Mon amour, ma bien aimée, les jours sont bien longs,
Je les passe la main armée, et la sueur au front,
L’enfer est tout autour, sur le champ de bataille,
Heureusement ton amour, permet que je ne défaille.

Voilà deux semaines déjà, que les affrontements font rages,
Et je jure que mon bras, se comporte en sauvage,
Mais toutes ces heures passées, loin de ta douce présence,
Sont plus dures à supporter, que toute cette violence.

J’ai subi de graves blessures, et la mort m’a poursuivi,
J’ai ressenti la brûlure, des magiciens aguerris,
Mais rien ne me fait plus mal, que ton souvenir profond,
Cette image d’Épinal, sur laquelle je me morfonds.

J’entends durant la journée, les râles des presque mort,
Leurs souffrances de condamnés, constituent mon seul décor.
Leurs cris me vrillent les tympans, jamais on ne les oublie,
Et tout le sang qu’on répand, me conduit vers la folie.

Que je perde ou que je gagne, pour moi il n’y a nul remord,
La terreur m’accompagne, chaque jour elle me dévore,
A tel point que j’appréhende, de pouvoir en revenir,
A la guerre j’ai fait offrande, de mon âme en bon martyr.

Mais lorsque le bruit se tait, dès que les armes s’abaissent,
Au moindre moment de paix, je l’avoue, je le confesse,
C’est ton image qui revient, hanter mes sombres pensées,
Elle est là et me soutient, réchauffe mon cœur verglacé.

Mon amour je désire tant, te retrouver un beau jour,
Mais j’ai bien peur pourtant, qu’à mon souhait on reste sourd,
Alors si je dois périr, au milieu de cette horreur,
Promet de toujours fleurir, la pensée de mon doux cœur.