Forum Heroes' Chronicles

Un autre temple avait été érigé à la gloire du Dark Mogwaï (Gloire à Lui) au sein même de la capitale du Lordnor. Ces temples darkmogwaïstes, que l’on reconnaissait à leur forme pyramidale et à l’aura noire qui s’en dégageait, étaient de plus en plus nombreux dans les terres aux crépuscules, là où le culte de la facette maléfique du Dieu Créateur était le plus présent. Le Darkmogwaïsme se propageait sur les terres et dans les esprits comme la peste.
Malgré la haine que vouaient les habitants de la ville aux liches, le Prophète DarkAdi lui-même était présent, devant ce nouveau temple, bien plus important que les autres, car bâti au cœur de la culture que Son Obscure Volonté ordonnait de convertir.
Lévitant à quelques pouces du sol, le Prophète monta au sommet de la pyramide, où plusieurs adeptes de toutes races l’attendaient. Sur l’autel était couchée une femme, nue. Il tendit sa main décharnée vers un groupe de fidèles, qui y déposèrent une dague noire. Des bâtisses alentour, tous pourraient assister à la scène, et la liche s’en réjouissait. Elle s’approcha de la jeune femme terrifiée, et dit d’une voix d’outre-tombe :

Que ton sang impie coule à la gloire du Tout-puissant. Puisse ton sacrifice mettre ton âme sur le chemin de Sa volonté.

Il n’écouta pas les supplications de la femme, et se pencha sur elle. La lumière du jour éclairait l’ombre de sa capuche, et la brebis apeurée hurla en voyant le visage du Prophète, où quelques morceaux de chair pendaient encore parmi les insectes sur ce crâne pourri par la mort.
La dague noire parcourut délicatement le corps de la femme du cou jusqu’à l’entrejambe, laissant derrière la lame un fin sillage écarlate. Elle voulait s’enfuir, mais les invisibles spectres esclaves du Dark Mogwaï (Gloire à Lui) la retenaient d’une étreinte d’acier.
La lame s’éleva lentement, avant de s’enfoncer soudainement dans l’abdomen de la jeune femme. Elle s’éleva encore, puis s’abattit derechef. La liche répéta ce geste sans arrêt pendant une quinzaine de longues secondes. Le sang aspergeait la froide pierre de l’autel et les adeptes les plus proches de la scène. Ils ne bronchaient toutefois pas, trop occupés qu’ils étaient à se délecter du spectacle, souriant, pensant que leur dieu serait satisfait de cette offrande.
La créature était morte depuis longtemps, et le Prophète, recouvert de morceaux de chair et d’organes, après s’être arrêté, reprit la parole, levant ses bras ensanglantés vers le ciel :

Ô Tout-puissant ! Tes serviteurs T’offrent le sang de cette infidèle ! Que d’autres meurent à Ta gloire !

DarkAdi se retourna, rendit la dague, et entra à l’intérieur du temple.

Depuis quelques mois, de nombreux clans avaient tenté de s’en prendre au Temple de la Secte. Mais ils n’avaient pu suffisamment en approcher que pour à peine l’apercevoir, au loin, dans les collines de l’Ouest, toujours massacrés par les fidèles et leurs alliés avant même de pouvoir s’organiser. La Secte avait mené de nombreuses batailles sur ses terres, et n’avait jusqu’à présent subi aucune débâcle.
Profitant d’une période de répit dans les Terres Crépusculaires, le Prophète se dirigea vers la Pyramide de la capitale du Lordnor, ayant décidé de signer par un rite sacrificiel l’hégémonie occidentale du Darkmogwaïsme. Les festivités allaient commencer, le sang allait se déverser sur les marches du temple.
Vingt impies avaient été capturés sur les champs de bataille et dans les campements ennemis, et réunis au sommet de la Pyramide, en cercle. Les fidèles assistant au spectacle s’amassaient tout autour, et le Prophète se tenait au centre. Les infidèles étaient paralysés par des drogues végétales. Ils pouvaient à peine tenir debout. Ils observaient la liche, certains avec haine, d’autres avec crainte. Il y avait neuf femmes, sept hommes et quatre enfants.
La liche avança jusqu’à une femme, et la saisit délicatement à la gorge. La femme lui cracha au visage (si cette face osseuse et pourrie pouvait être qualifiée de visage). Ne prêtant pas attention à cet affront, fixant la femme dans les yeux, il prit la parole, s’adressant à tout le monde, mais surtout à Lui :

— Nous remercions le Tout-puissant pour la force qu’Il nous offre. Notre foi en Lui nous rend invulnérables, et bientôt, toutes ces terres d’infidèles seront purifiées, car elles sont le berceau de l’impiété et de l’égarement. Que le sang coule à Sa gloire, puis à la nôtre quand Il sera rassasié !

