Les trois pèlerins avançaient péniblement ; ils pansaient leurs blessures au fur et à mesure des coups qu’ils recevaient.
Seytahn n’avait jamais vu tant de haine et de violence.
La rivière n’était pas loin, elle entendait son doux murmure parmi les cris de rages, certains s’en donnant à cœur joie, en tapant sur tout ce qui bouge, comme d’habitude.
Du sang coulait de ses plaies : elle souffrait en bougeant son bras, mais fit l’effort de soigner ses deux compagnons d’infortune, qui eux aussi lui donnaient des potions médicinales.
Le drapeau qu’elle tenait difficilement était éclaboussé de sang ; mais on pouvait encore y voir les mots qu’elle y avait gravé à l’aide de sa plume noire :
« En pèlerinage ! Paix à vous tous ! »
Elle avait également lancé un courrier à un de des personnages qui l’avait soutenue en d’autres circonstances, afin qu’il demande à son clan de les laisser passer en paix pour refaire le parcours d’Etheria.
Mais il y avait tous les autres qui ne pensaient qu’à une chose : frapper, étriper, torturer, tuer…
Dans quel monde était-elle donc ?
Elle et ses deux comparses ne faisaient rien de mal, ils ne faisaient que passer …
Elle les regardait : ils étaient si jeunes, et pourtant déjà si cruels : qu’allaient-ils devenir en grandissant ?
En bougeant encore, elle ne pu ravaler un gémissement de douleur : mais qui s’en souciait, la cruauté n’a pas de limite.
Sous la pluie des coups, elle s’écroula : la rivière, elle était si proche, si belle, si douce.
Elle ferma les yeux et se mit à rêver :
Une barque …
Une barque qui permettait de traverser la rivière de bout en bout.
Légère, gracile, la barque glissait dans le calme et rapidement , loin de la tempête des massacres sanguinaires et destructeurs.
Elle n’était accessible qu’aux soigneurs et aux quêteurs.
(Sinon elle n’oserait même pas imaginer à quoi l’utiliseraient les combattants assoiffés de sang.)
Cette barque pouvait avoir plusieurs destinations, en fonctions des berges accessibles qu’offrait la rivière.
Mais ce n’était qu’un rêve.
Quand Seytahn ouvrit les yeux, ce fut pour constater qu ‘elle venait encore de mourir.
Un os cassé sortait de sa cape bleue de magicienne, noircie par tout le sang qui avait coulé.
Des boyaux surgissaient de son ventre, offrant un spectacle dégouttant, quelqu’un vomit en voyant ça.
Elle maintenait d’une main désarticulée, la plaie profonde de sa gorge entaillée, par la quelle sortaient des gargouillis de sang ...
Mais, chut, pourquoi décrire crûment les conséquences d’actes si barbares.
Il valait mieux fermer les yeux, et rêver …
NB : cette suggestion s’adresse à tous les soigneurs et à tous les quêteurs pacifiques, mais aussi et surtout à tous ceux qui l’ont battue sans scrupules et sans vergogne ces derniers jours …
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( je vois que ton post est supprimé mais il m'a donné une idée)
)
Suffit d'être convaincant et de faire dire ce qu'on veut savoir 
