Forum Heroes' Chronicles

Salia se dirige vers le bar, aprés que Michael lui eu dit ce qu'il voulait. Salia fait un petit signe à Earwen et Seyd, elle remarque aussi Aramia, l'Invokatrice au Dragon noir, pour qu'elle soit ici, il a dû arriver quelque chose.
La guerriére commande un nouveau chocolat chaud, des tranches de pain et une petite tasse d'eau chaude avec du citron. Puis elle revient à leur table avec la commande :

- Tiens tes tartines et un peu d'eau chaude avec du citron, ça fera du bien a ton estomac.

Salia s'asseoit en face de lui, boit une gorgée de son chocolat puis sourit à l'humain :

- J'ai senti ton regard sur mon dos...

Elle pose ses doigts sur Topaze :

- Normalement, je ne devrais pas avoir de cicatrices, mais à l'époque, je n'avais plus la pierre que j'ai sous les doigts, Topaze, elle me permet de refermer toutes les blessures que je peux avoir, me permettant d'avoir une certaine immortalité...

Salia se met à regarder dans le vide :

- Les seules cicatrices que j'ai, sont celles dans mon dos et celle qui me barre l'oeil gauche. Celle-ci me fut donnée par un coup d'épée, fruit de ma liberté, quand à celles que j'ai dans le dos, pour faire simple, se sont des coups de fouet... J'ai été esclave pendant un an, je n'avais plus ni Topaze ni mes pouvoirs... Mes pouvoirs m'ont été retirés alors que j'attendais ma fille et ainsi jusqu'à ce qu'elle est 3 ans...

Salia s'aperçoit qu'elle parle trop, elle revient sur Michael :

- Hum ! Désolée, lui dit-elle avec un petit sourire

Elle boit un peu de chocolat :

- Et toi, tu me raconte un peu ta vie ? ... Enfin si t'as envie bien sur, je ne veux pas te forcer ^^

- Il m'arrive que... Oh, ça risque d'être assez long, j'espère que vous avez le temps!

Ce disant, Glorfindel se redressa un peu dans son fauteuil. Shandra n'allait pas si mal qu'il aurait pu le craindre, même si son état restait préoccupant... Mais il était persuadé d'avoir agi à temps, et cela lui redonna quelques forces.

- Je comptais tenter une nouvelle fois d'aller vers l'Ouest, dans la demeure des tous-puissants Valar. Ma dernière tentative, il y a plus d'un an, s'était soldée par un échec, Ulmo m'ayant refusé le passage des Grandes Eaux... Cette fois-ci, je n'ai pas trouvé d'opposition au niveau de la Mer, et je me suis donc embarqué sur un navire robuste, quoi qu'assez malaisé à diriger par un seul marin. Personne n'avait voulu me suivre là où je comptais me rendre, et tous me tenaient pour fou...

Les deux premiers jours, tout s'est passé à merveille. Une légère brise me poussait lentement mais sûrement vers l'Ouest, et je nourrissais les meilleurs espoirs, croyant fermement que les Valar agréaient mon projet. Je me trompais. Au soir du troisième jour, une tempête formidable s'est levée, et j'ai reconnu les terribles trompes d'Ulmo dans la tourmente. En quelques heures, mon esquif, disloqué, a été rejeté contre des récifs, à peu de distance de l'endroit où j'avais embarqué. Je me suis retrouvé à moitié mort d'épuisement sur une plage de galets, d'ailleurs très inconfortables pour dormir!

Je suis encore resté deux jours et deux nuits face à la Mer, mais la furie des Grandes Eaux ne s'est pas calmée. Quand je me suis enfin détourné vers l'intérieur des terres, la tempête a brusquement cessé... J'ai compris que les Valar ne voulaient pas encore me voir, pas plus qu'il y a un an.

