Voilà, juste, en fait, l'histoire que j'avais écrite pour expliquer le passage à la dernière version de HC, mais qui, je le soupçonne, n'a même pas dû être lue, puisque je n'avais reçu aucune réponse. Il n'est pas très long, mais je vais quand même le mettre en plusieurs fois pour que vous n'ayez pas un gros pâté indigeste, comme ça, tout à coup.
Pour le titre, bah, je viens de le trouver, comme ça.
[Edit]J'oubliais, les commentaires, surtout constructifs, sont les bienvenus ! Si même vous avez le courage de reprendre chaque point qui vous paraît gênant, ça m'aidera grandement à améliorer ce texte

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Sérénia soupira en jetant un regard de biais sur le Tauren qui s’était installé à côté d’elle. Elle n’était guère férue de violence, mais avait, au-delà de sa frêle apparence, tout ce qu’il lui fallait pour se défendre. Elle s’entraînait à la magie du vent depuis sa plus tendre enfance, et pouvait faire imploser sans même les regarder une bonne moitié des habitants de Lorndor, grâce à sa maîtrise extrême de cet art.
Le Tauren fit encore un mouvement. Il était grand, plutôt mignon pour un de ces butors, et une étrange flammèche brillait dans ses yeux, probablement allumée par les fûts s’entassant derrière le comptoir. Sérénia lui fit face, et il détourna les yeux, gêné par ces deux billes inquisitrices. Elle était belle, grande et mince, dans la lumière tamisée de la taverne. Ses longs cheveux gris s’entouraient doucement d’un halo blanc et mouvant, ses mains douces aux doigts fins reposant calmement sur le bar, son visage sévère dégageant un charisme qui indiquait son talent de magicienne. Elle se relâcha un peu en constatant que l’autre n’avait à priori aucune intention hostile à son égard.
Il prit la parole, d’une voix timidement bourrue :
« Je vous offre un verre ?... »
Elle faillit éclater de rire, mais se retint, trop gentille pour vouloir faire de la peine, même à un Tauren. Elle ne pu par contre retenir un sourire amusé ; un homme bête tentait de flirter avec elle… Et pourquoi pas, après tout ? Il n’était pas repoussant, n’avait finalement pas l’air écrasé par l’alcool, et ne sentait même pas mauvais.
« Une mixture de dragon pour moi ! »
Elle regretta sa commande presque aussitôt après l’avoir formulée ; les mixtures de dragons étaient hors de prix, car très recherchées, seulement, ayant accumulée un certain pactole au court de ses années de voyage en tant que guérisseuse, elle pouvait se le permettre, ce qui n’était probablement pas le cas du premier Tauren venu. Elle allait rectifier cette erreur en tentant de la faire passer pour une blague, mais l’autre n’avait pas bronché, et demanda la mixture au tavernier, en double.
Curieuse, Sérénia fronça un sourcil.
« Comment t’appelles-tu, toi qui m’offre cette mixture sans me connaître ? »
Elle eut pu juré qu’il rougissait, mais rien n’était moins certain, avec la couche de poils qui lui recouvrait la face.
« Rakdor, Ma Dame. Et vous êtes Sérénia, dont l’immense réputation est parvenue depuis longtemps à mes oreilles, et que je rêvais de rencontrer. Mais les racontars sont bien en dessous de la réalité, vous êtes lumineuse. »
L’Elfe sourit franchement cette fois-ci, flattée par les paroles de son interlocuteur, et plus curieuse encore ; elle avait entendu parler de Rakdor, c’était une légende mineure de son peuple depuis quelques semaines. Il avait, à ce qu’elle avait entendu en soignant d’autres Tauren, vaincu plusieurs monstres terrorisant des villages de diverses races. On lui prêtait une force surhumaine et l’apparence d’un démon, mais elle n’avait en face d’elle qu’une créature timide et polie.
Elle entrouvrit la bouche pour prendre la parole, le tavernier posa bruyamment devant eux les deux chopes.
« Pour la mixture de dragon, il faut payer avant de consommer. »
Rakdor détourna à regret son regard de l’Elfe, pour fouiller dans une sacoche qu’il portait à la taille. Il laissa tomber sur le comptoir un tas de pièces d’or, dont le gérant s’empara d’une main professionnelle, puis tendit un verre à Sérénia en prenant l’autre pour lui. Ils portèrent ensembles la boisson à leurs lèvres, sans cesser de se regarder.