Forum Heroes' Chronicles

Privé du soutien de sa demi-soeur, Seyd s'affala sur le perron. Il se trouvait bien là et donc resta allongé, le cerveau embrumé, l'oeil dans le vague.

- Oooh... La prochaine fois, ce sera du poison que je verserai dans ton verre ! On verra bien si tu arrives à me le faire partager après, Mick...

Satisfait par cette menace bafouillée à grand peine, le voleur se disposa à faire un somme, se fichant éperduement d'être presque en travers du seuil.
Dans l'état où il était, cela lui semblait une couche fort moelleuse, fraîche, aérée, et qui plus est sans les cafards qui avaient la détestable habitude de loger dans les paillasses des auberges de deuxième catégorie. En prime, c'était gratuit. Que demander de plus ?

Mais une vision incongrue le réveilla tout à fait.

- Une elfe et une morte-vivante... dans le plus simple appareil ?! Bigre, je suis ivre à un de ces points pour avoir une hallucination pareille... Ou alors je suis mort, et je suis au paradis des voleurs.

Une nouvelle série de feuillages et effeuillages retint toute son attention. Une furieuse envie de rire lui causait des crampes d'estomac supplémentaires dont ils se serait bien passé, et raviva sa migraine qu'il aurait bien passée à quelqu'un d'autre.

Il tourna la tête de l'autre côté avec de laborieuses grimaces.

- Mais...

Ce qu'il vit le dégrisa complètement.

- Shandra ! Non !

Il battit le record de saut en longueur toutes catégories et lui bloqua le poignet au dessus de la tête.

[HRP] trop rapiiiide... -_- enfin, au moins, c'est agité[/i]

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La quatrième bouteille a la main, Earwen s'étonnait que les effets de cet alcool ne lui faisait... rien... elle se ravisa lorsqu'elle vit Elyra et son amie nues... Elle cligna des yeux en essayant de suivre l'agitation de l'auberge. De la musique entétante, des vents magiques, des Undead voulant se mettre au bucher, du bruit, des cris, des personnes dénudées a leur tour... Tout ce bousculait dans la tête de la pretresse déchue... Elle renifla le contenu de la bouteille... non, c'est bien ce qu'elle pensait... Elle essayait de se souler... a la citronnade. Elle jeta un regard noir au tavernier...

Soudain, un flash de lumière lui glaça le dos. Le reflet d'une dague. Dame Shandra sur son ami...

La pretresse se jeta dans le dos de la Drow et alors que son frère bloquait la main de sa soeur, Earwen glissa sa dague sacrificielle sous la gorge et s'assura de l'immobiliser.

Désolée, mais je n'aime pas vraiment ce type de sursaut démonique...

[HRP]Qu'est ce que je devrais dire, j'arrive au terme de mon post et je recois un message comme quoi il y a un nouveau post dans l'auberge ( pas grave en fait, j'avais pas trop de changements a faire )[/HRP]



Michael n'eut le temps de rien faire, une main se précipita sur sa gorge et le fit basculer en arriere, Shandra appuyant de tout son poids sur lui, le regardant avec un sourire mauvais. L'humain avait affronté de nombreuses fois celle qui l'écrasait, mais elle n'avait jamais eu cette expression. Et il avait déja vu cette expression sur le champ de bataille. Une dague sortit d'un pan du manteau qui le frolait et s'élanca vers lui, Michael essaya de se débattre ou de se défendre, mais l'attaque avait été trop brusque et de toute facon, la force de Shandra avait elle aussi changé, il n'était meme pas sur de pouvoir se dégager de l'emprise.

- Shandra ! Non !

