Forum Heroes' Chronicles

[HRP]Ceci est un marathon RP qui est censé durer toute la nuit (espérons le) avec pour participant Kaze, Mikau et moi (voire d'autres, mais pas sur). °o°[/HRP]

Prélude :

Assis au coin du feu, un viel homme au regard hagard vous interpelle : « Hey... hips ! M'sieur... Z'auriez une bouteille de Zubro par hasard ? Hips.. Burps. Un relan d'alcool ennivrant vous titillait la narine gauche lorsque, sans doute par pur reflexe, vous esquiviez une masse volante de ce que l'ont appelera sobrement un "délicat-rejet-multicolore-au-parfum-mandarine-fraichement-cueilli-un-soir-d'automne-par un-gnome-taciturne."
« Je suis désolé, seigneur, mais je ne peux accéder à votre requête. D'autant plus que je ne saurais guère vous dire ce qu'est une Zubro. », rétorquiez-vous. A ces mots, le vieillard éclata d'un rire tonitruant faisant trembler les murs de la taverne. Il se pencha vers vous, la main posé sur son genou et murmura au creux de votre oreille : « Je vais vous raconter une légende, celle que tout bon alcoolique connait ! Elle se nomme : A la recherche de la Zubro perdue. »
Un silence s'abbatit soudainement dans la salle, les quelques ahuris encore présent se tournèrent vers le viel homme pour mieux l'écouter. Vous fîtes de même, tout ouïe, vous vous impatientiez à connaître ce récit fantastique.

Tout avait commencé avec l'apparition en Lorndor d'un nouveau genre de Taurens... les Bisons ! Rassemblés en une grande tribu, ces bons vivants ne faisaient rien d'autre de leurs journées et soirées que faire la fête.
Amateurs de drogues diverses et variées, ces créatures avaient pris l'habitude de fumer de l'herbe. Un jour de grande débauche, le chef de la troupe, Zub'ro, avait glissé dans une bouteille d'eau de vie un peu d'herbe de Bison, la W'ka. Puis, toujours dans un état de délire avancé, il avait tout simplement laissé choir la bouteille qui contenait ce mélange, laquelle, entraînée par cette maudite force d'attraction terrestre, s'en alla rouler vers d'autres lendemains. A vrai dire, elle ne roula que sur quelques mètres, pour finir sa course contre une caisse de vivres, où elle demeura pendant trois jours entiers, durant lesquels l'alcool eut le temps de s'imprégner de la saveur de l'herbe de Bison.

Puis, au bout de ces trois jours, Zub'ro tomba tout à fait par hasard sur cette bouteille, et c'est tout à fait naturellement qu'il décida d'en boire le contenu... quelle ne fut pas sa stupeur lorsqu'il découvrit une nouvelle saveur ! Un goût exquis, qui chatouillait les papilles et engourdissait la langue ! Il donna son nom à cette nouvelle boisson, mais elle prit plus tard un suffixe en mémoire de l'herbe qui faisait toute la différence, et fut connue sous le nom de Zubro-Wka.

Les Bisons se mirent à produire des litres et des litres de Zubro, mais le breuvage leur était tellement cher qu'ils ne le partagèrent avec personne. Porté par des langues déliées par l'alcool (entre autres), l'existence de la Zubro fut bientôt révélée au grand jour, mais les Bisons continuèrent imperturbablement de garder jalousement la recette secrète ainsi que leur stock en lieu sûr.*

Mais un jour, à leur grand dam, le démon félin Souh'chi attaqua leur campement afin de dérober leur boisson désormais sacrée. Le démon se retira ensuite dans sa tanière, son forfait accompli, laissant toute la tribu Bison pour morte... et emportant avec elle toute trace de Zubro.


* [HRP] Matez un peu ce zeugma ! [/HRP]

« Hey ! Toi là bas ! Wep, toi, le minus, hurla un bison complètement saoul en direction d'un Tauren tout aussi atteint. Le Tauren se retourna, cherchant du regard ses interlocuteurs (En effet, l'alcool de cette taverne était réputé pour le fait d'entendre double, au contraire de l'accoutumé qui vise à faire croire que l'alcool fait voir double, encore une fichue légende tavernienne.). Un coup de pied vint lui heurter le tibia. Fais pas semblant de ne pas me voir, minus ! Le Tauren s'abaissa puis prit le Bison dans ses bras.
_ Qui y a-t-il mon seigneur ? Dit-il d'une voix efféminée.
_ J'aurais besoin de toi pour une mission importante ! Pour le renouveau du monde ! Pour l'apogée de la race Bisonnienne et accessoirement pour moi... Le Tauren se regardait dans un petit miroir de poche tout en remettant en place la fleur qui séjournait au coin de son oreille. Euh... tu m'écoutes ?
_ Oui, oui, votre seigneurie. Je suis partant. Devant tant de désinvolture, le bison ne put que soupirer.
_ Bon, quel est ton nom jeune Tauren ?
_ Et bien, je me prénomme Quàze, articula le bovin dans un mouvement féminin et révérencieux.
_ Enchanté, moi c'est Mik-Mik'. »
Le bison demanda alors gentillement au Tauren de le reposer à hauteur de pied puis chercha un troisième compagnon pour sa quête.

NB : Vous remarquerez ici quelques incohérences qui deviennent pourtant cohérentes lorsque l'on sait que le Tauren possède en fait trois bras et demi.

