Le mot "psychologue" date quand-même du 16è siècle. Et le mot grec dont il est issu (psukhê : science de l'âme) est nettement plus vieux encore...
Et "médecine" existait déjà au 12è siècle (avant, on parlait de "mécine"), pour désigner les remèdes, puis l'art de guérir.
De toute façon, pourquoi privilégier telle ou telle époque ? On vit dans un monde parallèle, pas dans notre passé : le vocabulaire médiéval ne me semble pas plus adapté que le contemporain.
L'important, ce sont les idées qu'on manipule, pas les mots eux-mêmes. Si on emploie des mots modernes pour désigner des éléments effectivement RP, je ne vois pas où est le problème.
Et puis franchement : vous vous imaginez, écrire tous vos textes en un langage semi-moyenâgeux ? Je m'y suis essayé, dans un autre jeu, j'ai même acheté un dico pour ça : tout en vieux français de la chanson de Roland à 1350.
L'essentiel, je crois, est que chacun puisse lire les textes sans effort particulier. Après...
Chers habitants du Lorndor, l'heure est venue pour moi de vous conter les aventures - et surtout les mésaventures - d'une undeadette connue de peu : l'exquise Oihana, à la douceur toute relative.
Tout
commença pour elle par une douce
après-midi printanière, fleurie et ensoleillée. Elle naquit d'une mère d'origine elfique et d'un père berger - un homme bourru aux moeurs douteuses... les mauvaises langues les plus hardies jasèrent d'ailleurs qu'il était
étonnant qu'Oihana naisse d'une demi-elfe et non d'une brebis.
On peut se demander ce que sa mère, la fougueuse Nahf trouva à ce berger solitaire et antipathique... peut-être le goût de l'aventure, ou une attirance malsaine pour les choses scandaleuses.
Cette attirance pour le scandale ne serait d'ailleurs pas une surprise, Nahf étant elle même née de parents de deux races différentes, la chose semblait couler dans ses veines... Nahf avait d'ailleurs quitté son foyer étant encore jeune et vagabondait de villes en villages en quête d'aventures.
Mais ne nous attardons pas sur ces détails historiques, qui
ont certes un intérêt narratif, mais qui encombreraient ici notre récit.
Oihana naquit donc au printemps. Nahf accoucha seule,
à l'abri d'un saule, ayant aimé le berger pour une nuit seulement et disparu au matin... Malgré le manque de moyens et de médecins, les choses se passèrent extrêment bien. Le bébé, une petite fille resplendissante, fut appelé Oihana, en l'honneur du saule qui avait abrité le labeur de sa mère.
La petite Oihana eut donc une enfance de bohémien, suivant sa mère dans ses périples et souvent dans des combines obscures auxquelles Nahf la faisait participer.
Sa mère essayait de lui enseigner des rudiments de la vie d'aventurier et d'entourloupeur, mais la jeune Oihana était plus intéressée par la forme que prenaient les nuages ou la trajectoire des papillons entre les fleurs...
C'est au cours d'une de ces combines que la vie de la jeune fille changea du tout au tout.
Oihana avait alors 16 ans.
Elle ne le savait pas à l'époque, mais sa mère s'était mise dans une situation financière assez déplorable. Pour résumer les faits, plusieurs créanciers n'attendaient plus de remboursements de la part de Nahf et voulaient simplement sa tête sur un plateau, et Nahf - avec une astuce et un charme que seules les femmes ont - arrivait à duper tout le monde par son barratin.
Seulement, elle était arrivée à un point où même ses charmes ne pouvaient la sauver, et plusieurs chasseurs furent envoyés sur ses traces.
Ayant plus d'un tour dans son sac, Nahf envoya sa fille chercher l'aide de Fantre, un gnome auquel elle avait rendu de nombreux services et qui lui devait sa réussite en tant que marchand.
Oihana devait lui porter un pli lui demandant une avance de plusieurs milliers de pièces d'or - la somme que Nahf devait à ses créanciers pour être exact. Evidemment, la
demi-elfe s'
était bien gardée de révéler sa situation à sa fille, qui pensait faire une commission des plus banales.
Inutile de nous attarder sur les
détails, qui sont d'un manque d'originalité navrant. Oihana se laissa en chemin distraire par un renard qui chassait une souris des champs et les poursuivant, elle se retrouva rapidement dans une forêt où nombre de distractions l'attendaient...
Quand la nuit fut tombée, elle se rappela
[ne pas mettre "de" : "se rappeler" est un verbe transitif. On se souvient de quelque chose, mais on se rappelle quelque chose) sa mission, l'accomplit hâtivement en espérant que sa mère ne la gronderait pas trop pour son retard.
Evidemment, sa mère ne put la gronder à son retour puisqu'elle n'en retrouva que le corps sanglant empalé sur un pieux. La tête en avait été séparée, certainement pour prouver sa mort à quelque détestable et impatient créancier.
Oihana fut anéantie.
Elle en
mourut de chagrin, même si cette mort se produisit sur plusieurs mois. Elle quitta tout ce qu'elle connaissait, erra sans but sur les terres qui paraissaient soudainement moins vertes, moins joyeuses, moins divertissantes. Elle n'avait ni rancoeur ni haine pour les personnes qui avaient fait ca. Le vide qui l'emplissait était comme un trou noir aspirant tous sentiments, aspirant toute volonté, aspirant tout désir.
Et ce trou noir, comme une bête vorace se nourrissait de ces choses et semblait grossir avec le temps.
Oihana perdit
peu à peu contact avec le monde qui l'entourait. Ce monstre en elle étouffait même ses sens. Elle ne garda aucun souvenir de ces mois qui n'en finissaient pas. Aucun souvenir si ce n'est celui de la souffrance et de ce vide qui grandissait en elle.
Et un jour, elle sombra complètement. Le peu de forces qui lui restaient s'épuisèrent complètement. Ce gouffre en elle grandit... grandit... l'engloutit tout entière. Elle
mourut.
Etrangement, elle
mourut, mais pas ce monstre qui grandissait en elle et se nourissait de son coeur. Et c'est ce monstre qui releva son corps, ce vide, cette mort.
Oihana n'était plus.
Oihana venait de naître...
C'est ainsi que
commença l'histoire de cette undead.
Terrassée par la souffrance, et entretenue dans la mort par cette même souffrance, devenue
elle-même sa souffrance...
Aujourd'hui, Oihana a pu prendre beaucoup de recul par rapport à cette situation et la consultation régulière de spécialistes
l'a aidée à faire la part des choses et à ne plus hurler à la mort chaque fois qu'on prononce le mot "maman".
Evidemment le traumatisme est grand et a laissé des séquelles. Mais elle y travaille activement avec l'aide de son psychologue.
Voila donc le début de son histoire... La suite viendra bientôt.
En attendant j'espère vous avoir donné envie de la connaître mieux.

Vala vala vala...