C'est sur le chemin du retour que j'ai rencontré un étrange personnage. Je ne pourrais pas dire à quelle race il appartient, ni même s'il est familier de ces terres... Il m'a invité à partager son repas un soir où j'étais au plus bas, et nous avons discuté toute la nuit. Je n'ai pas appris grand-chose sur lui, mais je lui ai beaucoup parlé de moi. Je ne sais pas pourquoi, j'avais envie de me confier à lui, sans savoir qui il était; il émanait de lui un tel calme, une telle sérénité... Et tout ce que je lui disais, il me semblait qu'il le savait déjà. Je lui ai ouvert mon coeur, et je lui ai dit ma peine pour la malédiction qui te frappe...

Glorfindel marqua une pause, et observa Shandra. Elle écoutait attentivement, tout comme Elyra, mais elle avait légèrement sursauté à la mention de la "malédiction".

- Au matin, il m'a parlé longuement. "Certaines choses ne peuvent être changé, et même toi, aussi puissant que tu puisses te croires, tu n'y peux rien." Cette phrase m'a touché très douloureusement, car il parlait avec la voix de la sagesse, et je le savais. Mais il a continué: "Tu ne pourras pas vaincre ce mal de l'extérieur, mais tu peux tenter de le combattre... de l'intérieur." J'ai alors compris ce qu'il allait me proposer, et j'ai pris peur. Peur d'un mal insidieux, qui tue sans combat, qu'on ne peut pas défier impunément...

Malgré cela, j'ai accepté.

Shandra regardait maintenant Glorfindel avec des yeux exorbités, ébahie par ce qu'elle venait d'entendre.

- Tu as fait... ça?

- Oui. Ne me demande pas pourquoi, tu connais la réponse.

Glorfindel regarda de nouveau sa main; lui seul pouvait la voir, cachée qu'elle était dans l'obscurité de la pièce. L'ombre devenait plus noire, et ne se contentait plus de flotter au-dessus de la main: il voyait de minuscules filets de brume pénétrer petit à petit dans la chair.

- Je m'attendais à quelque tour de magie, ou potion maléfique... Mais le vieillard m'a seulement mis la main sur l'épaule, en me disant "ainsi soit-il". Je n'ai rien senti d'autre qu'une accolade d'amitié.

Ce n'est que quelques jours plus tard que j'ai commencé à ressentir les premiers signes de fatigue, et à voir une ombre au-dessus de ma main gauche. Au fil des jours, plus j'avançais vers l'auberge, plus je me sentais épuisé et vulnérable... Mais je suis arrivé jusqu'ici, et je ne regrette rien de ce que j'ai fait.

Epuisé par son long discours, l'Elfe bascula la tête en arrière, et perdit conscience.




<hrp>Nananèèèreuh!</hrp>

Elyra avait tout écouté attentivement. Elle n'avait bien sûr pas tout compris... Quand Glorfindel parla de malédiction, son coeur fit un bond et elle regarda Shandra. Elle reporta de suite son attention sur Glorfindel. Qui était Ulmo? et ces Valar? Mais le plus important n'était pas là.
A la fin du récit, elle avait les yeux humides. Puis il perdit connaissance.

Elyra se leva d'un bond, tenta de le relever et y réussit plus facilement que prévu. Le seigneur elfe était trop léger à son goût... inquiétant...
Elle ne s'attarda pas sur ces considérations et, passant un des bras de Glorfindel sur ses épaules et son autre bras à elle autour de la taille de l'elfe, elle le mena au lit de Shandra. Celle-ci fit mine de se lever.

- Ne bouge pas Shandra, le lit est assez grand pour deux... mais je veux bien que tu te décales s'il te plait. demanda-t-elle tout doucement.

Son amie obtempéra. Elyra installa Glorfindel sur le lit. Elle lui retira ses bottes et le recouvrit de la couverture. Sa main tremblotta légèrement lorsqu'elle la posa sur le front de Glorfindel. Pendant qu'elle l'apaisait ainsi, elle leva vers Shandra des yeux interrogateurs.

- Désires tu que... je vous laisse? Peut-être avez vous besoin de vous retrouver, de vous parler... Mais si je peux faire quoi que ce soit, je t'en prie dis le moi...

