Ces elfes… Quand Earwen fut assise, il ferma la porte et alla se tenir à côté de la fenêtre, où il ôta alors sa capuche. Il le savait, les rayons passant dans la poussière cachaient encore son visage, même sans le tissu. Mais on pouvait voir qu’il avait le teint mat, et qu’il portait un bouc et une moustache. Le style oriental, comme l’on aurait pu s’en douter selon son accent. Il prit la parole :
Nous avons un ennemi commun, madame. Vous vous êtes soulevée contre ce « Prophète », et il va vous traquer à travers tout le Lorndor pour montrer l’exemple. Je suis d’ailleurs convaincu qu’il vous veut vivante, et c’est pourquoi il utilisera la ruse plutôt que d’envoyer de vulgaires assassins. Je vais vous aider à passer à travers les mailles de son filet. C’est un fin tacticien et un manipulateur sans égal, mais il est aveuglé par son arrogance et son ambition personnelle.
L’inconnu fit quelques pas, les mains dans le dos, sans franchir la barrière de poussière devant la fenêtre.
Que les choses soient claires : je me moque totalement de votre dieu et de votre culte. Je suis ce que la Secte appelle un impie, ou un infidèle, non ? Mais j’ai cru comprendre que vous ne partagiez pas l’extrémisme de ce foutu prophète, et je sais que vous saurez me tolérer pour l’utilité dont je vais faire preuve.
Il s’arrêta de marcher et regarda Earwen dans les yeux.
Vous avez vos raisons de haïr ceux qui vous traquent, et j’ai les miennes. Entre autres, le prophète attaque les Soigneurs et massacre les faibles et les innocents, et cela, je ne peux le tolérer. Je veux jouer à son jeu : la traque. Vous ne savez certes pas qui je suis et qui je mène, mais sachez que je veux mener une guerre ouverte contre la Secte. Le problème est qu’elle n’a aucune base, et qu’elle se déplace trop vite pour que je sache où elle va et puisse lui tendre des embuscades. Et c’est là que vous intervenez, ma belle.
Il remit sa capuche et alla s’asseoir sur le lit, à quelques centimètres de l’elfe, murmurant à nouveau.
Vous avez dit à proximité d’oreilles particulièrement vénales que vous n’étiez pas la seule à désapprouver le pouvoir de la liche. Si vous avez un ou plusieurs contacts dans la Secte, vous devez me le dire. Je ne m’attends pas à ce que vous me fassiez suffisamment confiance pour me dire leurs noms, et ceux-ci me seraient de toute façon inutiles, mais je veux des informations quant aux déplacements de leur armée.
Il sortit un orbe de son manteau, et, sans regarder l’elfe, lui tendit l’objet.
Ceci vous servira à communiquer avec moi où que je sois. Si vous gardez le silence, je comprendrai.
Il se leva du lit et sortit de la chambre, sans un regard, sans attendre de réponse.
[HRP : utilisation éventuelle de l’orbe : mp]
_________________ Chut...
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