Les deux comparses, tous joyeux de leur quête à venir, et sans doute bien aidés par leur taux d'alcoolémie excessivement élevé, se mirent donc en route.
Je veux dire par là qu'ils commencèrent à tituber vers ce qui leur semblait être la porte de sortie, chancelant dangereusement, s'aidant l'un l'autre afin de ne pas chuter si loin de leur but. Bien sûr, avec trois bras et demi, Quàse pouvait à la fois se retenir aux meubles et aider Mik-Mik', ce qui était rudement pratique.

Soudain, alors qu'ils approchaient enfin de la porte, quelque 20 minutes plus tard, il entendirent un son mélodieux qui sortait de l'embrasure de cette dernière, qui n'était en effet pas fermée, sans doute pour laisser les quelques notes de musique s'échapper de la pièce afin de charmer d'éventuels mélomanes qui pourraient se trouver dans la taverne, sirotant leur boisson sans se douter un seul instant que justement dans cette pièce quelqu'un attendait désespérément de la chaleur humaine, ça y est j'ai paumé le début de ma phrase.

Or donc, il advint que s'approchant de la porte, nom de dieu je vais finir par y arriver, de faibles notes de musique leur parvint. Ouvrant la porte le plus silencieusement possible, ils entrèrent enfin pour découvrir non pas l'extérieur de la Taverne qu'ils attendaient, mais une autre pièce, dans laquelle se trouvait un appareil haut de deux mètres et large d'un mètre, très carré, duquel émanait la musique. En contournant l'appareil, ils s'aperçurent qu'il comportait une fenêtre ouvrant sur un univers parallèle, où naviguaient des symboles en forme de flèches, allant vers la gauche, la droite, en haut, en bas, et que sais-je encore...

Devant l'appareil se trouvait un tapis brodé d'emblèmes tribaux, où l'on retrouvait les mêmes flèches. Seulement, la vue du tapis était un peu obstruée par un personnage assez singulier : en effet, il n'avait pas de bras, le pauvre, mais ce qui lui manquait de bras était compensé par le nombre inhabituel d'appendices jambiaux (non, ça n'existe pas, mais faut bien mettre un peu d'exotisme dans mon récit).

Il en avait quatre. Oui, quatre jambes, vous m'avez bien entendu ! Je dis bien quatre, non pas deux, ni trois, mais bien quatre jambes, le tout pour la modique somme de... hum, pardon.
Du haut de ses quatre jambes, il s'employait à une danse rituelle, en pas de danse gracieux, il posait ses pieds alternativement sur l'une des flèches du tapis, parfois deux à la fois. S'apercevant qu'il était observé, il s'arrêta soudainement, puis s'avançant vers Quàse et Mik-Mik' il s'écria, les larmes aux yeux :

- Un public ! Seigneur, j'attendais ce moment depuis si longtemps ! Enfin... j'espère que vous êtes là pour me voir danser... ce n'est pas le cas, n'est-ce pas ? Vous pouvez tout me dire, de toute façon quelle différence cela fera-t-il, personne ne veut me voir danser...

Il se retourna alors et fit un pas vers son tapis, mais vif comme l'éclair Mik-Mik' l'interpella, car il y avait vu sa chance de trouver un troisième larron pour son aventure :

- Hé là ! Attends, ami ! Bien sûr que nous te regardions danser, c'était merveilleux ! Le danseur s'arrêta, puis tourna la tête. Ah, pour sûr, c'était un grand moment de ballet, j'en suis tout retourné !

- Ah ça oui, enchaîna Quàse maintenant que le danseur leur faisait de nouveau face, un timide sourire aux lèvres, magnifique ! Dis-nous, quel est ton nom, et quelle est cette danse ?

- Je... euh... vous êtes sûrs que ça vous intéresse ? Bon, euh, je me nomme Tcheen'Seiy, pour vous servir ! Cette danse est un rituel de ma tribu, la tribu DéDéHaire.

- Ravi de faire ta connaissance ! Dis-moi, aimerais-tu faire partie de notre groupe afin de retrouver la Zubro perdue de la tribu des Bisons ?

- Bien entendu ! Je ne refuserais rien à mon public !

Et ils s'en furent, magnifiques, traversant la taverne pour rejoindre la vraie porte de sortie, puis filant aussi vite que leur état d'ébriété le leur permettait à travers la nuit, presque droit vers leur destinée.

Le feu fut à peine allumé qu'une serviette de bain s'étala au sol. Quàze bondit dessus en un petit saut périlleux, guilleret et dans un style saut-de-l'ange (noté par 10/10 à l'académie des Craypes Sautés), puis se prélassa tranquillement auprès du feu. Les deux compères ne comprenaient pas bien le but de la manoeuvre, c'est dire leur niveau intellectuel. Après tout, la raison qu'une tapette en collant s'allonge sur une serviette de bain rose et ce près du feu saute forcément au yeux de n'importe qui ! C'est pour bronzer. Mais on les escuseras, l'alcool détruit les neurones rendant parfois les êtres plus débiles qu'ils ne l'étaient auparavant (parfois... comme quoi certains doivent pas savoir se servir de leurs neurones).

