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Symbelmyne, Enfant des Rois.
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Auteur:  Kaze [ Mer 26 Avr, 2006 19:51 ]
Sujet du message:  Symbelmyne, Enfant des Rois.

(Attention, je préviens, je ne m'inspire du Seigneur des Anneaux que pour rapporter le fait que les Symbelmynë poussent sur les tombes de rois. L'apparence des fleurs, et tout le reste de l'histoire sont totalement indépendants.)


Symbelmynë, Enfant des rois.



On raconte qu'il y a bien longtemps poussaient sur les tombes des rois d'un royaume aujourd'hui disparu, de petites fleurs dont l'aspect originel a été oublié, car en traversant les âges, elles ont changé maintes fois d'apparence. Ce qu'elles n'ont pas perdu, c'est leur forme simple, sans prétention.


Première Partie

I. Où il sera question de la naissance de Symbelmynë.


J'ouvre les yeux. A la vision d'un ciel chargé de nuages, j'en déduis que je suis couché sur le dos. Qu'est-ce que je fais là ? Je me redresse un peu trop vite, la tête me tourne. J'inspecte le décor qui m'entoure : plusieurs monticules de terre, je suis d'ailleurs assis sur l'un d'eux. J'ai l'air de sortir de nulle part, dans le plus simple appareil, et dans un environnement complètement inconnu : un champ de minuscules collines. J'y vois de petites portes, richement ornées. Je descends de mon perchoir, et je cherche la porte qui lui correspond. Une porte en bois, peinte en rouge et or... je l'ouvre, une odeur désagréable m'assaille. Une odeur de mort. Je me couvre le nez d'une main, et j'avance un peu plus loin sous terre. Au milieu de la petit pièce que j'y trouve, je distingue une forme humaine allongée dans la pénombre. Une armure, des armes et des décorations posées autour... c'est donc une tombe. Je ressors, m'emplis les poumons d'un air non vicié.

Que fais-je dans ce cimetière ? A qui appartiennent ces terres ? J'inspecte les tombes en quête d'indices qui pourraient m'aider à répondre à ces questions. Elles sont toutes différentes, et pourtant toutes semblables... Sur chacune d'elles, je distingue de petits points noirs. Je m'approche d'une tombe, et m'aperçois qu'il s'agit de fleurs. J'en cueille une et lève le bras pour l'inspecter sous la lumière du soleil. Elle est très étrange : bien que baignée par la lumière d'un soleil à son zénith, elle n'en renvoie absolument pas les rayons. Elle semble plongée dans l'ombre... Rien ne fait sa beauté, rien ne fait son charme. Et pourtant, je sens mon coeur qui s'emballe à sa vue.


- Une Symbelmynë, mon petit.

Je me retourne, aux abois. Un Elfe se tient là, à quelques pas de moi. Il me dépasse de plusieurs têtes, et il m'a appelé "mon petit"... Je suis donc un enfant. Mes yeux l'observent des pieds à la tête. Il est entièrement couvert d'un ensemble en cuir. Paré pour la guerre, semble-t-il. Et il tient une longue épée à deux lames à la main. Dans ma tête résonne le mot "Danger". Cependant l'homme ne s'approche pas de moi, au lieu de cela il s'assied contre l'une des tombes, à quelques pas.

- Cette fleur t'attire, n'est-ce pas ? C'est normal, après tout vous êtes très semblables. Tu as la peau aussi sombre que ses pétales.

A ces mots, je lève à nouveau mon bras au niveau de mes yeux. En effet, la différence est frappante, par rapport à la peau d'un blanc cadavérique de cet elfe. Je décide de parler à mon tour, et c'est une voix caverneuse qui sort de ma bouche, ce qui semble choquer mon interlocuteur.

- Me connaissez-vous ? Je n'ai aucun souvenir de cette vie. Qui suis-je ?
- Je ne sais pas d'où tu sors. Je ne t'ai jamais vu par ici... et ça ne m'étonne pas. On en voit peu de ta race à la surface.
- Ma race ?
- Tu es un Drow, répond-il en faisant une grimace de dégoût à la simple mention de ce mot.
- Un Drow.
- Un Elfe noir, une forme pervertie des Elfes blancs. Tes semblables sont sans foi ni loi, n'obéissent à aucune logique, à aucun ordre... Nul ne règne sur eux, car aucun d'eux n'a jamais réussi à imposer son pouvoir aux autres. Ils se terrent loin sous la surface, probablement ont ils assez de bon sens pour décider de nous épargner leur vue. Ils sont si pitoyables, un véritable troupeau d'animaux incontrôlables.

