tenait, de loin, dans sa main. Deux lieux encore et il pénétrerait dans la grande cité.

Il entra par la grande porte, en compagnie de ses camarades de route. Il s'agissait d'humains pour la plupart mais il y avait aussi deux elfes bleus, des elfes du sud. Les humains étaient d'ailleurs, leur teint bronzé en témoignant, de Lornsoth eux aussi. De fait Danthorïn avait quitté tous les habitants du Lorndor dès lors qu'il avait passé la frontière, au sud des terres elfiques, un peu plus d'une semaine auparavant.
Après s'être séparés, le nain remerciant chaleureusement ses camarades pour leur compagnie et pour l'avoir guidé, il se mit en quête d'un gîte. Il avait évidement emmené toutes ses réserves financières avec lui, le tout transformé soigneusement en or à la banque naine avant qu'il ne quitte le royaume. L'or étant une monnaie d'échange universelle quand la monnaie du Lorndor n'avait plus court une fois ses frontières passées.

Il se dénicha bientôt une tranquille petite auberge, un bâtiment plutôt simple de deux étages, ayant un toit plat et étant crépis d'une sorte de sable couleur crème qui, à la surprise de Danthorïn, tenait parfaitement aux murs. Après avoir réservé une chambre, déposé ses affaires et s'être désaltéré avec un alcool régional, Danthorïn entreprit de rejoindre le port.

Ce fut chose bien moins aisée qu'il ne l'eut crut. Les ruelles nombreuses et labyrinthiques du port l'amenèrent régulièrement dans des cul de sac, sa taille n'était pas un avantage au milieu de la foule ambiante composée de toutes sortes de peuples. Si les humains étaient nettement majoritaires, il croisait régulièrement des nains, des elfes bleus, verts ou même noirs, des gnomes commerçants et des Taurens.
En approchant, par erreur, des bas fonds du port, il put même apercevoir quelques orcs et un troll. Nulle trace de morts-vivants mais, il le savait, les morts-vivants étaient la plaie du Lorndor et très peu nombreux hors de ses frontières. Ces êtres ténébreux étaient d'ailleurs chassés et mis à morts dans les flammes par la plupart des peuples, hors du Lorndor.

Ce n'est donc qu'alors que le soleil touchait l'océan que Danthorïn atteignait enfin les docks. Le nain eu donc la joie d'assister à son premier couché de soleil au bord des eaux... Les nains n'aiment pas l'eau, c'est bien connu, mais Danthorïn n'avait jamais été vraiment un nain pour ce qui était de ses phobies, ayant été élevé comme un petit homme dans sa prime jeunesse. Et puis avec sa phobie des araignées, datant d'une mauvaise expérience quelques années auparavant, il en était arrivé à aimer le contact de l'eau que ces insectes fuient.

Le nain prit la direction de la capitainerie où, il le savait, il pourrait trouver des renseignements au sujet des transports quittant le continent. Les transports pour Lunargorn, le plus grand continent du monde civilisé, étaient naturellement les plus accessibles et nombreux, mais c'est Parlansia qui l'intéressait. Il avait entendus d'un barde de passage, il y avait de cela quelques années, des récits épiques concernant les multiples rois de Parlansia, de la guerre qui avait finalement uni en deux ce qui avait été une vingtaine de royaumes. Danthorïn ne se souvenait plus du nombre exact de royaumes unis lors de ces événements mais il se souvenait bien du prince Perlander de Grundet et du roi Hyvon Garrack, aussi appelée foudre du nord, qui avaient unis respectivement le sud et le nord du continent sous leurs bannières respectives.
Il n'y avait aucun doutes sur le caractère des plus imaginaire que devait avoir ces récits de barde, mais ils n'en avaient pas moins captivé l'attention de toute la foule et de Danthorïn le premier, à l'époque.

Danthorïn avait, depuis son départ de chez les siens, rapidement pris du poids et de la carrure, il était désormais un nain tout à fait comparable à ses congénères croisés dans Port-Esperanz et ce même s'il lui manquait encore quelques charges, habituellement dues à la bière chez ses congénères et du fait que lui n'en avait pas eu beaucoup à se mettre dans le gosier ces dernières semaines. Il allait, de plus, vers son cent quatre vingt dixième anniversaire et, à ce titre, imposait une certaine image de respectabilité. Les guerriers nains irrespectueux sont biens connus pour leur moindre longévité...

Aussi lorsqu'il entra dans la pièce, c'est par un sourire que l'accueillit le marin occupé à mettre à jour la liste des navires au départ le lendemain. Une demi-heure plus tard, et quelques piécettes ayant changé de main, le nain était enregistré parmi les passager du bateau " La sirène joyeuse " au départ pour Port-Parbot, au nord-ouest de Parlansia, le lendemain à l'aube.

Ce soir là il rejoint tant bien que mal son auberge où il s'endormit, rêvant déjà de sa future patrie.

Réveillé avant le cri du coq, Danthorïn mis un temps record à s'habiller et ceindre sa ceinture, avant de se jeter son sac sur le dos. Il était finalement en avance pour l'embarquement. Heureusement pour lui, il n'eut pas à patienter sur les quais puisqu'un marin joyeux l'accueillit pour le faire monter à bord, dès que notre nain eu montré son passe. Il posa son sac sur le bord des rambardes et s'installa pour regarder Port-Esperanz en cours d'éveil. Après quelques instants son regard se déporta sur un autre passager, dans la même posture émerveillée que lui mais plus loin sur le bastingage. C'était également un nain, plus chevelu que lui, d'une crinière brune abondante pour autant qu'il put le constater. Une crinière qui ne lui était pas inconnu.


« Jolundarg, serais-ce toi ? » Dit-il en s'approchant du voyageur.


Dernière édition par Danthorïn [NAINS] le Dim 18 Jan, 2009 16:21, édité 7 fois au total.

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MessagePublié: Sam 22 Nov, 2008 22:43 
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Chapitre 2 : Nuit noire

Région du fléau, Parlansia. La nuit est tranquille ce soir, la lune est bleu. En Parlansia, lors des pleines lune, un phénomène particulier provoque un éclat bleu de l'astre lunaire. Phénomène expliqué de façon diverses en fonction des différentes peuplades et attribués généralement à un dieu quelconque ou, même, à la vie d'un être lunaire. Toujours est-il que lors des nuits de lune bleu, le petit peuple a coutume de ne pas sortir de chez lui. Mais tous n'avaient pas respecté cette règle apparemment.

La région du fléau porte son nom du fait de la forme de fléau que compose sa péninsule dans l'océan central. Plutôt chaude, étant océanique, cette région n'en est pas moins au nord de Parlansia et, de ce fait, la végétation est assez dense et composée majoritairement d'arbres et de plantes robustes. C'est donc au milieu d'une forêt de chênes qu'une ombre apparu.

Le gamin qui courrait ainsi dans la nuit devait avoir une quinzaine d'années, de taille et de carrure moyenne il était vêtu de vêtements sombres guère identifiables dans la nuit, vêtement régulièrement pris et abimés par les ronces dans lesquels il se jetait sans même réfléchir.


« - Il est là !
- Où donc ?
- Là à droite abruti !
- Mais bon sang dépêchez vous ou le Ser va encore nous engueuler !
- Si j'étais toi je me la ramèn'rais pas, c'est pas toi qu'a finit trois jours au pain et à l'eau pour avoir prit le fille du meunier l'mois dernier !
- J'y peut rien si t'es pas capable de t'maitriser crétin, pis ç'a rien à voir...
- Mais vous allez vous la fermer vous deux ? Courrez lui après où je lâche les chiens sur vous ! Ils ont peut-être prit un coup dans l'nez avec les étincelles de l'autre, mais vous chuis sûr qu'ils vous manqueront pas !
- Ouais, ouais, ça va... Squ'on est pas obligé dfaire pour des sorcier dmes... »

Le jeune homme, poursuivi pas les reîtres, glissa le long d'une pente boueuse, se prit les jambes dans une racine pour mieux se relever avant de sauter, sans hésiter, dans un ruisseau, dont la température devait avoisiné le gèle en cette saison, pour gagner un peu de temps sur ses poursuivants.

Lorsqu'il eu rejoint l'autre embranchement du chemin deux autres cavaliers accouraient déjà et il reprit à travers les fougères, haletant. Un reître sauta sur lui depuis un arbre bas sur sa droite, à son passage, et il s'effondra.


« Ptit cul terreux, laisse toi faire et j'te promet qu'on t'prendra qu'une main avant de t'amener à la noblaille ! »

Pour toute réponse, et tandis que l'autre cherchais à le tenir les bras en arrière, le gamin lui envoya son pied droit dans l'appareil reproductif avant de se remettre à courir, laissant également derrière lui sa cape boueuse à laquelle s'attachait toujours son adversaire, prostré au sol.

« Et voilà » Pouvait-il se dire. « Ça m'apprendra à vouloir montrer un tour à des gamins pour épater la galerie. Mais bon sang pourquoi avait-il fallut qu'un de ces nobles se promène justement dans cette auberge ? Pourquoi avait-il fallu qu'il tourne la tête juste à ce moment là bon sang !? »

Son crime ? Avoir voulus faire le malin et gagner sa croute. Et puis bien sûr être né différent des autres.
Sa propre mère l'avait jeté du hameau familiale, lorsqu'elle lui avait découvert la capacité de créer des étincelles juste avec ses mains. Des étincelles ? Rien d'utile, même pas capable de s'allumer un feu pour se réchauffer le long des routes. Mais en Parlansia les magiciens et magiciennes ou plutôt, comme ils y sont appelés, sorciers et sorcières, ne sont rien d'autre que des démons issus des contes pour enfant. Des créatures maléfiques juste bonne à causer des ennuis.

