Forum Heroes' Chronicles

Il était une fois trois petits castors qui gambadaient joyeusement dans une prairie. Mais il commençait à se faire tard, le soleil s'éclipsant derrière la colline. Alors ces trois petits castors, prénommés Caline, Grignotte et Benjamin, décidèrent de rentrer chez eux.
Entrouvant la porte, Caline vit son cher papounet adoré, Père Castor, au coin du feu. Il dormait profondément, un livre entrouvert dans ses mains. Les trois compères marchèrent alors silencieusement jusqu'à lui et le réveillèrent tout doucement en le couvrant de zoux tendre et moelleux à la fois.
Père Castor se réveilla alors difficilement. Les yeux encore dans le vague, il reconnut ses adorables pupilles et les serra fort contre lui :

- Que faites vous donc là, mes enfants ?
- Et bien, il se faisait tard alors nous sommes rentrés à la maison pour entendre l'une de tes fameuses histoire ! répondit affectueusement Caline.
- Lis nous, dis.
- Oui l'histoire encore, pour les petits, grands et moyens castors.
- Nous, Caline, Grignotte et Benjamin, on t'écoutera bien - entonnèrent-ils ensemble.

Père Castor prit alors le temps de nettoyer ses lunettes et, une fois remises en place, ouvrit le livre. Il leur sourit tendrement et commenca la narration.

- Commençons... L'histoire s'intitule : Trois amours découvrent une grotte. Il prit un temps de repos et redémarra. Il était une fois, trois petits animaux. La première se nommait Marmounette, le deuxième Koala et le plus petit, Nounours...

Père Castor continua son récit :

- Ces 3 petits animaux tout mignons explorent donc une grotte. Mais comment sont ils arrivés là ? Une marmotte, un koala et un nounours, ça vit pas vraiment dans des grottes... Et bien, tout simplement car on les a attiré là bas, et par la plus horrible des manières qui soit : la tromperie !

Les trois petits castors laissèrent échapper un "HAN !" puis regardèrent Père Castor, attendant la suite de l'histoire.

- En effet, mes enfants. Koala, Marmounette et Nounours étaient très innocents, encore plus innocents que vous. Ils ne connaissaient presque aucun des dangers les entourant, sauf ceux qu'on leur a appris à l'école des Zanimo Meegnon, et le dernier chapitre et plus important n'avait pas encore été étudié... C'est là que la vraie histoire commence.

Ils sortaient justement de l'école, encore un brin endormi par la sieste de quatre heures qui leur était imposée, Marmotte encore plus, allez savoir pourquoi. Ils gambadaient gaiment, se tenant par la main, quand ils passèrent devant le Mont du Péril, une montagne si haute qu'on en voyait pas le sommet, et entouré d'un nuage de fumée noire sinistre. Sachant tous les trois qu'ils ne devaient pas s'attarder ici, ils s'apprettaient à repartir quand ils entendirent...

- Pssst... Hey, les enfants...

Tournant la tête vers l'endroit d'où venait la voix, ils virent l'entrée de ce qui semblait être une grotte. Mais personne en vue... Il n'y avait qu'une grosse pierre à l'allure étrange. Etrange mes enfants ? Oui, car elle était multicolore : du rouge, du blanc, du vert, du blanc, un véritable arc en ciel. S'interrogeant au sujet de cette pierre, les animaux s'approchèrent, intrigués. Au moment où Nounours allait poser la main dessus, cette dernière fut saisi par une autre main, sortie du rocher aux milles couleurs. Le petit ourson lança un cri suraigu et les deux autres firent un bond en arrière. À l'endroit où était la pierre auaparavant, se trouvait un homme à l'allure inquiétante. Son visage était d'un blanc cadavérique, il avait une chevelure éparse, d'une couleur rouge vive, ainsi qu'un nez de la même couleur. Il contemplait les animaux d'un air amusé et relacha la main de Nounours pour s'emparer d'un ballon qui était derrière son dos :

- Vous voulez un ballon, les enfants ? J'en ai de toutes les couleurs, toutes les formes, vous n'avez qu'à demander.

Koala regarda un instant Nounours, qui se remettait de ces événements, puis s'approcha du gand homme pour... lui câliner la jambe !

