Forum Heroes' Chronicles

La sphynx était en effet restée comme une statue une fois que les derniers esprits eurent disparus. Elle avait retrouvé sa forme sacrée et le collier de Lapis-lazuli lui couvrait la poitrine. Les yeux fixes, comme voyant quelque chose d'invisible, elle répondit d'une voix énigmatique

La jeune Etoile a rejoint sa Parente dans la sphère nocturne.

La Lumière s'est emplie d'une Ombre et son Être de Doute.

Yamaneko se changea brusquement en Lynx ailé. Elle n'en dirait pas plus.

Durant toute la confession de Shandra, les deux Michaels resterent silencieux. L'un, fixant la jeune elfe, un voile d'inquiétude sur le front, l'autre, les yeux dans le vague, plongé dans ses souvenirs se contentait d'un hochement de tête de temps à autres.L'exposé terminé, quelques questions se posèrent à nouveau, la plus importante était surement le répit qu'il restait aux aventuriers avant le retour du frêre maudit. Et apparamment, il devrait y avoir encore un peu de temps. Un à un, les aventuriers s'éloignèrent, appelés par Bès dans la salle principale. On peut surement considérer cela comme un débriefind maintenant que la tour était vidé, bien qu'ils ne se rapellaient pas avoir éradiqué les peluches vertes. Un des deux guerriers se secoua légerement, émergeant de ses pensées et se décalant du mur où il c'était adossé.

-Tu veus t'en occuper seule c'est cela ? Parfait, les affaires de famille, ce n'est pas vraiment mon rayon. Mais attention, les conditions que tu as posés, on va se faire un plaisir de les interpréter.

L'âme adressa un dernier salut de la main avant de partir, les mains dans les poches, à la rénion. u qu'il allait binetôt disparaitre a nouveau, autant laisser le jeunot s'occuper des deux jeunes femmes. Ce dernier s'approcha de Shandra.

-Tu vas bien ? Tu veus un coup de main pour y aller ?

Une voix légerement moquese résonnan dans le couloir.

-Je pense que si tu la touche, tu avs arriver bien plus rapidement que moi dans la grande salle...En plus, il y en a une autre qui attends surement cela.
-J'ai deux bras tu sais !
-Bien ce que disais, à dans quelques secondes de vol plané^^

Avec un dernier sourire amusé, l'âme rentra dans la grande salle, poursuivi par un tonnerre de menace. Eh bien, la plupart du groupe semblait être ici...Mais tous visiblement inquiet. Captant des bribes de conversation, Michael comprit assez vite le problème. Une ange pure ayant commis ce qu'elle pensait être un meurtre. Un choc assez dur avec la vraie vie...et par sa faute en plus. Le jeune homme poussa un profond soupir, cherchant avec soin les mots qu'il allait hurler. Se décidant a peu près, il leva son visage et mit ses mains en porte voix.

-Je ne suis pas mort !!!

Une profonde inspiration et sa voix tonna de nouveau.

-J'ai demandé a ce que quelqu'un fasse cela ! Et je ne te serais jamais assez reconnaissant de m'avoir empeché de tuer les autres ! Alors, il n'y a rien à te repprocher !

Doucement, il laissa retomber ses bras, regarda encore un peu le plafond avant de baisser les yeux sur les aventuriers qui le regardaient comme si c'était un fou. Géné, le jeune homme détourna les yeux en se passant une main dans les cheveux.

-Ce n'était peut etre pas nécessaire de crier, mais c'est loin la haut. Et je devais lui faire remarquer cela.

Michael remonta ses yeux au ciel, cherchant à percer le plafond de son regard pour voir à nouveau la voute céleste, si belle. Tout bas, il chuchota.

-Il faudra que je fasse une dernière chose sur le toit encore, le panorama doit etre magnifique...Et si tu m'entends Elyra, adresse une prière de ma part à Glorfindel et Feadin, ils devraient l'entendre mieux de ton niveau ces salauds...

Shandra se contenta de hocher la tête à chaque parole qu'on lui adressa, l'air un peu absent.
De toute façon, ils étaient aussi tête de mûle les uns que les autres, elle y compris. Elle n'aurait fait qu'user sa salive à tenter de les dissuader d'interférer entre elle et Jillian.

Le hurlement perçant du lutin de service lui tira une grimace, mais aucun commentaire.

Ce ne fut que quand Michael lui demanda comment ça allait qu'elle parut sortir de son mutisme.

- Je suis en vie... c'est déjà ça.