Néamoins, Mik-mik' et Tcheen'Seiy, ne sachant pas vraiment si c'était du à l'alcool ou aux effets lumineux des flammes luisantes sur le corps svelte et musclé du Tauren - mêlés aux reflets d'une Lune scintillante voire, peut-être, même d'un papillon virevoltant d'un téton à l'autre du jeune bovin - se surprirent en train de succomber à ses charmes. Ceux-ci ne s'arrêtaient cependant pas uniquement à son physique avantageux ; sa tenue vestimentaire, son style et sa grâce naturelle en faisait une bête de concours... hors concours justement. Vêtu de collant pourpre et d'une jupette noir, ainsi que de deux babioles autour du cou - offerte par ces précédentes conquêtes, il n'en était pas moins impudique et se promenait donc torse-nue. Sa longue chevelure noire descendait jusqu'à la raie des fesses et, c'est par le biais d'une tâche jaune qu'offrait un pisssenlit à la vue de tout observateur, que le ton monochrome de sa toison se brisait.
Ils restèrent donc bouche-bée durant une bonne heure quand un bruit se fit entendre, une vile brindille venait de se brisé. Ni une ni deux, nos trois compatriotes se levèrent et foulèrent de leurs yeux les alentours. Rien... Hum ? Vraiment rien ? Une petit effluve venait pourtant de naitre en cet univers chaotique, une odeur agréable et ennivrante, celle de l'alcool. Et, c'est à ce môment là, exactement en ce jour, que pour la première fois de la vie du bison, ses yeux venaient de s'entrouvir dans toutes leurs grandeurs. Il était surpris mais aussi attiré.

_ Hey, les minus ! J'ai senti une bonne odeur dans le coin.... viendez donc, on va voir derrière les buissons ! Le Tauren, toujours aussi subtil, s'outra ouvertement.
_ MAIS ! Jamais j'accepterais de faire l'amour avec toi !
_ Hein ? Mais de quoi tu parles ? répondit Mik-Mik' totalement dépassé.
_ Va faire tes avances à quelqu'un d'autre, je n'suis pas de ce bord là !
_ Tu peux m'expliquer là ?
_ Jôôre tu invites les gens derrière des buissons pour pas leur faire l'amour. Tss, c'est vil les mensonges.
_ Mais, mais... Puisque je te dit que j'ai sentit l'odeur de l'alcool !
_ C'est ça ! Et tu vas m'dire aussi que blablabla... et aussi que patati et pomme d'api hein !

Tcheen'Seiy plaçait dans son imagination des "chéris" et des "mamours" à chaque fin de phrase, se disant que ça irait bien pour cette scène de ménage digne d'un couple de retraité, et ne put s'empêcher d'éclater de rire. Ce rire mis fin à la dispute, ou peut-être était-ce la dizaine de'Orc malveillant armés d'épées à deux mains longue d'aux moins cinq bon mètres chacunes, portant le blason de la taverne du début de soirée et venus réclamé leur dû. Cela dit, j'en suis pas sur. Bref... L'un d'eux s'exclama haut et fort :
« Je les reconnais ! Y'a une tapette en collant avec eux.
_ Chef, on dit Tauren...
_ Pareil, tous des tapettes en collant les Taurens.
_ C'était pas les elfes ça normalement ?
_ Non, non, encore une légende tavernienne ça, faut arrêter d'écouter tout ce que dise les taverniers.
_ Euh, c'est vous le tavernier ici...
_ Hum, tais-toi vil.
_ Bôarf, c'était juste pour dire hein.
_ Tais-toi j'ai dit ! Ou je te parle des Nodosaurus !
Le silence se fit promptement à la suite de cette menace, seul le bruit des genoux d'Orcs s'entrechoquant raisonnait encore dans la clarté de la nuit.

Pendant ce temps, nos trois héros venaient tout juste d'arriver aux portes d'un temple, bien loin de leur ancien campement.

Les trois compères se plantèrent devant la lourde porte en bronze du temple en question. Du moins, le bâtiment avait tout l'air d'un temple : Au-dessus de la porte, masqué par endroits par de la mousse et du lierre, on pouvait lire [| TEMP L E ].

- Tcheen'Seiy, va donc frapper à la porte, pendant que je me plan... pendant que je pense à un plan, lança Mik-Mik', pas très rassuré.

Le manchot pas lambin s'exécuta, et de trois lourds coups il annonça leur visite...
Avec un grincement, la porte s'ouvrit, et une petite créature rabougrie apparut dans l'ouverture. Ah, pour être laide, elle était laide... Ce gnome était vraiment repoussant, aussi lorsqu'il articula son "Entrez...", les joyeux drilles hésitèrent un instant avant d'accepter.
Mais quoi, qu'importe la laideur après tout, si c'est pour obtenir l'hospitalité ? Une fois à l'intérieur, le gnome referma la porte derrière eux.

- Si vous voulez bien me suivre, Messeigneurs...

Il s'engagea dans un couloir qui n'en finissait pas, et les gais-lurons lui emboîtèrent le pas. Les murs étaient entièrement recouverts de miroirs, et tandis qu'ils s'enfonçaient plus avant dans le temple, chacun eut le temps d'attraper un mal de tête à force de regarder la mise en abîme. Chacun ? Non, seulement deux.
Car Tcheen'Seiy était plus impressionné par son propre reflet pour s'extasier devant la mise en abîme.

- C'est donc à ça que je ressemble... pensa-t-il.