Apparemment horrifié par ce qui venait de lui arriver, il donna un grand coup de pied dans le petit animal qui alla s'écraser contre la paroi de la grotte, se mit en boule, et partit en roulant à toute vitesse. Koala se redressa, un sourire s'étalant sur ses lèvres :

- Le ballon ! Il a laissé le ballon !

Les trois animaux firent une ronde autour du ballon et se mirent à éxécuter la danse de la joie.

Les trois petits animaux entrèrent donc dans la grotte. Nounours s'empara du beau ballon rouge qu'avait laissé l'étrange inconnu et sautillait gaiement en tenant amoureusement sa ficelle.

- DOUX JESUS !! Mais c'est DEGOUTANT !!

En effet, la grotte était parsemée de poussière et de toiles d'araignée. Mounette n'arrêtait pas de souffler sur le sol pour faire partir la poussière de devant elle, chose totalement inutile étant donné que l'épaisse poussière ne faisait que voleter puis, une fois le souffle arrêté, se reposer à peu près où elle était. En plus, cela faisait tousser Nounours. Nos petits compagnons chantonnaient un air répétitif qui faisait "Toudidoudoududu"...

- C'est quoi ça ? Demanda le jeune Nounours
- Hum... Je dirais que c'est un champignon...

Koala se mit à courrir à toute vitesse en direction dudit champignon et le serra de toute ses forces contre lui avec tendresse et chaleur !

- Champignon, que tu es mignon ! Je t'appellerai Bob, Bob champi et nous serons amis pour la vie, pour la vie !
- Je dirais même plus, c'est un champignon vénéneux...

Koala se mit à avoir l'air bizarre, il se mit à tousser très fortement en lachant sa prise et en reculant peu à peu. Puis, en reculant, tomba à la renverse et se retrouva sur le dos. Il avait alors les yeux complètement rouges et dans le vague ainsi qu'un très épais filet de bave qui coulait de sa bouche.

- Koala, arrête de te rouler par terre ! C'est sale ! Et puis qui c'est qui va te nettoyer après ?
- Vous êtes tous mes amis, les cochons d'inde, les caribous, les mangouste et les chameaux !
- ... ?

Koala se mit à faire des calins dans le vide, tout en bavant de plus belle sous les complètes incompréhensions de Nounours et les cris d'horreur et d'effroi de Mounette.

- Mais arrêtes de baver, c'est IMMONDE !!

Le koala sautait dans tous les sens, laissant des trainées de bave derrière lui, et s'enfoncait de plus en plus vers l'intérieur sombre de la grotte sans vraiment sans apercevoir. Le nounours le poursuivait tant bien que mal, n'étant pas très rapide avec ses petites jambes tandis que Mounette se contentait d'observer la scène avec des yeux ronds.

- Mais vous allez arrêter vos bêtises, vous deux ?! s'écria la marmotte.

Venant de se prendre un mur à toute vitesse, le koala s'adossa à ce dernier et attendit son compère Nounours :

- Hey, on va pas pouvoir avancer avec la Mounette... Elle nous ralentit et nous empeche de faire ce qu'on veut...

- Mais elle s'occupe de nous, elle s'inquiète pour nous, elle est gentille, non ? répondit l'ourson.

C'est ce moment que choisit un nouvel obstacle pour se mettre en travers du chemin de nos aventuriers en herbe. Sortant de l'ombre, une frêle créature s'approchait d'eux. Elle était un brin plus grande que les deux animaux, portait un casque, des tubes étaient reliés à sa bouche et ses oreilles, et son corps était orange et bleu.

- Koala, c'est quoi ça ? s'inquièta le nounours.

Pour seule réponse, il obtenu un silence suivi d'un cri émi par la créature :

- Arbiter !

Et là, une fois de plus, Koala qui avait enfin repris ses esprits s'approcha de la créature et... lui fit un câlin. Tout allait bien jusqu'à ce que sans s'en rendre compte, il arracha le tube relié à la bouche de la créature. Celle ci se dégagea de l'étreinte de l'animal, cherchant tant bien que mal à réparer la bêtise de celui ci, mais en vain. S'approchant de la créature, Koala entendit dans son dernier souffle :

- L'anneau sacré...

