Forum Heroes' Chronicles

Comme le développait Lithium, je pense que la réponse à ce sondage dépend uniquement de ce qu'on met derrière les mots "méchanceté" et "jalousie".

Pour ma part, le mot "méchanceté" m'inspire la méchanceté gratuite, le fait de faire souffrir quelqu'un, d'une manière ou d'une autre. Quelqu'un de foncièrement méchant saura d'autant plus le point faible de la personne à blesser et saura taper là où ca fait mal. En ce sens, je ne considère en aucun cas que c'est une qualité, bien au contraire.
Lithium, tu prenais l'exemple des parents qui punissent leurs enfants, qui les considèrent alors comme "méchants". La notion de gentil/méchant d'un jeune enfant n'étant pas réaliste puisqu'elle est infantile, je pense que ce n'est pas une bonne référence. Ce n'est pas être méchant, c'est être parent, et c'est certainement le boulot le plus difficile du monde. On ne sera jamais un bon parent, et nos enfants nous en voudront toujours pour une chose ou une autre, que l'on soit méchant ou non.

Quant à la "jalousie", au premier abord, je n'aurais pas pensé à la jalousie comme à l'envie vis-à-vis de quelqu'un d'autre et de ses possessions.
Par contre, je ne suis pas d'accord avec Curwen, la jalousie dans un couple ne fait pas souffrir que la personne jalouse, à partir d'un certain point, l'autre en souffre aussi. Mais c'est une souffrance involontaire, qui me semble donc moins grave que la méchanceté gratuite...

J'ai pris soin de préciser « quand elle n'est pas combinée à d'autres défauts. » Je me doute qu'un comportement jaloux peut être source de souffrances. L'absence de jalousie des fois aussi, car le comportement jaloux est interprétable comme l'expression d'un attachement.

Pour revenir à ces défauts qui peuvent transformer la jalousie en quelquechose de douloureux, j'aurais du mal à en établir une liste. Peut-être que je me trompe...

Dans le cas d'un couple, par exemple. Le sentiment de jalousie reste essentiellement intérieur (chose étonnante pour un sentiment). Au pire, la personne jalouse cherchera à montrer à l'autre que cela la travaille. En revanche, à partir du moment où cette jalousie s'exprime par la colère, la violence ou l'envie de changer l'autre contre son gré, mon intuition me dit qu'il y a autre chose derrière qui doit s'exprimer également d'autres façons.

Encore une fois, comme tout le monde ici, je ne prétends pas détenir la vérité, ni même avoir analyser longuement le fonctionnement de ces sentiments (n'y étant moi-même bien peu encline).

Au moins, en étant jaloux tu n'importunes qu'un nombre limité de personnes, tandis qu'en étant méchant, c'est carrément toutes les personnes que tu rencontres... Donc à choisir entre la peste et le choléra...

la jalousie est un défaut purement irrationel, basé sur notre propre perception des evenements. On est pas jaloux par interet, pour se faire plaisir ou je ne sais quoi.
La mechanceté est, au contraire, un trait de caractere tout à fait rationel, methodique, reflechi. On est mechant pour beaucoup de raisons, mais toujours dans son interet, que ce soit simplement pour etre "plus" que l'autre, y prendre plaisir ou je ne sais quoi.

Bref, l'un est un défaut, l'autre un critere de selection naturelle. Incomparable. Si on leur colle tous deux l'etiquette "defaut", il est evident qu'il vaut mieux etre mechant que jaloux. A moins d'etre masochiste.

Ce topic devrait s'appeller "laquelle de ces qualités vous appréciez le plus".

La qualité que j'approuve le moins est donc la jalousie.
En effet,je n'ai nullement besoin d'etre jaloux

La jalousie, car pour moi elle est le seul et unique moteur de la méchanceté.

Comme dit plus haut, autant définir quel sens on donne à ces mots, et je me sers des exemples de DA.

