Forum Heroes' Chronicles

Qu’il était mignon.

- Mais qu’avez-vous tous avec la couleur de mes yeux ? murmura-t-elle

Symbelmyne aussi avait été attiré par la couleur de ses yeux. Elle soupira, elle était d’ailleurs entrain de se demander si elle avait déjà les yeux violets avant…



- Merci, lui répondit-elle en déposant un baiser sur son épaule blessée



- Froid ? Non… Enfin, disons que personnellement je ne le crains pas… Après il y a toujours un moyen de se réchauffer… dit-elle pleine de sous-entendu, un sourire coquin sur les lèvres

Curieusement l'allusion transparente de Saarielle parut refroidir Seyd bien plus que la température de l'eau.
En effet, le fringant voleur venait de se rappeler certaine mésaventure avec une héritière fort entreprenante dont les mensurations étaient aussi belles que la fortune.

Le problème, avec les filles de caractère qui savent précisément ce qu'elles veulent et sont prêtes à tout pour l'obtenir, c'est que quand c'est vous qu'elles veulent, eh bien... il est encore plus facile d'échapper à une armée de créanciers gobelins - et les dieux savent si un créancier gobelin est tenace, pourtant !

Or Seyd était du genre... folâtre.
En fait, c'était carrément une fichue girouette qui pointait dans n'importe quelle direction, sauf bien sûr celle du vent. Difficile de résumer plus simplement son caractère.

Il n'y avait que peu de choses capables de lui coller la frousse : mourir, tomber sur sa demi-soeur en pétard (ce qui revenait à la même chose que mourir, mais avec l'option "dans d'atroces souffrances" en prime), voir sa demi-soeur épouser un elfe noldor, être poursuivi par un grunt en mal d'amour, le mariage, et toutes les formes d'attachement en général.

Avec Saarielle, la situation évoluait trop bien.
Rien d'étonnant, donc, à ce que le drow choisisse soudain de jouer les imbéciles :
- Un autre moyen de se réchauffer ? Ah... en se rhabillant ?

On entendait au loin quelques éternuement et autre toussotements. Quand la porte s'ouvrit, dans un fracas infernale, elle laissa apparaitre un Troll, assez âgé tout de même, tenant dans sa main une masse presque aussi grosse que lui. Il s'approcha du bar et sa masse vint percuter le pied d'une table. Cette dernière se casa et s'effondra sur le sol.

- Euh ... Désolé vraiment ! Les armes sont elles interdites ici ?

Saarielle sentit le drow se raidir légèrement :



Saarielle le repoussa légèrement et sortit de l’eau :

- Qui a dit que je voulais m’attacher ? lui dit-elle en se mettant en face de lui le ton légèrement froid, je peux deviner ce que tu es, tu ne t’attaches à rien, après tout tu es un voleur. Je pourrais te comparer à un chat sauvage, tu ne t’attache, que pour le moment, à celui qui te donne à manger.. Et encore… Enfin… son ton s’adoucit, je ne doute pas que celles qui sont tombées sous ton charme doivent s’en mordre les doigts… Celles surtout qui ont pu croire qu’elles pourraient « t’attacher »…
Après si tu ne veux pas d’une femme qui ne demande rien… A part peut entre de temps en temps faire une sortie nocturne avec toi, et encore je n’en ferais pas un fromage si tu me dis non. Pourtant un chat cela peut entre pratique des fois ou même une femme…

Sous-entendant bien sur que la demoiselle savait très bien distraire un homme et puis elle avait quelques pouvoirs cachés.
Elle vint s’asseoir sur le bord de la baignoire prés de Seyd, le regardant dans les yeux :

- Et puis se refuser à une demoiselle alors que tu l’invite à un moment d’intimité, c’est tout de même se mettre en danger…

Un sourire carnassier vint s’afficher sur ses lèvres et l’espace d’un instant ses yeux devinrent dorés :

- … Tu ne trouves pas ?

"Oh, bouzique !"

Penché en arrière autant que le bord de la baignoire le permettait, Seyd s'empressa d'afficher un sourire penaud.

Décidément, il aurait toujours des problèmes de type "danger de mort" avec les brunes aux yeux dorés...

- Ecoute, heu...

Il se creusa la tête à toute vitesse, cherchant désespérément la réplique adaptée, avec l'impression un peu dérangeante d'être un joueur qui tente de désamorcer une balle de sproatchball prête à exploser.

- ... heu...

De toute évidence, son ingénieux cerveau restait bloqué sur la cinquième lettre de l'alphabet.

- En fait, heu...

Ne restait plus qu'une seule solution.