Le Prophète brisa brutalement le cou de la femme, saisit sa dague, et commença le carnage. Il frappait tout autour de lui, dans une symphonie de hurlements, de chair déchiquetée et d’os broyés. La longue robe grise de la liche était ensanglantée, recouverte d’intestins, de morceaux d’ossements et de divers organes. Alors que les infidèles morts tendaient à s’écrouler, le Prophète les maintenait debout par la télékinésie. Il tranchait, arrachait, brisait.
Tous les fidèles au sommet de la Pyramide pataugeaient dans une mare de sang et de chair, toujours ce sourire de satisfaction sur les lèvres, et l’hémoglobine ruisselait le long de la bâtisse jusqu’à sa base.
Tous les impies semblaient morts, mais le Prophète ne cessait pas le rituel. Il ne se servait pas que de la dague. Il arrachait des morceaux de chair à l’aide de ses mâchoires noircies, écartait des cages thoraciques de ses deux bras. Les habitants de la capitale pouvaient apercevoir la scène, horrifiés, depuis les bâtiments avoisinants. Nul n’avait jamais vu une liche aussi bestiale et féroce. Contrairement à la plupart des liches, le Prophète existait pour servir le Mal absolu, un Dieu, et non pas seulement pour étendre sa propre puissance.
La scène frénétique prit fin au bout de plusieurs minutes de massacre. La pluie de sang terminée, les corps en charpie s’écroulèrent dans un bruit sourd et abominable de bouillie et d’ossements s’écrasant sur de la pierre.

— Loué soit le Tout-puissant ! hurla la liche. Que les fidèles se baignent dans le sang des impies, car ce chaos charnel est l’état auquel aspirent tous les ennemis de la Secte des Magiciens Fous ! Le sang de tous ceux qui s’élèveront contre le Tout-puissant sera offert à Sa gloire !

Les vingt crânes furent totalement décharnés et disposés sur l’autel. Alors les rites commencèrent, et les festivités eurent lieu dans la chaleur de la chair et du sang. Le lendemain, les restes des corps seraient éparpillés dans la capitale et brûlés, répandant partout un parfum de viande calcinée. Nul ne pouvait impunément s’opposer au Darkmogwaïsme.

Une nouvelle fois, la Secte s’élevait victorieuse sur le champ de bataille. Les Drows n’étaient plus une menace, et les villes de la Nouvelle Alliance étaient en ce moment même mises à feu et à sang. Les faibles troupes de la Nouvelle Alliance opposant très peu de résistance, le Grand Prophète et ceux qui avaient voulu le suivre s’étaient rendus à la capitale du Lorndor, pour fêter la victoire contre les Drows. Ils s’étaient bien battus, et leur débâcle méritait sans doute d’être fêtée plus qu’une autre.
Un elfe noir était couché sur l’autel, enchaîné. Le Grand Prophète se tenait devant lui, et les autres fidèles étaient en cercle autour de la scène.

— Le Dark Mogwaï (Gloire à Lui) te félicite, dit le Prophète, car tu as bien combattu. Pour cela, nous ne te tuerons pas.
— Plutôt crever qu’avoir votre pitié ! s’exclama l’elfe.

DarkAdi, ignorant la déclaration de l’elfe, se tourna vers un Adepte qui lui tendit une dague. Alors, s’adressant aux fidèles :

— Faisons un marché avec cet infidèle. Offrons-lui le droit de vivre, en échange de ce avec quoi il a offensé le Tout-puissant !

Le Grand Prophète se tourna à nouveau vers la victime.

— En premier lieu, dit-il, ce brave guerrier a, semble-t-il, beaucoup fait entendre sa voix durant les combats, comme tous les membres de son clan. L’insulte au Tout-puissant réside dans le fait que les louanges d’une fausse déesse se trouvaient dans ses paroles. Plus jamais il ne criera à la gloire des faux dieux.