Il se trouva plutôt pas mal, pour un manchot. Pour combler les vides dans mon récit, je vais vous dire à quoi il ressemblait, quand même.
Le haut de son corps était svelte, très svelte. Fin. Maigre. Malingre. Cadavérique, ça y est, j'ai trouvé ! Si on n'y faisait pas attention, on aurait pu penser qu'il était mort, tellement son buste était maigre. Car évidemment, sans bras, il ne pouvait pas faire travailler le haut de son corps ! Mais comme toujours, le bas de son corps n'était pas en reste : ses quatre jambes étaient magnifiques, la courbe des muscles parfaitement dessinée, ceux-ci saillant tels des... bon, passons, je trouve pas cette fois.
Ce qui était le plus frappant, c'était les couleurs différentes de ses jambes. Le culte de la tribu DéDéHaire l'imposant, Tcheen'Seiy avait teint chacune de ses jambes d'une couleur vive : rose, jaune, bleu et vert. L'ensemble était tout à fait charmant, et pour arborer fièrement les couleurs de son peuple, l'Elfe ne portait qu'une culotte courte en lin blanc, toute simple. Il avait tant bien que mal recouvert son torse d'un drap blanc également, mais même s'il ne l'avouait pas, il s'était sûrement fait aider.

Mais revenons au périple de nos trois boutes-en-train :
Après une période qui leur parut interminable, ils arrivèrent devant une nouvelle porte, mais celle-ci était tout à fait quelconque, et ils entrèrent donc immédiatement dans une pièce bien éclairée, à l'entrée de laquelle se trouvait une rangée de singuliers appareils, comme des tourniquets, mais en version réduite.
A peine était-il entré dans la pièce que le gnome courut se réfugier dans une petite baraque, qui comportait une fenêtre donnant directement sur la rangée de petits tourniquets.

- Par ici, Messeigneurs, lança-t-il dans un micro, et sa voix résonna dans la pièce, émise d'on ne sait où.

Les zigotos s'approchèrent en file indienne de la vitre, qui ne comportait comme ouvertures qu'une petite trappe à sa base, et plusieurs petits trous au niveau du visage du gnome juché sur un haut tabouret.

- Heu, bonjour... commença Quàze, mais il fut interrompu immédiatement par le gnome, qui portait à présent un badge où l'on pouvait lire son nom : Eratépé.
- Parlez dans l'hygiaphone, mademoiselle !
- Non, c'est monsieur...
- Mais oui, à d'autres ! Vous voulez quoi ? Un ticket ?
- Mais... Un ticket pour où ?
- Si vous le savez pas, on est bien avancés ! Je vous en donne un au hasard, ça vous ira parfaitement ! Allez hop !

Et le gnome tira sur un levier, ce qui lança une presse hydraulique située derrière lui dans une série de couinements et grincements à faire pâlir de jalousie une porte mal huilée. Il en sortir un petit morceau de parchemin violet, que la vile créature fit passer à Quàze par la petite trappe dans la fenêtre.

- Voilà, ça fera 10 PO !
- Diantre, c'est cher !
- C'est comme ça !

Après avoir réglé son dû, Quàze laissa Mik-Mik' passer commande. Celui-ci s'en sortit avec brio, même si le gnome lui hurla de nombreuses fois de parler dans ce qu'il appelait "hygiaphone". Vint enfin le tour de Tcheen'Seiy, qui, ayant observé les deux autres durant son temps d'attente, avait vaguement saisi les trucs et astuces de la manoeuvre, passa sa commande du mieux qu'il pût, mais se fit avoir au moment de payer. Lorsqu'il tendit une gemme à Eratépé, celui-ci lui hurla :

- Et en plus vous n'avez pas de monnaie !
- Non, c'est-à-dire que je ne suis pas du coin, et...
- C'est ça, c'est ça, "Aleva Sesci Distus", comme on dit en latin !

Les trois comparses ayant survécu tant bien que mal à cette épreuve de force, ils se postèrent tous trois devant un tourniquet, et déposèrent leurs morceaux de parchemin dans l'urne correspondant à leur tourniquet respectif. Aussitôt un grand bruit se fit entendre, lorsque les trois machines se mirent en route de concert. Les tourniquets pivotèrent brutalement sur eux-mêmes, ce qui projeta les malheureux en avant sans pitié.
Se relevant tant bien que mal, ils suivirent un nouveau couloir interminable, et le passage leur parut encore plus long que le dernier, probablement à cause de l'odeur nauséabonde qui y régnait. Ils parvinrent enfin à destination, et quelle ne fut pas leur stupeur lorsqu'ils découvrirent qu'en lieu et place de temple, ils étaient plutôt dans ce qui semblait être un Tram des Profondeurs !

- Ca alors ! s'exclama Mik-Mik', pour être surprenant c'est surprenant ! Euh, dites les amis, on prend le train de droite ou celui de gauche ?
- Celui de gauche m'a l'air génial, répliqua Tcheen'Seiy, aussi éméché que Mik-Mik' et Quàze puisque nul n'avait remarqué qu'il n'y avait qu'un seul train.

Ils s'installèrent à bord, et sur le plafond de leur wagon ils découvrirent la même inscription que celle à l'entrée du temple, telle qu'elle était lorsqu'elle n'était pas masquée par de la végétation.

- "LE TEMPS C'EST DE L'ARGENT", lut Tcheen'Seiy. Dit comme ça, ça paraît vachement important... ça doit aller vite, leur Tram !

Comme pour lui donner raison, un bruit déchirant se fit entendre, juste avant que les portes ne se ferment brutalement, puis le wagon s'ébranla et prit une vitesse considérable d'un seul coup, c'est-à-dire environ 100 kilomètres/heure en une seconde. Tcheen'Seiy fut projeté vers le fond du wagon, étant le seul à ne pas pouvoir se tenir à la rambarde de sécurité qui trônait là. Puis, aussi soudainement qu'il avait démarré, le Tram stoppa net sa progression, propulsant Tcheen'Seiy contre la paroi avant du wagon.

