Au commencement était le néant.
Vide, infini, total.
Alors une lueur naquit.
Une lumière qui était seule.
Une lumière qui était tout.
De cette chose qui était tout,
naquit la conscience.
De cette lumière qui était l'univers,
naquirent les émotions.
Et la lumière, partagée par ces émotions qui étaient elle mais s'opposaient, les nomma :
Gragdish fut force et fierté
Calaelen fut paix et beauté
Bactic fut savoir et curiosité
Helmör fut désir et spontanéité
Thanatos fut tristesse et désespoir
Malgr fut colère et haine
Gaïa fut amour et protection
Mais dès lors, le Tout avait été séparé.
Et chacune des parties, nommée, acquis l'individualité.
Et, bien qu'elles soient encore, ensemble, le Tout et l'Unique, elle devinrent indépendantes et pensèrent par elles-même.
Alors, ces émotions qu'on appela Divinités voulurent créer, chacune.
Alors elles se réunirent, et, redevenues Tout, décidèrent et créèrent.
Gragdish, le premier, voulu une base forte et indestructible, si puissante que lorsqu'elle se réveillerait, rien ne pourrait s'y opposer.
Et il créa la Terre pour porter.
Calaelen, le second, voulu atténuer la brutalité de la Terre et la rendre belle, douce et paisible.
Et il créa Fleurs et Forêts pour émerveiller.
Bactic, le troisième, voulu recouvrir la Terre de choses parfaites, à l'image des Dieux eux-mêmes.
Et il créa les êtres pour vivre et peupler.
Helmör, le quatrième, voulu donner une part d'imprévisibilité aux êtres qui
peuplaient la Terre.
Et il créa la Magie pour surprendre.
Thanatos, le cinquième, voulu que toutes les créatures soient égales dans la crainte d'une chose.
Et il créa la Mort pour la fatalité.
Malgr, le sixième, voulu que les créatures se déchirent entre elles pour l'éternité.
Et il créa la Violence pour combattre.
Gaïa, le septième, voulu que les créatures se réunissent et vivent avec un but.
Et il créa l'Espoir pour rêver.
Ensemble, ils insufflèrent les émotions qui étaient eux aux créatures qu'avait créé Bactic.
Mais comme toutes les créatures étaient différentes, et bien qu'ils reçurent tous de semblables émotions, aucune ne les reçut de semblable manière.
Les Taurens furent les préférés de Gragdish : ils étaient puissants mais paisibles.
Les Grunts furent les élus de Malgr : ils étaient forts et violents.
Les Elfes furent choisis par Calaelen : ils étaient beaux et sages.
Les Gnomes furent donnés à Bactic : ils étaient curieux et savants.
Les Humains revinrent à Helmör : ils étaient fascinants et imprévisibles.
Les Trolls furent à Gaïa : ils étaient organisés et rêveurs.
Les Nains ne furent dominé par aucun : ils étaient forts, curieux et sages.
Thanatos ne choisi pas, car il aimait l'égalité. De la mort des autres créatures, il forgea les siennes. Il prenait la vie, mais savait la redonner avec sagesse : il créa les Morts-Vivants, deux fois nés.
Et, selon leurs caractères respectifs et domaines de prédilection, chacun fut placé dans un environnement qui lui convenait.
Mais, alors que les Dieux étaient le Tout et l'Unique, leurs créatures s'ignoraient entre elles. Et, lorsqu'elles se rencontrèrent, chacune fit preuve des qualités qui les avaient séparés : et Malgr triompha, car la Haine prit le pas sur l'Amour.
Et les créatures, grâce à Bactic, inventèrent des armes pour se battre.
Grâce à Helmör, ils devinrent individualistes et imprévisibles, puis connurent la magie dont il se servirent aussi comme d'une arme.
Grâce à Gaïa, ils se réunirent en clans, puis en armées, pour mieux s'entre-déchirer.
Grâce à Calaelen, ils emmagasinèrent les connaissance, mais aussi les rancunes.
Grâce à Gragdish, ils se battirent parfois par pure fierté, et furent heureux de leur force.
Et, grâce à Thanatos, ils pouvaient insuffler la peur chez leurs ennemis, et revenir parfois d'entre les morts pour se battre encore.
Ainsi, les Dieux se réunirent et redevinrent l'Unique, et ils regardèrent leur création commune.
Ils virent chacune des choses données aux créatures, et comprirent qu'en voulant les rendre parfaites, ils les avaient poussé à la destruction.
Alors, l'Unique pleura devant sa création.
Mais une partie de lui était fière, de son oeuvre si complexe et si parfaite.
Car il était Tout.
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