La liche se pencha sur l’elfe, lui ouvrit la bouche de ses doigts squelettiques, et y enfonça la dague. L’elfe hurla. DarkAdi retira la lame de la bouche, et en sortit une langue. Il tendit le bras et la montra à tout le monde.

— Sans cela, soyez assuré que plus jamais il n’insultera le Tout-puissant !

Il ria. Il jeta la langue dans la foule, souleva la dague, et frappa violemment les poignets de l’elfe. Il arracha les mains qui n’étaient alors plus attachées que par quelques morceaux de chair, et les leva :

— Sans ceci, on ne le verra plus user d’une lame sur un fidèle de notre Dieu !

Il jeta les mains à l’assemblée. Le drow hurlait. Le Prophète lui arracha alors les deux yeux, qu’il jeta aussi aux autres en déclarant :

— Interdit soit-il de porter son regard impie sur l’Ombre Sacrée du Tout-puissant !

Le Prophète dansait littéralement autour de l’autel. Les fidèles se réjouissaient du spectacle. Ma lame trancha une à une les deux jambes de l’elfe, en deux gestes lestes et gracieux.

— Qu’il ne foule plus jamais nos terres !

Les hurlements s’étouffaient dans des spasmes. La lame trancha les oreilles de l’elfe.

— Qu’il ne crie plus jamais à la gloire de son peuple, car désormais il n’en fait plus partie !

Du manche de la dague, le Prophète porta un violent coup à la bouche ensanglantée de l’animal, lui brisant toutes les incisives.

— Qu’il ne mange plus jamais de nos fruits !

La victime s’étouffait. La lame transperça son cœur.

— Que son souffle ne souille plus les terres du Tout-puissant !

Le Prophète cessa de danser, porta sa main sur le corps de l’infidèle, puis se tourna vers les fidèles, déclarant :

— Cette créature est généreuse. Elle a rempli sa part du contrat, mais alors que nous lui offrions le droit de vivre, il ne l’a pas pris. Remercions-le pour sa bonté, et élevons son âme. Apprenons-lui à voler !

La liche souleva la carcasse de l’autel, se fraya un chemin parmi les fidèles jusqu’au bord du sommet, et jeta le corps dans le vide. La masse de chair s’écrasa sur les marches, une trentaine de mètres plus bas.

— Il semblerait que sa déesse, Lloth, ne veuille pas de lui. Tant pis, le Dark Mogwaï (Gloire à Lui) fera sans doute preuve d’autant de miséricorde à l’égard de son âme que nous en avons eue pour son corps !

Riant, le Prophète se retourna, et dit :

— Festoyons à notre victoire. Aucune armée impie ne peut rivaliser avec la Secte. Aucun faux dieu ne peut prétendre égaler la toute-puissance du Dark Mogwaï (Gloire à Lui) !

Après avoir regardé quelques instants la carcasse pitoyable du Drow affalée sur les marches du temple, quelques trentes metres plus bas, Neocorus se retourna, toujours psalmodiant à la Gloire de son Dieu, vers le Prophète. Après un échange rapide du regard et de la pensée entre les deux Liches, il déclama aux nouveaux adeptes du Tout Puissant :

Vous qui, de tout Lorndor êtes venus grossir les rangs de la Secte, pour propager la destruction au nom du Dark Mogwaï (Gloire à Lui), rejouissez-vous, car ce jour marque un tournant dans votre vie. Aujourd'hui, vous connaissez votre baptème du sang, aujourd'hui vous connaissez la satisfaction du sacrifice rituel. Car vous avez versé le sang des impies au nom du Dark (Gloire à Lui) Mogwaï. Il vous en remercie, et vous remerciera encore si vous continuez à le servir avec foi.

Maintenant, que les festivités commencent, pendant que la Nouvelle Alliance tremble. Car bientôt, J'en fais le serment, cet autel sacré verra du sang frais, "offert" par ces hérétiques, qui par deux fois ont osé porter blasphème envers le Tout Puissant.