L'elfe se contenta de cette réponse sibylline.
Après tout, c'était bien cela : vaille que vaille, le corps était fonctionnel... mais pour ce qui était du reste...

Et, contre toute attente, Shandra répondit à la deuxième question en posant une main sur le bras du jeune homme avec un vague signe d'acquiescement.
Elle aurait pu marcher seule, sans doute. Mais elle ressentait soudain le besoin de trouver un point d'appui, un ancrage... n'importe quoi qui lui permette de garder pied dans une réalité de plus en plus semblable à un cauchemar.

- Merci...

-...

Michael ne put s'empecher de détourner les yeux vers le haut quand Shandra répondit en posant sa main, essayant vainement de cacher son embarras. Eh, on ne perds pas les vieilles habitudes si facilement. Mais les derniers évenements lui firent prendre conscience du geste. Baissant les yeux sur l'elfe, un voile d'inquiétude passa dans son regard.

*Pour en être "réduit" à cette extrémité, elle doit vraiment être à bout...*

Le jeune homme oscilla un peu sa tête, les yeux fermés, puis, esquissa un léger sourire déterminé. S'agenouillant, il attrapa la main de Shandra, la plaça sur son épaule, puis, l'entoura de son autre bras. De cette manière, il l'aida délicatement à se relever avant de parler doucement, son regard perdu au loin. Une part refoulé de son esprit appréciait clairement ce contact, mais la situation l'empechait clairement de l'exprimer.

-Tu peus te reposer sur moi, je ne te laisserai pas à la dérive.

Ceci dit, le combattant abandonna son air rêveur, son regard ayant accroché quelqu'un d'autre qui ne semblait pas etre en excellente forme suite à ses sorts. Quelques secondes de réflexion sérieuses plus tard, il avait de nouveau un léger sourire amusé aux lêvres.

-J'espere que tu me pardonneras, mais je crois que je vais devoir soutenir une personne supplémentaire...Enfin, vu votre poids, ce ne devrait pas etre trop difficile...

Doucement, en faisant attention de ne pas blesser Shandra, et encore plus attention au fait de garder le contact avec elle, il fit le trajet qui le séparait d'une demi déesse qui vacillait légerement.

-Besoin d'aide mademoiselle ? Je suis d'accord pour servir de carroussel à deux superbes dames si cela est nécessaire.


[HRP]Tu peus aussi dire que je rejoint la grande salle dans ton post, on en évitera un "inutile"^^[/HRP]

Eglantine regarda son amie, sa presque soeur dans les yeux.

- Oui je suis inquiète. J'ai envie de te poser une question... elle m'oppresse tant elle a envie d'être prononcée. Mais la réponse m'effraie encore plus. Je ne sais pas pourquoi.

N'ayant plus le courage de soutenir le regard, elle dévia son attention vers la voûte du plafond.

- Salia que s'est il passé? J'étais dans la forêt avec Brutus. Ton fils et ses yeux encore plus froid que les glaciers. Et je me retrouve ici. Avec toi. Et Elyra. Mais si elle est ma fille, elle n'est pas celle de Brutus. Il n'y a rien de lui en elle. Je le vois bien.
Pourquoi Salia? Qu'est-il arrivé entre temps?

Les larmes aux yeux, elle baissa de nouveau le regard vers Salia.

- Dis moi que j'ai réussi à adoucir son regard, à réchauffer son cœur, à lui offrir une âme! Même si c'est la mienne!

Elle s'accrochait maintenant désespérément à la demi-déesse, et le un naufragé à une épave. La réponse, elle la désirait ardemment. Elle était prête à entendre la vérité...

Mais Michael arriva comme un cheveu sur la soupe pour proposer d'emmener Salia. Eglantine baissa la tête. Après tout, peut être valait il mieux qu'elle ne le sache pas avant que cela arrive...

Eglantine la bombarda de questions, la guerrière blonde attendit qu'elle est fini, le cœur serré, puis Michael arriva pour lui proposer son aide :

- Emmène Shandra la-bas... Il faut que je parle à Eglantine.

La blonde regarda Michael et Shandra s'éloigner, elle reporta son regard sur la centaure, un regard un peu triste :

- Tant de chose c'est passé... Et que tu le sache ou pas, tu devras le réaliser... Ainsi l'ont voulu les Dieux, Messagère...

La demi-déesse sentit son cœur se serrer, elle inspira à fond pour se donner un peu de courage, elle aurait grandement préféré être entrain de se battre contre un dragon, que de devoir affronter cela. L'humaine caressa doucement le visage de son amie... Tant de siècle les séparait, elle sentit aussi les larmes lui monter aux yeux... Ce n'était pas le moment !