Mounette qui les avait rejoint depuis s'approcha de la créature, et attrapa les mains de ses deux amis :

- Mangeeeeeeeeer !

Ils firent une ronde et exécutèrent une fois de plus, la danse de la joie.

Les trois petits animaux continuèrent donc leur progression, toujours en chantonnant et se balladant. Le problème désormais était le suivant : on n'y voyait plus rien. (comment ça, ça sent le réchauffé ?)

- Pourquoi on voit plus rieeeeeeen ?
- Hé bien, parce qu'on est approximativement à 678,27m de l'entrée, et que la lumière ne traverse pas le basalte à 86,3% est une matière opaque, donc qui ne laisse pas transparaître la lumière. De plus, nous sommes tous trois des animaux dépourvu d'un sens supplémentaire pour se mouvoir dans le noir tel les félidés qui sont nyctalopes ou encore les animaux à radar comme les chauves-souris, les fourmis ou autre poissons de grandes profondeurs. Celà expliquant donc que notre capacité de vision s'en voit réduite. De même que, d'après mes calculs, la dernière fois où nous avions vu le soleil, c'est à dire il y a environ 1h et 56 minutes, il était sur le point de se coucher, ne pouvant disposer uniquement d'a peu près 98 minutes de jour restantes.
- ... Waaaaaaah...
-Mais cette grotte semble habitée, donc il paraît plausible que d'ici peu de temps ou dans quelques mêtres, nous serons confrontés à un système automatique d'éclairage, ce qui nous permettrait de pallier à notre problème de visibilité réduite instantanément.
- ... Je sais pas toi, Nounours, mais moi j'ai absolument rien compris.
- ...
- Hum... Traduction : Plus lumière donc nous plus voir mais bientôt lumière donc nous bientôt revoir.
- Aaaah, Okayyyyyy !

Nos trois amis continuèrent donc gaiment à marcher dans le noir le plus total main dans la main, Nounours ayant toujours son petit ballon dans al main. Quand soudain, le pied de Koala heurta quelquechose et il se mit à trébucher en avant. Il se mit alors à tâter le sol et toucha un espèce de gros caillou, celui même sur lequel il trébucha. Réflèxe chronique, ce dernier s'empara de sa trouvaille, la souleva et lui fit un énooooorme câlin. C'est à ce moment que dans un souffle, des torches sur les murs s'allumèrent comme par magie. Koala se retrouva alors nez à nez avec un espèce de gros oeuf violet-gris gélatineux avec un genre de cicatrice en croix sur le dessus. De plus, il bougeait un peu, comme s'il respirait.

- Aaah, ben la voilà la lumière !
- Tant mieux, j'avais un peu peur dans le noir...
- Regardez ce que j'ai trouvé !! On dirait un oeuf, je peux le garder, diiites ?
- Ben oui, bien sûr, ça nous fera un nouveau copain !
-Ouaiiis !
-Ouaiiis !
-Ouaiiis !

Koala posa l'oeuf à terre et les trois petits animaux s'empressèrent de faire la danse de la victoire autour de ce dernier.

Nounours décida de prendre par la main son compagnon Koala, qui fit de même avec Mounette, qui elle, tenait en sa main l'oeuf. La farandole ainsi formée s'enfonça un peu plus dans les ténèbres, menée par le nounours dont le sourire égayait comme toujours sa figure cotoneuse.
L'atmosphère se fit d'un coup plus pesante pour les trois héros. Une aura de noirceur planait au sein de la grotte désormais, comme si quelque chose de malsain allait arriver.

- J'ai peur, frissona Nounours.
- Moi aussi ! s'empressa de rétorquer Koala.
- Idem. Ce n'est pas normal autant de poussière en un seul endroit. C'est louche...

Les trois animaux mignons comme pas deux (mais plutôt comme trois) se resserèrent, profitant ainsi à l'oeuf qui se réchauffait plus intensément. L'oeuf se mit ainsi à remuer, l'être à l'intérieur émettait un bruit étrange : à la fois harmonieux et dissonant. Ils se mirent alors en cercle autour de lui, attendant le miracle de la naissance.
Mais une heure passa sans que rien n'arrive. La mélodie s'était même tue.

