Forum Heroes' Chronicles

- C'est vrai, ça, j'aimerais bien savoir aussi qui vous envoie ! Je n'ai pas tenu mes comptes dernièrement, donc ça va être dur pour moi de retrouver tout seul le nom de ce créditeur involontaire si susceptible...

A l'entrée des hommes de main, Seyd s'était figé avec un "Oho..." qu'un linguiste confirmé aurait pu traduire par : "Diantre ! Ce pourrait-il que j'aie été piocher dans les poches qu'il ne fallait pas, dernièrement ? Quelque chose me dit que ces individus aux trognes peu amènes en ont après mon insignifiante personne..."
Bref, puisque l'air véhiculait comme une soudaine odeur de sapin, le voleur avait plongé sous la table de temps de trouver une échappatoire... voire de remettre la main sur la chance qui semblait l'avoir lâchement laissé tomber, au cas où elle serait juste tombée sur le plancher.

Il risqua un oeil prudent hors de son abri d'infortune.

- Ah, et ce que vous êtes censés faire exactement m'intéresse également. Juste par curiosité...

Un des hommes qui ne devait pas trouver à l'humour la même saveur que le bandit amorça un mouvement dans sa direction, la mâchoire en biais. Seyd se hâta de tempérer ses ardeurs :
- Holà, holà ! Pas de familiarités avant d'avoir été présentés !

Il existe un usage socio-culturel courant en Lorndor que tout bon aventurier se doit de connaître : si on écrase amicalement l'orteil d'un troll, on peut assister à une démonstration de ce que peut-être l'humour trollesque.

Or il se trouve que l'homme qui se dirigeait droit vers Seyd semblait présenter le même genre de propension à la plaisanterie. Autrement dit il était tout disposé à proposer au filou ce jeu si divertissant qui consiste en une application violente du poing dans la figure de son camarade.
Il avait tout l'air d'un troll à qui on aurait écrasé le pied tout entier, en fait...
Fort de ce constat, le drow placa trois ou quatre tables supplémentaires entre lui et ce joyeux drille avant de risquer :
- On... on peut peut-être négocier ?

L'homme contourna la première table.

- Autour d'un verre ?

Le gros tas de muscles dépassa la deuxième table avec un grognement. Seyd pâlit un peu.

- Même si c'est moi qui paye ?

Cet argument ultime ne parut guère ébranler l'aimable personnage.

- Vous êtes vraiment sûr de vouloir me... ?

De tout évidence, oui, il en était sûr. Seyd décida donc de mettre en pratique la maxime universelle "Face à l'adversité, fuyons !" et fila à l'autre bout de la pièce.

Les brutes, qui avaient eu un léger moment de flottement lors de l'intervention de Curwen, poursuivirent impitoyablement leur traque, manifestement fort décidés à attraper le voleur qui n'arrêtait pas de leur glisser entre les doigts... il était vraiment pire qu'une anguille ce drow! Mais cela ne les étonnait pas. après tout, les gens malhonnêtes doivent nécessairement être poisseux.

- Je pense que cette dame comme ce jeune homme ont parfaitement raison, petit capitaine... Vous pourriez au moins nous dire qui vous envoie et pourquoi. Peut-être tout ceci n'est-il qu'un malentendu. Et puis à vrai dire, certains de mes clients ne sont pas très commodes, vous risqueriez de vous faire abîmer...

L'homme à l'air sournois parut un instant perplexe...

- Ainsi vous n'êtes vraiment pas au courant... soit, je vais donc l'annoncer à tous ici...

Il se tourna vers les clients médusés qui jusque là assistaient ,impuissants, au spectacle comique de qualité donné par Seyd fuyant ses adversaires lents mais obstinés. Puis il dit d'une voix étrangement forte compte tenu de sa corpulence:

- Oyez oyez vous qui occupez cet établissement. Nous vous prions de ne pas intervenir pendant que nous interpellons cet individu. Nous travaillons pour le Seigneur-mage Randor, lequel nous a ordonné de capturer en plus ou moins bon état le fourbe Drow qui, après s'être présenté en ami, non content de lui avoir dérobé tous ses bijoux, c'est permis d'emporter en supplément un bien infiniment plus précieux... La virginité de sa fille aînée!
A présent, laissez-nous faire notre travail.

