Au beau milieu de la journée, la cité avait perdu son agitation de la matinée. Environ la moitié des esclaves était partie dans le désert, charger de sable les citernes d'acier qui, une fois pleines, seraient traînées jusqu'à la cité par de grands Trolls sauvages. Là, le sable serait déversé dans les fourneaux du sous-sol.
L'autre moitié des esclaves était chargée du fonctionnement des fourneaux. Il n'était pas rare que l'un d'entre eux reçoive un jet de liquide brûlant, ou bien se consume en passant trop près d'un des brasiers qui dégageaient en permanence une chaleur infernale. D'énormes cuves, rougies par les flammes, recevaient le sable venu d'en haut.
Plus loin, la pâte formée était coulée dans de grands moules, de forme circulaire. D'autres esclaves, en plus petit nombre, donnaient à la surface encore brûlante une forme bombée. Une fois que l'immense pièce, devenue translucide, était prête, elle était démoulée, polie, cerclée d'acier noir, et montée dans un appareil lui permettant de pivoter dans toutes les directions.
Les esclaves et les contremaîtres avaient l'habitude de voir passer leur maître, petite créature d'apparence fragile, drapé dans un manteau noir qui ne laissait voir que deux yeux blancs. Mais ils n'avaient jamais vu ce qui venait de passer les portes de la salle des fourneaux!
- Eh bien quoi? siffla le nouveau venu d'une voix qui leur était tristement familière. Je n'ai de comptes à rendre à personne sur mon apparence!
L'Elfe aux cheveux blancs qui venait de prononcer ces paroles parcourut les allées, du pas mesuré que tous avaient appris à reconnaître, et à craindre. L'esclave qui entendait ce pas accélérer dans sa direction pouvait se préparer à une mort rapide.
Le Warde traversa la salle des fourneaux, la salle de refroidissement, l'atelier de polissage (où les esclaves, étant devenus sourds, ne l'avaient pas entendu arriver), et remonta à la surface, pour déboucher dans les vastes pièces où ses savants faisaient leurs recherches. Enfin, il remonta dans sa tour, et observa le Nord de la cité.
- Bien, bien... Mes armes seront bientôt prêtes, et les armées des Vivants trembleront devant moi! Car j'apporte la terreur des ombres et le feu du ciel.
À quelque distance de la cité, un intense rayon lumineux apparaissait de temps en temps, et le désert paraissait s'embraser à l'endroit où le rayon touchait le sable.
_________________ Glorfindel, l'Elfe aux Cent-Morts
Dernière édition par Glorfindel le Mer 15 Fév, 2006 21:10, édité 1 fois au total.
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