Je le laisse parler. Pourquoi m'offusquerais-je ? Je ne connais rien de "mon" peuple, je n'ai jamais vécu parmi eux, je n'ai jamais rencontré l'un d'eux. L'Elfe a remarqué que je ne réagissais pas à ses attaques verbales, et un sourire fend son visage. Il semble se détendre quelque peu, il relâche son étreinte autour de la garde de son épée étrange.

- Tiens donc, tu as l'air moins susceptible que les autres Drows... N'importe lequel d'entre eux m'aurait déjà attaqué à la moindre réflexion négative. D'où sors-tu ?
- Je vous l'ai déjà dit, je n'ai aucun souvenir de cette vie. Je n'ai jamais côtoyé d'autre Drow, pourquoi devrais-je vous faire ravaler vos paroles ?
- Très juste ! Dis-donc, pour un gamin, tu es bien mature ! Tu me plais bien, mon garçon... Je pourrais te former et faire de toi un grand guerrier, si seulement tu épousais la cause des Elfes plutôt que de rejoindre tes congénères sous terre... Qu'en dis-tu ?
- Je ne sais pas quoi vous répondre... je n'en sais pas plus sur votre cause.
Il part d'un grand éclat de rire puis rétorque :
- Tu en sauras plus bien assez tôt ! Alors, tu viens avec moi ?

Je reste silencieux un instant. Sa proposition a l'air tentante... Une éducation, un entraînement de guerrier...

- C'est d'accord. Emmenez-moi chez les Elfes.
- Tu as fait le bon choix ! Allons-y, suis-moi. Mon tigre nous attend un peu plus loin.
Il fait quelques pas, mais s'arrête soudain.
- Tu as un nom ?
- Aucune idée.
- Intéressant... un nom, c'est tout de même plus commode. On n'aura qu'à t'appeler Symbelmynë, dit-il avant de se retourner pour reprendre sa marche.

- Symbelmynë...

Auteur:  LePrinceNoir [ Mer 26 Avr, 2006 20:15 ]
Sujet du message: 

Kazoo \o/

Très bien, quelques trucs originaux ^^


La suite !

Auteur:  Kaze [ Mer 26 Avr, 2006 21:02 ]
Sujet du message: 

Héhé, dès que je trouve quoi écrire tu auras la suite =p
J'ai tellement pas d'idées que j'ai attaqué la deuxième partie avant même de finir la première. :roll:

Auteur:  Elyra [ Jeu 27 Avr, 2006 11:00 ]
Sujet du message: 

tu as "attaqué la 2e partie avant même de finir la 2e?" :shock:
euh... comment tu as fait?

Auteur:  Kaze [ Jeu 27 Avr, 2006 13:25 ]
Sujet du message: 

Je ne vois pas de quoi tu parles. :oops:

Auteur:  Elyra [ Ven 28 Avr, 2006 14:56 ]
Sujet du message: 

c'est parce que je n'ai pas cité ta phrase... :roll:

allez Kazoo, la suite! :wink:

Auteur:  Elrond [ Sam 10 Juin, 2006 11:54 ]
Sujet du message: 

pom pom pom
tu as fini la deuxièeme partie au moins? :p

Auteur:  Kaze [ Dim 13 Août, 2006 2:01 ]
Sujet du message: 

Deuxième partie.


I. Où on découvrira le deuxième protagoniste de cette histoire.


Cette pluie battante commençait à m'ennuyer sérieusement. Non seulement le terrain se changeait en boue dès que je posais mon pied à terre, mais ma vision en pâtissait grandement. Allez distinguer quoi que ce soit quand des trombes d'eau vous fouettent le visage...
Il fallait pourtant bien que je fasse mon office. De nombreux corps gisaient sans vie autour de moi tandis que je me frayais un chemin à travers le champ de bataille. Je repérai rapidement un blessé, à sa démarche caractéristique : bien qu'il continuât à faire de grands moulinets avec son épée, il titubait nettement sous le poids de son armure. Impuissant, le magicien de pacotille que j'étais le regardait s'efforcer de venir à bout de son assaillant, un troll qui lui assénait de grands coups de bâton. Je ne comprendrai jamais les guerriers... comment pouvait-il tenir ce valeureux chevalier et tout son équipement en échec avec un simple bout de bois ?
Enfin l'homme trouva une ouverture, et d'un coup bien ajusté il transperça le corps du troll de son épée. C'était le signe que j'attendais ; je me précipitai à ses côtés et lui prodiguai les premiers soins. À cette époque, j'aurais tout donné pour connaître les arcanes que je maîtrise aujourd'hui. Tout ce que je pouvais faire pour les combattants était de leur assurer la survie jusqu'à ce qu'ils rencontrent un véritable soigneur.

La route que j'avais choisie était parsemée d'embûches, le seul moyen de progresser dans le domaine du soin était encore de soigner et soigner encore, et quel meilleur endroit pour cette pratique, sinon un champ de bataille ?