Seyd s'étrangla à demi.

- Randor ? Sa f... Aaaah, si, je me souviens maintenant !

Il se glissa le long du mur, l'oeil fixé sur la porte de la cave. Porte qui menait à un escalier, escalier qui menait à un couloir en sous-sol, couloir qui menait entre autres à une seconde porte, porte qui menait loin des mercenaires, c'est-à-dire dehors.

- Heu, eh bien quoi ? La demoiselle -charmante, très fraîche... vraiment très enjouée, entre nous- aurait-elle des réclamations à faire ? Non, idée saugrenue. C'est papa qui se sent lésé, on dirait... Il a été déçu que je ne lui fasse pas la cour à lui aussi, c'est ça ?

Le drow ne put s'empêcher d'éclater de rire, rire qui fut coupé net par une main noueuse qui l'avait saisi au collet.
Cette contrainte ne parvint guère à étouffer ses protestations :
- Ah non, mais ce n'est pas ma faute ! Enfin si, mais... C'est elle qui a commencé, je vous signale ! Elle et sa soeur voulaient...

Seyd se rendit compte un peu tard qu'il avait eu la langue trop longue de quelques centimètres.

- "Sa soeur" ? J'ai dit "sa soeur" ? Petit lapsus... Non, non, je n'ai pas... Lâchez-moi ! Enfin, ce n'est... Randor a vraiment dit "en plus ou moins bon état" ? Qu'est-ce qu'il entendait par "plus ou moins" ?

Il avait beau freiner des quatre fers, l'homme était en train de le traîner au milieu de la salle, là où attendait le reste du groupe.

- Et flûte, ces donzelles m'auront mis dans de beaux draps au propre comme au figuré...

Entendant les cris et les bruits de chaises et de tables au rez-de-chaussée, Symbel en déduit que quelque chose ne tournait pas rond. Il prit congé de Saarielle en lui promettant de vite revenir lui fournir les explications qu'elle attendait, et courut dans le couloir avant de jeter un coup d'oeil au coin de l'escalier pour être préparé à ce qu'il allait trouver dans la grande salle. Il vit Seyd tenu fermement par les grosses pattes d'un homme en armes, ainsi qu'un groupe d'hommes qui attendaient visiblement que le sus-nommé se joigne à eux.
Le fait que des hommes en armes envahissent la taverne pour y appréhender un habitué —doublé du fait que l'habitué en question était un Drow— suffit à Symbelmyne pour décider qu'il n'allait pas rester sans rien faire.
Il descendit quelques marches, recula vers le mur pour prendre de l'élan, puis courut vers la rampe où il prit appui afin de réaliser un saut magistral qui le déposa à côté de l'homme qui empoignait Seyd. D'un moulinet de son épée, il trancha net le bras de l'homme au niveau du poignet. Sans même lui laisser le temps de réagir, il lui plaça un violent coup d'épaule pour l'envoyer valser vers ses compagnons.

- Vous avez encore l'occasion de repartir les mains vides, lança-t-il aux compagnons en question tandis qu'il donnait un coup d'épée dans le vide pour enlever le sang qui y coulait. Si votre quête est assez peu acceptable pour qu'une dame vous tienne tête, je vous prierai de ne point insister.

- C'est-à-dire que la dame en question n'avait pas encore entendu les griefs de ces messieurs, précisa la cause de ce remue-ménage tout en décrochant avec moult grimaces la main qui s'accrochait à son col avec une belle obstination. Et puis, déjà, le fait que moi je leur tienne tête...

Il termina de défaire son disgracieux pendentif et le maintint loin de lui du bout des doigts.

- Messires, je vous assure que les... que la demoiselle était parfaitement consentante... et même plutôt entreprenante. Hum...

Il regarda d'un côté, de l'autre, puis, ne sachant quoi en faire, jeta la main par dessus son épaule.