Pas un mois ne passait dans les grandes villes, sans qu'un de ces " monstres " soit capturé et mis à morts, sans véritable procès, des façon les plus abominables possible. Le plus souvent c'était brûlés vifs qu'ils étaient. Comme ce serait approprié dans son cas, sans doutes pourrait-il lui même allumer la paille sous ses pieds ?

Il y a bien longtemps, les sorciers étaient rassemblés et envoyé au delà des mers. Il se disait chez les petites gens qu'un continent avait été colonisé par eux, au delà de l'océan, et qu'il y vivait un peuple où tous possédaient de l'énergie magique, où certains étaient même de vrais mages de guerre !
Sornettes, sans avoir à en douter, pourtant c'était de ces terres que rêvaient tous les semblables du garçon.

Là, devant lui, il voyait apparaître l'orée de la forêt. Encore un petit effort et la lune bleu lui éclairerait le chemin au milieu des champs. Il atteignit effectivement, à peine la lisière des arbres dépassée, une petite clôture de bois qu'il enjamba sans demander son reste. Des champs d'herbe verte s'étendaient devant lui et il y couru de toutes ses forces, toutes les forces qu'il lui restait.
Les cavaliers ne pouvaient se permettre de le suivre dans la forêt, non, ces hautes personnes ne sauraient salir leurs nobles montures pour une petite déjection comme lui. Il avait donc sa chance de s'en sortir si tant est qu'il évite de tomber sur un chemin.

Se retournant pour regarder si les reîtres le suivaient encore, il eu la bonne surprise de les avoir semé. Pour le moment en tous cas. D'ici quelques minutes les limiers seraient à nouveau en état, et c'est de morsures qu'il aurait à s'inquiéter, non pas des petites dagues de ces crapules qui les dirigeaient. Il se permit alors d'arrêter sa course juste un instant, pour reprendre son souffle. Sa vue était brouillée dans l'air humide de cette nuit, il avait plu la plus grande partie de la journée et, outre le sol boueux, l'air était encore saturé d'humidité ce qui ne facilitait guère tout efforts physiques.
Après un instant il vit que des lumières apparaissaient à sa gauche. Vus leur importance ce devait être une de ces grandes fermes isolées, sans doutes le fermier dont il foulait les terres. Les fermiers ainsi isolés étaient pour la plupart des opposants de ces riches seigneurs, le plus souvent ils les haïssaient tant qu'il y avait tout à parier que s'il leur demandait de l'aide, ces braves gens n'hésiteraient pas à le cacher, au mépris même des allégations des reîtres selon lesquels il serait un sorcier.

Des aboiements se firent entendre derrière lui. Pas le temps d'hésiter, il reprit sa course en direction de la bâtisse. Une centaine de pieds encore, vingt, dix... Et la porte.. Le gamin courut au milieu des poules affolées et frappa à grand coup sur la porte. Un bruit de chaise, quelqu'un se lève pesamment mais les limiers, eux, aboient de plus en plus fort, ils se rapprochent.
Le jeune garçon frappe encore, de plus en plus fort et, au comble de la peur, la porte s'ouvre enfin sur un homme dans la force de l'âge. Habillé comme tout fermier entrain de roupiller et que l'on lève en pleine nuit, il lui jeta derechef un regard méfiant mais, étrangement, comme désolé.


« Et bien mon garçon, que me veux tu au beau milieu de la nuit ? Tu ferais bien mieux de passer ton chemin, je ne suis vraiment pas d'humeur ! »Lui envoya-t-il immédiatement.
« Pitié m'sieur, je suis poursuivi par des nobles qui veulent s'amuser du pauvre voyageur que je suis, ils ont lâché leurs limiers sur moi, pitié aidez moi !
- Qu'est ce donc que ces histoires ? Si c'est pour me voler mon blé dès le pas de la porte passé va t'en de là immédiatement !
- S'il vous plais ! Vous entendez bien les aboiements ! »

Et l'homme les entendait effectivement, mais c'est à contre-cœur qu'il sembla, finalement le laisser entrer et ferma la porte derrière eux. Le jeune garçon remarqua bien les traces de pas boueuses au sol, mais il ne les jugea qu'issues d'une promenade tardive du fermier dans ses étables.

« Quel est ton nom mon garçon ? » Lui demanda l'homme.
« Je me nomme Vivian, Vivian Snow. Je vous remercie m'sieur !
- Un bâtard ? Hum, je suis... Désolé Vivian, je me souviendrai de ton nom. »

Le dénommé Vivian n'eut guère le temps de se questionner sur les paroles du vieux fermier qu'une douleur à la nuque le paralysait et il s'affalait au sol, la saveur du sang dans la bouche. Il releva la tête, dans un effort qui lui parut infernal, pour voir apparaitre devant lui un homme couvert de maille, un solide combattant, probablement chevalier.

« Que faisons de lui Ser ? » Demanda l'homme qui lui avait asséné un coup de bâton.
« Ligotez moi ça et mettez le sur un cheval. On a assez perdu de temps, il fera bien l'affaire pour une petite fête sur la place de Port-Parbot. Voilà un moment que l'on avait plus eu de feu de joie et la populace à bien besoin de se changer les idées par les temps qui courent. En plus un gamin ça crie toujours bien quand on y flanque le feu ! »

La dernière chose dont Vivian Snow eut le souvenir était le grand rire de l'homme en maille, puis des pas à côté de lui et tout devint noir.


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MessagePublié: Dim 23 Nov, 2008 16:32 
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Chapitre 3 : Le petit prince

« Messire ! Messire ! S'il vous plais revenez ici, les rebords des toits sont trop dangereux ! Et Sire votre père vous attend depuis longtemps déjà pour déjeuner ! »

En Grundet, l'une des régions les plus au sud de Parlansia, se trouve la haute ville de Thorg-Réal. La plus grande cité de tout Parlansia, bâtie sur les bords du Thorg, le plus grand fleuve du continent, qui se divise en deux pour former l'équivalent de douves colossales autour des murs immenses de la ville.
La ville possède des murailles de prêt de soixante pieds de haut, le tout dans un granit blanc et d'une pureté incroyable, comme on ne sait plus travailler la pierre aujourd'hui. Ces murs auraient, selon les légendes, été battis par des nains des montagnes qui, une fois l'ouvrage achevé, l'ont trouvé si beau qu'ils se jugèrent indignes d'y vivre et décidèrent d'offrir la cité au premier Roi de Grundet.
Mais si les murailles, en dehors du temps, sont magnifique, la cité royale qui se déroule derrière les éclipse totalement. La route royale, pavée de pierres aux multiples couleurs et formant, vus du haut des bâtiments, mille et une créatures de légendes et mythes, mène au milieu de bâtiment plus grands et majestueux les uns que les autres jusqu'au palais du Roi de Grundet et du sud. Le palais du Roi Erwin Perlander.
Ce palais, connu pour être le plus grand de tout Parlansia, et ce bien que le palais nordique de Varben soit de taille semblable, représente la fierté du peuple de Grundet. Construit d'abord pour résister aux assauts d'où qu'ils viennent, y compris de l'intérieur de la ville, avec des murs d'enceinte intérieurs. Il possède tout ce qui peut être envisagé en terme d'architecture défensive. De ses remparts les alchimistes ont des fosses afin de déverser les effluves démoniaques qu'on leur connais, les tours de garde et les chemins de rondes sont cachés à la vue des citoyens ou des assaillants par des murs compacts, de manière que tous les archers et combattants sont protégés lorsque, des innombrables meurtrières, ils déversent carreaux et flèches.
Mais c'est moins pour son invulnérabilité que pour son confort que le palais de Thorg-Réal est reconnu. Les salles de réceptions sont de tailles suffisantes pour accueillir deux cents convives. La grande salle dite « Royale » peut en accueillir plus du double ! Son réseau de cheminées est des plus complexes, allant jusqu'à une cinquantaine de foyers dans cette dernière grande salle. Les plafonds si haut dans le palais qu'un cavalier pourrait y pénétrer sans se même prendre la peine de se jeter au bas de son cheval, mais les sols sont couverts de mosaïques, marbre ou planché de chêne de sorte que ce serait là un gâchis. Les murs sont couverts de tapisseries de luxe, tapis des peuplades orientales de Parlansia ou représentant des scènes mythiques.
Les entrepôts des cuisines recèlent de quoi nourrir toute la ville pendant plusieurs semaines, tandis que les cuisines elles mêmes emploient pour chaque repas une cinquantaine de chefs cuisiniers et dix fois plus de serviteurs.

C'est tout naturellement qu'Erwin Perlander avait choisit Thorg-Réal pour capitale, à la suite à la guerre des dix ans. Guerre qui lui avait donné l'autorité et le trône sur tous les territoires au sud du fleuve Heteth, qui divise en deux Parlansia.
Erwin Perlander est un Roi de cinquante huit ans autant aimé de son peuple qu'honni de ses ennemis. Honni de ces quelques autres seigneurs qui avaient lutté pour le pouvoir, il y a vingt ans, et qu'il avait défait. Seigneurs qui pourtant l'entouraient aujourd'hui à sa cour. « Garde tes amis prêt de toi, et tes ennemis plus prêt encore » l'entendait-on souvent répéter à ses enfants.

Erwin Perlander avait quatre fils et deux filles. Sa première fille, il l'avait eu de sa jeune femme, Lydia née Parwell, morte lors de la guerre de dix ans deux décennies plus tôt. Les autres enfants il les devait à sa seconde épouse, et sa reine, Julia née Hightower, de trois ans sa cadette mais morte en couche pour son dernier fils, Rickard. Depuis le Roi avait depuis repoussé toute les tentatives de ses conseillers visant à lui faire prendre une nouvelle femme, jeune et fertile, pour garantir l'étendue de son sang et veiller à ce que jamais sa lignée ne puisse manquer d'héritiers.