- Vous croyez que c'était une fausse alerte ? questionna Mounette, inquiète.
- Non, c'est signe que sa naissance aura lieu dans un jour, heure pour heure, répondit tranquillement une voix caverneuse.

Mounette se retourna vers la source de ce son étrange et vit Nounours qui la pointait du doigt, d'un air enjoué de découvrir un peut-être futur compagnon. Et, comme à son habitude, Koala calinait ce qui s'apparentait à une jambe. A cet instant précis, Mounette fut la seule consciente du danger que représentait cette personne. Peut-être était-ce dû à son ancien métier qui nécessitait de toujours rester sur ses gardes ; le chocolat étant une denrée rare dans nos contrée, il lui arrivait de protéger ce nectar en engageant sa vie même dans des combats épiques. Au cours de ces combats, elle apprit à maitriser l'art du combat aluminique.
Alors, ni une ni deux, l'étranger se fit emprisonner dans un cocon d'aluminium. Son regard perçant traversa celui d'en face. Elle put y lire une sérénité inquiétante.

- Et bien, je vois que vous êtes adroite de vos petites pattes, jeune demoiselle. Mais cela ne sera pas suffisant pour me vaincre !

En effet, l'aluminium qui l'englobait s'effrita, le libérant du joug de Mounette. Une pâle lumière émanait alors de l'être, révélant ainsi son visage. Un visage horrible. Ses yeux fait de boutons et sa bouche de coutures décrivaient un monstre horrible dont la méchanceté se traduisait par sa couleur de peau, noir comme le néant. Pour couronner le tout, au sommet de sa tête tronaient deux grandes oreilles à l'ouïe certainement ultra-développée.
Même Koala, qui habituellement nageait dans l'inconscience de l'amour partageur, recula devant le monstre qui se présentait face à eux. Mounette restait quand à elle figée par la peur, tout comme Nounours. L'oeuf restait impassible comme s'il était incapable de la moindre émotion.
Cet oeuf attirait le regard de l'ennemi. Celui-ci s'en rapprocha lentement, ne craignant rien. Il se baissa vers l'oeuf et le ramassa, puis en un éclair disparut avec !
Alors le lapin dans une voix d'outre-tombe s'exclama :

- Vous ne reverrez jamais cet oeuf ! Car je suis le Lapin Noir et personne ne peut m'avoir ! MWOUAHAHAHAHAHAHAHA-*KOF*, *teuheuh*, *kof*, *beuargll*... Oh, un glaire.

C'est alors qu'une réaction inattendue de la part de Nounours se produisit. Ses yeux s'étrecirent, son iris s'assombrit encore un peu plus. Son sourire devint plus démoniaque, deux crocs émergaient de sa bouche. Son poil auparavant bleu devint totalement noir. Et ses mains dépourvues de toutes griffes laissaient désormais deviner une paire de triple-lames tranchantes (mais toutefois en caoutchouc).
Elles s'agitèrent alors frénétiquement dans le vide, avec un but bien précis. Elles dessinaient des runes ! Puis d'un coup, elles s'arrêtèrent, ayant accompli leur tâche.
Une forme diffuse se forma en l'air et pris peu à peu une forme plus opâque. Un coeur rougeoyant flottait maintenant dans les airs. Nounours arqua son bras, le recula et le projeta violemment contre ce coeur tout en criant haut et fort : "Dark-Love`Nounours-Lovin'-Heart !". La puissance dégagée envoya valdinguer l'émanation magique contre les parois de la grotte. Celles-ci explosèrent alors dans un fracas épouvantable, laissant pantois de stupéfaction les deux autres animaux.

L'explosion d'amour pur et dégoulinant du Nounours avait laissé ses deux compagnons de marbre, tout d'abord, mais maintenant, ils couraient autour de lui en hurlant de peur. Un vacarme insupportable résonnait dans la grotte mais le son semblait se préciser au fur et à mesure des secondes qui passaient. Koala s'arrêta finalement de courir et tapota l'épaule de Mounette :

- Hé hé hé ! T'entends ça ?

La marmotte se leva, restant sur deux pattes et tendit l'oreille. Celle ci lui jouait des tours ou alors... C'était bien des bruits de bisoux bien tendres et affectueux qui parcouraient la grotte.