Je pris congé du blessé et continuai mon périple à travers la boue et le sang, cherchant toujours de nouvelles âmes en perdition que je pourrais aider à subsister encore quelques heures... Alors que la pluie redoublait d'intensité, je remarquai des silhouettes qui formaient un groupe compact, bien que celui-ci ne fut pas assailli. Les silhouettes se déplaçaient d'un même pas, les uns lançant des sorts, les autres frappant de leurs armes. Parmi eux se trouvaient également un être que j'estimai être un humain, de par sa stature. Celui-ci lançait un nombre d'incantations de soin consécutives tellement incessant qu'il semblait n'offrir qu'une seule et même vague de soins.

Je fus comme hypnotisé. Mes jambes se mirent à bouger sans même que je m'en rende compte, et en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, j'avais atteint le groupe. Je pus enfin les distinguer un peu mieux ; sur chacun d'eux, on pouvait voir une croix de Templier.
J'étais sous le charme. Soudainement, je n'avais qu'une envie : rejoindre leur rangs pour avoir un jour le talent grandiose de ce soigneur. Tous ceux qui prodiguaient des soins semblaient redoubler d'efforts pour ne pas être en reste, et l'effet en devenait incroyable. Des combattants à l'article de la mort retrouvaient soudain une vigueur telle qu'on aurait dit qu'il venaient de récupérer pendant plusieurs semaines.

Moi qui, à peine quelques heures auparavant, me demandais encore si j'arriverais à trouver ma place dans une guerre, je venais de décider de rejoindre un clan. Ce clan serait celui des Templiers, et j'étais déterminé à me tailler une place de choix au panthéon des soigneurs de Lorndor.



Quelques mois plus tard.


J'avais grandement progressé dans ma maîtrise des arcanes de guérison. Mes superviseurs y attachaient tellement d'importance ! J'avais l'impression d'avoir trouvé une véritable famille, tant ce groupe était chaleureux. Mon existence avait enfin pris un sens, mon moral était au plus haut.
Mais le temps d'une journée, ce sentiment s'estompa.

Ce matin-là, je sortis d'un sommeil agité, la sueur au front, la tête remplie d'images qui m'avaient choqué au plus profond de mon âme. J'avais rêvé de meurtres barbares, d'attaques sanguinaires sur de jeunes elfes impuissants face à une haine que je n'avais jamais ressentie. Mon réveil fut causé par la vision brutale d'un sabre fendant l'air et la chair, et le personnage que j'incarnais dans ce songe s'était écroulé à terre, le torse ouvert. Rêver sa projection dans les limbes me fit l'effet d'une décharge électrique, et je me dressai sur mon séant, le souffle court.
Tâchant d'oublier ce que je venais de vivre —le mot est approprié, tant ces scènes m'avaient parues réelles— je partis faire ma toilette matinale.
Notre campement était situé à proximité d'une rivière, aussi n'eus-je aucun mal à trouver un endroit paisible pour me baigner. Et là, tandis que j'ôtais mes vêtements, mes doigts sentirent l'inconnu. Là, sur ma poitrine... Je m'auscultai rapidement, et quelle ne fut pas mon effroi lorsque je constatai une épouvantable balafre qui s'étendait de mon épaule droite à l'aine du côté opposé !
Une telle blessure était pour moi inconcevable... jamais je ne m'étais entraîné au maniement des armes ! Par ailleurs, j'avais moi-même demandé à prêter serment de ne jamais me détourner des arcanes de soin à mon entrée chez les Templiers. Si une telle cicatrice venait à être découverte, je ne serais certainement plus pris au sérieux par mes précepteurs ! Je décidai de prendre toutes les précautions nécessaires pour que personne ne la voie durant la guérison, mais les semaines et les mois passant, elle restait la même sans que je puisse y faire quoi que ce soit.

Je finis même pas m'y habituer, et de par le fait à l'oublier un tant soit peu... Lorsque je me fis tatouer une croix de Templier sur chaque main afin de montrer mon allégeance éternelle au clan, la ferveur et la fête qui battait son plein me causèrent le pire tort à mes yeux. Je demandai à l'artiste engagé par le clan de me tatouer un troisième symbole, et je décidai sans détour de le faire dessiner sur mon cou. Je n'avais pas songé un seul instant que pour dessiner cet idéogramme étrange qui signifiait mon nom, le tatoueur me ferait enlever ma chemise.
C'est ainsi qu'une fois le dessin terminé, je me présentai devant mes camarades, le torse nu et révélant par là l'objet de ma plus grande inquiétude.

Désignant la balafre de la main, Amon, le chef de guerre Templier, prit le premier la parole :


- Par Jahael... qu'as-tu fait, Kaze ?

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