De cette position assise, Michael vit juste un éclair noir passer au dessus de lui et bloquer la main tenant l'arme, un deuxieme passa, glissant une nouvelle lame sous la gorge de son agresseur, le probleme enserant sa gorge perdit sa poigne, momentanément distraite, mais encore suffisante pour l'étouffer. La suite fut plus une question de reflexes de survie que de réflexion. Le jeune homme décalla prestement la main de Shandra et, se retrouvant juste avec le poids de l'elfe sur lui, se releva brusquement en envoyant son crane a la rencontre de son homologue. Le choc lui donna l'opportunité de se dégager totalement sans faire bouger Seyd qui, si il avaait fait autrement, aurait laché la dague qui se serait planté sur lui et aussi, avait laissé un espace suffisant pour que la nouvelle dague n'entaille pas un cou de plus.
Michael se releva rapidement en se massant la gorge.

-Je crois que je n'ai jamais appris a parler aux femmes....
-Arrete de plaisanter !!

Michael se déplaca derriere la jeune femme qui était au centre de toute les attentions et sans prévenir lui assena un coup sec derriere la nuque tout en lui tenant la tete. Aussitot, cette "ange" ferma les yeus et Michael la fit basculer en arriere pour éviter l'autre dague. Il releva les yeus pour voir ses deux sauveurs, Seyd et Earwen si il se rapellait bien, deux elfes ( bon un noir d'accord )...Il faisait un peu tache la en fait, seul race sans particularités, mais ce n'était pas trop le souci.

-Earwen, je pense que c'est toi qui avais fait poussé les plantes pour tuer l'homme, attache la rapidement, la connaissant, elle va se réveiller dans moins d'une minute....

Le guerrier baissa légerement les yeus pour vérifier quelque chose, mais a son grand regret, la main de son amie continuait a trembler toute seule.

-Ah et merci a vous, je pense que j'aurais eu un joli trou si vos n'étiez pas intervenu....



[Oups, c'est votre avatar qui m' atrompé belle enfant^^']

[HRP]huhu... suis pas drow moi [/HRP]
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Lorsque l'aggressé réussi à se libéré avec agilité et a assomé son agresseur, il évoqua la capacité de la pretresse à manier les végétaux.

Pas de probleme, le parquet est un très bon bois.

Tout en disant cela, l'Elfe fit se mouvoir le bois en un siège pour soutenir la Drow puis de multitude de branches solides la maintinrent fermement sur ce siège.

Les âmes senssibles a la Magie sentirent un mana verdoyant en plus du mana élémentaire de Terre lorndorien. D'aillieur, les yeux de la pretresse en avaient pris les reflets

Voila qui devrait faire l'affaire.

<hrp>On n'était pas dehors, juste devant l'entrée, à la base ? ^^
Bah, on m'a portée à l'intérieur, alors </hrp>


En dépit de la douleur qui irradiait de sa nuque, Shandra s'appliqua à garder les yeux clos, le temps de reprendre totalement possession de ses moyens.
Une sourire en coin étira ses lèvres.

- "Faire l'affaire" ? Vraiment ?

Un craquement, un grésillement et une odeur de bois brûlé.
Les plus solides de ses entraves cédèrent et elle s'arracha à son siège d'une détente irrésistible. Elle s'immobilisa dans l'angle le plus éloigné, haletante.

Shandra vit que le chemin de la porte était bloqué, émit un sifflement de colère, tourna la tête d'un côté et de l'autre.
La seconde dague qu'elle portait toujours sur elle avait dû glisser à terre pendant son bref affrontement avec Michael. Ce constat lui arracha une exclamation rageuse.

Incapable de se concentrer suffisament pour user à nouveau de la magie, elle bondit dans les escaliers. Il y eut un bruit de course à l'étage, puis le claquement d'une porte.

[HRP]Le pire, c'est que j'y ai pensé en descendant manger. Je me suis juste rappelé que le bois sa cramait et je me susi dit que j'avais pas eu la meilleure idée du siecle XD[/HRP]



-kssss....