- SMOUACK SMOUACK SMOUACK SMOUACK !


Ce qui apparemment ne plaisait pas au Lapin Noir qui se tordait de douleur sur le sol.

- Qu'est ce que vous m'avez faaaaaaaait ??! À cause de vous, je suis en retard en retard en retard ! Et je dois annoncer à un enfant que la fin du monde est prévue pour dans 28 jours 6 heures 42 minutes et 12 secondes.

Sur ce mots, il se redressa et détala comme... un lapin.

- Bizarre, celui là... Il voulait pas de mes câlins se désola Koala.
- Tant pis, ça en fera plus pour les autres. Viens m'en faire un ! s'exclama l'ourson.
- C'est bien beau les câlins, mes petits, mais il faut qu'on avance, mais l'obscurité augmente quand on progresse dans la grotte. On va avoir du mal... termina Marmounette.

C'est ce moment que choisit Nounours pour éclater de rire. Pour simple explication, il désigna de ses petits doigts quelquechose qui se trouvait derrière Mounette. Celle ci fit volte-face et laissa échapper un "Oh !" d'étonnement.

Mounette se retrouva alors devant l'un des plus beaux spectacles de sa vie. Le mur en face d'elle était recouvert d'une couche d'amour lumineuse. Des coeurs, des fleurs, des petits oiseaux tout mignons gazouillaient en se tenant sur des branches de cerisiers aux pétales roses et, ainsi, décoraient amoureusement la grotte.
Une larme de joie coula le long de la joue de Mounette, un sourire soulagé arborait son visage et ses mains étaient jointes, incarnant tout le bonheur qu'elle ressentait à cet instant.
Koala observa aussi cette merveille et, entamant un air guilleret, pris la main de Nounours puis celle de Mounette et les emmena dans une danse frénétique, joyeuse et pleine de calinoux.

Une heure passa ainsi.

Essoufflés, les trois compères n'en gardaient pourtant pas moins leur sourire. Ils décidèrent de reprendre route et de s'enfoncer encore un peu plus dans la grotte. Mais maintenant, il y'avait une différence par rapport au début du périple. Ils savaient pourquoi ils y allaient : pour récupérer l'oeuf. Le bras en avant et le doigt fixé vers l'horizon, Nounours annonça :

- Montrons à cette engence putride aussi chenapan que Renard ce que nous valons !
Dans le même axe, mais un peu plus haut, Koala enchaina :
- Montrons que la force de l'amour sort toujours vainqueur !
Puis Mounette, encore un peu plus haut mais toujours calibré sur le même axe, poursuivit la pose :
- Afin de préserver le monde de la haine !
Contournement subtil de Koala sur Mounette.
- Afin de rallier tous les peuples à notre joie !
Nounours passa sous les pattes de Koala, les deux mains en avant.
- Afin de couronner l'amour et la vérité !
Pour continuer, Mounette sauta par dessus Koala en se roulant sur son dos.
- Afin d'étendre notre amour jusqu'à la voie lactée !
Et de nouveau les trois reprirent la pause initiale, bras en avant et doigt vers l'horizon.
- Nounours !
- Koala !
- Mounette !
Et dans un merveilleux jeux de jambes, les trois coéquipiers conclurent la pose par une figure pyramidale digne des plus grands architectes égyptiens.
- La Team Love, plus rapide que la lumière !
- Aimez vous tous, ou ce sera l'apocalypse !
- Miaouss, oui l'apocralypse !

Puis Nounours redescendit par terre et nos trois choupinous se remirent en route pour essayer de récupérer leur oeuf. Quand soudain, sortant de nulle part, surgit un étrange individu tout de rouge vêtu avec une longue barbe blanche et un fusil à pompe Remington modèle 1100 calibre 12. Le curieux personnage pointa d'ailleurs ce dernier sur Nounours.

- On ne bouge plus, sale adorateur de Satan !
- Hein ?
- Comment ?
- M'enfin Père Noël, vous allez pas faire de mal à un gentil Nounours ?
- Câliiiiiiin !

Koala se mit à courrir en direction du vieil homme et s'empressa de lui serrer amoureusement la botte. A ce moment précis, un "Bèèèh" se fit retentir. Le bonhomme rouge regarda derrière lui, pointant son arme en direction de l'obcurité grottale.