- D'ailleurs, comment diable son estimé paternel a-t-il bien pu apprendre ce... cet agréable incident ? Je suis pourtant certain qu'il n'y avait personne d'autre dans le fenil...heu... Je voulais dire que ce n'est pas le genre de distraction dont une jeune fille de cette qualité -pourvue d'une quantité d'autres qualités- se vante auprès de papa, me semble-t-il. Ou alors j'ai loupé un chapitre en ce qui concerne le fonctionnement du délicieux esprit féminin...

Seyd en profita pour adresser un clin d'oeil un peu fripon à Curuwendë, point trop troublé par la situation.

Touché par l'ode de Curuwendë, Osvald s'assit à la seule place qu'il y avait. Tout en connaissant le grand honneur qu'on lui accordé. Avant de s'assoir, il défit la ceinture de son fourreau et posa arme, fourreau et baudrier sur la table avec douceur. Il dit ces mots :

"Avant de boire un verre après nombres combats, il faut savoir respecté l'arme qui vous as protéger et la remercier de ne pas vous avoir fait défaut, au risque d'y perdre la vie... car peut être... qu'elle vous remerciera dans le prochain combat et continuera à vous suivre fidèlement ... qui aurait pu deviner que l'art de la forge ne suffisait pas, pour faire d'un simple bout de ferraille, une très bonne lame... "

Il entendit, la porte de la taverne s'ouvrir avec fracas, il se retourna sur sa chaise, vit la dame en face de lui se lever et aller à la rencontre de ces trouble-fêtes. Après avoir assisté à cette poursuite comique entre ce voleur et ces mercenaires, et voyant que le voleur allait véritablement perdre. Il se leva, pris épée et fourreau et se dirigea vers le groupe de mercenaires regroupés au centre... il s'approcha tout doucement, comme si il voulait retarder cette rencontre...

Il pris une pinte au passage sur une table voisine encore pleine de son breuvage et dit haut et fort :
"Depuis quand savez vous noble chef de grands hommes d'armes que votre vierge d'ivoire à était "maculée" par cet homme des plus malins ? "

Il but le reste de la pinte, la posa sur la table et dit :
" Dans mon enfance, j'ai vu un jour un combat en lice, c'était un temps où l'homme n'était pas couard et où on réglait problemes et débats par les armes... Je vous expose les règles, pendant un procès ou un malentendu, le "dit" coupable de ce problème, avait le droit de se faire défendre par un "champion", les deux "champions" choisit par les deux camps devaient combattre dans une lice, et les dieux décidaient de la résolution du problème.
C'est un combat à mort, ou seules les divintés décident de la véracité de cette accusation ..."

Il se dirigea lentement vers le groupe, dégainant épée du fourreau et la regardant luir avec les lumières du plafond, il continua :

"Hors, dans ma lointaine région, cette pratique est toujours d'actualité, et moi Osvald, je me promet de défendre les actes de ce voleur de Seyd, et je vous défie vous, bandes de mercenaires, plus tachés de sang que la pire des confréries assassines, en combat en Lice. Vous devrez fournir un cheval à Seyd pour qu'il n'est pas l'affront de repartir à pied... Si je gagne, Seyd sera sauf et blanchis, si je meurt, son sort sera entre vos mains... "

Sur ces mots, il planta son épée dans le sol entre deux lattes du plancher et attendit la décision de ces maudits mercenaires...
Il tourna son regard vers Curuwendë et lui dit :
"Déesse Freya, vos paroles divines m'ont touché, moi qui rejette mon peuple ..."

[HRP]Osvald, tu n'as pas tout compris je crois ^^ Hebinokage, c'est le tavernier assistant, qui n'est au courant de rien dans cette affaire, (mon personnage quoi) et qui d'ailleurs n'a aucune envie d'obtenir plus de renseignements sur les frasques libertines de ce vil drow
. Celui auquel tu t'adresses est vraisemblablement le chef des mercenaires, le petit type aux allures de fouine, qui ne nous a pas fait la grâce de se présenter. Il s'agit d'un "PNJ" que je fais intervenir pour mettre un peu d'animation ^^[/HRP]

Le tavernier était heureux de voir que les clients de l'auberge étaient aussi solidaires. Il devait bien admettre que lui-même, s'il avait possédé des mains, aurait commencé par gifler le voleur pour avoir ramené ses ennuis personnels dans cet établissement. Ce n'est qu'ensuite qu'il se serait levé pour le défendre.