Il allait vraiment falloir qu'il arrive a reflechir avant de demander quelque chose. Il s'ébouriffa légerement les cheveux avant de sortir. Si elle voulait prendre encore la poudre d'escampette, c'était par les fenetres. Mais cela l'étonnerait plutot, connaissant Shandra elle ne se serait pas embarassé si elle avait eu la force pour défoncer le passage jusqu'a la plus proche sortie. Si elle ne l'a pas fait, c'était qu'elle était vraiment épuisé.

-Bon....Et maintenant je fais quoi ?

Il commenca d'abord a inspecter chaque fenetre de chambre en commencant par celle dans laquelle le prince noir et le musicien s'étaient réunis avant de continuer a avancer jusqu'a la chambre réservé de Shandra. Il hésita a grimper pour vérifier, mais se rappelant ce que un seul coup d'oeil dans ses quartiers avait donné, il prefera rester en bas, surtout que la ell était un peu plus violente que d'habitude.

-Oui je sais, je ne passe pas par la porte, je déteste les convenances, de toute facon je suis sur que je me serai pris une boule de feu. Mais blague a part j'aimerais bien te comprendre Shandra, ou qui que tu sois d'ailleurs. *préparation psychologique a un vent en croisant les doigts pour que se soit au moins la bonne chambre*

Feadin, au sein du cocon douillet qui lui enveloppait l'esprit, entendit plusieurs personnes s'adresser à lui. Pour lui faire des reproches semblait-il. Il les écouta... écouta le vent... toujours la brise. Cela ne devait donc pas avoir d'importance. Quoique l'une d'elle sembla le sommer de partir. Il en prit note. De toute façon, il obéirait à cet ordre à un moment ou à un autre, lorsque l'air s'emplirait de l'odeur du départ. C'est alors que l'un des beaux parleurs osa ce que peu avaient osé: un contact physique! Cela ne dura qu'un instant, mais il l'avait bien senti.
La brise s'agita, s'enfla. "Reste avec moi, disait-elle, ne laisse pas le souvenir remonter à la surface..." Mais il était trop tard... Il lui sembla la revoir, revivre de nouveau la rencontre, les brefs moments pasés, la séparation... et ce rire moqueur, cristallin, qui résonnait, résonnait tandis que le sang coulait.

- NON NON ET NON! VA-T-EN!

Il avait crié sans s'en rendre compte, dans le vide. Il se leva. Quelques larmes roulaient sur ses joues. Plongé dans le flot du passé, il n'entendait plus ce qui se passait autour de lui. Il marcha dans une direction au hasard, titubant comme un ivrogne, se prit les pieds dans quelque chose... et tomba. Sa tête s'écrasa dans les éclats d'un verre brisé par la rafale. Il se redressa, le souffle court et tenta de se calmer, d'entendre suffisamment longtemps pour s'orienter. La tâche était rendue d'autant plus ardue que l'odeur de son propre sang coulant sur son visage attisait le réalisme de ce qui était sûrement une hallucination. Il y parvint tout de même et, traversant la salle au nez et à la barbe de tous, il se précipita dehors. Après quelques mètres, il s'arrêta, leva la tête, et poussa un hurlement de bête sauvage, une plainte profonde, déchirante. Puis, ses jambes se dérobant sous lui, il s'assit, se mit la tête entre les genoux, passa ses bras autour et resta là, animé d'un léger mouvement de balancier, émettant parfois un petit bruit de gorge...

[édit][HRP]Bonjour, c'est le marionnettiste, vous allez bien? en raison d'un week-end chargé IRL, je vous confie Feadin les gens. Faites-en ce que vous voulez, il ne résistera même pas. Mais ne l'abîmez pas trop, hein? Allez salut![/HRP][/édit]

Thanos, voyant que sa femme était de nouveau vêtue convenablement (mieux encore ?) grâce au sortilège de Salia, replia ses ailes. Devant la nouvelle robe mettant beaucoup plus en valeur sa femme que l'ancienne, il ne pu s'empécher de sourire, emerveillé par sa beauté trop rarement dévoilée par de tels atours.

