La Grande Croisade
( [HRP] Modérateurs, pardonnez les couleurs, leur usage demeure limité! [/HRP] )
Adaramance de Tenerfas avait convoqué des chefs et officiers de clans alliés et neutres ainsi que des diplomates de clans ennemis. Une grande assemblée hétéroclite se pressait dans une basilique délabrée, siège antique d'un pouvoir aujourd'hui disparu, pour écouter le discours de ce mort-vivant. De sa chaire, tel un prédicateur du clan des templiers, il exhortait ces seigneurs du Lorndor.
Adaramance : Vous mes amis, adresse un regard pour la confédération hordique et chaotique, mais également vous mes ennemis, son visage livre une expression de dégout aux envoyés de nemesis, vous nobles seigneurs, salue les princes mort-vivants de la crypte, et vous qui l'êtes moins, interpelle d'un geste condescendant les vavasseurs bouseux et bruyants du clan anges, vous les puissants, exécute un petit mouvement de la tête par respect pour le clan Stomy, et vous les humbles, toise les soldats des Légions Vengeresses de Lordnor avec mépris, vous les fortunés, les nains portent tous leurs mains à leurs bourses, comme inquiets de les voir dérober, et vous les mendiants, Mansouri et ses amis secouent leurs loques à la vue de tous, vous les pieux, les templiers frappent leur poitrine en signe de repentance, et vous les impies, la secte des magiciens fous pense au prochain sacrifice pour Dark Mogwaï.
Après quelques minutes et avoir cité l'ensemble des clans, factions, castes et religions du Lorndor, Adaramance reprend.
Adaramance, couvrant l'assemblée de sa main, à part : Vous tous qui êtes en mon pouvoir...
Adaramance, tout haut : Vous tous, créatures de toutes sortes, qui peuplez Lorndor et qui vivez dans la crainte de la guerre, de la famine, de la peste et de la mort, en ce jour vous quitterez vos chaines de servitude car vous entendrez le prêche de la Croisade, ecoutez bien car il traduit la volonté des Dieux célestes et infernaux. Ils vous conduisirent à cette enveloppe de chairs éternelles, et reconnurent en moi, un de leurs frères. Dans leur omniscience, ils n'ignorent nullement que le verbe s'exprime par ma bouche; et par ma bouche, vous connaitrez leur volonté. Entendez donc car tous ceux qui se détourneront sont destinés au néant et souffriront de ce danger que nous devons combattre. La gangrène gagne le Lordnor...
On entend l'estaffette souffler "Lorndor".
Adaramance : ... Enfin le Lorndor. Vous la touchez de vos mains, chaque jour, vous goûtez à son arôme de trahison, elle exhale son odeur rance sous votre nez, vous écoutez ses paroles mensongères et ses faux-témoignages. Elle évolue sous vos yeux et vous la laissez libre. Qu'attendez-vous? Faut-il attendre qu'elle vous ait en son pouvoir pour que vous sentiez le péril. Celle-ci a pris forme en notre sein, et c'est notre sein qu'il faudra assainir, c'est de notre sein qu'il faudra l'extirper, la chasser, l'exterminer. Pourtant vous connaissez sa forme hideuse, cette forme grotesque et animale. Des bêtes immondes foulent notre sol, disciples et apôtres de ce chancre, ils sèment l'ivraie et l'arrosent du sang de vos frères pour faire pousser cette mauvaise herbe. A chaque moisson, leurs rangs grossissent et bientôt, ces bêtes nous submergeront par leur nombre.
Les nemesis font une grimace en regardant les mort-vivants installés à leurs cotés.
Adaramance : Ces bêtes velues arborent le pelage, signe d'appartenance à cette engeance infâme."
Une main se lève dans l'assemblée, il s'agit d'un elfe.
L'elfe, naïvement : Les ours?
Adaramance attrape une hache de lancer que lui tend l'estafette et l'envoie fendre le crâne de la créature pathétique.
Adaramance, reprenant, excité par son acte sanglant : Dans un désir de puissance, les médiocres sacrifient et vouent un culte aux apôtres de ce fléau. Aussi séduisante soit la perspective d'obtenir la force qu'offre l'appartenance à cette meute de chiens, n'oubliez pas votre honneur, n'oubliez pas vos anciens combats, reflets de votre superbe et de votre orgueil. Renoncerez-vous à la fierté qui étreint chaque héros, même le plus humble de Lorndor, pour recourir à la bestialité? Personne ne l'accepterait, non aucun d'entre-vous ne pourrait céder, ni le plus retors, ni le plus couard. Une lumière flamboit dans la nuit, elle s'est levée à l'est. Elle guidera cette croisade. N'acceptez plus de cotoyer les loups-garou, la nuit témoignera de leur anéantissement total quand Lorndor aura été de nouveau bouleversé et que nos gloires seront depuis longtemps oubliées, et elle se souviendra de cette lumière, ce flambeau qui précèdera la croisade et embrasera le corps de ces abominations aux crocs acérés.