L'atmosphère de la pièce s'était emplie d'un mélange de tristesse et d'autre chose... du dépit? de la colère? du regret? le mélange était pesant. Elyra sentait qu'elle ne devait pas rester. Mais quelque chose la retenait. Elle voulait être présente, être utile, aider... Mais dans le même temps, elle ne voulait pas déranger.
Son regard inquiet allait de Shandra à Glorfindel puis de Glorfindel à Shandra. Quant à ses pensées, elles allaient vers Elvea.

Earwen était parti a l'écard du groupe... une étrange mélencolie dans le regard. Un visage triste depuis la venue d'un messager... La lecture lui avait apposé un masque de neutralité presque effrayante tant il contrastait avec les yeux d'une tristesse extrème.

Elle se plaça dans un large fauteuil devant la cheminée et resta la a fixer le foyer, les yeux embrumés et humide.

Elle se prostra dans un mutisme total.



*****************
[HRP] désolée pour ce post dépréssif.. parfois, l'IRL pèse beaucoup sur le RP[/HRP]

- Je...

Shandra déglutit pour parler en dépit de la grosse boule qui semblait s'être coincée dans sa gorge.

- Je préfèrerais que... que tu t'en ailles, Elyra.

Elle demeura stoïque jusqu'à ce que le cliquetis étouffé de la porte qui se refermait résonne dans la chambre silencieuse.
Alors, l'elfe se retourna vers Glorfindel, toujours inconscient, les yeux étincelants de colère.

- Quelle folie t'a encore pris ? Quelle folie pour que tu...

Elle reprit une respiration courte, haletante.

- J'étais mieux armée que toi pour lutter contre ça ! J'aurais pu... j'aurais pu y arriver toute seule ! Seule, tu m'entends ?

Shandra hurlait presque en lui frappant la poitrine, sans se soucier de savoir si quelqu'un d'autre pouvait entendre ce qu'elle disait.
Elle eut un sanglot étranglé.

- C'est ça... être deux ? Dis moi ?

Le tête posée sur la poitrine de Glorfindel, les yeux clos pour essayer de contenir des larmes, l'elfe chuchota :
- Je ne voulais pas partager ce fardeau... Maintenant, j'ai peur. Oh oui, j'ai vraiment peur...

- Et pourquoi est-ce je ne l'aurais pas fait, dis? Depuis tout ce temps, je te vois lutter contre quelque chose que je ne connais pas... Maintenant nous sommes deux.

Les cris de Shandra l'avaient réveillé, et il tentait maintenant de la calmer, tant bien que mal.

- Nous n'arriverons à rien en restant ici, enfermés. Je me sens maintenant un peu mieux, je devrais arriver à faire quelques pas...

Il repensa à ce qu'il avait entendu en bas, des bribes de conversation sur un voyage, qu'il n'avait pas très bien compris.

- Je crois que Thanos organise une sorte de... randonnée! Nous pourrions nous y joindre, si tu veux.

Il sentait que Shandra hésitait. Bien sûr, il y avait la fatigue, les dangers du moindre voyage pour deux Elfes déjà mal en point, et pourtant... À quoi bon rester cloîtré? Glorfindel, lui, ne se sentait réellement bien qu'au grand air, mais il ne voulait pas quitter sa bien-aimée qu'il venait tout juste de retrouver.

- Je sais que tu n'es pas sortie depuis longtemps... Quoi que tu décides, je resterai à tes côtés.

Shandra fut provisoirement dispensée de réponse par l'entrée inopinée d'un employé de l'auberge qui ahanait sous le poids d'un grand baquet de bois. L'intrus s'arrêta net, rouge d'embarras.

- Heu... c'est pour le bain qui a été demandé. Pardon pour le retard...

Il ressortit trop vite pour que Shandra ait le temps de s'étonner. Après quelques allez-retour pour remplir le bac d'eau fumante, il referma la porte et les deux elfes se retrouvèrent à nouveau en tête-à-tête.

Shandra regarda le bain avec envie, puis se retourna vers Glorfindel. Elle rejeta les draps et tendit les mains.

- Si tu te sens mieux pour te lever, debout !