Rickard Perlander, le dernier né, a aujourd'hui onze ans. Et c'est avec fougue qu'il s'évertue à éviter les conseils de son père et à faire tourner en ridicule les septons de la citadelle.
Destiné, dès sa naissance, à rejoindre l'ordre austère des gardes de la citadelle, chevaliers droits et complètement dévoués au trône, il se montrait moins intéressé par le royaume que par les vues plongeantes du haut des tours du palais et les promenades dans les quartiers les plus malfamés de Thorg-Réal. Quartiers qui lui étaient pourtant formellement défendus si bien par son père que par ses percepteurs.

Son père, évidement, il ne le voyait guère. Trop occupé par les affaires du royaume et par l'éducation de son fils ainé, Kardock, qui était promis au trône, pour s'occuper d'un gamin récalcitrant aux études et, en sus, responsable de la perte de sa femme adorée.
Rickard ne le voyait que quand sa majesté le faisait convoquer pour un repas. Le plus souvent ce n'était que prétexte pour le rappeler à l'ordre lors qu'il avait, encore, fait des siennes.

Rickard Perlander, pourtant, n'était pas un cancre, loin de là. Lui qui était destiné à une vie par l'épée était d'ailleurs le plus doué dans les armes parmi les jeunes nobles de son âge. Que ce soit épée, lance ou travaux équestres, il excellait.
Il remportait systématiquement les tournois des jeunes gens, quoique aidé probablement par son sang royale. Qui oserait faire chuter le prince de Thorg-Réal ?

Mais plutôt que le bruit des salles d'armes, ou celui des feuilles qui se tournent dans les bibliothèques où les septons lui imposaient, de l'aube au repas de la mi-journée, des travaux d'esprit, Rickard préférait le murmure du vent. Il préférait observer le monde alentour, le monde dont il rêvait, tandis que le siens se limitait aux murs de ce palais, de cette prison dorée à ses yeux.


« Messire, je vous en conjure, descendez maintenant ou je devrait rapporter votre manque de respect au grand septon. Sire votre père serait encore une fois fort en colère après vous !
- Sire mon père, vous n'avez que ce mot là à la bouche mestre Falk. C'est bon je descend. » Répliqua le jeune prince, tiré de sa rêverie.

Il suivit alors le mestre de la citadelle vers le bas de la tour de garde où il était monté, son poste d'observation favori puisque donnant sur toute la ville basse.
Le temps était beau et chaud aujourd'hui, seuls quelques nuages blanc venaient, de ci de là, cacher le bleu azur du ciel. Le soleil ne parvenait pas à rendre la température réellement chaude en cet automne, mais elle était néanmoins agréable.
Les deux individus traversèrent la grande cours du palais en son centre. A droite, vers l'entrée principale, se trouvait le centre d'entrainement à l'arme de poing. On pouvait entendre des bruits de métaux s'entrechoquant encore, bien que le zénith fut atteint et que la logique voulu que tous furent à table. A gauche on remarquait sans mal, à la vue du sol, que les écuries royales se trouvait les un peu plus loin. Et droit devant, bien sûr, les portes du donjon bleu, la partie principale du palais, celle où résidait Roi et cour.

Rickard et le mestre Falk passèrent devant le garde à l'entrée du donjon qui ne fit pas même un geste à leur intention. Ils grimpèrent d'un pas soutenu les marches menant à la salle à manger royale où, enfin, on introduit le jeune Rickard tandis que le vieux mestre retournait à son travail.

Le prince remarqua tout de suite que quelque chose clochait. Toujours, lorsqu'il mangeait en compagnie de son père, se trouvaient aussi ses frères et sœur. Plus particulièrement lorsqu'il devait être sermonné, son père savait combien il avait honte de ses exaction devant sa grande sœur Lysa, le plus proche de lui parmi ses frères et sœurs en âge, elle n'avait que treize ans.
Mais là non, des serviteurs se tenaient en retrait pour amener les plats, les gardes royaux habituels postés à toutes les issues de la salle, fenêtres comprises, et dans leurs mutismes habituels. Sinon personne d'autre que père.

Il approcha néanmoins de Sire Erwin Perlander, conscient que de toute manière si il devait y avoir quelque chose, il ne saurait l'éviter.

« Bonjour père » Dit il en faisant une légère révérence.
« Te voilà donc Rickard, sais-tu que cela fait bien une demi-heure que je t'ai mandé ?
- Excusez moi père, j'étais fort occupé à...
- Regarder corbeaux ou pigeons se battre pour quelques grains ? Observer le menuisier qui rentre chez lui, après une matinée de travail ? Épargne moi tes excuses et viens t'assoir.
- Oui père »Au moins son père était comme toujours.
« J'ai quelque chose à te demander » Lui dit son père tandis que les serviteurs amenaient le premier plat, des salades et du gigot de faon. Comme ses automatismes bien rôdé le lui criaient Rickard répondit derechef.
« Je suis toujours prêt à faire votre volonté père.
- Bien entendus. Rickard mon fils je sais que tu aspire à voir le monde hors de ces murs. Tu va désormais le pouvoir, car tu va partir pour la ville de Haute-Marée, où messire Hightower, ton grand père, souhaite ta présence. Il est fort âgé et n'a plus guère d'espoir de voir le prochain été. Il a demandé ta présence afin de l'aider dans ses dernières affaires. Ce travail devrait parfaitement te convenir pour compléter les apprentissages auprès des septons qui, semble t-il, ont un peu de mal à te garder complètement éveillé. »

« Les septons lui ont dit que je m'étais encore assoupis ces derniers jours, lors de leurs enseignements, mais lui ont-il dit à quel point ils sont ennuyeux ? » Se dit en lui même le jeune Rickard. Ces paroles prononcées n'auraient qu'attisé la lassitude de son père il le savait. Mais voilà qu'il l'expédiait dans un château de campagne, fut-il la principale place forte du sud après Thorg-Réal, pour passer son temps à rédiger des textes auquel il ne comprenait rien et tenir la main d'un vieil homme qui ne savait plus à qui il avait à faire. Ce n'était certainement pas le vieux seigneur Hightower qui le demandait à son chevet, c'était bel et bien père qui lui imposait un repentir.
Mais en cela comme en toute chose, une seule réponse pouvais sortir de sa bouche.


« Ce sera avec plaisir, père. »

A ces quelques mots succéda le bruit des couverts dans les plats, et deux jours plus tard un navire quittait Thorg-Réal en battant pavillon royal, les armoiries de la maison Perlander, griffon enflammé sur fond gris.


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MessagePublié: Ven 05 Déc, 2008 22:09 
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Chapitre 4 : L'ombre assassine

« Dit Simon, t'as entendus ce qu'à dit Septon Charles l'autr' jour ?
- Qu'est ce qu'y a encore l'autre ivrogne ?
- Hé, fait gaffe à pas t'mettre les dieux à dos aussi. Parait djà que t'as des assassins aux trousses...
- Bah, t'sais mon vieux Tom, la guilde des assassins c'est plus ce que c'était au bon vieux temps. Ils n'ont plus de types capables de se glisser derrière des braves comme nous sans qu'on les remarque. Si ils ont encore des clients c'est uniquement grâce à ces ivrognes, comme ton septon tient, qui se retrouve avec une prime sur leur tête.
- Mais tu sais, j'ai entendus que...
- Oh ça va, lâche moi avec ça tu veux ? L'affaire s'est parfaitement déroulée, j'ai récupéré l'or, le gamin et le père ne diront plus un mot. C'est pas cette bonne femme et son sale fric qui va les venger. Et puis t'es lourd, je vais me coucher si t'veux bien. »

Le plus gras des deux hommes accoudés au comptoir du " Taureau Rouge " se leva, pesamment, pour se diriger vers les escaliers grinçants du fond de la salle.
Le Taureau Rouge n'est rien d'autre que l'une des plus miteuses et sombres tavernes de Haute-marée, le fief des fameux Hightower.
La ville de Haute-Marée n'est guère comparable par sa taille, et sa population, aux cités les plus connues de Parlansia telles la capitale du sud, Thorg-Réal, ou la capitale du nord, Fortelmett. Même des villes commerciales telles que Port-Dunvell au sud et Port-Parbot au nord, sont plus importantes que Haute-Marée. En revanche, de tous temps la renommée des terres Hightower a été étendue part les exploits de sa glorieuse chevalerie, les talents de ses forgerons qui, selon les rumeurs, sont les meilleurs de tout Parlansia, et enfin par l'importance de sa citadelle.

Le château des Hightower est le plus important du sud après celui de Thorg-Réal. Il recouvre une surface plus importante même que la ville de Haute-Marée qui se trouve au bas de ses murs et ses murailles, justement, sont connues pour ne jamais avoir cédé devant aucun ennemi.
Lors la guerre de dix ans, ce n'est qu'après la prise de Thorg-Réal par Erwin Perlander que le vieux Messire de Haute-Marée avait choisit de se soumettre à la couronne unie du sud, et cela seulement après que Erwin Perlander se soit engagé à prendre sa fille unique, Julia Hightower, pour royale épouse.
Messire Ronald Hightower, seigneur de Haute-Marée, avait alors déjà dépassé les soixante printemps, et on comprend dès lors pourquoi son décès est si attendus par la populace, même s'il fut de l'avis de tous un excellent seigneur. Certains le voient bien devenir centenaire mais les mieux informés, eux, savent qu'il est plus proche que jamais du trépas. Son décès est aussi attendus que crains, cela dit, car Ronald Hightower se trouve aujourd'hui sans héritier direct.