Les cinq brutes, peu habituées à rencontrer la moindre résistance, se regroupèrent et reculèrent lentement vers la porte, le regard passant alternativement du petit groupe qui osait faire de la résistance à celui qui était manifestement leur chef.
Ce dernier traversa tranquillement la pièce pour aller se mettre à leur côtés.

- Mmmm, je savais bien que cet endroit était un repaire de canailles en tout genre. ça fait longtemps que j'entretiens maître Randor à ce sujet, mais jamais il n'a pris au sérieux la menace que représente cette auberge...

Mon seigneur obtient ses informations à sa manière, et je ne suis pas dans ses petits secrets. Je peux néanmoins vous dire qu'une jeune fille ne va pas se vanter à son papa, non, mais plutôt à l'une de ses propres suivantes... Très vite, c'est toute la domesticité du château qui partage la bonne nouvelle... Et je pense que certaine servante dont je tairais le nom, frustrée que le sieur Seyd l'ai séduite uniquement pour se faire introduire auprès de dame Thyria, sans éteindre ensuite les feux qu'il avait allumés en elle... enfin, vous voyez ce que je veux dire... Cette servante donc, sera allée apaiser sa colère en dénonçant cette crapule.

Messire chevalier, vous ne devriez pas trop compter sur votre idéologie... Les codes sont bons pour celui qui les respecte. Ce qui n'est pas mon cas, je l'admet volontiers.

Bon et maintenant votre choix est simple: ou vous me laissez embarquer le drow, ou je serais obligé d'employer des métodes beaucoup moins "douces"...

- Des méthodes beaucoup moins douces... là, je dois dire que je suis terrifié, remarqua placidement Seyd. Si vous continuez, je vais mourir de peur... ou bien d'ennui à force d'attendre que vous vous bougiez le... hum... fondement. C'est bien parce que je suis quelqu'un de poli que je ne vous ai pas déjà fausssé compagnie alors que j'ai eu vingt occasions de le faire.

Il ajouta avec une moue déçue :
- Vous n'êtes même pas assez nombreux pour bloquer toutes les fenêtres... J'aurais pensé que ce bon vieux Randor mettrait un peu plus de coeur à l'ouvrage, quand même. Je serais presque vexé...

Le voleur haussa les épaules avant de s'absorber dans une intense réflexion qui avait pour objectif crucial de déterminer laquelle des servantes avait bien pu lui jouer pareil tour.

- Eliana... Non, c'est bon... Nohirië... Non, je la revois ce soir... Tamera... je la retrouve après Nohirië... à moins que ce ne soit en même temps ? Ou alors c'est plutôt prévu avec Kya ? Mince... Oh, et puis aucune différence ! Gladys... Tiens... Ah non, pas ça non plus... Poursuivez votre discussion sur la meilleure façon de vous saisir de ma personne, les gars : il faut absolument que je retrouve quelle petite coquine j'ai pu froisser ainsi ! "Penser à voler des fleurs pour les lui envoyer"... Faut pas que j'oublie ça. Les femmes, quand même... Alors voyons, où en étais-je ? Laurianne, peut-être ? Ou...

- Le fanfaron, reprit l'Elfe rousse en adressant un regard appuyé au Drow tapageur, n'a pas tord. Vous n'êtes pas vraiment en mesure d'employer la force pour arriver à vos fins. Nous sommes déjà quatre et vous n'êtes que cinq, dont un blessé dont vous allez devoir vous occuper...

Le soldat à la main tranchée s'évanouit alors, par manque de sang sans doute.

- Aussi je vous prie, Messire Sergent, de retourner là d'où vous venez et cesser d'entreprendre de telles actions ici. Votre seigneur est surement sage. Ne réprouverait-il pas une escalade de violence qui pourrait devenir rapidement incontrôlée ? Je doute qu'il cautionne des actes inconsidérés à l'encontre de cette auberge ou de ses occupants. Peut-être est-ce la colère qui l'a fait penser qu'il pouvait étendre son pouvoir de justice au delà des limites de son domaine.