La liche traînait une femme elfe nue dans les rues de la capitale, le frêle corps se mortifiant sur les pavés entre lesquels ruisselaient les flots de cette nuit tourmentée par la tempête. Derrière ces deux êtres marchait un cortège de fidèles encapuchonnés. Les passants, n’osant pas exprimer leur indignation face à cette liche qui n’était que trop connue en Lorndor, se contentaient d’envoyer des regards haineux à la procession, compatissant pour cette femme paralysée, humiliée et traînée dans la boue.
Le Grand Prophète savait que c’était l’heure de la fermeture des boutiques, des retours de la chasse, etc. L’heure à laquelle les auberges étaient le plus remplies. L’heure à laquelle le plus d’yeux étaient présents pour voir le spectacle.
Il souleva l’elfe et la projeta dans une flaque d’eau, sur la grand-place.

— Abreuve-toi de l’eau merdeuse, comme la putain qui a mis au monde la chienne que tu es !

Sa voix portait une violence et un mépris calculés. Il s’avança vers le corps au sol et lui asséna un coup de son pied décharné dans l’estomac. Il la saisit par ses longs cheveux noirs et la tira à nouveau vers sa destination.
Arrivé au pied de la Pyramide, il la souleva et la mit sur son épaule droite. Et ce n’était pas une position particulièrement plus confortable que la précédente, sur un cadavre sans chair. Ils gravirent les escaliers, les os du squelette rendant cette ascension plus douloureuse encore pour la femme que leur arrivée ici. Elle était en larmes, mais la magie du Grand Prophète la paralysait.
Elle était sur l’épaule de l’incarnation de la cruauté. Les liches étaient pourtant des êtres voués au savoir et au pouvoir. Comment celle-ci avait-elle pu connaître une telle dépravation ? Comment avait-elle pu sombrer dans une telle violence ? Comment un tel Mal avait-il pu s’insinuer dans cette âme ?
Il la jeta sur l’autel, au sommet de l’édifice sacré. Un sort de mirage rendit les lieux visibles jusque dans la ville, en bas. La liche tendit sa paume, et une dague y fut déposée.
Il se tourna vers les fidèles et prit la parole, sa voix portant également dans la ville :

— Lâcheté, peur, faiblesse et impiété ! Voilà de quoi j’accuse cette couarde et sa caste de rats ! Ces misérables créatures qui fuient la guerre en se disant neutres ! En se disant altruistes, soignant tout le monde sans distinction et ne dégainant jamais leurs lames ! Ils se cachent derrière leurs soi-disant forces alliées, mais je vous le dis : celles-ci ne sont que du vent ! La Secte n’a de cesse de les éliminer sans la moindre distinction des véritables guerriers, et nous n’avons jamais vu le moindre retour. Ils sont faibles et vulnérables, et n’attendent que des lames pour chuter de leur tranquille hégémonie !

Il se retourna vers l’elfe, souleva la dague, et abattit brutalement la lame sacrée dans le ventre de la victime. Il lui lacéra les jambes, les bras, le corps. Il lui creva les yeux et planta sa lame en divers endroits. À nouveau, le sang se répandait sur l’autel, se mêlait à la pluie sur les robes des fidèles. À nouveau l’on pataugeait dans une mare écarlate, marchant sur la chair et les organes éparpillés.
Il planta profondément la lame entre les seins de l’elfe et trancha l’abdomen jusqu’au bas-ventre. Il la souleva alors à plusieurs mètres du sol par télékinésie et la fit planer au-dessus de la Pyramide. De la carcasse s’écoulait une pluie sanglante, sous laquelle les fidèles souriaient, bouches grandes ouvertes tournées vers le ciel.
Le Grand Prophète projeta alors le corps dans la ville, à plusieurs centaines de mètres de la Pyramide. La charogne éventrée répandit des intestins et des organes sur la foule, sous laquelle la soupe gastrique se mêla vite au sang et à l’eau boueuse.
Il était satisfait. Las de ce clan de lâches d’apparence intouchable, il avait décidé de montrer à tous qu’ils n’étaient que des proies comme des autres. Les Darkmogwaïstes les avaient toujours tués à vue, et n’avaient jamais subi l’exécution des menaces de ripostes.
« Chaque goutte de sang versée en ce monde est une offrande au Tout-puissant. »

La dernière journée que le dracomage de la Secte avait passée en Lorndor avait été prolifique en terme de "louanges" au Dark Mogwaï (Gloire à Lui).