Randwell Hightower, son fils ainé, tout comme Selmy Hightower, son fils dernier né, l'ont devancé dans les cryptes royales. Il n'avait eu par ailleurs qu'un autre enfant, Julia. Si Selmy avait embrassé les ordres et était devenus Mestre, prononçant alors des vœux l'empêchant de jamais procréer, celui qui devait hériter et donner des héritiers à la lignée Hightower, Randwell, avait péri d'une mauvaise chute de cheval, lors d'une joute quelques années à peine après la guerre de dix ans.
Ronald Hightower avait eu beau passer des années à l'en supplier, jamais Selmy n'avait accepté de renoncer à ses vœux pour devenir son héritier. Et finalement il était mort de maladie, contractée auprès de l'un de ses patients. Ronald ayant toujours été un homme pieux et droit, il s'était autant refusé à un nouveau mariage après la mort de sa première femme, qu'à se faire des bâtards. Et le voilà, aujourd'hui, qui doit voir sa lignée s'éteindre avec lui.

Mais bien loin de cette noblesse, et des affres de la succession, notre gras Simon, lui, sort de sa poche une clef rouillée avant de l'insérer dans une serrure, celle de sa chambre. Il lui faut bien insister un peu avant que la porte ne s'ouvre mais, finalement, le bois de hêtre laisse passer l'homme qui claque la porte derrière lui et s'en va s'affaler sur un lit aux draps violassés et délavés.
Il se passe quelques instants avant qu'il ne se lève, d'une traction Simon passe sa chemise beige par dessus sa tête de ses bras boudinés et, tout à coup, s'immobilise. Voilà qu'une voix sombre et mystérieuse se fait entendre.


« La " bonne femme " m'a demandé de vous transmettre ses plus cordiales salutations messire »

Simon a le temps de penser à prendre son poignard, suspendu sur son côté, mais a peine a t-il levé le petit doigt qu'un liquide chaud coule le long de sa nuque, en dessous d'un froid mortel.
La lame finit de lui trancher le cou d'une oreille à l'autre avant que le vieux Simon ne s'effondre. Encore quelques soubresauts et puis, plus rien, rien d'autre qu'une flaque rouge ne cessant de s'étendre autour de lui.

Sans même lui condescendre un de ses rouges regards, Lleyane prend le temps d'enlever le sang qui maculait sa lame d'acier noir, à l'aide de la chemise du pauvre Simon. Ensuite elle ouvre la porte et sort, dans un silence tel que même la souris qui était occupé, sur un bout de pain rassis, devant la porte de la chambre d'en face, ne broncha pas.

Lleyane la sombre, Lleyane la cruelle, Lleyane la démone. Que de noms qui lui étaient associés dans les tavernes et les guildes, à travers Parlansia. Des noms attribués par d'innombrables énergumènes qui ne l'avait seulement entraperçue. Ceux qui l'avait fréquenté l'appelaient d'avantage Lleyane la belle, mais peu d'entre eux étaient encore en vie pour chanter ses louanges.
Lleyane n'est, en fait, rien d'autre que l'une des meilleures membres de la guilde des assassins de Parlansia. La plus discrète, la plus habile à la dague, la meilleure espionne. La plus ancienne aussi. Peu d'elfes vivent aujourd'hui en Parlansia. Ces terres occupées majoritairement par la race des hommes, des hommes qui arborent la magie plus que tout, les elfes dont la majorité des représentants possèdent des pouvoirs ont toujours été mal vus. Même ceux comme Lleyane n'ayant d'autres pouvoirs que son agilité, même les lumineux elfes des forêts qui vivent sur l'île des fée, au centre du lac Gelband d'où s'écoule le fleuve Heteth, le fameux fleuve qui divise en deux le continent. Les hommes sont en outre jaloux de la longévité des elfes.
Lleyane, cela dit, ne mériterait pas les honneurs du peuple sylvain. Elle n'a guère vécu parmi eux et ces derniers la mettrait à mort à la première occasion, cela était certain. Lleyanne est issue de la plus noire des familles elfes de Parlansia, les elfes noirs qui vivent tout au nord du continent, dans les glaces sacrée du Mont de feu. Des terres interdites aux hommes et où, dit-on, sont cachés les plus sombres secrets du monde.
Les rares elfes noirs à s'être aventuré dans les terres habitées de Parlansia ont tous eu de sombre destinée, et le plus souvent connu pour leur aventure de funestes fin. Lleyanne était l'un des rares représentants de sa race a avoir sus se trouver une vie parmi les hommes et les autres races qui peuplaient ces terres. Une vie sombre, peut-être, mais une vie.

En sortant de la pièce elle prit d''un air sûr la direction opposée de celle conduisant au vieil escalier et à la salle à manger. Droit vers la fenêtre entrouverte au fond du couloir. Un bruit l'arrête cependant, venant de la dernière chambre du dit couloir, une voix d'homme mûr reconnu-elle et il n'était pas seul. « La curiosité est un vilain défaut ma grande, tu t'es déjà attiré bien assez d'ennuis par le passé... » se dit elle calmement, non sans porter discrètement l'oreille à portée de voix.


« Alors, quelles sont les nouvelles de la citadelle ?
- Ce n'est plus qu'une question de jours maintenant. Le vieux Hightower va bientôt lâcher prise sur la vie, et il a déjà perdu celle sur la raison. Il passe son temps, lorsqu'il émerge, à parler d'une certaine Amanda. Personne n'as jamais connus de " Amanda " dans son entourage, pas même le vieux Mestre Harfyn.
- Et le garçon ?
- Le roitelet ? Il veille presque constamment au chevet du vieux. Il a même demandé à être servi en vivres dans cette chambre. Qui sais, il se voit peut-être déjà seigneur des lieux à la place du vieux. Il veux peut-être déjà prendre ses aises dans ce qui doit être sa future chambre ?
- Cela m'étonnerais fort. Je doutes même que ce gosse se soit rendus compte de l'utilisation que son père a fait de lui, pour s'assurer de garder le contrôle de Haute-Marée. Mais il fera un bon otage, au cas où. Des nouvelles de Ser Waldon ?
- Il signale que tout est prêt, que le vieux meure et tout se mettra en marche. Criss
- Qu'est-ce que c'était ce bruit ?
- Ça venait de la porte... »

L'homme qui venait de parler se déplaça instantanément vers la porte de la chambrette, aussi vite que sa lourde maille le lui permettait, avant de tirer violemment la porte vers lui. Une fois sur le pas de la porte, force fut de constater qu'il n'y avait rien de suspect dans le couloir.

Criss

Encore le même bruit, un regard à sa gauche et l'homme d'arme était complètement rassuré.

« Ah, ce n'est rien, juste la fenêtre du couloir qui s'est ouverte. Peut-être un chat. Je la ferme et retourne au château avant qu'on ne s'aperçoivent de mon absence ! »


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MessagePublié: Sam 06 Déc, 2008 19:20 
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Chapitre 5 : Sacrifice

Mouvement à droite, mouvement à gauche, choc, tentative d'estoc, blocage...

« Aie ! Tu m'avais pas appris ça bon sang !
- Hé, si tu attend de ton adversaire qu'il se batte toujours de la même manière...
- Oui, bon, je sais... Mais le glissement de la hache sur la lame...
- Hum...
- D'accord, d'accord, mais je pense que ça suffit pour aujourd'hui. Je suis éreinté et en plus j'ai une coupure à la main maintenant. Je ne serais pas contre une bonne bière... Sauf que ces satanés loups de mer refusent que je m'approche seulement des stock faits à Port-Esperanz. »

Voilà deux semaines que Danthorïn s'est embarqué à bord de la sirène joyeuse, et selon le capitaine le voyage doit se terminer demain. Le voyage avait été plutôt calme et agréable. A part une petite poussée de vent le troisième jour, nulle tempête, nul vaisseau de bandits, la pêche avait été bonne et les réserves de vivres du bord plus que suffisantes. N'importe qui eut été ravi du voyage. Enfin n'importe qui d'autre qu'un nain qui, bien évidement, n'aime pas l'eau et moins encore la mer. Même Danthorïn ne pouvait cacher son appréhension vis à vis de l'élément liquide sous les planches qu'il foulait.

Par chance il n'était plus seul, Jolundarg était là lui aussi. Ce solide nain est originaire du nord du Lorndor, plus précisément du village de Thornbalgard. Souvenez vous, il s'agit de ce village où Danthorïn fut accueilli lors de son retour des pics Daimonïn, le village de Bilbïn et Filïn.
Jolundarg, Danthorïn l'avait bien connus lors de son passage là bas. Bien qu'il ai une cinquantaine d'année de moins que l'ancien prêtre, et qu'il n'ait pas la moindre connaissance de magie ou de mythes quels qu'ils soient, Jolundarg avait montré alors une sagacité qui avait tout de suite plus à Danthorïn. Deuxième fils du forgeron de Thornbalgard, Jolundarg avait toujours vécus au milieu de l'acier trempé, mais contrairement à son père, le jeune nain avait toujours préféré le contact d'une hache finement modelée dans la paume à celui du tisonnier.

Déjà au temps du passage de Danthorïn au bas des Monts Brumeux, Jolundarg était l'un des meilleurs combattants parmi les siens. Il avait déjà été déclaré vainqueur de biens des tournois de lutte, armée ou non, qui étaient organisés entre les villages gelés. Compétitions connues pour leur dureté compte tenu de l'apparence massive de ces nains nordique, devant supporter le froid dès leur naissance.
Jolundarg avait, après le départ de Danthorïn, passé quelques années en tant que chasseur pour le village. Puis il était partis en quête de découverte, ne supportant plus guère de rester dans son village isolé. Il a alors rejoint les terres à l'est du Lorndor, des terres plutôt pauvre étant renommées pour leurs peuplades barbares. Il y trouva bien des défis pour son caractère combattif et un emploi pour ses compétences armées. C'est justement dans ce cadre qu'il avait dû partir à nouveau. S'étant engagé comme mercenaire auprès d'un petit seigneur, il avait été amenée à tuer le seigneur rival en combat singulier, et cela n'avait semble t-il pas plu à ses sujets... Son commanditaire s'était alors empressé le le relever de son service et de l'expédier au loin. Plutôt que de rentrer chez lui au nord, Jolundarg avait choisit le sud.