- Oh non, pas encore ce mouton fou !
- Pourquoi, il vous a fait quoi ?
- Cet animal est très dérangé, il m'a... Montré toute son affection...
- Comme moi ? Demanda Koala
- Non, pas du tout pareil...

Mounette regarda curieusement l'acoutrement du personnage, il se trouvait qu'il avait un gros trou dans le tissu, vers le bas du dos, comme si le tissu avait été écrasé.

- Mais comment, alors ? Redemanda Koala
- T'occupes, tu ne veux pas savoir, assura Mounette

Les bèlements frénétiques se firent entendre de plus belle, le Père Noël se mit à courrir dans la direction opposée à celle d'où il venait. Alors qu'il se mit à courrir, Koala lacha prise et roula sur le sol. Le vieux bonhomme se mit à son tour à crier frénétiquement tout en prenant davantage de vitesse. Quand il ne fut hors de vue, un très beau et jeune mouton noir traversa la grotte en bêlant énergiquement. Koala manqua de se faire écraser. Peu de temps après, l'on pouvait entendre des interjections humaines. Les petits ne comprirent pas grand chose mais finalement, se décidèrent à exécuter la danse de la joie quand même.

Mounette était seule. Ses deux petits compagnons avaient été enlevés par une sorcière tortionnaire et cannibale. Sa seule issue était donc la prière. Et elle pria. Pendant un looooooooooong moment et alors qu'elle se résignait, en levant les bras au ciel (au plafond de la grotte, plus précisément), un objet lui tomba sur la tête et l'assomma à moitié. Mettant quelques instants à reprendre ses esprits, Mounette s'approcha de l'objet de forme ovoïde qui trainait sur le sol. Il était muni d'un petit embout à l'intérieur creux, et le reste de sa surface était creusé par des trous disséminés dans un ordre précis, apparemment. La première chose que fit la marmotte, c'est porter l'embout à sa bouche et souffler de toutes ses forces, ce qui produisit un vacarme pas possible en se répercutant sur les parois de la grotte. Mounette entendit enfin un bruit de sabots qui approchait. Se remémorant l'épisode du mouton, elle espérait vraiment que ce n'était pas lui. Et en effet, ça ne l'était pas. À la place, elle avait devant les yeux une jeune jument, d'une magnifique couleur orange. Elle grimpa, non sans mal, dessus et lui murmura :

- Allons chez la sorcière !

Je vous épargne la longue cavalcade dans la grotte, qui n'aura servi qu'à ramasser des rubis qui trainaient dans le coin, et surtout à arriver devant une maison faite en pain d'épice.

Chevauchant son fidèle destrier, Mounette se trouvait face à une maison de pain d'épice, entourée d'arbres tout de suite beaucoup moins accueillant. Perplexe, elle se demanda d'abord comment une architecture comme celle-ci pouvait tenir puis en arriva à la conclusion que ce pain ne devait pas être de bonne qualité, voire rance. Ensuite, elle se pencha plutôt sur la manière dont elle pouvait secourir ses amis.

Môment d'intense reflexion.

Ça y'est ! Elle avait trouvé. Alors, discrètement, elle descendit de son canasson, décrochant au passage un sac, et se faufila entre les hautes herbes. Elle chercha un peu alentour et trouva diverses plantes et fruits pour se faire un maquillage. Son camoufflage était presque parfait, elle se fondait dans le décor merveilleusement. Mais elle se doutait que le paysage changerait. Prévenante, elle rangea donc le surplus dans un de ses sacs.

Elle rampa entre les fourrés, esquiva un chien qui rodait dans le coin, trouva une sorte de boite noire où le mot "claymore" y était gravée puis déboucha sous une fenêtre. Elle glissa alors un coup d'oeil furtif et aperçu la sorcière qui déposait Koala et Nounours dans un chaudron. La marmotte poussa un cri d'effroi, tout juste stopé par sa main. Ouf, la mégère n'avait pas entendu. La lumière s'estompa, seul le feu éclairait l'intérieur de la maison. Il était temps de les secourir.

Le vent se mit à souffler.