A peine portaillotransporté en zone neutre nord-est, Ryu-San avait repéré un élémental d'illusions qui ne demandait qu'à se faire vaporiser, ce qui avait été fait en deux coups de cuiller à pot. Il avait alors rejoint une auberge, afin de reposer sa monture, le fier Zürf'ahx.

C'est alors que la soirée venue, il commença à ressentir des sensations étranges. Certes, son état d'énervement n'avait fait que croître, relié qu'il était à son alter ego terrien au bord de la crise de nerf. Mais il y avait autre chose ... et il ne saurait jamais quoi. La mort de l'élémental avait affecté son âme elle-même. Ses yeux rougeoyaient, une aura des plus sombres se répandait autour de lui, la fureur du Dark Mogwaï était entrée en lui, utilisant le déploiement de mana créé par la dissolution de l'illusion dans l'Ether. La table de l'auberge, avec laquelle sa main était alors en contact, se mit instantanément à se consummer. Des mini décharges électriques parcouraient toute la surface de ses vêtements alors qu'il se levait pour sortir du bouge, déjà déserté par les quelques pelés qui avaient assisté à la scène.

Sur le pas de la porte, il s'était arrêté, murmurant des paroles anciennes qui amplifiaient les arcs bleutés autour de lui. Une série d'éclairs mit le feu à un bosquet non loin de là. Le Dracomage se mit alors à courir vers sa monture, sauta dessus, et partit à bride abattue. Les yeux du destrier rougeoyaient eux aussi. Il filait tout droit sans but, croisant d'autres aventuriers. Puis soudain, il sentit la présence de la victime que le Dark Mogwaï demandait.

A l'affut dans un fourré, un elfe noir se terrait en embuscade, se préparant à attaquer un Ogre qui passait non loin. Ryu-San l'approcha sans bruit et lui lança une décharge qui l'assoma sans qu'il ait le temps de comprendre ce qui lui arrivait. Les tripes du Dracomage bouillonaient de l'envie d'emmener cet impie sur l'autel de la Pyramide Noire de la Secte ... mais celle-ci avait été détruite pendant une guerre, laissant sa place dans les Terres Crépusculaires du Lorndor à un terrain saturé de mana déviant et torve qui déformait les quelques formes de vie encore présentes. Il s'approcha du corps inanimé et le mit sur le dos. L'elfe appartenait aux KO, un clan plus ou moins allié à ce moment là. Le dracomage n'était pas coutumier des meurtres d'alliés, mais la furie du Dark Mogwaï était sur lui, et son dieu réclamait cette victime, pas une autre.

Ryu-San attacha son prisonnier, les mains dans le dos, reliées à ses chevilles, agenouillé, et attendit qu'il se réveille. Le regard rempli d'incompréhension que lui jeta l' "oreilles pointues" était délectable à observer. Le mage commença à tourner autour de lui, les yeux pulsant dans le rouge. Il le touchait de temps à autre, le corps de l'elfe lui se tendait à chaque contact : Ryu-San lui infligeait des décharges, les unes derrières les autres, de plus en plus intenses. Ce dernier s'arrêta devant lui, s'accroupi, le regarda dans les yeux, un sourire sadique aux lèvres. Il resta ainsi plusieurs secondes, interminables. Soudain, ses mains jaillirent et saisirent les poignets du futur tas d'entrailles fumantes. Il déclencha alors une vague de chaleur et de flamme qui se répandit le long des bras du supplicié qui se couvrirent peu à peu de cloques dont certaines explosaient dans un bruit supurant. L'air s'emplissait de l'odeur de chair brûlée. Le détenu s'évanouit.

Le dracomage toisait sa victime quand elle se réveilla. Il lui fit un clin d'oeil, ne put réprimer un sourire et susurra : "In Nomine Dark Mogwaïs". L'heure était venue. Empoignant sa lance, il labourra l'abdomen de l'elfe, à la vitesse des éclairs qui pulsaient sur lui, transformant sa chair et ses viscères en hachis fumant. D'un coup précis, il fit rouler le palpitant au sol et enfin, poussant un cri de rage il décapita le KO.

Ramassant le coeur à présent couvert de terre et dégoulinant d'hémoglobine, il l'enfourna dans la bouche de l'elfe puis entreprit de rassembler des cailloux noirs sous lesquels il ensevelit le trophée. Il enfourcha alors sa monture et partit au galop au hurlant.