Jolundarg ne faisait pas exception chez les siens pour ce qui est du physique. S'il cédait un demi-pied de haut à Danthorïn, il le lui prenait en large ! Ses bras étaient aussi musclés que ceux de Danthorïn... Meurtris par ses entrainements avec lui.
Il avait une chevelure brune abondante, lui retombant sur les épaules, et sa barbe tressée lui tombait sur la bedaine.
Pour ce qui était de ses vêtements, il n'avaient rien de bien particuliers en apparence, une cape sombre, sans doute brune à la base mais beaucoup trop délavée, lui recouvrait des vêtements d'une laine noire de mauvaise qualité. Il cachait toutefois derrière cette laine une solide cotte de maille. Plus impressionnant que ses vêtements était ce qui lui tenait dans le dos et sur les côtés. Il portait en effet deux haches à une main à droite et à gauche d'une ceinture de cuir bouilli? Une bandoulière dans la même matière tenait habituellement une lourde hache en mithril de trois pieds de haut dans son dos, une hache qui touchait presque le sol quand il se tenait debout.
Rien que cette dernière hache faisait de lui un nain qu'il fallait traiter avec respect. L'arme valait le prix d'une maison auprès de bien des peuples et il n'est pas nécessaire de développer les effets qu'elle pouvait avoir, maniée par un nain de la carrure d'un Jolundarg.

Ces deux dernières semaines, la surprise de la retrouvailles passée, avait donc servi au mieux les intérêts de l'ancien mage. Sa force physique avait bien évolué et désormais il avait atteint ce qui serait sans doutes le physique qu'il garderait jusqu'à la fin de ses jours. Il se surprenait à être capable de déplacer des tonneaux pleins de marchandises et à grimper aux mats du navire de la force seule de ses bras... Quoique il ne le fit qu'une fois. Mais cette force physique, sans rien d'autre, ne lui offrirait il le savait bien rien d'autre qu'un poste d'aide dans une ferme quelconque en Parlansia. Au mieux.
La présence à ses côtés de Jolundarg changeait tout et, le lendemain de l'embarquement, on pouvait les observer manier la dague, d'abord, puis la hache à une main. Danthorïn tenta même une fois un combat à la hache à deux mains, mais perdit en l'espace quelques instants la hache de mithril, face au bout de bois tenu par Jolundarg, et l'hilarité des marins qui les observaient le découragea d'une nouvelle tentative.

Rapidement il s'avéra que le passé de Danthorïn lui conférait un avantage d'agilité sur son ami et, après une semaine de travaux physique, il battait une fois sur deux Jolundarg au maniement de la dague ou de l'épée courte.
La majeure partie du temps, toutefois, c'est à la hache que les deux nains s'entrainaient. La fierté des nains ayant toujours résidé dans l'emploi de ces armes, il semblait logique qu'il apprit à s'en servir. Aussi Danthorïn ne se refusait pas à l'effort. Tenant l'une des deux haches de corps de Jolundarg et son adversaire l'autre, il passaient leurs journées à ferrailler au milieu des marins qui s'affairaient à garder le navire à flot. Marins qui tentaient aussi d'éviter de se prendre les armes des deux nains dans la figure, ou de les empêcher d'abimer quelque chose.

Ce soir là, Danthorïn avait encore perdu tous ses duels.


« Tu progresse, mon vieil ami, tu progresse. D'ici peu tu aura les même résultats avec la hache qu'avec la dague face à moi ! »

Danthorïn se contenta d'un grognement à titre de réponse aux encouragements, et se dirigea vers sa cabine. Peu de temps après, il rejoignait la table où il conversa joyeusement avec l'équipage, le souvenir de ses défaites déjà oublié. La nuit passerait vite, demain arrivée à Port-Parbot !

L'aube était à peine passé que Danthorïn et Jolundarg débarquaient à quai. Le ciel était brumeux mais le journée s'annonçait agréable.


« Parlansia nous voilà ! Déclara Jolundarg ravi.
- C'est immense ici, regarde on vois pas le bout des quais ! » Fit remarquer son compère.
« Port-Parbot est la troisième plus grande ville du Nord vous savez, et l'une des plus riches en marchandises de tout Parlansia ! » Déclara le capitaine de la sirène joyeuse, se présentant derrière eux. « C'est ici que nous nous séparons alors. Il ne me reste plus qu'à vous souhaiter bon vent mes amis de petite taille. Ce fut très agréable pour tout l'équipage de vous avoir à bord, et vous manquerez surement à ce vieux Fill ! »

S'il y avait une chose de sûr, c'est que le " Vieux Fill " ne les regretterait pas. Ce jeune homme avait pour mission principale, à bord, d'astiquer le plancher du pont. Hors évidement avec leurs entrainements on ne comptait plus le nombre de fois où l'un des nains l'avait renversé, lui ou son matériel.

Remerciant encore chaleureusement le capitaine, et lui remettant au passage une pièce d'or de pourboire pour la traversée, les deux nains s'en furent dans le dédale des ruelles de Port-Parbot. Les quais semblant plutôt mal famés, et ayant vus des Taurens qui les regardaient de travers dans la ruelle de gauche, il leur fut facile de choisir leur route à la découverte du centre ville.


« Messieurs, jetez donc un œil à nos bijoux ! Vous trouvez là tous le bonheur de votre dame ! » Disait un commerçant par là.
« Poissons frais ! Poissons frais ! »Semblait lui répondre le poissonnier d'en face.

C'est un peu plus loin que les deux nains trouvèrent leur bonheur. Juste à côté d'un armurier, dont la bicoque menaçait sérieusement de tomber en ruine, se trouvait un marchant d'armes qui inspirait confiance. Pas comme les cinq autres commerces où les prix avaient faillit leur arracher le cœur.
Danthorïn ressortit de chez le marchant avec une hache de combat à une main qui pendouillait à ses cotés, soutenue par une ceinture semblable à celle de Jolundarg. La dague qu'il avait emmené de chez les NAINS restait attachée à l'intérieur de sa cape de voyage brun-gris tandis qu'il avait prit deux haches de jets, fixées sur sa gauche. Danthorïn ne maîtrisait pas encore le maniement des armes de jet mais s'était promis d'apprendre.

Après avoir regagné la ruelle, les deux nains se retrouvèrent embarqués par une foule qui semblait en délire. Voilà que la ville devenait folle ? Un grondement se fit entendre, un cor reconnu Jolundarg, et le mouvement s'accéléra encore tant et si bien que, quelques instants plus tard, ils étaient poussés vers le premier rang d'un attroupement sur la place du temple.
Le temple, Danthorïn ne sus pas à quel dieu il était dédié. A aucun de ceux vénérés en Lorndor dans tous les cas. On pouvait observer, au dessus de sa porte massive, une sorte de serpent géant sortant des mers. Un dieu marin, c'était évident, après...

Ses songes furent arrêtés nets par un mouvement de foule de l'autre côté. Puis le peuple s'ouvrit en une allée laissant passer des gens d'armes et un homme à cheval. A son allure et sa cotte finement forgée, brillante d'argent, il était évident qu'il s'agissait là de quelqu'un d'important. Un autre homme, râblé, presque chauve et empêtré dans une sorte de robe grise, monta sur l'estrade placée au centre de la place et prit la parole, tandis que le noble s'arrêtait entouré de ses gens, sur le côté.


« Aujourd'hui, en l'an de grâce dix de l'ère des Garrack, sa grandeur Messire Jol Ferwick.... » La populace commença à acclamer le noble, qui fit un petit mouvement de bras pour encourager le héraut à poursuivre. « Messire Jol Ferwick vous offre l'exécution d'un suppôt du démon. Un démon qui rôdait autour de notre ville, projetant de l'incendier mais que nos valeureux hommes d'armes ont arrêté à temps. Il voulait donner vos maisons aux flammes de son maître, nous renverront son corps par le feu ! »

Alors que l'homme cessait de parler, Danthorïn saisi enfin ce qu'était ce tas de bois et de paille au centre de la place. Un bûcher. Un homme devait être mis à mort et a peine l'avait-il compris que, déjà, on entrainait le " coupable " vers le lieu de son exécution.

« Mais ce n'est là qu'un gamin ! » S'esclaffa t-il.
« Prudence mon ami, les gens d'ici n'apprécieront sans doutes pas que l'on remette en cause leur jugement alors que l'on viens à peine d'arriver. En plus on ne sait rien des raisons de sa condamnation. Il l'a surement mérité, même si le feu est une mise à mort bien sévère pour un jeune garçon. » Tempéra Jolundarg.
« C'est un démon ! » Fit alors l'homme qui se tenait derrière eux et qui les avait, de toute évidence, entendu deviser. « Je le sais, j'ai un frère dans la garde de Messire Ferwick. Il a été vus entrain de faire apparaître des flammes de ses mains. On dit qu'il a crâmé le pauvre patron de la taverne où il était, pas'qu'il voulait pas lui donner à boire. Même qu'il se serait ensuite évaporé dans un nuage de flamme ! »

« S'il est capable de se téléporter dans le feu, chose dont j'étais incapable à mon meilleur niveau, comment diable se serait-il fait attraper ? »Pensa Danthorïn, et au regard de Jolundarg qu'il croisa, il sut que son ami partageait son avis.
En revanche c'est avec un air désemparé que Jolundarg voyait Danthorïn foncer dans les hommes d'armes tenant le gamin, au moment où ces derniers passaient devant lui. D'un air consterné qu'il vit Danthorïn esquiver la lame du guerrier qui tenait derrière le prisonnier, avant que la dague du nain ne lui traverse la nuque de part en part profitant que l'homme n'ait pas encore relevé son arme.


