Forum Heroes' Chronicles

Quand je naquis sur les terres du Lorndor, les batailles faisaient déjà rage sur tous les fronts.
Toutes les races se combattaient parfois sans savoir les raisons qui les avaient poussées à s’entretuer. Et chaque clan, chaque famille, chaque race envoyait ses enfants à la guerre pour remporter la victoire qui rejaillirait sur eux.
Malgré tous les sacrifices, les guerres n’en finissaient plus, le destin n’avait toujours pas trouvé de vainqueurs et seuls les morts en avaient fini de ces luttes acharnées sur des champs de bataille dont le sol restait imprégné du sang des guerriers bien après la fin des massacres.

Les grunts dont je fais partie ne furent pas épargnés par ces sanglantes batailles et eurent aussi leurs lots de victoires, de défaites mais surtout de morts.
Mais ce qui me paraissait le plus terrible dans ces sombres moments étaient que la race des orcs était haïe par tous, qu’ils soient ennemis ou même alliés. Que seule la haine et la peur étaient visibles sur les regards des gens qui croisaient la route de ces « choses à peaux vertes ». Ce qui me paraissait le plus important était l’absence d’un quelconque respect pour ces guerriers qui combattaient jusqu’à la limite de leurs forces pour protéger leurs familles ou bien sauvegarder la terre où reposaient depuis des siècles leurs ancêtres.
J’avais l’espoir qu’on ne regarderait plus mes frères comme des bêtes mais comme des personnes à part entière qui pourraient vivre selon leurs coutumes et leurs traditions en paix avec les autres races du Lorndor. C’était en tout cas mon rêve…

Mais celui-ci resta à l’état embryonnaire et fût vite brisé par la réalité. J’avais voulu rassembler tous les grunts sous la même bannière, emblème qui devait symboliser l’union de tous mes frères; et que tous les autres habitants du Lorndor en le voyant sauraient qu’il leur faudrait respecter ce drapeau en le voyant passer près d’eux sous peine d’en subir les conséquences. Malheureusement tous les grunts ne se regroupèrent pas derrière mon étendard et préférèrent rallier des clans qui les avaient alléchés par des récompenses matérielles et des promesses de massacres sur des adversaires plus faibles.

Mes rêves déçus firent décliner mes forces plus vites que cent batailles et déchirèrent mes chairs plus douloureusement que milles blessures.
Je décidais alors avec mes derniers frères qui m'étaient restes fidèles de partir en quête d'une dernière bataille qui resterait dans la mémoire du Lorndor et des orcs. Au cours de celle ci nous nous battîmes contre une armée humaine bien plus nombreuse que la nôtre et au cours de la dernière confrontation sur toute la plaine on pouvait voir deux armées qui du regard s'affrontaient déjà. Je savais que nous approchions bientôt de la fin du rêve auquel j'avais cru mais il y avait une chose que je pouvais encore faire : je décidais malgré la faiblesse quantitative de mon armée de tenter une dernière charge héroïque et au cri de notre dieu me lançait moi ainsi que mes soldats sur les lignes ennemies.
Leurs premières lignes volèrent en éclats mais après la première charge passée je savais que c'en était fini; je regardais tout autour de moi et je pouvais voir tous mes fiers guerriers mes amis et mes frères tombés sous les coups de nos ennemis.
Alors que ma propre fin était imminente le chef des humains qui était victorieux vint vers moi et me dit:
"Toi, Albyor, chef de l'armée des orcs je t'ai battu mais il y a bien une chose sur laquelle je me suis trompé : vous n'êtes pas des bêtes assoiffées de violence; vous êtes comme les autres races du Lorndor vous vous battez pour exister et pour cela vous avez mon respect et celui des hommes.
Je me retire des lieux et plus aucune de mes armées ne vous déclarera la guerre."

Alors que l'humain levait son arme pour m'apporter la mort que j'attendais maintenant, je sus que mon rêve s'était réalisé : la race des "peaux vertes" serait respectée pour leur courage et leur bravoure.

Alors qu’Albyor, chef des armées grunts, venait de rendre son dernier soupir sous l’épée du chef des humains, celui ci ordonna qu’on soigne les blessés et que chacun se tienne prêt a repartir dans les plus brefs délais pour un repos bien mérité sur ses terres et avec sa famille.

Tandis qu’il regardait l’immense champ de bataille avec tous ses corps et ses armures disloquées qui étaient les témoins de la férocité des combats, il aperçut un mouvement qui venait des soldats ennemis qui avaient été tués. Il se rapprocha et vit un des guerriers d’Albyor qui commençait à se relever malgré les terribles blessures qui auraient tuées plus d’un de ses guerriers. Il se dit que vraiment ses orcs étaient des combattants qui ne s’avouaient jamais vaincus. Ses hommes allaient mettre fin a ses souffrances mais il les en empêcha et s’adressa ainsi au survivant :
- « Qui es tu jeune orc ? »
- « Je suis DracusdeNaklas et je suis prêt à mourir pour mon chef Albyor »
- « Des morts (il jette un regard tout autour de lui) il y en a eut bien assez pour aujourd’hui et le dernier qui est tombé dans cette bataille est ton chef mon jeune ami » (tout en lui montrant l’endroit ou repose maintenant Albyor)
- « Eh bien achevez moi alors que je le rejoigne lui et mes frères ! »
- « Non je ne le ferai pas. Jje vais même te laisser la vie sauve en souvenir de ton chef à qui j’ai promis la fin de la guerre et à qui j’ai donné mon respect »

L’humain remit à DracusdeNaklas un objet qui ressemblait a un parchemin et lui dit :
« Va retrouver ta famille et les terres de tes ancêtres et sache qu’elles ne seront pas menacées par mes armées tant que les tiens mériteront le respect que j’ai accordé a ton chef.»

L’humain s'en alla avec son armée vers ses terres laissant l’orc seul.
Celui ci ouvrit le parchemin et découvrit le testament de son chef Albyor.
Après l’avoir lu, il décida de rentrer sur ses terres avec la ferme intention que la race des orcs continuerait d’être respectée par tous... En souvenir d’Albyor et de ses rêves …