Inscrit le: Ven 11 Août, 2006 20:02 Messages: 27
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Oulalaaaa qu'est-ce que ça poste vite ici! Il suffit de s'absenter quelques jours pour être noyé sous la masse des posts à rattraper! Je me souviens des moments où ce topic sombrait dans une morne et comateuse torpeur, ça fait plaisir de le voir bouger!
Azriel était monté s'habiller, mais avait préféré commencer par se détendre, regrettant au passage l'absence de jeunes masseurs musclés qui l'auraient bien délassé... Plongé dans la chaude moiteur d'un bain brûlant aux essences fleuries, fredonnant doucement une vieille ballade, en paix avec le monde, il avait presque oublié l’existence des autres occupants de l’auberge, qui, probablement vexés de ce manque d’attention, se rappelèrent à son bon souvenir d’une façon des plus cavalières.
Eclats de voix, cavalcades, bris de meubles, cris… Mais où diable était-il tombé ? Le calme était-il une denrée si rare en ces lieux ? A la fois curieux et agacé, il sortit de son bain et se sécha rapidement, puis revêtit une simple tunique pourpre brodée de noir et un pantalon de satin noir. Il plia avec délicatesse la cape que lui avait tendue la guerrière blonde, se reprochant au passage de ne l’avoir remerciée comme il convenait. Après un instant de réflexion, il se pardonna, compte tenu de la saleté et de la dureté du sol de l’Auberge sous ses délicats pieds nus, qui risquaient des dommages irréversibles. Aussi cruel que cela puisse être, un choix était un choix… Il fouilla un instant dans ses affaires, et sortit d’un écrin une fine ceinture de mailles d’argent, dont la boucle figurait une panthère en chasse, délicatement sculptée dans du jade sombre, deux perles d’ambre lui donnant un regard étincelant… Azriel sourit, toujours émerveillé par la beauté de l’objet, et le déposa soigneusement sur la cape, qu’il emporta en sortant de la pièce.
Le spectacle qui s’offrit à ses yeux sans défense le laissa sans voix (ce qui s’avéra peu gênant puisqu’il ne parlait pas, mais tout de même). Le couloir devant l’une des chambres était jonché de débris divers, de restes de meubles, de ce qui avait dû être une porte… Azriel allait s’avancer pour constater l’étendue des dégâts quand le Prince Noir arriva, tenant son épouse endormie dans ses bras. Les deux affichaient des traces de larmes sur leurs joues, mais leurs visages étaient étrangement lumineux et sereins. Le Prince croisa Azriel sans même lui prêter attention, ce qui le vexa un peu, mais l’expression de l’ange noir disait assez l’homme suffisamment ailleurs pour fouler d’un pas distrait un tapis de tessons de bouteilles saupoudré de charbons ardents, Azriel ne s’en formalisa donc pas outre mesure. Assez curieusement, le Prince Noir semblait différent, plus… Azriel renonça à l’expression imagée évoquant un balai décoincé de quelque part, pour lui préférer le terme « humanisé ».
Haussant les épaules, il pénétra le plus gracieusement possible dans la chambre dévastée, en prenant garde de ne pas abîmer ses ballerines sur les éclats de bois. Le spectacle était… intéressant. Pour tout dire, la pièce n’aurait pas déparé une menuiserie expérimentale traversée par un ouragan. Les termites et autres créatures boisophages devaient se croire arrivés au paradis promis aux insectes méritants, où même le bois est prémâché.
Son regard se posa et resta fixé sur les deux seules occupantes de la pièce, le décor rendant avec encore plus de force la grâce de ce spectacle, l’elfette rafraîchissant le visage pâle de la guerrière. Son cerveau prit le relais de ses yeux pour lui chuchoter que linge humide associé à pâleur maladive associé à une pièce dévastée n’était pas complètement normal, et que le moment de s’extasier n’était peut-être pas encore venu.
S’inclinant devant son avis, qui était celui qu’il respectait le plus, il s’approcha des deux femmes. Il s’inclina d’abord avec un sourire devant la belle elfette (Shandra… il n’oublierait jamais ce nom murmuré dans le creux de son oreille…), puis se tourna vers la guerrière blonde, qui semblait fortement commotionnée, et blessée à la tempe. Sans exclamations inutiles et d’un geste doux, il passa une main sous la nuque de la guerrière et souleva délicatement sa tête vers la sienne, effleurant les mèches dorées de ses cheveux sombres encore humides, et dissimulant partiellement la curieuse mèche brune qui barrait le voile doré. Il caressa doucement son visage, le sourire apaisant, et sa main brilla d’une lueur rougeâtre au niveau de la tempe. Il posa ensuite délicatement ses lèvres sur le front pâle.
Que vous est-il arrivé, belle amie ? Lui demanda-t-il en prenant doucement sa main. Et quel infâme gueux mononeuronal a-t-il pu oser porter atteinte à votre doux visage, au risque de priver ces terres de la plus délicate fleur d’automne qu’on y puisse trouver ?
Il lui tendit sa cape, et la ceinture qui s’y trouvait, avec un sourire d’excuse, et lui lança un regard en coin de son œil bleu. Les admirables yeux d’automne semblaient un rien absents… Il se lança néanmoins dans une chaude diatribe, de sa voix la plus caressante.
Je ne sais si vous pourrez me pardonner mon inqualifiable grossièreté envers vous, qui m’offrez votre chaud vêtement alors que je suis nu, qui m’éblouissez d’un sourire quand je suis perdu, et que je n’ai pas remerciée… Mais à qui la faute, si ce n’est à votre regard qui, pareil à un soleil, m’aveugle tant je l’ai fixé, votre voix qui me rend sourd à toute autre, votre beauté enfin, qui me fait perdre le peu d’esprit que j’aie jamais eu… Etre enveloppé dans votre parfum, votre chaleur, c’était comme me perdre dans vos bras, et, attentif à ne rien perdre de cette extraordinaire sensation, j’en ai oublié le monde… En vérité, vous emplissiez tellement mon univers que je n’ai pu revenir à une réalité où vous m’étiez étrangère, à quelques centimètres, mais quelques centimètres de trop…
Baisant sa main, il conclut avec une moue comiquement implorante :
Même sans me pardonner, j’ose espérer que vous accepterez ce présent, modeste témoignage de ma repentance, et de mon admiration pour votre beauté…
[hrp]Encore un post-fleuve! Décidément! moi qui m'étais promis de faire un effort... Désolé! [/hrp]
_________________ En vous voyant, j'ai trouvé la plus belle fleur du Jardin des Délices... Et le plus beau fruit...
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