Disant cela, Curuwendë s'était avancée dans la pièce de sorte qu'elle se tenait entre les soldats et les autres clients arrivés en renfort. Au passage elle posa une main apaisante sur le bras armé d'Osvald. Ses mouvements étaient calmes et ne montraient aucun signe de crainte.

- Pourquoi ne pas lui suggérer d'organiser un petit comité d'accueil pour la prochaine visite de ce... cet énergumène ? Au mieux, vous pourrez le capturer et au pire, il n'osera pas remettre les pieds là-bas. Et qui sait ? Cela pourrait vous valoir une promotion.

[HRP ] Place réservée, j'aimerais poster une réponse avant que vous nobles rolistes ne continuaient cette histoire.
Je tient à m'excuser auprès de vous pour cette petite boulette de ma part, j'avais mal compris le post et n'avait pas vu que le chef lui même était un pnj, encore désolée ^^
Et je m'excuse pour mes nombres fautes d'orthographes, l'orthographe est malheureusement mon épée damoclès ... :S malgrès l'utilisation de word ... -_-. je vous prie de lire mes textes et d'oublier l'orthographe, malgrès les nombreux efforts que j'entreprend pour en corriger le plus possible... Merci [/Hrp]

Les derniers mots du chef des mercenaires résonnèrent dans sa tête maintes fois, comment avait-il pus lui rappeler cette douleur par le simple fait de prononcer ces syllabes si lourdes de passé d'Osvald : "Chevalier". Il avait mainte fois renié cet ordre, se disant "plus jamais". Là, la seul raison de vouloir défendre ce hors la loi, était juste le fait qu'il le sentait fort démuni face à ces troubles fêtes. Mais... la présence apaisante de cette danaïde apaisa son coeur, qui n'était point en colère, mais bien en train de saigner de cet affront... il rengaina son épée et dit à ce cher chef :

" Hum.... on ne m'as pas appeler chevalier depuis bien de longues années... et d'ailleurs, tu n'aurais pas du osé penser ces mots... à quoi donc cela sert t'il de défendre des idéaux ou de vouloir protéger de sa vie sa belle, si celle-ci meurt dans d'atroces souffrances... je suis lasse de défendre le pauvre et l'opprimé, au jour d'aujourd'hui je ne suis qu'un simple vagabond qui ère sur ces terres en recherche de paix... j'ai renié mon peuple pour ses méfaits, il y as bien trop longtemps maintenant. Le monde est devenu trop ingrat et malhonnête à mon goût. Si vous daignez acquérir à mon défi de Lice, ne venez pas me voir, je n'ai plus goût aux armes, mon seul intérêt à partir de ce jour sont les proses et les vers... Peut être même le théâtre ... et pourquoi pas la musique... veuillez régler vos problèmes dans le calme, je n'aimerais pas que la soirée de ces gentilshommes et ces gentes dames soit troublé par des mercenaires qui pue le yak à 150 pieds ... "

Sur ces paroles, il se retourna et alla s'asseoir à la table qu'il avait quitté précédemment, non sans oublié de faire signe à l'une des serveuses de lui amener une pinte bien fraîche.

Entendant du bruit venant de la grande salle, et ne trouvant toujours pas Symbelmyne dans ce dédale, Mikäu, qui avait perdu quelques poils grâce à l'intervention de Mirage, s'arrêta et demanda à ses deux compagnons :

- On devrait peut être mieux faire demi tour ? On va passer un temps fou à fouiller toutes ces chambres, c'est la première fois que je remarque cela mais il y en a vraiment beaucoup...bref. Je propose de redescendre, on trouvera peut être même mon fils en bas, qui sait ?

Faisant demi tour très rapidement, le Tauren ne fit pas attention au mur et....le pauvre Mirage s'affala sur le dos de Mikäu, assommé. Gambadant dans le couloir, ce dernier arriva enfin en haut de l'escalier qui menait à la salle principale de l'auberge. S'arrêtant là, il balaya l'endroit du regard, aperçut son fils, et surtout un groupe d'étrangers, dont l'un semblait blessé.

Resté un instant sans voix, l'officier rougissait, et l'on aurait pu imaginer qu'il allait repartir, gêné... Puis il n'y tint plus et éclata de rire. Sous les regards ébahis des clients, il parvint difficilement à retrouver une contenance. Il toisa alors ceux qui s'adressaient à lui...

