Inscrit le: Sam 10 Juin, 2006 16:31 Messages: 5
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Hakkai
Elfe
1°) Enfance et rébellion
Il fait si sombre et si froid. Depuis combien de temps suis-je enfermé ici ? Je ne sais pas, je ne sais plus, aussi loin que je ne me souvienne je ne connais que ces murs gris … C’est peut être mieux ainsi, je n’aime pas les autres. Et ils ne m’aiment pas, je les vois bien, leurs regards pleins de haine et leurs murmures dès qu’ils m’aperçoivent. Est-ce par ce que je suis différent ? Pourquoi ne suis-je pas comme ma mère ? Elle a l’air si douce avec les autres, si belle… Quelqu’un entre ! Je ne vois que cette main blanche qui me tire fermement vers l’extérieur.
La lumière m’aveugle, j’ai peur … Une foule de gens est agglutinée devant moi. Ils hurlent tous et brandissent leurs points dans la même direction. Jamais je n’avais vu autant de haine à l’état brut, et dirigée contre une seule personne. On me tira vers le devant de la foule et je le vis enfin. Il était là attaché, menacé par des dizaines d’épée, le regard fier mais rempli de dégoût. Un homme se tenait là, la corde au cou, à dire vrai non il n’était pas humain, il me ressemblait, il était plus élancé que les autres, avec des oreilles pointues, la peau sombre et le regard glacé. Soudain une voix me cria :
« Regarde ce que l’on fait aux déchets de ta race ! »
Et le sol se déroba sous ses pieds, j’entendis clairement le bruit de sa nuque qui craquait. Ses yeux se révulsèrent et un mince filet de salive coula de sa bouche dans un tonnerre d’applaudissements et d’acclamations. On me ramenait chez moi pendant que des dizaines de questions se bousculaient dans ma tête :
Qui est cet homme ? Pourquoi certains lui criaient sale Drow ? Est-ce ce que je suis ? Pourtant ma mère est humaine… Vont-ils me tuer plus tard ? Mais alors pourquoi ne pas m’avoir tuer plus tôt ?
Sans m’en être aperçut j’étais déjà assis dans un coin de mon sous sol. Soudain la porte s’ouvrit, elle entrait comme si de rien n’était. Affichant un large sourire. Qu’elle était belle avec sa longue chevelure noire, sa démarche gracieuse, ses yeux vert, profonds et sa taille fine ! Elle me dévisagea puis me lança :
« Alors ce spectacle t’a plu ? C’est moi qui ai particulièrement tenu à ce que tu y assistes … »
Soudain son visage se glaça et elle entra dans une colère folle :
« Pourquoi a-t-il fallu que tu viennes au monde ?! Tu crois que le souvenir de ce qu’ils m’ont fait n’est pas assez pénible comme ça ?! Mais non, il fallait que tu naisses pour qu’à chaque fois que je vois ton visage toute cette nuit me revienne en mémoire ! Animal ! Tu n’es que le fruit de leur perversion, de leurs ravages ! Tu n’es pas mon fils ! Tu n’as pas à vivre ! Meurt ! Meurt ! Meurt ! »
Et elle se mit à me frapper, à me griffer, à me rouer de coups … Je ne sentais plus la douleur, ni les chocs, ma tête se vidait, tout ce que je ressentais c’était la haine : sa haine mais aussi ma haine. Oui car elle montait en moi, une haine enfuie au plus profond de mon être depuis des années. Je remarquai soudain qu’elle avait perdu une baguette de bois qui retenait sa magnifique chevelure. Je la saisis et avant qu’elle n’ait compris que je m’étais relevé, je le la lui plantais dans l’œil de toutes mes forces, il fallait que j’atteigne le cerveau. Son corps s’écroula sur le sol pris de convulsions. Intriguée par le bruit ma petite sœur se précipita dans la pièce. Sans bruit, je me glissai comme une ombre dans son dos, lui pris délicatement les épaules et posai ma main sur son cou. Mon corps agissait de par lui-même, j’entendis sa nuque se briser et son corps glisser par terre. Je saisis le couteau qu’elle avait en main et me dirigeait vers le salon. Là, il ne me fallu que quelques secondes pour trancher la gorge de mon beau père endormi. La giclée de sang sur mon visage me ramena à la réalité, j’avais commis l’irréparable il fallait que je m’enfuie le plus vite possible !
Je sorti de la maison couvert de sang. Il ne fallu que quelques secondes aux hommes du village pour comprendre ce qui venait de se produire. Ils dégainèrent tous leur épée et se lancèrent sur moi. Je me servi d’une de leur femme comme bouclier, tranchai le bras d’un enfant, coupai l’oreille d’un autre, mais rien ne les arrêtait, apparemment ils tenaient à me voir mort plus qu’à sauver d’autres villageois. Je couru le plus rapidement possible et m’enfonçait dans les bois. Soudain une douleur me transperça de part en part, je n’avais même pas remarqué que deux de leurs flèches m’avaient atteint à l’épaule. Mon instinct et ma rapidité me permirent de les distancer. Mais je me retrouvais au cœur d’une forêt inconnue, blessé et armé d’un simple couteau de cuisine.
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