Un jour sombre, dans une contrée lointaine aux traditions plus que douteuse, naquit une petite fille braillarde et chétive, que ses parents intégristes nomèrent ridiculement patate, du nom de la dernière chose que sa mère vit avant la naissance.
La petite fille pris de l'âge, mais resta braillarde et chétive. Essuyant les pires insultes et blagues en tout genre, liés à sa condition de souffre douleur officiel de la bourgade, elle devint une jeune femme solitaire et déprimée, usant ridiculement de ses petits poings pour se défendre et revant secretement de changer de sexe (elle n'aime pas les filles), de devenir soudainement aimée et appréciée, forte...
Ses rêves n'étant que des rêves, elle se rendit compte un beau jour qu'elle resterai égale à elle même, que la vie ne lui apporterai rien de mieux que des boutons d'acnés, et qu'il était temps d'aller voir ailleurs si c'était mieux. Elle pensait que ça ne pouvait être pire.
Elle se trompait.
Prenant une vielle corde à linge que sa mémé lui avait filé quand elle était petite pour qu'elle joue à la corde à sauté, elle choisit son lieu: un petit pommier décrépit, et son heure: le milieu de la nuit.
A l'heure dite, elle s'intalla sur le viel âne de la famille, accrocha la corde, fit un noeud coulant, passa la tête dedans, et avec une dernière pensée déprimante sur le sens de la vie, elle donna un coup dans le bide de l'âne.
Qui ne bougea pas d'un poil.
Après plusieurs essais, l'âne finit par avancer légèrement. Après plusieurs heures, il était a un mètre sa position initiale. Enfin, alors que le jour commencait à poindre, il fit le pas décisif.
Patate se retrouva suspendue à 30 centimètre du sol. Elle souriait, attendant patiemment que le manque de sang dans son cerveau fasse son oeuvre.
Elle arreta de sourire quand elle entendit un craquement.
Elle soupira, résignée, avant de se receptionner plus ou moins bien sur ses jambes, quand la corde craqua.
Ce fut son premier essai.
Le deuxième ne fut pas moins fameux. Elle se jeta du haut d'une falaise, et tomba pile sur un arbre qui amorti sa chute.
La troisième fois, se fut les haricots pas frais de midi qui lui firent rendre tout le poison qu'elle avait ingurgité.
Ce fut par hasard qu'elle obtint ce qu'elle souhaitait, un beau jour de printemps. Alors qu'elle dormait dans les blés, un paysan incompétent et bigleux eut la bonne idée de passer la faux dans son champ.
Quand Patate compris ce qui lui arrivait, elle fut heureuse. Ce ne fut pas le cas du paysan, qui se dépecha de jeter la demoiselle au fond d'un trou qu'il combla avec des pierres.
Quand la jeune fille ferma les yeux, c'était pour mieux rever de ce qui l'attendrai une fois que son coeur aurait cessé de battre.
Quand elle les rouvrit, ce fut parce qu'un asticot lui chatouillait la narine.
Elle resta un moment là, sous les pierres, à se demander pourquoi elle ne respirait plus et pourquoi rien n'avait changé pour autant.
Résignée, elle finit par se frayer un chemin vers la surface.
Déprimée, elle décida de quitter le bourg, résolue à trouver un moyen d'en finir....
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