- Je ne sais pas vraiment par quoi commencer. Tu as compris qu'Elyra n'étais pas vraiment ta fille de chair et de sang.

Salia se gratta la tête, que devait-elle lui dire et ne pas dire...

- Quant à Brutus...

Son fils...

- Tu as dû faire ce qui devait être fait... Sache juste qu'il en résultera quelque chose de bon...

Juché d'un air conquérant sur une commode, le lutin observait les aventuriers entrer dans la pièce, un à un, et reporter leur attention sur lui. Il arborait un air étrange, qui pouvait passer pour un mélange de fierté solennelle et d'amusement. D'un autre côté, tout paraissait amusant pour lui, un vague sourire taquin flottant en permanence sur le minuscule visage rond.

- Bien, bien. Je disais donc, heu...

Toute l'attention des aventuriers étant maintenant sur lui, le génie sembla hésiter, gromela, fronça les sourcils, et fouilla à l'intérieur de ce qui lui tenait lieu de veste -et qui ressemblait davantage à un vieux chiffon qui aurait servi à nettoyer tout le sang répendu au cours des dernières heures-, pour en ressortir un vieux papier tout chiffoné qu'il déplia et parcouru rapidement du regard.

- Heum. Mesdames et messieurs les aventuriers, guerriers et magiciens, vous qui êtes venus de loin pour délivrer un endroit sacré du mal, vous qui avez vaillaimment combattu pendant des jours pour atteindre et détruire ce qui devait l'être, vous qui avez joué vos vies entre ces murs, qui avez sacrifié certains de vos compagnons sur l'autel de la noble cause, j'ai l'honneur de vous déclarer seigneurs et dames, maîtres et maîtresses de cette tour nommé Naernamarth et de tout ce qu'elle contient, et de me présenter, moi, Bès, comme votre serviteur éternel, garant et gardien du pouvoir et de l'intégrité de ces murs.

S'ensuivit un silence respectueux, à la fois surpris du sérieux avec lequel le discours avait été prononcé et songeur quand aux implications que tout cela entraînait. Certes, ils étaient tous venus pour ça, mais tout de même, ils ne s'attendaient pas à se retrouver avec un génie sur les pattes.

On entendit un bruit de plumes, et le gros corbeau qui suivait depuis un moment le groupe alla se poser à côté de Bès, celui-ci tenant son chapeau d'une main pour ne pas le laisser s'envoler -ou s'accrochant à son chapeau pour ne pas s'envoler lui-même ?-. Comme il l'avait fait un peu plus tôt, loe volatile se mit à parler au groupe de façon télépathique, déclarant :

- Et moi, Malice, me met aussi humblement à votre service, laissant à votre appréciation le meilleur usage à faire de mes capacités de génie.

Elyra, qui flottait invisible vers le plafond, choisit ce moment pour reprendre forme et apparaitre aux côtés de son cher époux. Elle lui saisit la main, observa les deux génie et tourna un regard interrogateur vers Thanos.

- Deux génies? Mais qu'allons nous en faire? Ce n'est pas un dernier pîège au moins?

Rassuré par la réapparition de son épouse, Thanos la regarda et répondit sur un ton qui se voulait assuré :

- ça n'a pas l'air d'être un piège, et je pense que ces deux... créatures savent parfaitement quelle utilité ils peuvent avoir.

A peine avait-il fini que Bès reprit la parole, visiblement désireux de prouver son utilité.

- Je ne suis pas qu'un simple génie : je suis LE génie du Naernamarth. Je suis intimement lié à cette tour, et j'ai tous pouvoirs à l'intérieur de ces murs : je peux réorganiser les pièces, transformer les meubles, faire apparaître tout ce qu'il faut... Selon vos désirs. Mes seules limites sont les murs de la tour : ni moi ni mon pouvoir ne peuvent en sortir.

Surpris par ce ton sérieux et exempt de la moquerie qui pointait dans les autres interventions du génie, Thanos reporta son attention sur Malice, qui communiqua de nouveau de façon télépathique.

- Je suis moi aussi lié à Naernamrth, mais de façon différente : je dois obéissance à son propriétaire, mais je suis libre d'en sortir. Comme vous avez pu le voir, je vole, je suis polymorphe, je me nourri exclusivement de mana, et je suis plus intelligent qu'un humain. Autrement dit, je suis une monture parfaite.

Manifestement convaincu par els deux discours, le prince sourit à son épouse :

- ça me paraît correct, non ?