« Voilà comment on se bat ! Pourquoi tu m'as pas fait ça sur le bateau ? »

Et jolundarg détacha sa hache de mithril de la bandoulière avant de foncer droit dans la mêlée.


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MessagePublié: Dim 07 Déc, 2008 17:53 
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Chapitre 6 : Le début du chaos

Comment s'appelait-il déjà ? Bill ? Ou était-ce Tom ?

Le jeune Rickard ne sait que faire, là, au dessus du cadavre du garde qui, en le conduisant à sa chambre peu de temps auparavant, lui avait encore glissé en souriant un petit pain récupéré aux cuisines. Un garde Hightower à la gentillesse aussi importante que la bedaine. Mais là, sa bedaine était percée de part en part par une lance. Il ne souriait plus. Il ne sourirai plus.

Si l'homme qui avait tué le garde ne lui avait seulement accordé un regard, Rickard n'était que trop conscient que cela ne durerait pas. On se battait dans la cours, il ne reconnaissait que trop le tintement caractéristique des épées qui s'entrechoquent, la bruissement des sabots sur les pavés de marbres à l'entrée de la citadelle.

Pourquoi ? Qui étaient ces gens armés semblant sortis tout droit d'un repaire de bandits ? Pourquoi la garde ne les avaient-elle pas stoppé à l'entrée ?

Tant de questions et plus encore se bousculaient dans la tête du jeune garçon et il courrait à présent, sans savoir où il devait se rendre. Son instinct lui disait de monter, de retrouver les toits qui lui étaient si familiers. Et il courut vers les escaliers en colimaçon, vers la tour de Mestre Harfyn. Mestre Harfyn, le vieil homme si sage, lui il saurait ce qui se passait. Il était si gentil lui aussi. Et son regard l'avait si bien compris, lors qu'il passait une dernière fois ses mains sur les yeux de Messire Hightower.

Un grand bruit se fit entendre plus bas, la porte du donjon a cédé, comprit Rickard, et il reprit l'ascension de plus belle. Arrivé face à la porte du Mestre, en haut de la tour ouest du donjon central, dans la citadelle de Haute-Marée, il l'ouvrit en trombe pour se précipiter à l'intérieur.

Rickard souffla une exclamation devant le spectacle qui s'offrait alors à lui. Le vieux Mestre se trouvait assis, comme toujours, prêt de sa table de chevet mais sa tête... Sa tête se trouvait à ses pieds, et trois hommes d'armes se trouvaient devant lui. Trois hommes que Rickard connaissait. Trois gardes de son grand père, le blason des Hightower, donjon jaune sur fond rouge, ornait leur maille. L'un d'entre eux se trouvait prêt du Mestre, sa lame laissait couler du sang, le second était entrain de fermer à la volée les cages des colombes de Harfyn, les colombes qui servaient à communiquer entre les cités, et le troisième... Le troisième s'était déjà placé derrière Rickard pour lui couper la retraite, avant même que le garçon ne puisse le réaliser.


« Hollah votre grâce, vous ne comptez pas déjà nous abandonner tout de même ? » Dit le troisième garde avec un regard de carnassier.
« Mestre Harfyn, vous l'avez... » C'est tout ce qui vint à la bouche du garçon, cela et quelques larmes qui se dessinaient derrière ses prunelles bleu azur.
« C'est sa faute. On nous l'avait bien dit, tiens, qu'il allait s'empresser de courir à ses colombes avertir le Roi. Mais on veux pas du Roi dans nos affaire nous. Si il s'était tenu tranquille on aurait tèt' pu le laisser en vie... Quoique le m'sire l'aurait probablement tué lui même, plus tard...
- Quel messire ? De l'horreur et la tristesse Rickard passait à la stupéfaction. Mon grand père est mort !
- Ouais, aussi mort qu'on peut l'être. Et on peut dire qu'il aura prit son temps. Lui répondit le second garde qui revenait vers lui, les bras quelque peu lacérés par les serres des oiseaux. Mais maintenant Haute-Marée a un autre seigneur beaucoup plus intelligent. On va te le présenter, tu verras il s'occupera bien de toi. »

Trop conscient qu'il ne pouvait rien faire seul, et ne comprenant pas tout ce qui se passait, Rickard se laissa prendre par le troisième garde qui lui enserra les poings avant que le premier des gardes, épée sanglante remise au fourreau, ne lui serre des cordes autour. Et il poussèrent le jeune homme dans le couloir puis dans le colimaçon dans la direction d'où il venait.
Pendants qu'ils arpentaient tous les quatre les couloirs du donjon il croisa, de ci de là, des cadavres. Certains horriblement mutilés, tantôt mort de toute évidence au combat et tantôt égorgé par derrière. Si certains des corps lui étaient parfaitement inconnus et portaient des accoutrements des plus disparates, la majorité étaient ceux des gardes seigneuriales. Ceux des hommes qu'il avait côtoyé au cours de ce dernier mois à Haute-Marée.

Arrivé dans la cours, le spectacle étant plus intenable encore. Outre le nombre de cadavres entassés sur le côté, on voyait a présent des hommes en tenue sombres qui s'empressaient de pendre aux tours d'autres gardes et chevaliers. La fine fleur de Haute-Marée pendue par des scélérats ?
On marchait, il l'avait compris à présent, vers la salle de conseil des Hightower. Mais de Hightower il n'y en avait plus ici. Sans doutes un peu de sang de cette famille coulait dans les veines d'habitants du château, mais restait-il seulement quelqu'un de vivant, parmi les occupants de la citadelle, qui soit resté fidèle ?

Rickard le savait, il lui fallait fuir. Mais fuir comment ? Et où ? Ces hommes qui le gardaient le tueraient-ils s'il tentait quelque chose ? Sans doutes pas, ils semblaient avoir des ordres à son sujet, mais était-il sensé de tenter le coup ? Et puis de qui tenaient-ils leurs ordres ?


« N'y pense même pas ! » Lui dit le garde qui fermait la marche, semblant deviner le cheminement de sa pensée. Et il poussa le garçon à la suite de ses compères dans la tour du Roi, la tour de conseil des Hightower, renommée à ce nom en faveur du Roi qui y était reçus lors de ses visites.

Il marchèrent encore le long du couloir principal, avec toujours le même spectacle désolant des cadavres et des charognards, puis empruntèrent l'escalier.

Tout alla bien vite à ce moment là. Alors que le garde de devant passait le bord du mur, en haut de l'escalier, une lame d'acier vint séparer sa tête du tronc, d'un seul coup fort et précis.
La tête touchait à peine le sol que ses deux compagnons avait dégainés à leur tour.


« Alerte ! » Cria celui qui fermait la marche tout en rejoignant le premier pour soutenir sa lutte.
« Hightower ! » Répondit l'homme qui leur faisait face.

A cette voix le monde reprit sa place dans l'esprit de Rickard. Ser Gowan, chef de la garde des Hightower. Ancien écuyer de son oncle Randwell Hightower, et ami en toute chose, il ne se connaissait pas plus fidèle chevalier en Haute-Marée, lui avait dit un jour Mestre Harfyn. Ni plus valeureux quand bien même il avait dépassé depuis longtemps la cinquantaine.

Ser Gowan bloqua la charge du second garde comme s'il se fut s'agit d'un enfant, avant de l'envoyer bouler contre le mur. Il reçu ensuite l'attaque du troisième et il ne fallu pas trois passe d'armes avant que ce dernier ne s'effondre, le ventre parfaitement percé en dépit de sa maille.
En dépit de la chute lamentable de son camarade, le second garde revint à la charge suivit, après quelques instants, par trois autres hommes. Des hommes à tenue sombre et sans blasons comme ceux qui pendaient les gardes dans la cour, reconnu Rickard.
Mais même à quatre contre un Ser Gowan ne perdait pas pied. Taillade, contre taillade et ripostes, en quelques instants deux autres cadavres rejoignaient les quatre déjà au sol. Une simple estafilade à la joue et une entaille peu profonde au buste semblaient toucher Ser Gowan, qui revenait de plus belle vers ses piteux adversaires. Le second garde et le dernier des trois hommes en noir restant.

Rickard comprit qu'il n'avait nul besoin de s'inquiéter du sort du chevalier, et s'apprêtait à s'éclipser, quand son dos entra en contact avec du dur. Un autre homme en noir l'agrippa et le garçon sentit le froid d'une dague sur sa gorge alors que Ser Gowan embrochait de sa lame le second garde, qui s'écroulait lamentablement en libérant un flot rouge.


« Rendez vous si vous tenez à la vie du gamin Ser ! » S'époumona alors l'homme qui retenait Rickard.
Le regard acéré de Ser Gowan se reporta alors sur celui qui tenait le jeune Perlander.
« Espèce de lâche, prendre un gamin en otage, viens donc te battre !
- Je ne suis pas si sot moi, Ser. Lâchez votre arme et il ne lui sera fait aucun mal. Lui répondit l'homme en noir. « Du moins pour le moment. » Chuchota encore ce dernier, juste à l'oreille de Rickard.

Bien que peu convaincu, au vus de son regard, par la promesse de son vis à vis, Ser Gowan relâcha bientôt la pression sur sa lame et les épées se séparèrent, puis celle de son adversaire se leva et... Retomba dans le vide avec un gargouillement de son détenteur, la gorge tranchée aussi sec par l'épée de Ser Gowan.

