Ni te pharkalu, quo lun verra lu
Être gnome, c'est pas drôle tous les jours . D'abord, les critères de beauté sont pas communs. Faut être petit, avoir si possible l'œil vitreux, une odeur corporelle relativement conséquente. Si possible des guêtres sales, un bonnet, des lunettes d'aviateur (top de la mode cette année avec le bonnet de cuir beige... ).
Et puis le langage, pas facile le langage. Les diphtongues, les labiales qui claquent, les consonances hasardeuses qui font qu'un pot de chambre et un perle des îles se prononcent presque pareil . Tout un programme.
Sans revenir sur la tignasse, forcément éparse et ébouriffée , entre le blond et le roux, voir le rouge, qu'on cache comme on peut.
Non, les critères de séduction gnome sont bien loin de la réalité pour Jerk. Il est plutôt grand, plutôt chevelu, aime sentir le musc, et par dessus tout, il ne supporte pas les braies dont la famille a toujours voulu l'affubler. Demi-gnome, fils d'homme, voilà comment on le traitait depuis sa prime enfance.
Alors oui, c'est un dandy qui entre dans la taverne par cette matinée ensoleillée. Un dandy au sale caractère, et qui aime compter fleurette à l'humaine de base devant un verre de bière des nains qu'il descend comme du petit lait. Il s'installe au comptoir, et lance à la volée
TOURNEE GENERALE .... non, j'déconne.
Il scrute, jouant avec ses doigts pour provoquer des étincelles de magie (ça impressionne les filles ça, vous devriez essayer) ... à la recherche de ce qui est caché .
Ni te pharkalu, quo lun verra lu !
Les plus belles perles ne sont pas celles qu'on voit. Il sourit, attendant sagement d'éventuelles réactions.
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