Une fois descendus, bien qu'un peu secoués ce qui ajoutait à leur démarche déjà chaloupée un petit tournis proche du mal de mer, Mik-Mik' et Quàze examinèrent les multiples contusions dont souffrait Tcheen'Seiy, et une fois cette formalité accomplie, ils se mirent en quête d'un indice qui leur permettrait de se repérer.

- Ca par exemple ! hurla Mik-Mik'.
- Moins fort, voyons ! Et si une personne mal intentionnée t'entendait, t'y as pensé ? dirent en choeur Tcheen'Seiy et Quàze.
- Ca par exemple ! Pour un indice, c'est un indice ! hurla Mik-Mik' beaucoup moins fort en montrant un énorme panneau fixé au mur. Ôbair'kempfe ! C'est le nom de la légendaire région où est sensée se trouver la tanière du démon Souh'chi !

En effet, le démon qui avait quasi exterminé la tribu des Bisons vivait dans une grotte située dans la région d'Ôbair'kempfe . Le hasard fait bien les choses, comme on dit . Nos 3 compères étaient toujours dans le même état qu'auparavant, amplifié par leur voyage plutôt mouvementé . Tcheen'Seiy avait été assez affecté, en effet, n'ayant pu s'accrocher à une rambarde de sécurité, les différents va et vient contre les parois du tram l'avait presque assommé ( vui presque, pasque bon, il est quand même résistant notre danseur fou, hein °o° ) . C'est donc avec la même démarche chaloupée qu'ils sortirent, tant bien que mal, de cet endroit . Ben vi, comme ils ne marchaient pas très droit, lorsque deux chemins se présentaient, les deux bovins partaient vers l'un, et notre danseur se dirigeait vers l'autre . Je disais donc qu'ils étaient finalement sortis et ils se retrouvèrent nez à nez avec une immense prairie .

- Euh, t'es sûr qu'on a prit la bonne direction ?! s'exclama Mik-Mik'.
- Maybiensûr, répliqua Quàze et pis, tout les chemins mènent au Rhum...euh, tu m'as compris quoi !
- C'eeeeeest par où ? dit Tcheen'Seiy d'une voix traînante
- Bon...on va aller tout droit, ça vous va ? proposa Quàze On verra bien, de toutes manières, il n'y a pas quarante-deux antres du démon, dans ce coin paumé quand même...

Ses deux compagnons acquiescèrent d'un signe de tête, mais celle de Tcheen'Seiy resta inclinée vers le bas, pas si résistant que ça en fait !

- Roooh, il a autant de jambes que nous deux réunis, et il peut pas marcher ! se plaignit Mik-Mik'

C'est donc avec un Tcheen'Seiy évanoui qu'ils repartirent, tout droit ou presque, comme l'avait décidé Quàze . Ils marchèrent, sur plusieurs dizaines de kilomètres, et soudain, ils s'arrêtèrent . Devant eux se tenaient l'entrée d'une grotte, sombre, dont émaner une odeur de cadavre en décomposition avancé . C'est alors que toujours aussi subtil, Mik-Mik' s'écria :

- C'est l'antre du démon !!!

Il obtint comme seule réponse un rugissement venant du plus profond de la caverne, Souh'chi était là, pas de doutes.

Nos trois héros entrèrent furtivement par la grande bouche béante de l'antre. Soudain, un bruit étrange se fît entendre : « ding, diNG, DING ! ... Bienvenue à l'antre des démons n°42 de la plaine des Accacias. Veuillez essuyer vos chaussures sur le paillasson ou les oter. Si toutefois vous possédez un paraluie ou un manteau, veuillez les accrocher aux emplacements prévus à cet effet. Merci, et bonne journée.»
_ Dîtes, z'avez vu des Accacias dans la prairie ? Interrogea Mik-mik'.
_ Euh, tout ce que j'ai vu c'est une longuuuuuee, très longuuuuuee distance de marche, s'exclama Tcheen'Seiy.
_ Tiens, tu es réveillé mon chou ! Dit un Tauren tout enthousiasmé.
_ Grmblblbl, faut dire qu'avec l'ambiance qui règne ici... Brrrr, j'en ferais des cauchemards. »

Les trois compagnons reprirent leurs marche et s'enfoncèrent un peu plus dans les ténèbres obscures de la grotte. Tout se passait bien pour l'instant, bien qu'il n'aperçurent pas l'ombre d'un Souh'chi, ce qui n'était pas pour satisfaire le ventre de Quàze qui criait famine. Et après plusieurs foulées, ils arrivèrent face à une trisections (une intersections en trois, si vous aviez pas compris, on sait jamais, pouviez avoir bu...). Le choix était dur et franchement, j'aurais eu du mal à choisir aussi, mais j'suis pas à plaindre, j'suis pas à leur place. Bref.
« Dîtes, on se sépare en trois ?
_ Mauvaise idée ! C'est toujours comme ça que ça se passe dans les marionnettes d'horreur. A chaque fois les héros se séparent et l'assassin l'est tue un par un !
_ Un assassin ? Où ça ?! Cria Tcheen'Seiy de désespoir.
_ Au risque de m'avancer un peu beaucoup, il me semble que Souh'chi est loin d'être un enfant de choeur, affirma Mik-Mik'.
_ Oh... Bien.