Mais déjà pour moi les nuances se trouvent dans la différence entre ce qui peut être occasionnel ou obsessionnel, donc une petite jalousie par-ci par là peut piquer sans que cela soit grave, mais tel que le présente Argo, : "qu'est-ce qui est le plus grave" détermine (il me semble) qu'il est surtout question de gravité, donc de qq chose qui se produit souvent avec une certaine ampleur :



Le premier exemple qu'a donné DA pour la jalousie, je le vois comme de la vigilance : le dépit de perdre la relation privilégiée avec quelqu'un n'est pas encore là, il s'agit d'une crainte, et on sait que plus les occasions propices à perdre l'être cher se présentent, plus on prend de risques.
A noter que si cette crainte devient obsessionnelle, on est au-delà de la vigilance : on suppose que de toutes manières, quoiqu'il arrive, on perdra l'être cher (le dépit est déjà là, mais dans la tête : qu'elle sorte en boite avec un équipe de beaux sportifs, qu'elle promène le chien, qu'elle regarde par la fenêtre etc... quoiqu'elle fasse, il est supposé que ça se terminera par une infidélité et qu'il l'a perdra, en fait il l'a déjà perdue et ses hantises compulsives risquent surtout de conduire la relation sur l'issue dont il (ou elle) était à priori convaincu : la rupture, l'abandon, la trahison etc...
( sans doute est-ce du à des expériences passées qui confirment cette hantise, je ne sais pas.)
Cette obsession ne peut qu'engendrer des actions destructrices (dont la première serait, par exemple, de se mettre en relation, comme par hasard, avec une femme qui semble à priori avoir tous les aspects extérieurs de la personne qui le quittera pour un autre au premier prétexte), alors que lorsque c'est vécu sur l'occasionnel, ça peut donner l'envie de reconquérir et relancer les flammes du début de la rencontre.

Le deuxième exemple définit bien la jalousie telle que je la vois : le dépit de constater (ou croire) qu'on a moins que l'autre. Ce n'est plus une crainte, on a le sentiment d'avoir déjà perdu, le "mieux" chez l'autre nous le confirme.

Et là on est dans tout ce qui peut justifier les règlements de comptes et la méchanceté : on est dans l'"avoir", dans la rivalité, la comparaison, la compétition, tout ce qui diffère de la sollicitude, la solidarité, la complémentarité et la complicité.
En fait, franchement, qu'est-ce que cela pourrait changer à notre plaisir que l'autre ait une plus belle bagnole (ou femme, enfants, maison, titre, boulot, statut) que nous, si on se sent bien dans notre voiture : si on n'était pas au courant on irait très bien mais là patratrac! Ca fait comme si du coup notre voiture est devenue moche, et le plaisir s'écroule.
Ou ça se produit occasionnellement et on va se débrouiller pour obtenir mieux (moteur positif pour nous faire aller de l'avant comme le disait Lith), mais bon...
...quand on est dans un tel état d'esprit (à aller mater chez l'autre au lieu de s'en référer à nos propres sensations de bonheur car en fait tout "roulait") je suppose que c'est plutôt obsessionnel car quand ce ne sera pas la voiture ce sera autre chose et sera une spirale sans fin.

Ou on se débrouillera pour détruire chez l'autre ce qui nous semblait faire injure à notre propre statut, et là c'est coucou la méchanceté.

j'ai beau réfléchir, j'ai du mal à imaginer de la méchanceté sans de la jalousie derrière avec pour seule et unique motivation.

Tout ça pour dire que je suis entièrement d'accord avec Lyra :

Il n'y a pas besoin d'être jaloux pour être méchant. Je dirait même que le mépris est plus souvent source de méchanceté que la jalousie. C'est souvent qu'une personne forte de sa position n'hésite pas à enfoncer quelqu'un de plus faible.

moi, j'ai mis la méchanceté, car je pense qu'elle est purement gratuite et sans fondement = pure envie de faire du mal à autrui (une occupation comme une autre pour bon nombre de personnes)

Méchanceté.