Hebinokage suivait la créature qui lui servait de guide... Quand il finit par s'impatienter.
- Il est si loin que ça, ce château?
- Et bien, il n'y a pour ainsi dire pas de distance dans les limbes. Pas de vie naturelle non plus. Chacun y apporte son "univers" personnel. Mais, comme le coeur de tout être vivant, cet "univers" est extrêmement versatile. Pour mon Maître, c'est différent. Il a modelé et fixé une partie de ce monde. Dont je fais d'ailleurs partie. Normalement, il suffit de le mettre au premier plan de sa pensée pour qu'il vous apparaisse... Ce qui est étonnant, c'est que je n'y parviens pas. Je ne ressent pas non plus la présence du Maître. Il a du se passer quelque chose...
- Tu es bien en train de dire que tu ne peux pas me guider à ce palais?
- Et bien, il serait plus exact de dire que ce palais, et son propriétaire, ont tout deux disparu... Il semblerait qu'effectivement, le prisonnier ait été coriace...
- Le mage fou que tu me décris a du faire l'erreur de le sous-estimer, voilà tout. Bon, si continuer à marcher est inutile, arrêtons-nous ici. S'il est libre, il va également se mettre en quête de nous, puis il placera des chausses-trappes sur notre chemin... Tu es une créature formée à partir des limbes, qui est restée longtemps au contact avec quelqu'un qui savait les manipuler... Et bien vois-tu, moi aussi je m'y entends un peu en magie. Je voudrais que tu m'aprennes comment ce monde fonctionne.
- Et bien... Je n'ai plus de Maître à présent... mais j'ai été créé pour servir le Maître. Donc il suffit que je vous prenne pour nouveau Maître, Maître! Demandez, je vous dirais tout ce que je sais!!!
- Parfait. Je vais donc te libérer du sort d'emprisonnement. Le mort vivant fait un geste de la main. Je désirerais également que tu cesses de m'appeler "maître" et de me vouvoyer. Mon nom est Hebinokage, utilises-le. Ensuite... Comment t'appelles-tu?
- Je n'ai pas de nom Maî... Hebinokage. Je ne suis qu'une créature artificielle. On ne nomme pas les serviteurs.
- C'est stupide. Dorénavant, tu t'appelleras... Comment voudrais-tu te nommer?
- Je ne sais pas, je n'y avait jamais pensé...
Ils se mirent à réfléchir... Au bout d'un certain temps, la créature reprit timidement la parole.
- Pourrais-je m'appeler Arka, par exemple?
- Bien sûr, si tu en as envie. Hebinokage sourit, puis reprit son sérieux. Allez, Arka, passons aux choses sérieuses à présent.
Il s'assit, puis regarda Arka, n'attendant plus que le bon vouloir de l'être qui semblait un peu dérouté par son comportement. Mais enfin, Arka commença, timidement d'abord, puis de façon de plus en plus sûre, à enseigner au mort-vivant les secrets des limbes...
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Mirage avait dérivé longtemps dans le néant avant de comprendre que pour se trouver dans un lieu, il suffisait qu'il concentre sa pensée dessus, en émettant un très léger flux de mana. Décidemment, ce monde n'étais pas fait pour lui, et il avait hâte d'en finir. Il avait essayé de trouver son alter-ego par le même procédé, mais n'avais pu évoquer que des sosies largement inférieurs à l'original. Pour passer le temps, il s'était amusé à en générer quelques uns puis à leur apporter des modifications de son cru (sourire niais, oreilles démesurées, long nez, difformités diverses et variées...).
- Là, je me sens mieux. Tiens, j'ai une autre idée...
Il leva la main, et un sosie de Gryhll, cet affreux tauren, lui aparu. Il l'affubla d'une robe de moine et fit disparaître tous ses poils, puis il lui fit danser la gigue, se rouler par terre, faire le beau comme un petit chien... Les possibilités étaient immenses... Il s'immergea totalement dans son nouveau jeu....
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