Apprenant que les alliés avaient décidé de quitter le champ de bataille, Alainglandu se remémora les principaux évènements de cette guerre : la chute rapide de son palais, au prix de multiples morts adversaires, puis la chevauchée dans les plaines à la poursuite des hordeux qui périssaient nombreux sous nos coups. Finalement ils avaient réussi à fortifier leurs positions à quelques lieux de leurs palais.
C’est ici qu’avait commencé la guerre des tranchées. Des deux côtés, les blessés affluaient, et souvent mouraient faute de soins rapides. Les troupes alliées progressaient lentement, gagnant chèrement chaque mètre de terrain, se rapprochant toujours un peu plus des donjons hordeux qui brillaient au loin.
Las d’une telle immobilité, les alliés avaient décidé d’une action spectaculaire pour mettre rapidement fin à cette guerre, en prouvant ainsi aux hordeux combien il est simple de faire tomber un palais. Comme un seul homme, ils percèrent les lignes de défenses ennemies, courant sans se retourner vers Naglimur, la forteresse Norns.
Regroupant puissants magiciens et vaillants guerriers, les premiers contingents se jetèrent de toutes leurs forces contre cette citadelle. L’assaut était à peine lancé lorsque celle-ci s’écroula : seule une partie des troupes alliées avait eu le temps de participer à cette charge. Cette victoire avait coûté la vie de bien des braves, tombés sous les coups des ennemis qui profitaient des blessures infligées par les archers défendant ce palais.
Mais nous étions venus très rapidement à bout de cette bâtisse, et c’est ce qui importait. Nous avions prouvé à nos adversaires notre valeur au combat, ceux-ci savaient maintenant que l’on ne nous attaquait pas impunément, et que chaque coup porté impliquait une vengeance. Faire tomber ce palais avait été la preuve que la pierre n’est rien, qu’elle est facilement friable et qu’elle ne laisse pas de traces. Seul le sang qui imbibait ces terres allait marquer les esprits et les livres d’histoires.
Alors que les troupes s’endormaient peu à peu sur les ruines fumantes, les officiers eux se réunissaient. La guerre était finie. Dans la tente abritant le quartier général, les officiers des différents clans alliés s’étaient réunis. Le palais Norns était tombé, les ennemis avaient été dépouillés de leurs rares biens et artefacts, leurs armures avaient cédé sous les coups, leurs bourses avaient été pillées : il était inutile de poursuivre ces combats.
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