L'homme qui tenait Rickard eu bien un geste surprit, et la force du poignard sur la gorge du garçon s'accentua un instant, mais elle se relâcha presque aussi tôt. Et l'homme en noir s'effondra en arrière laissant distinguer une lame de poignard plantée dans son dos. Une lame d'acier noir.

Celui qui l'avait lancé, un homme svelte dans une tenue complètement noire, recouverte en sus d'une cape à capuche toute aussi sombre, prit alors Rickard Perlander par la main et se mit à courir l'escalier dans l'autre sens. Rickard entendit au cliquetis de la maille que Ser Gowan s'était lancé à leur suite.
Si le prince ne connaissait pas l'identité de cette homme, il ne pouvait pas se permettre de douter d'un des seuls alliés qui semblaient encore se trouver autour de lui et se laissa guider.

Ce n'est qu'en tournant au bout d'un couloir qui menait vers des profondeurs obscures, sous le bâtiment, que Rickard distingua des formes importantes au niveau de la poitrine de son sauveur.


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MessagePublié: Dim 07 Déc, 2008 17:54 
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Chapitre 6 : Le début du chaos

Comment s'appelait-il déjà ? Bill ? Ou était-ce Tom ?

Le jeune Rickard ne sait que faire, là, au dessus du cadavre du garde qui, en le conduisant à sa chambre peu de temps auparavant, lui avait encore glissé en souriant un petit pain récupéré aux cuisines. Un garde Hightower à la gentillesse aussi importante que la bedaine. Mais là, sa bedaine était percée de part en part par une lance. Il ne souriait plus. Il ne sourirai plus.

Si l'homme qui avait tué le garde ne lui avait seulement accordé un regard, Rickard n'était que trop conscient que cela ne durerait pas. On se battait dans la cours, il ne reconnaissait que trop le tintement caractéristique des épées qui s'entrechoquent, la bruissement des sabots sur les pavés de marbres à l'entrée de la citadelle.

Pourquoi ? Qui étaient ces gens armés semblant sortis tout droit d'un repaire de bandits ? Pourquoi la garde ne les avaient-elle pas stoppé à l'entrée ?

Tant de questions et plus encore se bousculaient dans la tête du jeune garçon et il courrait à présent, sans savoir où il devait se rendre. Son instinct lui disait de monter, de retrouver les toits qui lui étaient si familiers. Et il courut vers les escaliers en colimaçon, vers la tour de Mestre Harfyn. Mestre Harfyn, le vieil homme si sage, lui il saurait ce qui se passait. Il était si gentil lui aussi. Et son regard l'avait si bien compris, lors qu'il passait une dernière fois ses mains sur les yeux de Messire Hightower.

Un grand bruit se fit entendre plus bas, la porte du donjon a cédé, comprit Rickard, et il reprit l'ascension de plus belle. Arrivé face à la porte du Mestre, en haut de la tour ouest du donjon central, dans la citadelle de Haute-Marée, il l'ouvrit en trombe pour se précipiter à l'intérieur.

Rickard souffla une exclamation devant le spectacle qui s'offrait alors à lui. Le vieux Mestre se trouvait assis, comme toujours, prêt de sa table de chevet mais sa tête... Sa tête se trouvait à ses pieds, et trois hommes d'armes se trouvaient devant lui. Trois hommes que Rickard connaissait. Trois gardes de son grand père, le blason des Hightower, donjon jaune sur fond rouge, ornait leur maille. L'un d'entre eux se trouvait prêt du Mestre, sa lame laissait couler du sang, le second était entrain de fermer à la volée les cages des colombes de Harfyn, les colombes qui servaient à communiquer entre les cités, et le troisième... Le troisième s'était déjà placé derrière Rickard pour lui couper la retraite, avant même que le garçon ne puisse le réaliser.


« Hollah votre grâce, vous ne comptez pas déjà nous abandonner tout de même ? » Dit le troisième garde avec un regard de carnassier.
« Mestre Harfyn, vous l'avez... » C'est tout ce qui vint à la bouche du garçon, cela et quelques larmes qui se dessinaient derrière ses prunelles bleu azur.
« C'est sa faute. On nous l'avait bien dit, tiens, qu'il allait s'empresser de courir à ses colombes avertir le Roi. Mais on veux pas du Roi dans nos affaire nous. Si il s'était tenu tranquille on aurait tèt' pu le laisser en vie... Quoique le m'sire l'aurait probablement tué lui même, plus tard...
- Quel messire ? De l'horreur et la tristesse Rickard passait à la stupéfaction. Mon grand père est mort !
- Ouais, aussi mort qu'on peut l'être. Et on peut dire qu'il aura prit son temps. Lui répondit le second garde qui revenait vers lui, les bras quelque peu lacérés par les serres des oiseaux. Mais maintenant Haute-Marée a un autre seigneur beaucoup plus intelligent. On va te le présenter, tu verras il s'occupera bien de toi. »

Trop conscient qu'il ne pouvait rien faire seul, et ne comprenant pas tout ce qui se passait, Rickard se laissa prendre par le troisième garde qui lui enserra les poings avant que le premier des gardes, épée sanglante remise au fourreau, ne lui serre des cordes autour. Et il poussèrent le jeune homme dans le couloir puis dans le colimaçon dans la direction d'où il venait.
Pendants qu'ils arpentaient tous les quatre les couloirs du donjon il croisa, de ci de là, des cadavres. Certains horriblement mutilés, tantôt mort de toute évidence au combat et tantôt égorgé par derrière. Si certains des corps lui étaient parfaitement inconnus et portaient des accoutrements des plus disparates, la majorité étaient ceux des gardes seigneuriales. Ceux des hommes qu'il avait côtoyé au cours de ce dernier mois à Haute-Marée.

Arrivé dans la cours, le spectacle étant plus intenable encore. Outre le nombre de cadavres entassés sur le côté, on voyait a présent des hommes en tenue sombres qui s'empressaient de pendre aux tours d'autres gardes et chevaliers. La fine fleur de Haute-Marée pendue par des scélérats ?
On marchait, il l'avait compris à présent, vers la salle de conseil des Hightower. Mais de Hightower il n'y en avait plus ici. Sans doutes un peu de sang de cette famille coulait dans les veines d'habitants du château, mais restait-il seulement quelqu'un de vivant, parmi les occupants de la citadelle, qui soit resté fidèle ?

Rickard le savait, il lui fallait fuir. Mais fuir comment ? Et où ? Ces hommes qui le gardaient le tueraient-ils s'il tentait quelque chose ? Sans doutes pas, ils semblaient avoir des ordres à son sujet, mais était-il sensé de tenter le coup ? Et puis de qui tenaient-ils leurs ordres ?


« N'y pense même pas ! » Lui dit le garde qui fermait la marche, semblant deviner le cheminement de sa pensée. Et il poussa le garçon à la suite de ses compères dans la tour du Roi, la tour de conseil des Hightower, renommée à ce nom en faveur du Roi qui y était reçus lors de ses visites.

Il marchèrent encore le long du couloir principal, avec toujours le même spectacle désolant des cadavres et des charognards, puis empruntèrent l'escalier.

Tout alla bien vite à ce moment là. Alors que le garde de devant passait le bord du mur, en haut de l'escalier, une lame d'acier vint séparer sa tête du tronc, d'un seul coup fort et précis.
La tête touchait à peine le sol que ses deux compagnons avait dégainés à leur tour.


« Alerte ! » Cria celui qui fermait la marche tout en rejoignant le premier pour soutenir sa lutte.
« Hightower ! » Répondit l'homme qui leur faisait face.

A cette voix le monde reprit sa place dans l'esprit de Rickard. Ser Gowan, chef de la garde des Hightower. Ancien écuyer de son oncle Randwell Hightower, et ami en toute chose, il ne se connaissait pas plus fidèle chevalier en Haute-Marée, lui avait dit un jour Mestre Harfyn. Ni plus valeureux quand bien même il avait dépassé depuis longtemps la cinquantaine.

Ser Gowan bloqua la charge du second garde comme s'il se fut s'agit d'un enfant, avant de l'envoyer bouler contre le mur. Il reçu ensuite l'attaque du troisième et il ne fallu pas trois passe d'armes avant que ce dernier ne s'effondre, le ventre parfaitement percé en dépit de sa maille.
En dépit de la chute lamentable de son camarade, le second garde revint à la charge suivit, après quelques instants, par trois autres hommes. Des hommes à tenue sombre et sans blasons comme ceux qui pendaient les gardes dans la cour, reconnu Rickard.
Mais même à quatre contre un Ser Gowan ne perdait pas pied. Taillade, contre taillade et ripostes, en quelques instants deux autres cadavres rejoignaient les quatre déjà au sol. Une simple estafilade à la joue et une entaille peu profonde au buste semblaient toucher Ser Gowan, qui revenait de plus belle vers ses piteux adversaires. Le second garde et le dernier des trois hommes en noir restant.

Rickard comprit qu'il n'avait nul besoin de s'inquiéter du sort du chevalier, et s'apprêtait à s'éclipser, quand son dos entra en contact avec du dur. Un autre homme en noir l'agrippa et le garçon sentit le froid d'une dague sur sa gorge alors que Ser Gowan embrochait de sa lame le second garde, qui s'écroulait lamentablement en libérant un flot rouge.


« Rendez vous si vous tenez à la vie du gamin Ser ! » S'époumona alors l'homme qui retenait Rickard.
Le regard acéré de Ser Gowan se reporta alors sur celui qui tenait le jeune Perlander.
« Espèce de lâche, prendre un gamin en otage, viens donc te battre !
- Je ne suis pas si sot moi, Ser. Lâchez votre arme et il ne lui sera fait aucun mal. Lui répondit l'homme en noir. « Du moins pour le moment. » Chuchota encore ce dernier, juste à l'oreille de Rickard.