- Ce n'est pas possible, des gens comme vous ne peuvent pas exister... Tant de naïveté, cela en devient caricatural.
Vous pensiez vraiment que nous serions venus si nous avions douté de notre capacité à obtenir ce que nous voulons? Croyez-vous que notre seigneur soit un idiot sans moyens?
Et bien c'est loin d'être le cas. Je voulais juste me montrer courtois au possible et procéder à l'arrestation d'un criminel de manière douce, en causant le moins de remue-ménage possible.
Mais si l'un d'entre vous avait jeté un oeil par la fenêtre, vous vous seriez rendu compte que l'endroit est cerné, et mes soldats sont de premier ordre, je vous l'assure. En fait, j'avais pensé que le sieur Seyd tenterait de se dérober pour tomber dans les bras de mes hommes, ce qui m'aurait facilité les choses. D'autant que TOUTES *(il insista bien sur le mot)* les issues son surveillées, certaines sont même piégées par-dessus le marché.
Je devrais immédiatement donner l'ordre de vous mettre tous aux fers et de brûler cette bâtisse minable, mais vous m'avez amusé, et je suis dans un bon jour. Aussi, je vais sortir et vous laisser disons... une heure pour me livrer le phénomène de foire aux ardeurs infatigables. Passé ce délai... Quelque soit votre Dieu, je vous conseillerais de le prier de toute vos force.

Sans attendre qu'on lui réponde, il alla rejoindre ses troupes à l'extérieur.

Symbelmyne regarda les hommes sortir, toujours sur le qui-vive. Quand la porte se referma sur eux, il baissa enfin son épée et relâcha la tension accumulée dans ses épaules. Ne sachant trop comment agir à présent, il planta rageusement son épée dans le plancher de la pièce.
Que faire, que faire ? Il marcha vers une table, tira une chaise à lui et s'assit. Prit sa tête à deux mains. Se leva brusquement, fit les cent pas. Se rassit tout aussi soudainement.
Son esprit se perdait en d'inutiles réflexions. Sortir ? Pour quoi faire ? Certes, l'envie de combattre avait toujours été présente en lui. Il avait toujours aimé les batailles, les duels, tout ce sang... Mais pourquoi se mêler à ce combat-là ? Seyd était un frère Drow, d'accord, mais après tout il était seul maître de ses actes et de leurs conséquences. Cela dit, il semblait qu'en dépit du vol, il n'avait rien commis qui méritât la probable peine de mort qui l'attendait. Symbel pouvait tout aussi bien rester assis à ne rien faire dans cette affaire qui ne le concernait pas —ou très peu, il avait tout de même privé un des hommes de sa main.

Mais un combat... un dernier combat ? Il était si las de cette vie de rêves insupportables, de comas interminables... En son fort intérieur, il ne pouvait supporter de laisser une autre vie que la sienne se dérouler à son détriment.

Il prit enfin sa décision. Se levant calmement cette fois, il décoinça son arme du sol et la rengaina. Il ferma les yeux et ses lèvres bougèrent en une incantation silencieuse. Il sortit l'épée de son fourreau, la contempla : elle brillait à présent d'un éclat bleuté et dégageait une aura de froid. Un air insatisfait se dessina sur son visage, et il replaça à nouveau l'épée dans son carcan. Il récita une nouvelle incantation silencieuse, et lorsqu'il sortir à nouveau la lame, elle scintillait bien plus, une aura rouge et brûlante autour d'elle. Satisfait, il marcha jusqu'au bar devant les regards des gens présents, qui avaient probablement deviné ses intentions.

- Fils... commença Mikäu du haut des marches.

