Vie et œuvre d’Aelbran, nain, mage docteur ès bières et légèrement claustrophobe.
I – Là où tout commença – ou comment un nain qui n’en est pas vraiment un partit un jour de son village pour la plus grande joie de tous.
C’est dans le petit village nain de Pierrefendre (je ne vous ferais pas l’injure de vous donner le nom nain qui risquerait de faire saigner les délicates oreilles de nos amis les elfes) que naquit par un beau jour d’hiver Aelbran fils de Rogaen et Ilde Marteautonnerre, dont l’histoire aura oubliée le nom avant même que les asticots aient fini de dévorer leur corps mais n’en est-il pas ainsi pour la plupart des êtres vivants ?
Aelbran se révela un enfant fort peu doué en somme dans tout ce qui était le travail classique d’un nain à savoir creuser. Cela s’expliquait en partie par une légère claustrophobie qui l’empêchait de rester plus de quelques heures dans un tunnel. Ce léger handicap ne manqua pas tout au long de sa jeunesse de le complexer et d’en faire la cible des moqueries de ses petits camarades qui pensaient avoir trouvé en lui une victime idéale, car j’ai oublié de préciser qu’il était également de faible constitution, enfin faible… entendons-nous bien, selon les critères de Pierrefendre, qui ne sont pas ceux de tout le monde, nains ou pas, disons qu’il entrait dans la moyenne des nains mais qu’à Pierrefendre il fut assez vite surnommé « excuse moi je t’ai marché dessus » ce qui est assez insultant, convenons-en.
Il n’appréciait pas trop la vie dans un village nain, ce que n’appréciaient pas les autres nains et seule une solide amitié avec l’or et un amour immodéré de la bière empêcha les autres nains de le considérer comme la honte du peuple nain et donc de le jeter aux ordures (ce qui est cette fois extrêmement humiliant vous en êtes j’espère tous conscients).
Sa vie se déroulait donc morne et sans autre évènement majeur que les brimades régulières de ses camarades jusqu’au jour où un mage qui passait dans le village cru voir en lui une minuscule étincelle de talent et décida donc de le prendre en apprentissage. Précisons qu’en réalité le mage était à moitié gâteux et n’avait rien détecté de tel mais avait besoin d’un escla… serviteur le précédent étant mort d‘épuisement après avoir nettoyé la tour dudit mage ayant vu qu’Aelbran n’aimait pas sa vie (cela se voyais à ses bleus) il pensait avoir trouvé en lui le pigeon idéal, et il n’avait pas tout à fait tort, dans un premier temps du moins.
Ses parents qui étaient d’honnêtes nains et avaient maintes fois prié pour qu’une peste virulente s’abatte sur le village et emporte leur fils furent transportés de joies et allèrent même jusqu'à donner une bourse pleine d’or au mage pour le remercier. Aelbran eut la surprise de trouver ses bagages prêts mais accepta l’explication de ses parents comme quoi ils sentaient qu’il était destiné à de grandes choses (comme quoi les enfants sont naïfs vis à vis de leurs parents) prit ses bagages et suivit le mage vers cette grande aventure qu’est la vie.
II – La formation d’Aelbran et son début en tant qu’aventurier – ou comment après les joies de l’esclavage Aelbran se découvrit un talent pour la magie et partit conquérir le vaste monde.
Aelbran suivit donc le mage en dehors du village, il était heureux de quitter enfin les cavernes et les mines et s’émerveillait de la taille du vaste monde, le voyage dura une semaine, sans que rien de notable se produise mis à part le fait qu’Aelbran au fil des corvées se rendait peu à peu compte que son apprentissage n’aurais rien d’une sinécure. Arrivé à la tour du mage il se mit à penser que ça n’aurait vraiment rien à voir avec ce qu’il avait imaginé, la tour était une ruine immonde battue par les vents et isolée au milieu d’une forêt pour le moins sauvage et si Aelbran n’aimait pas la mine il restait un nain en cela qu’il n’aimait absolument pas la forêt.
Le mage ne prit pas la peine de lui faire visiter et le mena directement à ses quartiers, une simple cellule avec de la paille pour tout matelas, un cruchon d’eau (ce qui fit frissonner Aelbran d’horreur) et une écuelle, vide pour le moment. A peine ses maigres possessions déposées, il fut chargé de sa première corvée : le nettoyage des quartiers du maître qui il faut le dire en avaient bien besoin, une épaisse couche de crasse accumulée depuis plusieurs siècle semblait le regarder avec une joie malsaine et lui dire « viens te mesurer à moi si tu l’oses » ce qu’il fit. Inutile de dire qu’il perdit la bataille et qu’il fut envoyé dans ses quartiers, harassé, et l’écuelle toujours vide.
Le temps passa ainsi de corvée en corvée, la poussière toujours présente le regardant narquoisement chaque fois qu’il s’y attaquait. Au bout de quelques mois, il avait définitivement perdu espoir d’apprendre un jour la magie et ne voyait plus sa vie que comme une succession de corvées et c’est long la vie d’un nain. Mais une nuit (car oui il travaillait même la nuit) qu’il nettoyait la bibliothèque miteuse du mage (dont d’ailleurs il ne connaissait toujours pas le nom et qu’il ne connut jamais par la suite) il tomba sur un vieil ouvrage de magie à l’usage des débutants (c’était en réalité écrit « Traité de magie à l’usage des incompétents » mais ma formulation est moins insultante) qu’il s’empressa de cacher sous sa tunique et de ramener dans ses quartiers dès qu’il le put.
Durant les (rares) moment de temps libre qu’il avait, il étudia donc consciencieusement le livre sans qu’aucun résultat ne vienne couronner ce travail acharné. Il finit par jeter le livre et n’y pensa plus jusqu’au jour ou le mage mécontent de son travail (comme souvent d’ailleurs) le traita de « excuse moi je t’ai marché dessus » ce qui réveilla chez Aelbran tous les traumatismes de son enfance qu’il avait enfouis au plus profond de son inconscient. Se mettant en colère comme jamais auparavant, il sentit un déclic s’opérer en lui et lança sans vraiment savoir ce qu’il faisait une boule de feu sur le mage qui se consuma. Cela peut paraître étonnant qu’un mage d’un niveau honorable meure sous l’effet d’une simple boule de feu mais la raison était simple ce n’était pas un mage de niveau honorable et même pas un mage du tout, c’était juste un vieux feignant qui avait trouvé cette tour abandonné et se faisait passer pour mage afin de recruter des escla… des employés de maisons, comptant sur la peur qu’inspirent les mages pour ne jamais avoir d’ennuis, ce fut une fois de trop.
Aelbran une fois libéré vécu quelques temps dans la tour afin de perfectionner son étude de la magie, ce à quoi il arriva assez bien, maintenant que le déclic s’était opéré (car Aelbran, je ne l’ai pas précisé afin que l’on ne pense pas que je cherche à l’encenser possédait une intelligence fort honorable, après avoir raconté tous ses déboires je peux bien le revaloriser un peu).
Au bout d’un temps il ne put plus rien apprendre des grimoires qui n’était pas encore dévorés par les souris et décida donc de quitter la tour afin de parcourir le vaste monde.
La suite suivra avec mon évolution dans le jeu. En espérant que cette petite histoire vous a plu…
Dernière édition par Aelbran le Mar 20 Déc, 2005 20:02, édité 1 fois au total.
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