Puis, s'adressant au lutin :

- Bès, on t'a vu faire pas mal de tours de magie au cours de la montée, mais tu peux nous faire une démonstration un peu plus... convainquante de tes pouvoirs ici ?

Et bien, il semblerait que Bès vienne enfin de mettre un point final a ce nettoyage en règle de la tour. Michael ne put retenir un léger soupir de soulagement. Il ne se sentait pas vraiment d'attaque pour un nouveau combat, surtout avec Shandra dans cet état à ses cotés. Un peu plus loin, un autre homme grognait en entendant quelques mots du discours. "sacrifié certains de vos compagnons sur l'autel de la noble cause" ... La récupération d'une tour pour un couple était assez loin d'être ce qu'il appelait une noble cause. Si ils s'étaient contentés d'une demeure plus modeste, les "sacrifiés" seraient encore la. Le guerrier chassa ses pensées d'un mouvement de tête, il était inutile de s'attarder sur ces erreurs, ce qui est fait est fait, et s'apitoyer ne changerait rien. La phrase suivante du gobelin lui fit à nouveau lever un sourcil d'étonnement, mais ce n'était pas à lui de le faire remarquer. Et justement le gamin sortit de sa méditation pour prendre la parole a haute voix agréable changement après ces échanges télépathiques.

-Heu, je suis le seul à avoir tiqué ou quoi ? Mais j'ai entendu "maîtreS et maîtresses". Ou il nous fait une faute de pluriel, ou il va falloir s'habituer a la collocation.

Michael sourit rapidement à sa propre plaisanterie, mais le cœur n'y était pas vraiment. Il faudrait pas mal de temps pour que les blessures de cette aventure disparaisse. Sur ce, il commença à se diriger vers une armoire en soutenant Shandra, cherchant visiblement à s'adosser un peu avant de se stopper net. Se retournant, il avisa Bès avec un sourire.

-Tu est une sorte d'architecte décorateur en somme. Tu ne pourrais pas nous donner des sièges ou des lits ici pour que l'on se détende un peu et qu'on soigne nos blessures ?

Il porta un regard soutenu à Shandra, toujours inquiet de son état, et ce sentiment risquait de ne pas le quitter avant un moment, avant qu'un certain nécromancien retourne dans sa tombe pour de bon.

Entendant Michael, Elyra se tourna vers lui et avisa Shandra, si pâle. Le souvenir de ce qui s'était passé lui brûla le coeur et elle se tourna vers Bès. Se tordant les mains, elle lança au génie:

- Tu as tout pouvoir à l'intérieur de la tour et tu veux nous le prouver? Je suis bien aise de l'entendre. Alors je te prie d'accéder à ma requête : ramène nous Glorfindel. Tout de suite, ici-même et en parfaire santé. En vie. Il est ... disparu entre les murs de Naernamarth. Sur TON territoire. Rends le nous je t'en supplie, même si c'est le seul voeu que tu nous accordes jamais!

Le chagrin mêlé à l'espoir donnait à sa voix une intensité poignante. Pour Shandra, pour tous, il devait avoir ce pouvoir là! Elyra serait capable de tout donner pour cela. Renoncer à la propriété de la tour si cela pouvait renforcer le pouvoir du génie.

*Par Eternité, exauce mon souhait!*

A peine Michael avait-il formulé sa requête que lits et fauteuils désirés apparaissaient, d'apparence si confortables que personne de normalement constitué n'aurait rechigné à y passer une journée entière.

Le lutin reporta ensuite toute son attention sur l'elfette, qui lui demandait quelque chose de nettement moins facile. Bès se frotta le menton, et répondit sur un ton songeur :

- Ramener Glorfindel ? Et bien, ce n'est pas aussi simple qu'on pourrait le croire. Il est mort ici, c'est vrai, mais son âme est très loin, maintenant, et son sacrifice était volontaire. Je ne peux pas le forcer à revenir : en revanche, je peux le contacter, et lui donner le choix, en me servant de l'empreinte qu'a laissé sa mort ici.
S'il accepte de revenir parmi nous, la puissance du Naërnamarth lui en donnera l'occasion.

Sans attendre davantage, le génie fit apparaître une sorte de boule translucide entre ses mains, qu'il se mit à contempler avec un air absorbé.
Le silence s'était fait dans la pièce, tandis qu'une atmosphère pesante d'impatience et d'espoir s'installait. Après quelques instants, le lutin releva la tête, un large sourire fendant sa trogne d'une oreille à l'autre.

- Il accepte !