Seyd se redressa et glissa une main derrière la nuque de Saarielle pour l'attirer vers lui.
S'ensuivit le grand classique "baiser sensuel et interminable 100% romantique garanti charisme +50".

Le voleur mit ensuite un genou au sol, dans la plus pure tradition chevaleresque, si ce n'est qu'il ne portait strictement rien sur lui et qu'il se trouvait dans une baignoire.
Laissant de côté ces petits détails sans importance au vu de l'urgence de la situation, il prit les mains de Saarielle entre les siennes.

- Je sais que je ne suis pas parfait, loin s'en faut... Mais... Là, je me suis vraiment comporté comme le dernier des imbéciles. Je te demande pardon.

Saarielle fut surprise par le baiser mais se laissa faire. Ses yeux redevinrent violet. Elle leva tout de même un sourcil quand Seyd se mit un genou « à terre » et lui prit les mains.



Un ange passa puis Saarielle explosa de rire :

- Pardon… Ce n’est pas toi… C’est … C’est la situation…

Après quelques minutes, la demoiselle finit par reprendre son calme et son sérieux :

- Tu mériterais que je te morde, lui dit-elle en le poussant, ce qui eu pour effet de l’obliger à se rasseoir normalement.

Elle en profita pour lui mettre la tête sous l’eau. Saarielle s’amusait mais elle commençait tout de même à se dire que l’eau ne devait plus être très chaude :

- Tu n’as pas froid ? On pourrait peut être s’installer devant le feu de cheminée pour se réchauffer, quand dis-tu ?

- Devant un feu de cheminée, alanguis sur une peau de grizzli ? Ma foi, il y a des programmes plus désagréables...

Seyd s'ébroua.
Les mèches détrempées qui lui tombaient sur le bout du nez lui donnaient l'allure d'un gamin trop vite poussé en graine. Déjà qu'en temps normal il était difficile de lui donner un âge précis entre un siècle et vingt ans -c'était un problème récurrent tant avec les elfes qu'avec leurs cousins drows-, là il aurait tout aussi bien pu avoir la quinzaine selon les critères humains.

- A dire vrai...

Il quitta le bain qui, de fait, était froid depuis un moment, et se passa une main dans les cheveux d'un air dégagé, les yeux pétillants d'espièglerie.

- ... j'aurais presque envie d'oublier les plus élémentaires notions de galanterie si la punition devait consister en une morsure de ces jolies dents blanches.

Décidément, il avait le chic pour tomber sur des demoiselles qui le trouvaient "à croquer", au sens propre comme au figuré...

A quelques pas de la taverne, une perturbation lumineuse apparut. En plein soleil elle était presque invisible, mais un observateur attentif aurait eu l'impression de voir un mur d'eau transparent à travers lequel on aurait jeté un cailloux. Au milieu des rides ainsi créées un tunnel bleu azur s'ouvrit d'où lequel un homme finit par s'extraire. Il avait les cheveux roux en désordre, qui descendait jusqu'au cou. Il avait une carrure humaine, mais les muscles déliés et la stature d'un elfe, malgré cela, ses oreilles rondes indiquait son appartenance à la race humaine. Sa peau était plus blanche que celle des humain de Lornor, comme si sa peau n'avait jamais vu le soleil. Sa figure était jeune, il sortait de l'adolescence, mais son attitude contrastait avec cela, comme s'il avait vu bien plus d'hiver que n'importe qui en ce monde. Ses yeux étaient d'un vert surprenant, mais leur forme était celle des rapaces. Il était vêtu d'une cotte de cuir bleu, prolongé aux épaules par des mailles de fer, de la même couleur que le cuir, qui descendait jusqu'au coude. Sa cotte était prolongée par des jambières de la même couleur, ses bottes étaient tellement poussiéreuses rendant la couleur indéfinissable. Il émanait de lui une impression de force, d'intelligence, mais aussi de mélancolie.
Il se tourna vers le tunnel bleuté et vit une main surgir, lui tendant un pendentif composé d'une sphère transparente sur laquelle était gravée cinq symboles, un arbre, un soleil, une goutte d'eau, un crane et une flamme. A l'intérieur, douze sphères de différente couleurs tournoyaient selon un schéma indéfinissable. L'humain fit un signe de tête et la main rentra dans le tunnel qui se referma petit à petit. L'humain marcha vers la taverne et poussa la porte. Le garde de service vit son épée courte, s'approcha de lui et dit d'une voix monocorde :
_Veuillez déposer toute arme ou objet dangereux, sachez également que tout usage de magie dans un but offensif est rigoureusement interdit.
L'humain hésita un instant puis dégaina son épée et la tendis au garde. Celui-ci s'apprêtait à revenir au poste de garde quand l'humain dit :
_Stop !
La voix était douce, mais tellement empreint d'autorité que le garde s'arrêta aussitôt. Dans un geste lent, l'humain passa ses mains dans ses cheveux et en ressortit quatre couteaux dont la lame semblait être une flamme. Puis il sortit, dissimulé dans sa ceinture, neuf couteaux dont la garde simulait une tête d'hydre. il passa ensuite trois fois les mains dans son dos, ramenant sept couteaux en forme de plume à chaque passage. Il sembla enlever la poussière de ses jambières et ramena deux couteaux droits, sans ornement. Il frappa enfin dans ses mains et donna aux gardes les huit couteaux dont la garde était en forme d'aile qui venait d'apparaître.