Plus loin, Ryu-San sombra dans l'inconscience et glissa de son cheval directement dans un fourré. La furie du Dark Mogwaï l'avait soudain quitté.

Dans un bosquet à quelques lieues, une petite pyramide de galets noirs, couverte d'arabesques écarlates que la lune faisait briller, s'entourait d'une aura sombre et puissante et se mit à pulser. Les signes se mettaient en place ...

Très loin du lieu où Ryu-san gisait unconscient, une Elfe était accroupi au sommet d'une colline. Elle observait, tel un félin. Depuis quelques secondes, elle avait changé d'objectif. Alors qu'elle voulait chasser un de ces élémentaux de feu, elle voulait à présent, le sang... ce déléctable moment où la victime sait qu'elle est condamnée a servir d'offende au Dark Mogwaï... cet instant fatidique ou la vie quitte l'être pour mener l'Âme a son Dieu...

La pretresse se ressaisit. Elle était parti trop loin dans sa réverie... Elle repris son observation. Finlement, après quelques minutes, elle décreta inexplicablement qu'elle était trop impatiente. Une pulsation en elle. Elle se leva. Earané suivit sa cavalère tandis que FaïeurFoks gémissait. Le petit renard avait compris. L'Elfe de lumière n'était pas la pour canaliser la furie de sa maitresse... Ce qu'il savait moins, c'est que si Elyra avait été présente aux cotés de la Pretresse, c'est elle qui en serait la victime... Victime non pas d'Earwen, mais victime du Dark Mogwaï qui voyait Elyra comme un obstacle à la mission qu'il lui avait donné.

Une voix. Une lueur dans les yeux clairs de l'Elfe... et au loin, un grunt chantant -grognant plutot- sa joie d'avoir tuer un humain un peu plus loin. Il était passé a l'auberge pour se refaire une santé et était prèt a conquérir le monde... ou tuer cette elfe qui s'avançait vers lui...

Une aura invisible autour d'elle. Une ombre dans ses yeux. Earwen s'arreta devant le Grunt.

-Bonjour guerrier grunt! quelle belle journée pour un sacrifice!
-bonjour... pour un quoi?

Earwen sorti alors l'un de ses mini sabres. Elle balafra le grunt surpris puis lui coupa le bras qui se dirigeait vers un arme. Un hurlement. Il n'eu pas le temps de se finir que l'Elfe se jetta sur sa victime qui tomba a la renverse. Elle lui tranperça l'épaule encore valide et laissa la lame plantée dans la chair.

Un sourire sur les lèvres de la Pretresse. Elle sorti délicatement le poignard sacrificiel de sa poche. La lame d'argent brillait au soleil. Le manche gravé du signe du Dark Mogwaï et du Lierre de la Pretresse accaparait le regard du grunt estropié. Earwen leva la lame droite, cachant le système diabolique qu'elle mettra en marche dans le corps du sacrifié. Les bras s'abaissèrent rapidement. La lame se plante dans un bruit sordide dans l'abdomen du Grunt qui senti l'arme bouger. Une douleur intense. Le méchanisme était activé. Dans ses vicères, il sentait que la lame droite s'était doublée de dents qui s'affairaient a déchiqueter son intérieur.

L'Elfe releva la lame, accrochant quelques centimètres d'intestin. Elle déactiva le méchanisme, la lame droite laissa alors glisser les bout de trippes sur le visage mortifié de la victime.

Earwen leva une dernière fois son arme et souffla a la victime les mots qui scellèrent l'Âme dans sa destinée

In Nomine Dark Mogwaïs

Et au nom du Dark Mogwaï, la lame sacrificielle enleva la vie du corp du grunt.

L'Elfe se leva, nettoya le poignard et enfourcha son tigre. La fureur ne l'avait pas encore quitté... après quelques centaines de mètres, l'Elfe s'écroula sur un tapis de mousse, au pied d'un saule-pleureur. Vision étrangement idyllique. L'aura avait disparut, l'Elfe était appaisée mais inconsciente...

Au loin, comme pour répondre à la petite pyramide de galets noirs, l'Autel de marbre noir scintillait étrangement a l'interrieur d'une Eglise... Les signes se mettaient en place...