La boule se mit soudain à exsuder une lumière blanche si intense qu'elle en était presque insupportable, et se détacha des mains du génie pour aller flotter jusqu'au corps de Glorfindel. Alors qu'elle lévitait au dessus du cadavre, chacun put sentir la puissance de la tour se concentrer dans la boule, tel un muscle se bandant pour soutenir un effort particulièrement difficile. Des flux effroyables de mana parcouraient les murs de la tour, faisant tinter et vibrer les objets environnant, illuminant la pièce d'une lumière surnaturelle, insoutenable.

La vie sur Valinor était douce pour tous ses habitants, les fêtes étaient fréquentes et duraient plusieurs jours. Peu d'Elfes parmi ceux qui avaient connu la Lumière des Deux Arbres restaient encore sur les terres extérieures; la plupart des Noldor exilés étaient revenus jouir de la paix des Valar, et exerçaient maintenant leur esprit à des créations diverses et merveilleuses.

Le retour de Glorfindel avait été joyeux, bien qu'il laissât un goût amer à l'Elfe à cause de celle qu'il ne reverrait plus. Une fois les réjouissances passées, il avait trouvé une occupation pour ne pas sombrer dans de sinistres pensées.

L'art du combat, bien que n'étant jamais pratiqué par bellicisme, restait fort répandu parmi les Noldor, et le maniement des armes et des forces de la nature tenait une grande place dans l'éducation des plus jeunes. De par son expérience plus récente des combats réels, Glorfindel était naturellement devenu l'un des instructeurs les plus demandés. Il avait reconstitué la plupart des monstres du Lorndor pour l'entraînement de ses élèves, mais seuls ceux qu'il utilisait personnellement pouvaient encore porter des coups mortels.

Malgré cela, la nostalgie du Lorndor l'envahissait peu à peu, insidieusement, et lui apporta à nouveau de sombres pensées. Tout son être souhaitait retrouver sa bien-aimée, mais il ignorait s'il pourrait retourner sur Valinor s'il partait à nouveau...

Alors, quelque chose d'extraordinaire se produisit: il entendit Bès lui parler. Bès, le lutin maléfique de la tour où il avait laissé son enveloppe terrestre... Impossible d'oublier une voix aussi désagréable. Bès lui parla, et lui apprit bien des choses.

- Un... Nom de nom! Il faut que j'y retourne, tu entends, je dois rentrer!

- C'est exactement ce que je suis venu te proposer, Noldor...

- Mais comment...

Glorfindel n'eut pas le temps de terminer sa question; un halo de lumière l'entoura, et il vit tout le doux pays de Valinor défiler à une vitesse fantastique, les monts Pelori et l'île de Tol Eressëa et la Mer Extérieure et les immenses falaises du Lorndor...

Son corps était encore froid, et la sensation du retour fut particulièrement désagréable. Il mit un certain temps avant de recommencer à entendre et à voir autour de lui; quant à se lever...

- OOouuuille! Bon, ça, on verra plus tard. C'est pas que ça fait mal, mais c'est quand même... particulier. Si vous essayez un jour...

Shandra s'était mordu la lèvre inférieure en entendant la requête d'Elyra.
Comment pouvait-elle demander une chose pareille ? C'était presque cruel. Parce que ce n'était pas possible.
Comment un lutin aurait-il...

- Il accepte !

L'elfe crut à un mauvais tour de ses oreilles. Et puis...

Elle resta un moment le souffle coupé, avant de brusquement quitter le bras de Michael et de fondre sur le... revenant.
Même si Glorfindel avait tenté de se lever, la chose lui serait soudain devenue impossible : Shandra avait bondi sur lui, le plaquant au sol comme un chat sauvage. Pour tout dire, elle avait la mine d'une elfette qui rêve d'assassiner (ou de ré-assassiner) quelqu'un.

- Espèce de... de... d'abruti ! Triple idiot !

Chaque gracieux épithète était souligné d'un coup de poing dans les côtes du Noldor.

Il fallut encore quelques pages de vocabulaire avant que Shandra ne s'estime quitte pour une bonne partie de ce qu'elle avait pu ressentir au court des dernières heures.
Enfin elle se remit sur pied et recula jusqu'à heurter le bord d'un fauteuil où elle se laissa tomber, plus affalée qu'assise.

Elle continua à fixer Glorfindel, haletante, puis leva soudain une main pour réprimer un début de rire nerveux.

- Vraiment, je...

L'elfe essuya rageusement les larmes qui s'obstinaient à lui monter au yeux.

- Oh, j'espère seulement que l'héroïsme stupide n'est pas une tare héréditaire !