Le Drow ne lui répondit ni ne lui jeta un seul regard. Une lueur folle dansait dans ses yeux violets. Il attrapa une bouteille d'alcool fort, et en répandit sur la lame de son épée, qui s'enflamma instantanément. Après avoir bu une lampée de ce qu'il restait à boire dans la bouteille, il la reposa sur le comptoir. Il prit une grande bouffée d'air, puis vida ses poumons.
Alors, pris dans une frénésie guerrière, il se mit à courir vers la porte de l'Auberge qu'il frappa de deux coups d'épée, la fendant en ses deux diagonales. Le bois prit feu immédiatement, et celui-ci se propagea aux linteaux.
Enfin parvenu à l'extérieur, il vit que le petit homme n'avait pas bluffé. Une centaine d'hommes, arme au poing, incantation magique aux lèvres, tous parés à attaquer. Symbel fondit sur le plus proche, lui fendit le torse d'une violente attaque et se dirigea vers le suivant tandis que le malheureux s'embrasait. Esquivant tant bien que mal les ripostes, le Drow se fraya un chemin à travers la marée de soldats, droit vers leur meneur. En sang, épuisé, il donna un dernier coup d'épée et prit la tête du pauvre individu qui avait su lui faire perdre toute raison. Repus, il fit face aux quelques quatre-vingt soldats indemnes, et chargea en murmurant une prière à Lloth. Elle mourut dans sa gorge lorsque la lame d'un des guerriers acheva sa course folle, le cueillant en plein abdomen.

Symbelmyne s'affaissa. Aveuglés par son propre sang, ses yeux ne purent que distinguer les flammes qui avaient commencé à lécher les murs adjacents à la porte de l'Auberge. Il cracha son sang lorsque l'arme fut retirée lentement de son corps. Un violent sort d'air le propulsa contre la bâtisse, et il perdit connaissance, puis la vie.

Un sourire aux lèvres, la main toujours serrée sur son épée à présent terne, il rendit l'âme.

Toujours sur l'épaule de son fils, il vit la scène dont il ne comprit rien... Il vit juste Symbel sortir l'arme au poing...

- Mais... que fait-il... qu'est ce qu'il lui prend...

quelques instants passèrent et une étrange sensation s'empara de jecht... il se sentait mal, un haut-le-coeur le prit et il vomit sur Mirage sans faire exprès...
Il ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait et tout à coup cela lui prit comme un coup de poing dans le ventre...
Il venait de perdre la chose qu'il avait de plus cher au monde... Il s'était perdu lui même et il se sentait si seul maintenant...

Il descendit de Mikau et se roula en boule par terre, s'abandonnant, en larme, à un sommeil qu'il ne souhaitait pas...

- J'halucine, je rêve, je cauchemarde...

Seyd ferma les yeux trois ou quatre fois, mais la scène refusait obstinément de changer. Il attrapa une chope abandonnée sur le comtoir dans la stupeur générale et en vida posément le contenu.

- Je croyais que ma soeur était un cas critique, mais non ! Tout le monde ici est complètement taré !

Il reposa son verre avec un soupir à fendre l'âme puis épousseta ses vêtements en marmonnant :
- Pas moyen, il faut que tout le monde se mêle des affaires des autres, et y laisse la peau... De quoi j'ai l'air, moi ?

Le drow alla tapoter une des têtes du bâton tavernier avec un sourire ironique.

- J'espère que c'est bien une tête que je tapote, et pas autre chose, hein... Mes salutations quand même, enchanté de vous avoir rencontré. Ca pose un problème si je pars sans payer, là ? Allez, soyez sympa...

Seyd étouffa un rire puis adressa un salut théâtral à la compagnie.

- Mesdames, messieurs, bâtons, bâtonnes, public chéri... heu, qu'est-ce que je dis ? Veuillez m'excuser, mais j'ai l'impression qu'il faut que je me dévoue pour éviter de me retrouver dans l'obligation de vider les réserves liquides de la cave tout seul. Ce qui serait triste à mourir. Ils ne sont que quatre-vingt...

Il jeta un coup d'oeil dehors et se fendit d'un sourire ravi.

- Quatre-vingt deux. Ah, record personnel battu ! Hum... pensez à éteindre le feu avant qu'il n'atteigne le toit, aussi. Ca fait vraiment désordre...

Le filou sortit sur le seuil, s'assouplit les articulations sous l'oeil méfiant des soldats prêts à affronter quelque calamité ou sorcellerie dévastatrice... Ils eurent un mouvement de recul quand il écarta les bras avec un sourire joyeux.

- Messieurs... je me rends !