Ils restèrent perplexe encore un môment quand, soudainement, un caméléon bipède les frola. « Poussez vous, voyez pas que vous génez ? Tss, ces visiteurs... Ils ont plus aucun savoir-vivre. » Les trois cabbaleros s'écartèrent alors puis virent un spectacle bien étrange. Le caméléon portait un seau de peinture blanche ainsi qu'un pinceau. Il lui fit faire trempette et enfin, dessina une forme rectangulaire suivit d'un triangle. Il repartit tout aussi calmement en sirrotant un lait fraise.
Le Tauren éclata en sanglot, se vidant de toute ses larmes, et dans sa grande mansuétude Tcheen'Seiy accouru pour le réconforter.
« Sniff, sniff. Je veux ma maman ! Y'a rien que des trucs bizarre ! JE – VEUX – MA – MAMAN !
Un bruit sourd retentit, ce n'était autre que la main de Mik-Mik' qui venait de s'applatir lourdement contre la joue du Tauren.
_ Tais-toi, je réfléchis à ce que pourrait représenter le dessin et tu me déconcentres avec tes sanglots de gamine capricieuse.
Mais, dans un hasard de circonstances, la giffle du Bison avait projeté le Tauren contre le mur, qui, tout en rebondissant dessus subit une vrille qui lui permit d'apercevoir la forme en son meilleur plan. Elle se révélait à lui dans toute son harmonie, ses lignes rectilignes s'encrèrent en son esprit et finirent par se retranscrire en un son sussuré :
_ Une flèche...
Puis il ratterit contre le mur d'en face, perdant au passage une dent.
_ Maintenant que j'y pense, on dirait une flèche, oppina le Bison.
A cette découverte, Tcheen'Seiy entama une danse de la victoire propre à sa tribu, qui consistait tout simplement en une combinaison de type gauche-droite-bas-droite-gauche/droite-haut-bas, amenant une touche coloré et mobile dans cette picèe si sombre habituellement.

Prenant le couloir indiqué par la flèche, ils vagabondèrent joyeusement et alcooliquement jusqu'à rencontrer une salle en forme de dome avec au centre une sorte d'arène. Il y était peint une étrange fresque blanche, au centre parraissait un cerle. Un homme vêtu de noir apparut alors et d'une voix de stentor s'adressa aux arrivants :
« Entrez dans l'arène, prenez l'une des boules rouges et blanches présentes sur ses socles. Il est l'heure de s'afronter ! Mik-Mik' poussa Tcheen'Seiy vers les balls.
_ C'est malin ça, je fais comment pour l'attraper la boule, hein ?! » Le bison eu un rire jaune puis bouscula le Tauren à sa place.
Quàze saisit la boule la plus proche puis, au conseil du monsieur tout en noir, la jeta dans une chorégraphie somme toute ridicule mais efficace pour ouvrir la balle magique. Un flash de lumière rouge envahit le dome, aveuglant partiellement les trois héros.
Ce qui sortit de la baballe du méchant en noir horrifia Quàze. Un dragon millénaire aux écailles dorées s'approcha de lui. En revanche, ce qui s'éjecta de la sienne n'aurait pu surprendre un enfant en bas âge. Une boule rose au sourire niais et aux longues oreilles s'amusait à tourner en rond, essayant vainement de mordiller l'un de ses appendices auditif.

« Les règles sont simples. Ton monstre doit se battre contre le mien et si tu gagnes, alors j'ouvrirais les portes menant aux jardins de Souh'chi. Sinon, tu finiras à jamais dans les entrailles de la chambre des enfermés sans vie, qu'on apelle plus communménemt les guamés. »

Complètement dépasse par la tournure que prenaient les événements, Quàze, commença à balbutier, suffoqua, avant de laisser échapper un gémissement, ce qui ressembla à peu près à ceci :

- Que... que... rrrrr... rrrrb... iiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii !

Allez savoir pourquoi, la bestiole rose y entendit son nom, et dans un éclair de lucidité... elle se mit à aspirer frénétiquement ce qui l'entourait, à savoir Tcheen'Seiy et Mik-Mik'. Et là, soudain, présentement, à cette heure-là, et nonobstant la conjoncture, en vertu des pouvoirs qui lui sont conférés, voilà t'y pas que 4 jambes roses lui poussent, ainsi que de petites cornes. Et la créature se met à gonfler, gonfler, gonfler... Elle gonfle tellement que le poids devient trop important, et elle s'écrase sur le dragon doré qui n'en demandait pas tant.

L'homme en noir, un peu abattu par le déroulement saugrenu des opérations, pousse un grand soupir et déclare :

- Bien, euh... je suppose qu'on peut donc dire que vous avez gagné... bon, donc on va dire que je vous ouvre la porte de l'antre du démon... si vous y tenez tant que ça !

Aussitôt dit, aussitôt fait, il se dirige vers une petite porte en chêne, donne un tour de clé, et pousse la porte. Nos trois preux aventuriers s'avancent, mais pris dans un violent courant d'air, Mik-Mik' s'envole et passe immédiatement par la porte, suivi par Tcheen'Seiy qui ne veut pas rester seul avec Quàze, lui-même suivi par ledit Quàze qui aimerait bien passer un moment tranquille avec Tcheen'Seiy.