Lorsqu'elle commença à distribuer des baffes, manière qu'il ne lui connaissait pas, il se demanda si la robe de vamp influait sur son caractère autant que sur son charme...

Son attention fut ensuite attirée (à grand peine, ses yeux ayant curieusement du mal à lacher Elyra) par le manège du troubadour. Levant un sourcil, il se dirigea vers la sortie à sa suite, lorsqu'il entendi un hurlement de bête blessée. Il le retrouva prostré, assis dans l'herbe comme s'il était brusquement devenu plus fou qu'il n'était déjà.

Décidemment, ce ménestrel nous réserve bien des surprises...

Une fois enfermée dans sa chambre, Shandra se mit à tourner en rond comme un fauve en cage.
Elle avait l'oreille fine et entendit parfaitement Michael sous sa fenêtre. Adossée à la porte, l'elfe fut secouée d'un rire insensé.

- Qui je suis ? Mais quelle excellente question !

Elle passa la langue sur ses lèvres écumantes. Le rythme effréné de son coeur commençait à se calmer.

Shandra leva la main gauche au niveau de ses yeux et l'examina comme si elle la voyait pour la première fois. Doucement, elle commença à tirer sur son gant, les dents serrées.
Ce qu'il laissa apparaître la fit trembler de la tête aux pieds.
Depuis des mois, le mal hérité de son duel fasse au warde évoluait de façon insensible. Les taches sombres avaient cessé de remonter le long de son bras. Au lieu de ça, elles avaient poursuivi leur ouvrage de façon plus insideuse.
Mais là... Shandra étudia les ravages avec épouvante. Sa main n'était plus qu'une serre de chair morte.
Baumes, sortilèges, rien n'y avait fait.
Echec sur toute la ligne.
Elle remit son gant, même si le frottement du tissu était une torture insoutenable.

L'elfe glissa assise sur le sol.

- Je perds la tête... J'ai failli le tuer...

Lentement, elle reprit son apparence habituelle.

- Et si je n'ai pas massacré un membre du clan avant, ils me rejetteront lorsqu'ils se rendront compte de ce qui se passe, que cela deviendra trop visible. Il faut que ça s'arrête, que tout ça s'arrête !

Elle saisit la bandoulière de son sac posé sur le lit. Tout le contenu se renversa sur le plancher.
Shandra repoussa des liasses de parchemins pour saisir une fiole au fond de laquelle roulaient quelques gouttes d'un liquide presque noir. La nature menaçante de ce filtre était évidente pour quiconque ayant des notions d'alchimie. Le bouchon roula sous une crédence et le goulot de cristal tinta nerveusement contre les dents de l'elfe qui avait renversé la tête en arrière...

- Qu'est-ce que tu fais?

La question avait surpris Shandra, qui laissa échapper la fiole. Une main la rattrapa juste avant qu'elle n'explose au sol.

- Et tu... tu allais boire cette... chose?

Glorfindel, interloqué, observait le liquide noirâtre, maintenant agité de convulsions presque animales. Il fut rassuré par les traces noires le long de la fiole: elles s'arrêtaient avant le goulot, donc Shandra n'avait pas encore absorbé l'inquiétant liquide.

Baissant les yeux, Glorfindel vit enfin la main ravagée de sa compagne. Sans aucune répulsion, il la prit dans ses mains à lui, et ne sentit rien d'autre qu'une chose inerte et froide.

- Qu'est-ce que c'est que ça?

Il regardait Shandra, non pas d'un air accusateur, mais au contraire d'un air presque paternel, de celui avec lequel on regarde un enfant qui a trop longtemps caché une grosse bêtise...

Blême, Shandra détourna la tête.

- Tu es donc revenu. J'espérais que tu arriverais trop tard, murmura-t-elle avec lassitude.