Elle n'était pas au mieux de sa forme, mais son anxiété était plus forte que tout et lui donnait l'énergie nécessaire.

Dès que Glorfindel fut sur pieds, un peu vacillant, elle entreprit de délacer sa chemise, tout en faisant subir le même sort à ses propres vêtements qui atterrirent sur le couvre-lit en bataille. Ceci fait, elle entra à reculons dans le baquet sans relâcher les poignets de celui à qui elle avait offert son coeur.

- Viens...

Michael écouta silencieusement, tout en croquant dans une tartine de temps a autre, l'exposé rapide de Salia sur sa vie. Il fixa aussi longuement la pierre nommé Topaze dans la main de la jeune femme blonde, curieux de la facon dont elle avait reçu cet artefact. La deuxieme chose qu'il regarda fut avec plus d'appréhension, de l'eau chaude et du citron.....Il s'était moqué de Seyd, mais la, il n'avait pas trop le choix. Il la regarda une minute, faisant tourner l'image dans sa tete et ses rapides expériences avec le feu, tout en réflechissant a la question de Salia. Il releva brusquement la tête, une information qu'il venait de comprendre.

-Tu as une fille ? Je ne l'avais pas imaginé....En meme temps, je crois que je n'ai jamais été doué pour imaginer ou voir plus loin qu'ici.

Son doigt resta quelques secondes en suspension avant de se poser sur la tête de Salia. Il la retira et, apres une longue inspiration, tenta une gorgée de tisane.

-Enfin bon, ces problemes de vision mis de coté, je ne sais pas grand chose moi meme de ma propre vie. Je suis un guerrier qui a été recruté tres tôt chez les klones, quasiment des que je suis arrivé en fait, je ne savais pas ou j'étais ni qui et ils m'ont aidé. Maintenant, je ne fais pas grand chose a part leur rendre la pareille ou jouer les piliers de comptoir ici, mais je survis.

Il se tut quelques secondes, réflechissaant a ce qu'il pouvait dire ou non, si cela pouvait etre utile ou source d'ennui. Il leva rapidement les yeus avant de revenir sur le plan des etres normaux, il n'arrivait toujours pas a voir ses pensées en regardant le tres-haut. Dommage, cela aurait été tres utile.

-Je l'ai déja dis, je suis amnésique, je ne sais pas qui j'était bien que je me doute que je ne sois pas un paysan a cause de ma "facilité" au combat, mais je n'en ai pas grand chose a faire. Tant que ce que j'ai vécu ne trouble pas ma vie actuelle. Donc c'est un peu difficile de parler de ma vie........Ah je sais une chose par contre, je crois que j'ai du me suicider. Pas la peine de m'interroger, je n'y comprends rien non plus mais bon.

Il haussa les épaules

-Pardon, je ne peus pas dire grand chose de plus^^'

*plouf!*




Un peu plus tard...

- Le "bain des damnés", ce n'est pas si désagréable, finalement!

Glorfindel, affichant un large sourire, se retourna juste à temps pour recevoir en pleine figure un épais linge alourdi par l'eau. Le temps de s'en débarrasser, il fut assailli par une adversaire déchaînée, et dut battre en retraite sous une volée de coups distribués généreusement à l'aide d'un... oreiller.

- Ca me rappelle des souvenirs... Ah, ça va se payer!

Il empoigna à son tour un énorme traversin, et se jeta avec furie sur Shandra. Les plumes ne tardèrent pas à voler, expulsées des armes improvisées à force de coups. Au bout de quelques minutes, les deux Elfes ne tenaient plus que des enveloppes vides, inutiles et ridicules. Essoufflés, ils se laissèrent tomber sur le lit, en riant aux éclats.




Encore un peu plus tard... (oui, je sais!)

En essayant de faire le moins de bruit possible, Shandra et Glorfindel sortirent de la chambre et refermèrent soigneusement la porte derrière eux.

- Pourvu que personne n'ait l'idée de venir faire du ménage avant notre retour!