Un bison volant...un taureau ailé tant qu"on y est ? Nous retrouvons donc nos 3 protagonistes...ben ils sont où maintenant ? Ha vui... Aspirés par l'ouverture, ils échouent dans une salle, miteuse, mais surtout, les uns sur les autres . Mik-Mik' se retrouve avec le poid des deux autres sur lui, bien que Tcheen'Seiy étant assez squelettique, c'est surtout Quàze qui pèse sur le bison . D'ailleurs, Tcheen'Seiy se retrouvant collé à Quàze, il s'empresse de s'exclamer :

- Arg ! Patouch' ! dit il, en se levant et sautant sur le sol, dégageant un nuage de poussière au passage.
- Allons...je n'allais pas te faire de mal, lança t-il à Tcheen'Seiy, tout en souriant malicieusement
- Bon, la tapette en collant, t'as pas bientôt fini de le harceler ?! cria Mik-Mik' qui s'était relevé à son tour, poussant Quàze au sol. D'ailleurs, on fout quoi maintenant ? Le repère du monstre n'est sans doute plus très loin...l'odeur se fait de plus en plus forte...à moins que ce soit Quàze que la peur a submergé, hin hin... Bon...ça vous dit une pause ? Cette salle a l'air tranquille, et j'ai justement de la bonne herbe qui m'attends, ça vous tente ? Et sans attendre la réponse, qui d'ailleurs ne vint pas, le bison plonge sa main dans sa sacoche, qu'il porte à la ceinture, et en ressort de l'herbe de Bison, la fameuse W'ka . S'en suit un étrange rituel, au cours duquel Mik-Mik' manipule délicatement l'herbe et finalement, la porte à la bouche .

- Hum, ne me dites pas que vous n'avez pas de quoi l'allumer ?
- Euh... hésita Tcheen'Seiy tu l'as pas vu, la torche là bas ?

* Silence *

- Hé oh ça va hein hé oh ! gromella le bison, qui revint quelques instants plus tard, tout sourire et s'adressant à ses deux comparses : vous en voulez ?

Bien qu'hésitant aux premiers abords, Tcheen'Seiy et Quàse se laissèrent tenter. En revanche, ils sonnèrent le glas d'une mort prochaine, le temps pour Mik-Mik' de recommencer son rituel, car les deux avaient fini l'herbe à eux seuls laissant au dépourvu le bison. Une fois son travail fini, Mik-Mik' se rapprocha à nouveau vers la torche, mais en chemin il rencontra un quadripède manchot dans une drôle de position et racontant des choses étranges.
Revenons donc un tout petit peu en arrière, là, maintenant... Erf, non, avancez encore un peu, veuàlà ! Lecture maintenant. Plaçons nous dans l'esprit de l'Elfe. Immersion totale.

Pfff, ça n'a pas d'goût son herbe. Ça ressemble à rien... C'est quoi l'intérêt de son truc ? Tiens, je me ferais bien un DédéHaire. Hum, joli p'tit popotin ce Quàse, on en mangerait. Enfin bon. Tiens, y'a une torche de plus on dirait, étrange. Bah, j'ai du mal compter, j'suis pas très doué en mathématiques en même temps. Erf, encore ces satanés flèches qui défilent toutes seuls devant mes yeux ! Grrrr.
Bon, l'autre fait de nouveau mumuse avec son herbe à chat, je vais aller draguer le lampadaire. Bizarre, il y a une torche de moins maintenant.

Tcheen'Seiy s'approchait dangeureusement d'une étagère en ébène à l'état lamentable, ravagée par l'usure du temps. Il s'accroupit devant lui, fit un geste qui ressemblait fort à un serrage de main, s'il y'en avait une, puis entreprit d'enlacer le meuble. Immersion.

Hum, elle embrasse bien cette demoiselle. Je devrais revenir dans cette forêt plus souvent. Par contre, c'est chiant, il y a des chauve-souris partout ! Je vais devoir m'acheter un insecticide sinon ça ne servirait à rien. Remarque, pour rejoindre Mère-Grand il faudra que je passe par la cuisse gauche de Quàse sinon je vais tomber dans un ravin de moussaka géante. Hop, au passage, un p'tit pas de danse, j'ai vu une combinaison de flèche et il faudrait pas que je rate le perfect.

L'Elfe tournait sur lui même tout en avançant vers Quàse puis il entreprit une sorte de saut à gauche puis chuta pour donné un coup à droite. Enfin, il arriva à la cuisse de Quàse, qui, imitant un ver se promenant dans une écuelle remplie de salade, se laissait faire. Immersion.

Je savais pas que les fourmis étaient poilues des jambes. Par contre les cornes me sie bien même si ça ne va pas avec mon ensemble violet, je devrais peut-être collecter des sangles pour demain. Bon, c'est pas le tout, mais maman m'appelle, j'ai des devoirs à faire. Pff, c'est chiant, je dois prendre la route arc-en-ciel et y'a de fortes chance pour que je tombe dans les trous, il y a pas de barrière à ce niveau là, abusé ! Au pire, je peindrai des lunettes.

Tcheen'Seiy était désormais en train de faire des huits avec ses quatre jambes tout en prononçant des mots aburdes : « Poivron. Rododindron. Conièfre. Chaise. Hermaphrodite. Blook. Fontaine. Procto-perforateur. Atypique. Sentimentalisme... » Mik-Mik' ne fit pas plus attention à lui puis pris possession de la torche. Immersion.

