Un sifflement strident emplit l'espace et vrille les oreilles. Le sort, puissant et maléfique, atteint une tour. Elle explose en un geyser de feu et d'eau, et de lourds moellons tombent sur les passants.
Une foule immense et bigarrée se presse au marché, au pied des ramparts. Toutes les races s'y pressent, s'y bousculent, des rixes éclatent, là-bas un corps tombe... Kromack frémit en sentant un elfe le froler, il se retourne mais l'autre a déjà disparu.
Un petit grunt joue sur la pelouse. Son jouet est un personnage humain en bois, astucieusement fabriqué. L'enfant peut l'écarteler, le décapiter, le tordre dans tous les sens, sans jamais risquer de le casser. Il torture donc sa poupée, jouant ainsi innocemment à des jeux de son âge, quand un gnome arrive et lui saute dessus. Le hurlement du bambin est déchirant. Mais quand sa mère arrive en rugissant, il est déjà trop tard...
Un couple de taurens, sous un arbre. Sur la grand-place, ils sont plus de deux-mille, mais Kromack ne voit qu'eux deux (hrp: merci, Grand Jacques!). Leurs corps s'appellent, leurs corps se pressent, leurs museaux s'unissent, puis ils se lèvent, sans doute veulent-il gagner la plus proche auberge, ils se tiennent par la main, ils partent, mais un carreau d'arbalette frappe soudainement le mâle, qui tombe sans pousser un cri, mort sur le coup. Sa compagne pousse un gémissement, mais son cri est interrompu: le tir de l'arbalestrier a repris, et elle choit à son tour, le cou transpersé.
Des morts-vivants sont réunis dans une église. Mais que font-ils là? Ce n'est pas leur lieu de prédilection, d'habitude!... Certains se pressent à la porte, ils veulent sortir, mais elle est bloquée. Les hautes fenêtres à vitraux sont condamnées, la lumière n'y entre plus. Tout-à-coup, une fumée... Le feu... La panique. Ils savent qu'ils vont tous mourir ici, de l'une des pires manières qui se puisse concevoir...
Un trõll est occupé dans un trou, au sommet d'un colline verdoyante. Il fouisse là-dedans en grognant, projetant des mottes de terre à plus de deux mètres. De temps en temps, sa tête ressort, et il regarde autour de lui, guettant un éventuel danger, puis il replonge. Que cherche-t-il dans son excavation? Un trésor? L'entrée d'un aven? Qui le sait? Et qui le saura jamais, d'ailleurs? Car quand sa tête sort un nouvelle fois, afin de jouer les périscopes, une lame de hache s'abat et la détache proprement, la coupant au niveau du col. Le nain qui a porté ce coup fatal regarde sa victime avec une lueur de folie dans le regard.
Papa Coyote est contrarié. Monsieur Ours ne cesse de tourner autour de ses enfants, ces temps-ci. Alors il décide de prendre les choses en main, et de chasser Monsieur Ours. Il remplit son cabas, fourbit ses armes, et entame la chasse. Mais Monsieur Ours est malin, et il ne compte pas se faire attraper comme ça. Alors la traque dure longtemps, très longtemps. Papa Coyote poursuit Monsieur Ours jour et nuit, sans trève ni repos, mais Monsieur Ours est aussi résistant que Papa Coyote, et tous deux restent à distance. Papa Coyote parcequ'il ne parvient pas à rattraper Monsieur Ours, et Monsieur Ours parcequ'ils se méfie des armes de Papa Coyote. Alors, un soir, Papa coyote appelle Monsieur Ours et s'adresse à lui de loin. Il lui propose la paix. Il lui explique que si cette traque n'en finit pas, Papa Coyote deviendra Grand-Papa Coyote, puis ne sera plus Coyote du tout, sans jamais avoir revu ses enfants, sans avoir jamais rencontré ses petits-enfants. Il lui explique aussi que Monsieur Ours ne pourra jamais trouver de Madame Ours pour devenir à son tour Papa Ours, parceque la traque durera trop longtemps et qu'il sera trop vieux pour ces jeux quand elle sera finie. Alors il demande à Monsieur Ours s'il est d'accord pour ne plus jamais roder auprès de ses enfants, en échange de quoi Papa Coyote récupèrera tout son fourbi et rentrera à la maison. Et Monsieur Ours réalise qu'il a envie de devenir Papa Ours un jour, alors il accepte le marché, et Papa Coyote rentre chez lui la conscience tranquille, sûr que ses enfants sont maintenant hors de danger. Mais quand il arrive, c'est pour trouver sa maison écrasée sous les débris de la montagne. Monsieur Rocher a décidé de dévaler la pente, provoquant un éboulement monstrueux, et il a tout écrasé sur son passage. Maman Coyote n'est plus, Papa Coyote n'est plus que Coyote, et Coyote pleure...
Kromack se réveille le front en sueur. Quelle nuit! Quels rêves! Il grogne, puis murmure:
- Oui, message être clair: Monde être malade. Et Monde être Maman de tous, même monstres, même elfes! Et quand Maman malade, enfants aller très mal. Royaumes en danger. Tous. Message coyote clair: devoir rentrer pays grunt pour savoir quoi arriver. Pendant qu'être ici, pas pouvoir défendre patrie. Rentrer avant être trop tard.
Sa décision est prise. Quand il aura fini ses missions en cours (il est actuellement, avec deux autres membres de la Horde, en train de défendre un membre des Dark Lords poursuivi par un fort parti d'elfes), il retournera chez lui. Il doit aller défendre sa cité, s'il ne veut perdre pied et devenir un aventurier errant sans port ni attache...
_________________ Pas être parce que Kromack rien avoir à dire que Kromack pas pouvoir te fermer la gueule, l'elfe!
|