Adaramance se laisse gagner par la démence; sur ce constat, l'estafette lui amene ses pillules. Adaramance se saisit par mégarde d'une pillule bleue et l'avale.
L'estafette : Seigneur, vous avez pris une pillule bleue...
Adaramance, pour l'estafette : Je n'en connais pas l'effet, mais tant pis, je dois continuer.
Adaramance, d'une voix saccadée : Une unique chance s'offre à vous de participer à la vraie Croisade, la seule guerre où la justesse de vos actes et de vos combats sont assurées. Livrez-vous à toutes sortes d'exactions à l'encontre de vos ennemis et des loups-garou, si c'est au nom de la croisade, vous serez pardonnés de toutes vos fautes et péchés...
Adaramance, vacillant : Je me sens troublé tout à coup, excusez-moi. Mon estafette sait de quoi il est question, elle continuera le prêche à ma place.
Adaramance disparait, l'estafette le remplace au sommet de la chaire.
L'estafette : Ce que disait mon Seigneur et maître, c'est que dans cette guerre, nous ne pouvons nous permettre de fléchir. Chaque nuit, ces créatures pullulent dans nos royaumes, imaginez la multitude qu'elles sont au dehors. Dans cette croisade que mon maître préconise -
On entend le crie d'une femme apeurée dans le fond de l'édifice.
L'estafette, perplexe : ... Mon maitre préconise l'anéantissement total des loups-garou. C'est pourquoi il a établit des règles à appliquer pour que la croisade soit efficace et ne soit pas détournée de son but premier. Tout clan possèdant des loups-garou dans ses rangs devra les signaler aux autres clans et croisés pour qu'ils puissent être nettoyés de cette gangrène. Tous les clans qui renonceraient à livrer ces horreurs seront déclarés ennemis de la croisade et attaqués jusqu'à ce que la vermine soit brulée. Les sanctions à l'encontre de ces clans iront jusqu'à la destruction des castels. Tous les clans de loups-garou seront anéantis et leurs membres devront faire acte de pénitence. Les loups-garou solitaires seront traqués et mis sur des bûchers. Tout clan montrant son amitié pour ces animaux sera regardé avec suspicion et ne pourra faire parti de la croisade. Par ailleurs, si l'un des croisés, contaminé par le chancre de l'orgueil, rechigne les valeurs de la marche sainte, il se verra éxécuté sans sommation; nous ne pouvons tolérer un traître dans nos propres rangs.
On entend un "à l'aide". Une humaine s'enfuit en courant.
Adaramance, sourire vicieux et lubrique, la langue pendante, crie : Ces pillules bleues ont un effet étrange. Mais reviens, d'autres ont déja apprécié !
Une mort-vivante assomme Adaramance au passage et s'avance devant l'assemblée.
Lys Noir : Cette race bâtarde ne foulera guère plus longtemps le sol du Lorndor, elle ne doit pas subsister encore davantage. Ces animaux que certains pensent colossaux ne sont en réalité que le fruit souffreteux d'une union non moins veule: cocasses sont les pleutres qui n'osent seulement les regarder, craignant de finir entre des crocs qui s'émoussent au moindre bout de chair arraché. Pourtant, cette chétive aberration doit être arrêter dès maintenant, non pas qu'elle représente un réel danger, mais une engeance si faible et répugnante ne mérite simplement pas d'exister sur une terre encore parsemée de grands et de puissants.
Adaramance se réveille, renvoie l'estafette et prend de nouveau place sur la chaire, mirant la grâcieuse figure devant lui captiver l'auditoire qui devait être sien.
Adaramance, renfrogné mais charmé à voix basse : Damnées pillules azurées... Oratrice, séduis par tes paroles cette assemblée, comme je le suis.
Lys Noir, enjouée : Tous nos frères félons, corrompus par les vices sans charmes ni courtoisie aucune de la puissance affable, doivent recevoir l'absolution par le sang, par leur propre sang. Libèrons nos aïeux et nos fils de cette peste qui, alors que vient la Nuit, les rabaisse à devenir chien, les gratifiant ainsi de la même dignité qu'un adultèrin inférieur et avili peut avoir. Rendrez-vous grâce aux divins lorsque sous vos yeux votre famille, votre mentor et votre amante deviendront bêtes écervelées? Remercieriez-vous le sort de devoir abattre l'ami loyal devenu cabot haineux? Compagnons de toujours, ennemis indécis, épurons notre monde de l'infection gangreneuse.
La croisade est ouverte.
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