Inscrit le: Ven 19 Mars, 2010 16:06 Messages: 11 Localisation: Nord
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Jour quatrième suivant la renaissance, la fuite
Oh, je te sens inquiet ! Ne t'en fais pas, cher journal, ce titre peu avenant n'annonce en rien l'ennuyeuse description de mes problèmes de plomberie. Je t'estime trop pour me servir de tes pages comme d'une liste de tout ce qui cloche dans l'aménagement de ma crypte. Quoique, puisqu'on en parle, faut quand même dire que la fosse sceptique... Ça va, ne t'énerve pas, je plaisantais... La fuite, c'est ce que j'ai pris en apprenant la nouvelle du décès de feu mon épouse. J'avoue avoir toujours été faible face à l'adversité, aussi n'ai-je pas pu prendre une décision rationnelle en entendant les dures paroles de Jcette. Un autre que moi, d'un caractère sensiblement plus affirmé, aurait demandé quelques précisions sur les circonstances de cette brutale disparition. Eh bien, qu'il ne se gène pas pour le faire, cet autre ! Moi, je m'en remets à la folie douce et à l'insouciance, et ça ne me réussit pas si mal... Ne va pas croire, ô journal inquisiteur, que la disparition de ma bien-aimée me laisse aussi froid que le cœur d'un banquier gobelin. C'est simplement que je préfère occulter cela un moment. D'ailleurs, puisqu'elle est morte, rien ne presse... Il sera toujours temps, le jour où le fin mot de l'histoire me parviendra, de faire une descente dans la planque de ses assassins pour régler ça à la sauvage, un arc dans chaque main ; bien qu'il soit peu pratique d'avoir un arc dans la main gauche quand on veut bander celui qu'on tient dans la droite, et réciproquement. Enfin, je me comprends...
Je devais donc à mon humeur aisément changeante, digne de celle d'un malade souffrant de troubles bipolaires, d'encore être un minimum enthousiaste dans ma quête d'un monstre à terrasser. Je n'avais pourtant aucune raison de me sentir à la fête : Je m'étais totalement perdu à l'est d'un royaume inconnu, on entendait des grognements de créatures bizarres de tous côtés, j'avais oublié d'acheter un parchemin de téléportation pour éventuellement battre en retraite si les choses tournaient au vinaigre et, accessoirement, ma femme était raide comme un piquet de tente... Mais à part ces ridicules désagréments, rien de grave ! Franchement de quoi avais-je à me plaindre ? Pour me redonner un peu de courage, je fredonnais un air déjà désuet de mon temps, donc complètement ringard à l'époque actuelle... En parlant de tendance musicale, une goule de mes amies me disait tantôt que la nouvelle mode s'appelait la "skeletonik", une danse syncopée qui se pratique surtout avec les bras ; par curiosité, je m'y suis essayé. Mon verdict est le suivant : Je n'ai rien contre les pratiques modernes, mais au vu de l'état de délabrement physique des habitants du royaume undead, il vaut mieux prévoir un casque de chantier si l'on envisage de se rendre en boîte de nuit. Sans cette précaution, il n'est pas rare de se manger au vol l'humérus ou le radius de sa partenaire de danse. Mais je m'égare, revenons à la chasse...Je foulais justement le sol d'une plaine riche en monstruosités diverses. Promptement, je me cachais pour les dénombrer - oui, journal incrédule, il est tout à fait possible de se dissimuler sur une plaine, ne va pas croire que j'enjolive mon récit... Il y en avait de toutes les formes et de toutes les tailles. Il s'agissait de ne point se tromper de cible. Je sortais alors mon guide, sobrement intitulé la chasse pour les nuls afin de comparer aux illustrations de ce livre les bestioles immondes qu'il m'était donné de voir sur l'instant : Hum... En dernier recours, peut-être. C'est à dire que... Vous savez, je débute. Non, j'crois qu'ça va pas le faire là. VOUS VOUS FOUTEZ DE MOI !?! Ah ! Je crois que nous avons un gagnant. En plus ça va me permettre de me venger de son grand frère. Ouais, celui qui m'avait pris pour une chaufferette.Animé d'une rage vengeresse, je m'élançais vers le monstre en criant "yataaaah!!!". Peut-être pensais-je l'impressionner... D'un geste vif, rapide, hâtif et avec célérité, je sortais mon épée de son fourreau pour foncer sur la bête. Il faudra d'ailleurs que je m'explique comment j'espérais "blesser" un élémentaire de feu, qui par définition est immatériel, avec un simple bout de ferraille. Loin de m'en soucier, j'attaquais sans discontinuer. Effectivement, l'élémentaire ne semblait pas souffrir de mes attaques fougueuses, il se riait de moi. La mort dans l'âme, j'étais obligé d'utiliser les fioles vitales que ma maîtresse J.Lau m'avait donné. Tu me diras, cher journal, elles sont justement faites pour ça. En effet... Mais ces fioles avaient effleuré la peau de ma patronne adulée, et j'aurais aimé les conserver en l'état. Même un bout d'ongle de son gros orteil aurait pu faire mon bonheur si je l'avais possédé, alors ces fioles... Il me coûtait de les gaspiller pour triompher d'un vulgaire pétard mouillé. Cependant, elles avaient admirablement rempli leur rôle et je (re)prenais l'avantage dans le combat. Quand soudain, et là je sens que c'est un gag qui va devenir récurent : J'étais dépité, j'avais passé tellement de temps à affronter ce monstre et voilà qu'un guerrier inconnu l'éteignait à la manière d'une simple bougie, en soufflant dessus. Et devant moi en plus, comme pour mieux m'humilier ! Je ne pus en souffrir davantage, je décidais d'abandonner la chasse, pour un moment du moins. Mais la chasse, elle, n'avait pas dans l'idée de me laisser partir si facilement.
_________________ Undead lvl 5. Ennemis tués : 3 / Nombre de morts : 3 / Ratio : 1.00
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