Cette avalanche de bruits métalliques avaient tourné l'attention de la taverne entière vers lui. Il se dirigea vers le comptoir et commanda un cruchon d'eau-de-vie de prune. Il se tourna vers le reste de la taverne, s'accoudant au comptoir et examina la salle.

- Que… Quoi ???

Elle secoua la tête, se demandant jusqu’où le sieur serait capable d’aller… Pourtant demander à un vampire de le mordre… cela peut être dangereux

- Sais-tu au moins à qui tu demandes cela ? lui demanda-t-elle, t’où en l’emmenant et en s’installant au coin du feu.

Saarielle se mit derrière le drow et se mit à le coiffer du bout des doigts, attendant sa réponse.

Le drow s'étira à la chaleur de la flambée.

- Si je sais à qui je le demande ? Oh... à une magnifique créature qui, de temps à autre, se lèche la patte pour pouvoir se nettoyer les oreilles, pourquoi cette question ?

Hilare, le chenapan se mordit la langue pour contenir son rire.

- Non, plus sérieusement -oui, ça peut m'arriver de parler sérieusement, si si... enfin... presque sérieusement -, même si ma soeur semble considérer que j'ai l'âge mental d'un gruntinet en layette, je pense avoir assez de jugeote pour deviner qui se trouve dans la même baignoire que moi. Voyons...

Il leva un doigt, avec ce fameux air pensif qui, selon certaines mi(di)nettes, lui allait si bien.

- Voici donc une demoiselle -tout à fait délicieuse- qui me dit avoir "dormi pendant quelques années" avant d'avoir l'ineffable joie de me rencontrer (hem hem).

Un deuxième doigt vint tenir compagnie au premier.

- D'autre part, la demoiselle en question est capable de rester sans broncher dans un bain qui est assez chaud pour enrhumer un morsouaf des neiges. Ensuite, après d'obscures allusions à un danger tout aussi obscur, la même demoiselle menace de me mordre. Je sais que j'ai une furieuse tendance à attiser l'appétit des dames, mais quand même !

Seyd considéra ses trois doigts avec une moue dubitative.

- Et puis...

Il lâcha un soupir et effleura la gorge de Saarielle.

- ... je sais très bien quand le coeur de celle que j'embrasse reste silencieux et immobile dans sa poitrine.

L'humain continuait de boire carafe sur carafe, tout en examina les différent clients présent. Il n'avait repéré que deux personnes qui avaient l'air intéressantes, un troll qui refusait de se séparer de sa massue et une elfe, qui devait avoir plus de vingt ans (l'âge est assez difficile à évaluer chez les elfes) qui venait de descendre de l'étage et s'était assise au comptoir. L'esprit de l'humain était clair, mais les doses d'alcool ingurgités (le tavernier était presque en rupture de stock d'eau de vie) avaient remplis leur office, puisqu'il ne se souvenait plus de ce qu'il voulait oublier. Se décidant à agir, il vida la cruche qu'il tenait, en pris une autre, amadoua le tavernier en laissant tomber sur le comptoir bien plus de pièce qu'il n'en fallait pour payer ses consommations puis s'approcha de l'elfe. Les cours d'étiquète de son enfance (qui remontait à loin) lui revinrent en mémoire et il espérait que celle de Lorndor ne différait que très peu. Il s'adressa à la femme de sa voix douce.

_Bonjour, ses yeux bougèrent rapidement en examinant les mains de l'elfe puis revinrent sur ses yeux, madame, mon nom est, il eut un instant d'hésitation imperceptible, Météaur, puis-je avoir l'honneur de connaître le vôtre ?

Tout en parlant, ses yeux avaient changés de forme, prenant celle des yeux d'un félin et son médaillon avait brillé d'une imperceptible lueur. Puis s'apercevant que l'elfe ne buvait rien il ajouta :

_Puis-je également me permettre de vous commander quelque chose ?