Elle eut un mouvement de recul lorsque Glorfindel lui prit la main, et se mordit les lèvres.

- Je... j'aurais souhaité que tu n'aies pas à voir ça.

Sa voix s'étrangla.

Elle tenta désespérement de prendre le ton de la plaisanterie

- C'est juste un petit souvenir du warde déchu que nous avons renvoyé dans les profondeurs. Comme quoi, cette créature aura trouvé le moyen de gagner malgré tout.

Shandra regarda la fiole à présent posée sur le sol, leva les yeux vers Glorfindel, puis les baissa à nouveau.

- Ne me regarde pas... pas comme ça.

Michael avait entendu un bruit de remue ménage et une sorte de tintement qui ne l'avait pas inquiété outre mesure, mais a ce tintement venait de s'ajouter une voix qu'il n'avait pas reconnu. Sans reflechir il s'est hissé, s'aidant de la fenetre en dessous et était atteri sur le rebord, une main sur la poignée de sa lame.

-Shandra !!

Il ne se trouva qu'en face d'elle et de Glorfindel. Il ne le connaissait pas trop, mais savait du moins que ce n'était pas un ennemi meme si il se demandait ce qu'il faisait la. Inconsciemment, ses yeus fouillerent rapidement la piece, voyant le sac étalé, mais une autre chose capta toute l'attention et appela la partie du cerveau consciente. Une main noire, semblable a un arbre mort a la place des tremblements. Il se rendit aussi compte a ce moment qu'il éatait dans un équilibre tres précaire, Il se rapprocha rapidement pour regarder avec plus d'attention le plus gros des souçis actuel.

-Ben la compagnie du prince, d'Elyra et les autres ne te réussis pas vraiment. Permettez ?

Il s'asseya sur le lit en se frottant doucement le visage pour trier ses idées.

-Qu'est ce qui s'est passé pour que tu aies ce maléfice ?

Le jeune homme pensa que demander le rapport entre son attaque et la main était inutile, autant ne pas raviver des souvenirs non agréables. Dehors, quelqu'un hurla a la mort.

-On s'est donné le mot ce soir.

Earwen ouvrit la porte et reconnu de dos Sieur Glorfindel. Elle en fut rassurée. De plus, l'étrange aura de Shandra s'était apaisé. L'Elfe avait entendu une partie de la discusion

Un Warde? Qu'est ce donc?

Puis la pretresse se dit alors qu'elle était bien impolie de rentrer comme cela dans les affaires des autres... Elle haussa les épaules en se disant qu'après tout, elle n'avait plus rien a perdre si ce n'est l'Espoir...

Je m'excuse de cette intrusion mais une Elfe aussi Drow soit elle se transforme rarement en bête sanguinaire...

Elle se mordit les lèvres lorsqu'elle sentit son "feu interieur" bouillir une nouvelle fois... Elle l'avais presqu'oublié.

A l'entrée de Michael, Shandra tenta de cacher sa main. Trop tard.
Et l'arrivée d'Earwen la fit vaciller. Question discrétion, c'était raté.
Elle les fixa avec des yeux emplis de détresse.

- Je voudrais d'abord que vous me promettiez de garder ça pour vous. J'ai mes raisons.

Elle attendit jusqu'à ce qu'ils hochent la tête, puis se redressa. Avec des gestes nerveux, elle remit le gant qu'elle avait oublié d'agrafer et qui avait donc glissé au sol.
Une fois la dernière attache fixée, Shandra fit lentement jouer ses doigts. Elle surprit un échange de regards soucieux.

- Ca va aller, voulut-elle les rassurer avec un sourire incertain tout en cherchant le soutien d'un dossier de fauteuil.

Ses jambes flageolaient et l'obligèrent à s'asseoir.