Ils descendirent dans la salle principale, et y retrouvèrent Elyra, qui avait déjà revêtu une tenue plus appropriée pour ce qui s'annonçait. Thanos, en revanche, avait disparu, et un petit groupe d'aventuriers semblait aussi se préparer au départ.

En les voyant, Elyra eut un sourire, qui fit rougir les deux Elfes.

- Aeuh... Oui, rien de tel qu'un bon bain pour se refaire une santé!

Leurs visages, un peu pâles quelques instants auparavant, venaient subitement de prendre une teinte du plus beau rouge vermillon. En arrivant en bas, ils s'assirent à une table.

- Est-ce qu'il reste une place pour nous dans votre... ballade? demanda Glorfindel à Elyra, en lui proposant de venir s'asseoir avec eux.

- En fait, j'avais une fille, elle est morte, il y a déjà quelques siécles, dit-elle, son regard se voilant de tristesse mais qui passe trés vite.

Salia écoute Michael :

- Je t'avais déjà entendu parler de ton amnésie, ce n'est pas trés drôle de ne pas se souvenir de ce qu'on est et de ce qu'on a été... Quoique parfois ça peut permettre de tout recommencer... Hum ! Au fait, tu vas aider Thanos et Elyra à faire du "ménage" dans leur nouvelle demeure ? Je crois bien qu'il y a du monstre à écrabouiller, en tout cas, moi j'y vais !

Elle finit son chocolat d'une traite, puis s'appuit sur le dossier de sa chaise et met ses mains derriére sa nuque. La guerriére regarde Michael avec un sourire :

- Je suis contente de te connaitre en tout cas, et puis j'ai oublié de te dire que tu fais un agréable oreiller, et que ... hum... Bin voilà quoi...

Elle se met à rougir

*Et voilà ça recommence, pourquoi tu ne lui sautes pas carrément dessus ?*

En entendant la voix de Junon dans sa tête, Salia sursaute, surprise et légèrement inquiéte.

*Pourquoi t'inquiéter ? Je suis bien où je suis, je trouve même ça drôle*

- Drôle, parle pour toi ! marmonne la guerriére blonde

Elyra arriva dans la grande salle. Elle parcourut l'assistance du regard mais n'aperçut pas Thanos. Elle s'en sentit à la fois désapointée et soulagée.
A une tablée, elle crut reconnaitre Mikau, Symbelmyne et Jecht. Mais, arrivant derrière elle à ce moment, Shandra et Glorfindel attirèrent son attention. Tous deux avaient bien meilleure mine que quand elle les avait laissés. Elle les couva d'un regard rassuré et ils rougirent.

Puis ils s'installèrent à une table et la convièrent à leur tenir compagnie.

- La ballade? Vous voulez parler du "nettoyage" de notre future demeure? Je serais honnorée de vous compter parmi nos compagnons. Thanos sera enchanté de votre décision, il comptait bien sur votre présence à tous les deux.
Excusez moi, je ne vais pas répondre à votre invitation de suite. Il y a dans cette salle des personnes de ma connaissance que j'aimerais saluer. Je vous retrouve tout à l'heure. Pensez à vous nourrir en attendant ^^!

Elle leur sourit encore et s'approcha de la table de Mikau et compagnie. Elle remarqua un gamin que son esprit refusait de reconnaitre. Elle fronça un sourcil à sa vue...
Elle regarda les autres occupants de la table et s'inclina gracieusement.

- Salutations Seigneur Mikau, comment vous portez vous? Seigneur Jecht! Cela fait plaisir de vous croiser hors de la taverne des templiers. Seigneur Symbelmyne, quelle splendide chevelure vous arborez là, mais cela ne gêne-t-il pas vos mouvements?

Elle sourit à Curruwendé et Helioss.

- Bien le bonjour Mes Dames. Je me présente : Elyra, épouse de Thanos dit le Prince Noir. Je ne suis pas sûre que nous nous soyons déjà croisées. Mais si par hasard il se trouve que c'est le cas et que je vous ai oubliées, je vous prie de bien vouloir me pardonner.