Malgré ce qu'il avait bu, l'elfe nota que son haleine ne comportait pas une once de vapeur d'alcool.

La jolie elfette jeta un coup d'oeil au nouvel arrivant, elle ne savait que répondre. Elle avait eu comme l'impression qu'il avait regardé son alliance, et la désagréable sensation qu'il était quand même en train de la draguer. Elle ouvrit alors la bouche et lui répondit:

- Je m'appelle Dorannor, et , non merci, je n'ai pas soif, de "bon matin"

Météaur ne comprenait pas, malgré ses paroles aimables l'elfe semblait sur la défensive, presque choquée par ses paroles, l'avait-il offensé ? Il faillit lui demander, mais dans certaines contrées, demande le pourquoi de l'offense était pire que l'offense elle-même. En désespoir de cause, Météaur tenta de se rappeler les cours de maître Grisou, écartant rapidement les cours sur la place des fourchettes et des cuiller, il repassa les phrases marquantes des cours sur le monde
« toujours s'adresser poliment a quelqu'un, même si cette personne vous a offensé »
« parler aux inférieurs comme s'ils sont vos égaux vous donne presque toujours leur soutien »
Non, ces phrases n'avaient aucune utilité dans ce contexte, il continua de dérouler le fils de sa mémoire pour arriver à :
« Une femme mariée est toujours sur la défensive si son mari n'est pas à son côté, je parle des femmes fidèles bien entendu, pour les courtiser ... » Tient, cette phrase ne faisait pas partie des cours, c'était plutôt une de celle qui l'avait entendu en écoutant aux portes du bureau de son père. Même si elle n'était pas adaptée, elle lui fournissait les réponses à ses problèmes. Mais cela lui en posait un nouveau, qui lui semblait insoluble. Sa réflexion avait durée plusieurs secondes et il n'avait pas touché à son cruchon, les dernières infimes vapeurs d'alcool disparurent, lui donnant accès à toute sa mémoire, faisant également revenir sa mélancolie. Malgré cela, il avait trouvé la solution à son problème. Son cruchon lui était maintenant inutile, il aurait fallu une quantité vingt fois plus grande pour commencer à oublier cela.
Poussant le cruchon vers Dorannor, il lui demanda :
_Pouvez vous regardez ceci s'il vous plait ?
Quand elle posa les yeux sur la carafe, celle-ci s'enflamma, non c'était inexact, seul l'alcool s'était enflammé, Dorannor jeta un coup d'oeil a Météaur, il avait la main près de son médaillon, qui jetait une lueur rouge, à l'intérieur une sphère rouge brillait également. La sphère rouge s'éteignit au profit d'une sphère blanche et Météaur lui fit signe de regarder à nouveau le cruchon, dans les flammes, on pouvait a présent la voir, exactement représentée. L'image, d'abord immobile commença à bouger, la Dorannor de l'image semblait rajeunir, devenir une enfant, puis un bébé, puis un foetus. L'image eut un sursaut et l'on revit Dorannor adulte, mais cette fois, son ventre semble indiquer une grossesse. L'image accéléra, semblant s'éloigner petit à petit tandis que la seconde Dorannor rajeunissait. Quand elle fut devenue une enfant, l'image recula encore, montrant Lorndor dans son entier, puis recula encore, montrant une planète, puis elle recula montrant l'univers entier puis elle parut trembler et revint à la planète, mais quand elle revint à sa surface, la géographie était très différente de Lorndor. Quand l'image fut à la surface, on voyait une femme, très belle. Un homme apparut dans l'image et Dorannor fut surprise de reconnaître Météaur. Dans les flammes le couple s'embrassa, mais soudain la femme se détacha de Météaur, les flammes la consumèrent et le Météaur de l'image tomba a genoux, son désespoir presque visible. Puis brusquement les flammes s'éteignirent, l'eau de vie avait été a moitié consumée
_Vous venez de voir l'histoire d'amour d'Atlaïr et d'Arilia, ils sont morts tous deux, Atlaïr n'ayant pas surmonté la mort d'Arilia.
Dit Météaur .Barman, deux Timbales de Nectar au Lys blanc s'il vous plait
Dorannor regarda Météaur, elle avait spécifié ne pas vouloir boire. Feignant d'être étonné Météaur demanda :
_Aurais-je dis que c'était pour vous ?

- Ah? pardonnez moi, j'avais cru comprendre. Pour ce qui est de l'histoire d'Atlaïr et d'Arilia, en quoi cela me concerne-t-il? je ne vois pas le rapport