Elle leva la tête et vit une cheminée sur le toit. Elle modifia alors son camoufflage pour se fondre au mur puis grimpa tout là haut. Elle fouilla dans son sac, y sortit une corde et un trépier. Elle fixa l'ensemble au toit et plongea dans l'orifice. Descendant en flèche, bras et jambes écartés, son coeur s'emballa. Son anxiété se reflétait sur son visage, des gouttes suintait sur son front et glissait jusqu'au sol en un ploc-ploc terriblement bruyant. Sa main l'essuya, sa bouche soupira et la sorcière se réveilla.

- Grmblblbl, ronchonna-t-elle. Qu'est'c'que c'foutu bruit ?

Problème, Mounette était en plein milieu de la pièce, cinq centimètres au dessus du sol avec une corde tendue à son maximum. Inutile de préciser dans quel état son esprit se trouvait, mais vous pouvez certainement imaginer que cela se rapprochait du ton insufflé dans le "oups" de la personne renversant accidentellement un jeu de domino de plus de 100 000 000 000 pièces, oeuvre de toute une vie, vie d'un seul homme.

Et "oups" elle dit.
Et "au secours" elle enchaina.
Et "salut les amis" elle bredouilla.

- Il fait chaud la dedans, vous trouvez pas ? suffoqua Mounette.
- Oh, j'ai connu pire.
- Mounette ! calina Koala.
- Vous avez eu le temps de trouver une idée pour sortir de là ?
- Ben, j'ai bien une proposition, mais...
- Dis toujours.
- Crier ?

Et "ARGGGGGGGGGGGGGGHHHHHHHHHHHHHHHHH" ils crièrent.

- C'est pas très efficace.
- Je m'en doutais.

Nounours s'affala contre le bord du chaudron qui tremblotta légèrement sous le choc. Sa main se porta alors à sa bouche, son regard se leva au ciel, enfin ici au couvercle, le tout donnant l'impression d'un mécanisme paré à trouver La solution.

- Je crois que j'ai La solution, dit-il.

Les yeux de Mounette se remplirent de larmes prêtent à déborder et ses pupilles devinrent de grands disques noirs tout autant larmoyant. Koala, lui, continuait de caliner tendrement son compagnon.

- Dis ! Dis !
- Et bien, en se balançant tout les trois dans la même direction, nous arriveront peut-être à faire chavirer la marmite !

Ils s'attelèrent difficilement à la tâche, l'eau bouillonante les freinant. Mais au bout de quelques minutes, le contenu du chaudron se déversa sur le sol dans un fracas tonitruant.

- Vite ! Fuyons ! hurla Mounette.

La porte vola en éclat et les trois compagnons traversèrent la forêt le plus rapidement possible. Pourtant, la sorcière ne prit pas la peine de les courser ; elle avait aperçu la montagne de steak qu'était le cheval abandonné.

Ils errèrent finalement jusqu'à un pont. Un vieillard les accosta.

- Hâlte ! Si vous voulez passer, il va falloir répondre à quelques questions. Sinon... ce sera la mort. Alors. Qu'elle est votre couleur préférée ?
- Le rose, entonnèrent les trois garnements.
- Oh, bonne réponse. Mais ! Voici la suivante : un visage est-il un masque de comédie posé sur la tragédie de l'âme ?

Le vent souffla un peu plus fort. C'était d'ailleurs la seule chose que l'on pouvait entendre.

Les trois animaux se concertèrent mais aucun ne trouvait de réponse. Le débat fut pourtant houleux, jonché de désaccord et de rectification sur des points anodins.

Le vent continua de souffler. Et il soufflait quelque chose, une phrase, ce qui attira l'oreille de Koala. Il se mit à écouter plus attentivement.

- Chut ! Ecoutez ! Je crois que... la réponse, mes amis, est soufflée dans le vent.

Et en effet, ils entendirent la réponse. D'un pas décidé, ils s'avancèrent vers l'homme plutôt patient.

- Monsieur ! Nous avons la réponse ! annonça fièrement Koala. La réponse est : 42 !

Le vieillard ouvrit grand les yeux et enfin s'écarta, laissant aux animaux la liberté de franchir le pont. Pont qu'ils franchirent en pratiquant la danse de la joie, bien entendu.