- Pour faire simple, j'ai eu maille à partir avec une créature que certains appelleraient démon... La nature originelle des Wardes est plus complexe que cela. Enfin, peu importe. Plus d'explications vous ennuiraient sans doute vite. A bien y réfléchir, je pense qu'on pouvait considérer ce Warde là comme un démon. Et ça...

Elle se massa le poignet, comme pour essayer de le réchauffer.

- J'ai cru avoir détruit ce monstre mais il n'en était rien. J'ai aussi cru que l'insignifiante blessure que j'avais reçue à l'occasion de ce bref affrontement était sans importance. Je me fourvoyais encore. Voilà le résultat : son essence obscure me ronge comme une lèpre. Mon sang charrie ma mort. Il corrompt la chair... l'esprit commence à céder aussi, d'où ma réaction incontrôlée de tout à l'heure.

L'elfe eut un sourire douloureux.

- J'ai bien peur qu'il n'y ait pas de remède à ma portée dans l'immédiat.

Là, elle marqua une hésitation presque imperceptible, avant de reprendre d'un ton trop léger :

- Par chance, ce mal progresse lentement. Du moins, il progresse lentement tant que je limite ma pratique de la magie. Si je me montre assez prudente, j'aurai largement le temps de trouver une solution.

- Ce que je trouve surprenant, c'est qu'une blessure somme toute anodine te laisse une telle marque, alors que... Enfin, si quelqu'un devait garder des séquelles de cette rencontre, c'est plutôt moi, il me semble, non?

Glorfindel ne comprenait vraiment pas pourquoi le sort s'acharnait sur elle, et le laissait, lui, systématiquement indemne. Il aurait tant voulu pouvoir prendre sur lui un peu de son fardeau! Il avait l'impression de n'être parfois que le spectateur impuissant d'une histoire déjà écrite...

Et pourtant... À force d'y réfléchir, il finit par entrevoir un début de solution.

- Je me rappelle avoir lu quelques ouvrages de magie... Si, ça m'arrive! Bref, l'un d'entre eux parlait d'êtres quasi-inexistants, froids, dénués de sentiments, mais sans intentions agressives à priori. Cela correspond à peu près à la description d'un Warde, non? Du moins pour quelqu'un qui n'a aucune idée de leur rôle.

Plus il y pensait, plus il se disait qu'il tenait quelque chose d'intéressant.

- Il y était question de... de "résidus" qu'ils peuvent semer où bon leur semble. Des êtres à part entière, qui peuvent se mouvoir, mais qui ne peuvent faire aucun mal. Comme celui que nous avons combattu était corrompu par d'autres forces, il se peut qu'il ait acquis la capacité de créer des êtres malfaisants, et qu'il t'ait laissé un de ces résidus en te blessant...

Shandra écoutait, attentive. Elle regarda Glorfindel, avec une ironie presque méchante dans les yeux.

- Bien! Maintenant nous savons, ou au moins nous supposons savoir ce que j'ai. Et...?

- L'auteur du passage concluait ainsi: <<Ces êtres, quasi-transparents, minuscules, n'existent que pour et par leur créateur. Il les commande, et les fait vivre, quelle que soit la distance qui les sépare. Mais si leur créateur venait à s'éteindre, à disparaître définitivement, alors toutes ses créatures finiraient par s'éteindre elles aussi.>>

Glorfindel marqua un temps. Il hésitait à enchaîner tout de suite sur la conclusion logique de ce qu'il venait de dire, tant elle était horrible à formuler...

- Nous n'avons pas tué ce Warde. Nous avons vu d'autres Wardes l'encercler, et nous avons cru qu'ils l'avaient tué... Mais il n'est pas encore éteint. Nous devons le retrouver, où qu'il soit, et le... l'éteindre à tout jamais.

- "Où qu'il soit"... Voilà une bien belle formule pour parler de...

- Oui, il faudra y descendre. Nous irons. Et quand je dis "nous", ça veut dire que j'irai aussi. Je ne reviendrai pas là-dessus!