Bien que peu convaincu, au vus de son regard, par la promesse de son vis à vis, Ser Gowan relâcha bientôt la pression sur sa lame et les épées se séparèrent, puis celle de son adversaire se leva et... Retomba dans le vide avec un gargouillement de son détenteur, la gorge tranchée aussi sec par l'épée de Ser Gowan.

L'homme qui tenait Rickard eu bien un geste surprit, et la force du poignard sur la gorge du garçon s'accentua un instant, mais elle se relâcha presque aussi tôt. Et l'homme en noir s'effondra en arrière laissant distinguer une lame de poignard plantée dans son dos. Une lame d'acier noir.

Celui qui l'avait lancé, un homme svelte dans une tenue complètement noire, recouverte en sus d'une cape à capuche toute aussi sombre, prit alors Rickard Perlander par la main et se mit à courir l'escalier dans l'autre sens. Rickard entendit au cliquetis de la maille que Ser Gowan s'était lancé à leur suite.
Si le prince ne connaissait pas l'identité de cette homme, il ne pouvait pas se permettre de douter d'un des seuls alliés qui semblaient encore se trouver autour de lui et se laissa guider.

Ce n'est qu'en tournant au bout d'un couloir qui menait vers des profondeurs obscures, sous le bâtiment, que Rickard distingua des formes importantes au niveau de la poitrine de son sauveur.


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MessagePublié: Sam 13 Déc, 2008 19:03 
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Chapitre 7 : Sombres projets

« Votre seigneurie » L'homme habillé de maille bleu et d'un surcot bleu frappé d'un serpent s'agenouille devant un autre homme, de tenue semblable mais semblant plus âgé.
« Levez vous donc Ser Willard. Quelles nouvelles ? »

Voilà quelques jours que Messire Herman Donor, seigneur de Largenham, attend ces nouvelles, ces nouvelles de l'ouest qui se faisaient tant attendre, et la patience n'avait jamais été son fort. Ces nouvelles l'angoissaient d'ailleurs comme peu de choses en étaient capables.

Herman Donor est un homme d'âge mûr, allant vers ses cinquante cinq ans, de haute stature. Large d'épaule et rien de moins que six pieds de haut, si ses cheveux gris laissent aujourd'hui apparaître son crâne en maints endroits, il porte toujours une barbiche finement taillée.
Il porte pour l'heure de simples habits de cour, aux armoiries à l'aspic des Donor. On dit que les Donor descendaient eux même de serpents, que c'est pour cette raison qu'il possédent ces armoiries, parmi les plus anciennes de tout Parlansia. A la vérité, l'aspic n'étaient pas dû à leur sang mais à leur fief et aux routes des Monts Nigel menant à Largenham. Des routes qui serpentent à travers des massifs montagneux, protégeant la ville de pierre battit en son sein par les plus anciens hommes.
Une ville majestueuse de par sa hauteur géographique et celle de ses murs. Des murs de granit habilement disposés entre les pans rocheux, de sorte que nul passage ne saurait les dépasser. La cité ne peut par ailleurs nullement être prise à revers par une armée, étant elle même disposé devant des falaises qu'aucun montagnard en Parlansia, fut-il chevronné, n'oserait s'aventurer à escalader.

Largenham est une ville proche de Haute-Marée sur bien des aspects. En particulier du fait qu'elle possède une petite agglomération pour une citadelle immense et invincible. Bien que celle de Largenham n'égale pas celle de Haute-Marée par sa taille ou ses défenses, elle est positionnée au sommet de montagnes de telle sorte qu'une offensive soumettrai un assaillant à de lourdes pertes avant même d'attendre ses portes. Contrairement à Haute-Marée où la ville était placée hors des murs de la citadelle, la ville de Largenham, elle, est incluse dans l'enceinte de la citadelle de sorte que le peuple avait toujours été plus concerné par la défense de la citadelle contre d'éventuels agresseurs : la défense de leur foyer valant plus dans le cœur des petites gens que celle de la forteresse de leur souverain.
Enfin, la plus grosse différence ente les deux cités reste bien évidement la position de chacune d'entre elles. Haute-Marée se dresse aux bords des flots enragés de l'océan, à l'ouest de Parlansia. Largenham siège aux sommet des massifs montagneux les plus importants du sud, à l'est du royaume.

Lors de la bataille de dix ans, la bataille pour le sud, les Donor dirigés alors par le père de Herman, Messire Finlan Donor, avaient été parmi les trois dernières lignées prétendantes à la victoire, avec les Perlander, bien sûr, et les Roosheart. Les lourds guerriers de l'extrême sud.
Il avait finalement fallut, pour Erwin Perlander, qu'il dépêche la moitié de ses armées avec son frère Wilfrid à leur têtes afin d'en finir des prétentions du Messire de Largenham. Attaque qui coûta un ultime siège et qu'une une vaine tentative de sortie des Donor conclu. Finlan Donor fut forcer de se déclarer vaincue.
La bataille de Largenham passe pour la dernière vraie bataille de la guerre.

Finlan Dolor avait alors conclu, un pacte d'allégeance. Il avait toujours répondus présent lors que le Roi le quémandait. Et malgré tout le mépris apparent qu'il recevait de Perlander, il courbait l'échine. « Il y a un temps pour la gloire, et un temps pour la honte. Il suffit de veiller à ce que nous n'oublions pas le goût de la gloire », avait un jour répondus Finlan à son fils, tandis que ce dernier l'interrogeait sur son comportement à la cours.
Jamais il ne pourrait pardonner aux Perlander, il leur ferait payer leur insolence, s'était promis Herman.
Finlan Dolor était mort. Il était mort pendant une nuit, pendant son sommeil avait-on apprit. Une mort inattendue tant il était encore en forme la veille, et il est connu que les serpents ont la vie dure. Toujours est-il que Herman prit la succession de son père bien plus tôt qu'il ne semblait le devoir et, à la surprise de ses familiers, changea du tout au tout son comportement. Calme et serein, il entretint vingt ans durant de bon et loyaux services envers la couronne.


« Un pigeon est arrivé il y a peu. De Haute-Marée. » Répondit le chevalier à bout de souffle. De toute évidence il avait couru apporter la nouvelle dès qu'il en avait eu connaissance. « Messire Golbert Sal-Thorg se présente à tous les souverains de la couronne du sud comme nouveau seigneur et maître de la cité de Haute-Marée et de toutes les terres en dépendant. Il annonce aussi que le jeune pince Rickard Perlander est son " invité " de marque.
- Tout s'est donc passé comme prévu. Bien, portez les nouvelles à Ser Morell et Ser Talbhar. Et faites en sorte que la nouvelle de ce " coup d'état " se répande rapidement dans la basse ville... Vous pouvez disposer.
- Bien Messire. »

Sal-Thorg... Une fripouille. Chef d'un groupe de soit disant justiciers, formé d'hommes en général recherchés pour des crimes divers et variés dans leurs provinces d'origine, ou tout simplement issus des plus bas niveaux de la société. En fait, ce groupe n'est rien d'autre qu'un groupe de mercenaires et de pillards sans foi ni loi. Sans autre amour que l'or, servant la cause qui leur en donnera le plus.
Aussi haut que l'on cherche, nul ne saurait aujourd'hui lier ces hommes à aucun seigneur de la couronne du sud. Le Roi Perlander a déjà fait ordonner l'arrestation et Golbert Sal-Thorg ainsi que celle de ses bras droits, et ce depuis quelques années, mais nulle troupe royale, nul chasseur de prime, n'était parvenu à mettre la main sur eux. Ou du moins sans le payer de sa vie et de façon pour le moins barbare.

Aussi, quel meilleur homme Herman Dolor eut-il pu trouver pour cette tâche ? Prendre Haute-Marée par traitrise, après la mort de son seigneur et maître, voilà qui était facile à organiser. Mais si les Dolor avaient envoyé l'un des leurs, ou l'un de leurs vassaux, prendre la tête de pareille opération, c'eût-été leur perte.
Haute-Marée ne tomberai pas facilement entre leurs mains, pas plus que ne tomberait aisément Largenham, une nouvelle fois. Mais les Parlander avaient tout le pouvoir sur le sud, et même si les Dolor trouveraient assurément soutien dans leur cessation, jamais ils ne sauraient rassembler plus de forces que le Roi.

Aussi le seigneur de Largenham avait recruté les racailles de Sal-Thorg. Lui avait donné carte blanche sur le pillage et promis officiellement la seigneurie de Haute-Marée, dès lors que les Dolor seraient sur le trône du sud. Tout ce qu'il avait à faire c'était de prendre la citadelle, prendre le jeune prince que le Roi avait si gentiment mis à leur disposition dans la ville de l'ouest, et clore les portes.
A ce moment là un message à toutes les cités et seigneuries du royaume sud serait à envoyer.
Erwin Perlander ne pourrai pas attaquer de front et sacrifier son fils ainsi. Fut-il le fils qui avait causé la perte de sa femme. Son honneur lui interdisait pareil geste.
Mais la nouvelle de la chute de Haute-Marée aux mains de ces brigands, et le manque de réactivité du Roi, auraient deux effets : agacer ses soutiens qui voudraient attaquer Sal-Thorg immédiatement, d'une part, et d'autre part faire passer le message que le Roi n'a pas la maîtrise totale des événements, que sa couronne reste fragile.
Les Roosheart, fidèles à leur caractère dur et promptes aux décisions périlleuses, pourraient bien lancer les hostilités. Sinon quelques manœuvres bien ajustées feraient le travail. Le sud se retrouverait a nouveau en guerre et, cette fois, les Donor sauraient prendre leur chance.

Mais il fallait avant tout rester dans l'ombre. Nul ne devait soupçonner la présence du serpent sous le roc. Pas avant qu'il n'ai inoculé tout son venin.


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