Tiens, un lapin blanc avec une montre. Il à l'air en retard. Il a qu'à reculer l'heure de sa montre et son problème sera réglé. Les gens sont compliqués parfois. C'est pas comme lui, le dinosaure avec une guitare violette, on dirait le dernier. Cela dit c'est mon ami et bien plus encore, donc je peux pas lui en vouloir. J'aimerais bien savoir comment manger les fantômes, p'tête avec les grosses boules jaunes. Allez je donne un os au chien blanc qui embête le chat de l'autre côté de la haie puis je vais me coucher sur ma niche. N'oublions pas de faire un tour sur soi-même pour voir s'il y'aurait des méchants dans le vaisseau.

Il fit son demi-tour puis s'allongea sur un escalier en colimaçon tout en agitant les bras pour faire fuir ces satanés chauve-souris.

Après ces péripéties, les trois drogués commencèrent vaguement à se souvenir qu'ils étaient venus pour faire quelque chose de précis... ce qui ne les empêcha pas de beaucoup rire, même à l'approche de la grosse masse velue qui commençait à grogner de plus en plus fort. Quàze était affairé à chanter des phrases tout droit sorties d'un délire de son cru, Tcheen'Seiy essayait d'enlacer toutes sortes d'objets non-vivants ou inexistants, et Mik-Mik' semblait y trouver satisfaction, car tout cela semblait le captiver.
Quàze attaquait un énième couplet lorsqu'ils approchèrent le seuil critique.

- Le serpent est looooong... Sept miles... allez Tcheen'Seiy, chevauche le serpent... fais gaffe, Mik-Mik', il est vieux, et sa peau est froide...
- Hé, je peux faire un câlin à cette grosse chapka ? Viens faire un câlin !
- Euh, attends Tcheen'Seiy, c'est une chapka qui bouge trop vite pour toi... on l'attrapera jamais...

C'est l'instant que choisit le démon Souh'chi pour balayer d'un revers de patte les trois imprudents qui s'étaient traînés jusque devant elle. Et ils sont partis ! Le dossard brun minuscule part en tête grâce à sa petite taille, il vole aussi rapide que l'éclair, talonné de près par le dossard blanc et multicolore en bas qui n'a pas les bonnes dispositions pour se rattraper où que ce soit, mais le dossard torse nu n'est pas en reste et effectue un splendide vol plané, mais l'ordre restera le même et c'est donc Mik-Mik' qui atterrit le plus loin, suivi par Tcheen'Seiy, et Quàze bon dernier.

Le choc semblait les avoir quelque peu ramenés à la réalité, aussi décidèrent-ils d'un commun accord de tenter de répliquer par ce qui se rapprocherait le plus d'une attaque, venant d'une telle équipe de bras cassés.
Quàze se jeta sur la bête, mais la manqua étrangement de 30 bons mètres, son saut s'élevant quand à lui à environ 20 centimètres de longueur, mais il s'efforça de charmer/distraire/tuer Souh'chi en lui chantant une chanson dont il avait le secret.
Tcheen'Seiy quant à lui entama une danse rituelle DéDéHaire afin de se donner un peu plus de force, avant de s'emmêler les pieds, aidé par l'alcool, l'herbe, les contusions à la tête et le fait qu'il était tout simplement mort de trouille, ce qui eut pour effet de le faire courir dangereusement vers le démon, incapable qu'il était de stopper sa course malgré ses quatre jambes qui battaient l'air désespérément.
Mik-Mik' choisit la solution de facilité : il partir droit vers la porte de sortie, mais le fameux courant d'air qui l'avait déjà emporté une fois le renvoya illico-presto voler vers le démon, fonçant comme un boulet. De canon, bien entendu.

À première vue, notre trio semble mal en point, et se diriger vers une mort quasi certaine, mais cela serait sous estimer nos trois protagonistes . En effet, Quàze, grâce à sa chanson sortie tout droit du plus profond de son esprit, arrive à captiver la bête ( était il dresseur de félin dans une autre vie ? ) et celle ci ne regarde plus que lui, se léchant les babines . C'est ce moment d'inatention que choisit Tcheen'Seiy pour débouler sur la bête, et enchaîner une série de coups de pieds dévastateurs, un quadruple kick dans les dents du monstre ! Tentant de reprendre ses esprits, Souh'chi ne remarqua pas le bison qui fonçait à toute vitesse dans sa direction, et la heurta de plein fouet, les cornes pénètrant sa chair, le monstre lâcha un cri strident, avant de choir contre le mur, puis au sol . Les trois compagnons se regardèrent, tout étonnés du succès de cette série d'attaques...

- On est des ouphes... commença l'un
- Des commandos... poursuivit l'autre
- On a pas peur ! termina le dernier

Mik-Mik' s'approcha alors lentement du cadavre de la bête, et plongea la main dans l'énorme boule de poils, farfouillant comme un nain le fait dans sa barbe, et après quelques instants, il la ressortit, celle ci tenant une bouteille.

- Mes amis, c'est la légendaire Zubro-Wka !
- Vué, et on fait quoi, maintenant ?
- On boit, pardi !

L'histoire ne dit pas exactement ce que sont devenus ces trois personnages, mais selon des rumeurs, Quàze aurait ouvert une taverne gay, Mik-Mik' serait un grand commerçant de drogues diverses et variées, et enfin, Tcheen'Seiy serait devenu un danseur connu dans tout les royaumes, pour son talent.

C'est par ces mots que le vieil homme acheva son récit, la quête de la Zubro perdue, continuant de vous regarder, hagard, un sourire s'étant dessiner sur ses lèvres.