Bon et bien, faisant fi de l'absence de commentaires pour les dernières parties, je poste la fin ^^"
Des lueurs de folie dansaient à présent dans les yeux de Sercal. Il avait perdu le contrôle de lui-même, les colonnes noires partaient seules de Paix, comme si l’arme avait pris les rênes de son corps. Il s’arrêta soudainement, sur la défensive sans savoir pourquoi. Entraîné par Paix, il sortit de la pièce, délaissant momentanément le cadavre de sa femme, descendit les escaliers. La porte était grande ouverte, et huit personnes se tenaient devant, et l’observaient d’un regard empli de curiosité, de surprise et de colère farouche. Le mage brandit sa dague, et un filet d’araignées en jaillit. L’Elfe réagit immédiatement et leva les bras ; une bourrasque renvoya les araignées d’où elles venaient, et la plupart s’écrasèrent sur les murs. Sercal eut un rictus mauvais.
« Misérables lorndoniens… Vous allez savoir ce qu’il en coûte de s’opposer à ma divine volonté ! »
Le sol se mit à trembler, et les huit intrus furent soulevés du sol par une force étrange. Sérénia même jetait des regards affolés autour d’elle, ne sachant quel sortilège pouvait ainsi retirer toute gravité. L’Undead choisit cet instant pour déchaîner sa magie. Un torrent de flammes jaillit de ses doigts et fonça vers son adversaire. Sercal, qui n’avait pas prévu d’être attaqué, fut prit au dépourvu et projeté contre un meuble qui éclata sous l’impact. Ses ennemis retombèrent lourdement au sol, sauf Bergol qui, dans un éclair de vivacité et de lucidité, avait prévu cette redescente.
Le Nain, ses deux marteaux d’adamantin en main, bondit vers l’endroit où s’était effondré le mage avec l’intention de lui défoncer le crâne, mais l’autre rouvrit les yeux à temps et brandit Paix. Une toile d’araignée immense en sortit et englua le petit homme, qui fut projetée et collée au plafond. Rageur, le Nain tenta de se débattre, mais les liens arachnéens le retenaient totalement prisonnier. Ses compagnons, soufflés, ne savaient comment réagir. L’Undead, plus vif et acharné, et peut-être ayant moins à perdre, réitéra son attaque magique, mais l’autre s’y attendait : alors que les flammes s’approchaient de lui, il tendit la main, et lorsque ses doigts furent en contact avec le feu, ce dernier se gela, et le sens du torrent s’inversa. L’Undead prit son propre sort de plein fouet, ce que l’on appelle un retour de flamme, et, à demi assommé, s’avachit sur le plancher après avoir percuté le mur. Ruba ne perdit pas de temps ; il maîtrisait la magie de l’eau, et concentra toute la vapeur en suspension en une lame de fond qui jaillit de derrière le mage. Ce dernier la gela au dernier instant, comme il l’avait fait avec les flammes, et riposta en faisant apparaître des centaines de dards argentés fusant vers ses opposants. Sérénia entra une fois de plus en action, et le vent retourna les aiguilles contre leur créateur, qui les fit disparaître d’un revers de main.
Haer, pendant ce temps, avait contourné les combattants, et jaillit de la droite de Sercal. Ce dernier, surpris, n’eut pas le temps de se défendre, et se retrouva gratifié d’une épée dans la tête. Haletant, le Gnome retira son arme et se recula, prêt à toute contre-attaque. Mais il avait atteint son but, et le sorcier s’écroula, la cervelle coulant par l’ouverture béante de son crâne. Le Troll et le Grunt n’avaient pas bougé du combat, éberlués par les déferlements de sortilèges surpuissants. Ils s’étaient à peine reculés, saisis de voir de telles forces se déchaîner sous leurs yeux.
Paix, mue par sa volonté propre se mit alors à briller d’un éclat insoutenable, et des centaines d’araignées en sortirent à nouveau, recouvrant le corps de Sercal. Ce dernier se releva lentement, la peau grouillante de pattes velues. Il tendit la main vers Ruba, et un voile de ténèbres jaillit du sol pour recouvrir l’humain figé sur place. La forme noire se débattit quelques secondes, puis fut aspirée par le néant, très lentement, diminuant avec des bruits de succion écoeurants à intervalles régulier ; un cœur qui aurait battu en diminuant de taille à chaque coup. Le Troll déglutit et fit demi-tour dans le but de fuir, mais des pics sombres et acérés naquirent sur les battants des portes à son passage, l’embrochant salement, et bloquant définitivement le passage. Un gargouillement sortit de ses plaies grandes ouvertes, tandis qu’une étrange lueur d’amertume s’allumait dans ses yeux. Haer porta une nouvelle attaque, mais lorsqu’il ne fut plus qu’à un mètre de son adversaire, une vague d’araignées lui sauta dessus et le plaqua au sol en dévorant son énergie.
Sérénia hurla :
« Il faut détruire cette dague ! »
Le Grunt, les yeux hagards, se précipita vers son adversaire, mais connu le même destin que le Gnome quelques secondes plus tôt, et se retrouva rapidement plaqué au sol, vidé de toute énergie. Rakdor se tourna vers Sérénia. Ils étaient les derniers, comme il leur semblait avoir été les premiers. Rakdor prit son élan et se mit à courir vers Paix, sa masse de fer entre ses mains. La même vague d’araignée apparut, mais Sérénia se concentra, et une trouée se forma sur le passage du Tauren, lui laissant le champ libre. Un cri bestial s’échappa de la forme noire de ce qui avait été le mage, mais Rakdor, dans un second hurlement, abattit son arme sur la main qui tenait la dague. Le poignet se cassa et l’arme tomba au sol. Les araignées quittèrent aussitôt le cadavre de Sercal pour se jeter sur leur nouvel adversaire. Celui-ci ne s’y attendait pas, et fut recouvert en quelques instants. Aussitôt, possédé par l’arme, il se saisit de Paix et se retourna en fouillant la pièce des yeux, décidé à se débarrasser de ses adversaires restants, aussi tenaces soient-ils. L’Elfe avait disparut.
Un souffle de vent lui effleura la nuque. Il fit lentement demi-tour, et brandit la dague, mais une tempête de flèches formées de vent le déchiqueta en des centaines de morceaux sanguinolents. Sérénia, des larmes coulant sur ses joues, épuisées, rassembla une dernière fois ses pouvoirs.
Une déformation se fit autour du château, comme si la réalité se contractait. En un millième de seconde, tout ce qui se trouvait dans cette zone fut attiré vers un point précis. Tout se compacta autour de Paix, qui se retrouva réduite à l’état d’un grain de poussière.
Une déflagration gigantesque de puissance pure partit de ce point, et recouvrit Lorndor. Partout, les araignées éclatèrent, libérant l’énergie qu’elles avaient avalée. Devant le château, les trois montures furent également aspergées de ce pouvoir, et mutèrent en des créatures plus grandes et puissantes.
Autour des débris du château, il y avait dix corps. Peut-être était-ce le vent, mais l’un d’eux fut agité d’un spasme.
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Tauren.
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