Enfin, elle se tourna vers Mirage. Le petit être, malgré son physique de gamin de 12ans lui paraissait bien plus vieux mais aussi plus jeune d'une certaine manière. Il n'était pas mignon. Il ne donnait pas envie de jouer avec ou de lui ébouriffer affectueusement les cheveux.
A vrai dire il faisait un effet très moyen à Elyra. Quelque chose dans sa tête lui disait qu'elle le connaissait. Il y a si peu d'enfants en lorndor qu'il est difficile d'oublier lorsqu'on en rencontre un. Mais elle se refusait à reconnaitre l'évidence qu'elle avait sous les yeux. Pour toute salutation, elle se contenta d'un "bonjour" un peu plus froid qu'elle ne l'aurait voulu.

Elle était là, dans cette auberge. Ses pensées l'accablaient. Soucis, inquiètudes... En plus de cela, des flashbacks d'Orion lui revenaient subitement, réveillant la vieille douleur qu'elle croyait enterrée définitivement. Mais la vengeance laisse toujours un goût amer. Elle ne rachète pas la vie d'un être. Elle se revoyait dans ces plaines si lointaines, triomphantes, sur les cadavres de centaines d'elfes, couvertes de sang. C'était comme une soif de sang inétanchable. On tue, on tue, encore et encore, jusqu'à espèrer qu'un jour, la vengeance devient un souvenir. Mais on n'arrive pas à s'arrêter, et l'on continue éternellement...

Hélioss inspira profondément, et chassa ces pensées, pour redevenir l'être dure, froide et mystérieuse qu'elle était devenue.
A nouveau, elle croiserait le fer. Mais cette fois, pour aider. Une notion qu'elle a faillit oublier. Peut-être cela changerait un peu son quotidien.

Lorsque la semi-drow leva ses yeux de démons, elle vit une elfe arrivée dans la grande salle. D'après ses paroles, Hélioss devina que c'était Elyra, épouse du Prince Noir. Son regard se fixa sur l'elfe, découvrant un être chaleureux, souriant, rayonnant. Ainsi il existait de telles personnes... Hélioss ne pouvait imaginer le contraste qu'il pouvait existait entre l'ombre et la vengeance qu'elle était et cette elfe, si lumineuse. Cette Elyra lui évoqua un bref instant, l'époque où elle combattait pour l'harmonie des races...

- Salutations, hum... Dame Elyra.

Etait-ce le bon titre? Aucune idée. Hélioss n'était certainement plus la meilleure candidate pour un poste diplomatique... Enfin elle espèra seulement que son hésitation ne passerait pas impolie.

- Je me nomme Hélioss Ombre-de-Nuit. Il me semble peut-être vous avoir croisée une ou deux fois, dans les environs il ya bien longtemps.
Ravie de vous rencontrer.

Ironique? Elle ne savait pas.

- Hé bien, quand donc allons nous partir?

Glorfindel se tourna vers un drôle de bonhomme qui tentait de se frayer un chemin au travers des clients, tout en gardant un lourd plateau en équilibre sur une main et une demi-douzaine de pichets vides dans l'autre...

- Hep! Nous partons sous peu, si vous pouviez nous trouver de quoi grignoter... Qu'est-ce que vous avez?

- Aujourd'hui nous avons le plat de côtes, ou les paupiettes, ou le civet de lapin.

- Ah, ben vous allez me mettre des paupiettes en ouverture, et pis un plat de côtes, hein... Non, non, attendez, mettez-moi d'abord un civet, au lieu des paupiettes, hein, et puis... mon plat de côtes après quoi... Et puis, glissez-moi une p'tite paupiette avec, quoi, hein?

- Vous prendrez bien un p'tit dessert?

- Ouais... Vous avez des tartelettes?

- Oui...

- Eh ben, tout de suite après le fromage, j'y goûterais bien volontiers... Puis alors après, une p'tite bricole, c'que vous avez, quoi, une 'tite crème renversée ou une 'tite glace...

- Oui... Et pour mademoiselle, ce sera...?

- Ah ben ça, suffit de lui demander! Shan, tu prendras quoi?